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m LA REUGIO.V
[T DU ROI;
^ECCLESIASTIQUE,
; ET LITTÇaAIRE.
i£ ONZIEME.
M\IS,
■ "MM ia n. &. e. w i>«pt •
t*
V- »-»' »-
i
VAM DE LA RïîiGIOîr
ET Dtr HOI;
JOURNAÏ^ECèLÉSIASTÏQUE^
î POUTIQUE EX LITTÉRAIRE.
TOME ONZIÈME.
Choqué vol. / fr. et S fr. franc de port.
A PARIS,,
Cbm Adrien Le Ckixe, Imprimear d« M. S. ^ 1« P«p« « J*
l'Atcli»v*cW de Pari*. giJdde* Aopmipi, H9S»
M. DCCC. VVll.
TABLE
DU ONZIÈME VOLUME.
JLiES Précurseurs ^ Fantechrist, ou la Révolution française
prédite par nainf Jean, P^ge i
Suite de la cli5cusstQg|Sur le budget , à la chambre des dé-^
pnlés. : ^1 lo
De l'injustice du monde envers les prêtres. ij
Extrait d'un Mandement de M. Tévêque de Troues , pour le
Carrnie. 20
Note officielle sur l'année d'occupation. 27
Observations sur quelques discours prononcés à la cham-
bre. 2g
Nouvelles réflexions sur les éditions c(e Voltaire et de Rous-
seau. 33
IVJandenienf de M. le grand-aumônier, pour le Carême. 4^
Mission a Montauban.r 44
Pensées chrétivufws; par M*, l'abbé Carron. 4^
TranAation des restes de Mesdamfs, tantes du Roi , à Saint-
Denis. 53
Mandement de MM. les grands-vicaires de Paris, pour le Ca-
rême. SS
Mandement de M. l'évequc de Soissons. 67
Ordonnance du Roi , sur les élèves de l'école de droit de
Rennes. 62
MorI (îu P. Scati, Bamabite. 63
Supplément aux articles sur la circonscription aux diocèses.
65
Mission de Rehttes. 72
Mort de M. de Dalbcr^ç, archevêque de Ratisbonne. 74
Pièce de vers de M Billecocq , sur la religion. 79
Les Psaumes en latin et enftxincois, inteq?rétés dans le sens
pmt'hétique, 8i
Détails sur la religion catholique et les communions protes-
tantetattxJÉtats-Unis. ' 85
c ^
k .'
• • • . .
« • > >■
te s te* te*tete%teWte
(5)
Aftiiiistie du général JDecaen. P^age go
Délibération sur le budget. gt
Mémoire d'eeclésiastiques de Strasbourg. gG
Sur des rétractations de prêtres constitutionnels. g7
Clôture de la mission de Rennes. 'to5
Jules chrétien , ou Dialogues sur les principes et les pratiques
du chrétien; par M. l'abbé Bochard. 1 13
Bonnes œuvres dans le diocèse de Metz. 1 16
Discours de M. de Bonald sur la vente des bois ; discussion à
ce sujet. - » I ?.o
Sur quelques écrits à l'occasion des nouvelles éditions de Vol-
taire. 1 s^9
Rétablissement des Jésuites à Mexico. \'6f
Documens sur les rapports des £tats avec le saint Siège : pre-
mier article. 24^
Œuvrrs de Bossuet, 6*. livraison. Tom. XX-XXllI. 161
Assemblée de charité pour les prisonniers. 170
Sur un article de la Gazette de France. i r5
Sur la mission de Cayenne. 177
Baptême d'un Juif. 1 85
Bref du Pape à M. l'évéque de Gand^ et Mandement du pré-
lat. 188
Questions importantes sur les nouvelles éditions de T'^ollnii^.
et de y. «y. y par M. l'abbé Clausel. i^)3
Conférences de M. Frayssinous. 20 1
Lettre sur l'ordre de Malte. 208
Documens sur les rapports des Etats avec le saint àSiége : se-
cond article. 209
Discours de M. l'évéque de Troyes, pour l'installation de son
Séminaire. 225
Assemblées de charité à Paris. 23o
Mission de Tours. 233
Afiaire du sieur Rioust. 289
Mémoires historiques sur Louis XyiJy par M. Eckard. 2^1
Explication de V allégorie du jugement de Salomon, et CltJ
de la révolution. 243
Oflices de la semaine-sainte, aux Tuileries. 246
Discours de M. de Chateaubriand sur le budgf.»t. 2^2
Manuel des Rois, et du Gou^^ernemcnt représentatif et mixte;
par M. Chas. 25^^
Etablissemcns de Trapistes. a65
{^Mercredi isàfcyrîer i8iy.) (N". 262.)
L^AMI DE LA RELIGION
ET DU ROI.
Ma*
Les Précurseurs de V Antéchrist, ou la Réyolutionfran^
coise prédite par saint Jean ; cinquième édilion ( i).
U N des plus grands hommes des temps modernes y
el peut-être de tous les temps , un évéque. dont l'E-
glise se fut honorée aux époques les plus glorieuses
pour elle, Bossuet, commence son explication de
l'Apocalypse par un magnifique éloge de ce livre,
(c Ceux qui ont le goût de la piéié, dit-il, trouvent
un aurait particulier dans ceito admirable révélation
de saint Jeau.... Malgré les profondeurs de ce divin
livre, on ressent, en le lisant, une impression si
douce et tout ensemble si magnifique de la majesté
de Dieu ; il y paroît des idées si hautes du mystère de
Jésus-Christ, une si vive reconnoissance du peuple
qu'il a racheté par son sang , de si nobles images de
ses victoires et de son règne , avec des chants si m<*r-
veilleux pour en célébrer les grandeurs , qu'il y a de
quoi ravir le ciel» et la terre. Il est vrai qu'on est à la
(i) In-8'. j prîT74fr. el 5 fr. 25 c. franc de port. A Lyon ,
chez Rusand ; cl à Paris, au bureau du Journal.
Tome XL L'Ami de la Religion et du Jloi. A
^«
V
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rt
1
3^-^
-#*
(6)
nuire airs hommes pencîaiu cinq moîs^ c'esl-â-dîre , en
coinplaut les jours pour des années, pendant cent cin*
quante ans. Or, ces cent cinquante ans comnieuceut
en i5i6 ei finissent en 1666. Alors commencent cinq
nuues mois du règne de la pIiilosopI)ie , qui durent
jusqu'en 1816. Aussi Tauleur nous prédit pour Tave-
uir des choses consolantes. Il croit fermeraient que les
raiHiges de Vhérésie et de rimpiété sont déjinili%fement
wrêtés; et si elles méditmenl de nouveaux complots^,
il ose prédire qu'elles seront confondues. Qui ne dor«f
iniroil tranquille sur une telle assurance!
11 est dit dans T A pocalypse que les sauierelles «voient
pour roi l'ange de Vahlme, appelé, en hébreu, Jhad^
don] en {^rcc, ^pollyon, et en latin, ExtèrminànSj
Il est inutile de demander quel est cei ange de Tabîme.
C est évidemment Napoléon qui peut à bon droit êfre
nom nié Y exterminateur. C'est à son règne que Satau
a été délié et e.st sorû de prison. Mais Napoléon est
aussi Gag et AJagog. L'auteur explique tout cela sans
s'effrayer d aucune didicnlté. Seulement à la fin de ce
chapitre il paroît un peu moins rassuré sur les projets
des philosophes. Leur audace y dit-il, nest rien moins
que terrassée et confondue. Comparez les page^ lki2
et 2i3 de l'ouvrage avec les pages 1 68 et 169, et
conciliez, si vous le pouvez, des prédictions aussi
opposées.
La sixième époque est celle de TAntechrist. L'an- »
leur n'a pas craint d'assigner l'époque de s^ venue. Il
jparoUi-a en 191 2; il vivra 4^ dtis : sa grande perses
cation commencera en i955, et il sera exterminé eu
1957. Cela au moins nous donne quelque n'pit, et
J'auieur s'est adroitement arrangé pour qu'on ne lui
reprochât pas de nous avoir trompés. 11 ne S^dgissoîl
(7)
plus que de savoir quel sera le nom de rAoteckristi
L acHmjme a tix)uve qu'il s'appeleroil Mahomet.
La septième époque e^t celle de la destruction du
monde et du jugement uniyersel.
Nous oe pouvons dissimuler qu'il y a dans cette
explication bien de Tobscurité^ de lembairras, des
contradictions 9 de rarbitraîre. On eût peut-être luoinft
remarqué ces défauts si Tinuteur n'avoît eu le tort de
prendre ses conjectures pour des preuves y et ses n^
pi'ociiemeiis pour des (ails. Cepeudaut, au milieu de ,
ses^ méprises^ il mérite noire estime et nos éloges par
les sentimens de religion dout ii paroît animé ^ par
sou respect poiu* rËcriiurc^ par son zèle à Téliidier^
!)ar son attachement à TEglise et au saint Siège ^ et par
es grandes vérités qu'il présente de tçmns en temps
aux incrédules et aux péclieurs. On peut blâmer l'in-
teiprèle ; on doit louer le cln^étien pieux et fidèle.
Le frontispice porie que Touvrage est à sa cin«
quièmc édition ; c*ei>t beaucoup.
^ n.
NOUVELLES ECCLESIASTIQUES.
«— Aujourd'hui y la février, il sera célébré à midî , clans
Véglise de Saint-Elienne do Mont, une messe du Saint-Esprit
Sour attirer les bénédictions du ciel sur les travaux du bureau
e charité. M. Vabhé Carroii, un des membres du bureau,
prononcera un discours. M"', la comtesse de Montmorency,
M"«. Ferrand, M"*, la marc^uise de Torcy et M"**. Cochm
feront la quéle.
— Le mépris de la religion et Toubli des devoirs qu'elle
noua impose , mènent tous les jourtf aux derniers excès. Uti
homme, revêtu autrefois d'un caractère honorable, avoit,
pendant la rt'rolution , renoncé à son état , et par une de c<7S
iDélamorpboscs dont le scandale étoit réservé à uoit» niëctei
H ♦
(8)
avoit pris la ptacii de ctînier d'un tliéilr« d« la capîtalff,
Pouriuiti sans doute par ses remordi , il a mis Ga iites |<Mr»,
«t s'nt )el^ par la fenétn 'd'an Irgitiëme étage. Cette fia Ira-
gique-paroil encore pins effrajante aprët uoe telle vie , et cat
encore ptujs dénlQrable dans no let homme. '
— M. Josepn-Chrislinn de Hofaeolùfae-Barteasleîn , né À
Bsrtensiein. le 6 nOTembre i74o, cosdjulear de Breslaw, et
évé(£Dedi^Léroscni78g,é*équede Bmlaw en titre en 1794,
est mort à Jofasnnïsfaierg , le ai jaaTJer dernier,
Htiïbes. m. l'alibé Condounel, ancien chanoine de notre
cnllégiale, lient de mourir, i l'âge de 76 ans, an milieu des
fouciions du minïsière dont il s'acquittoil avec un séle rare.
Par suite de ce xèle, il avoit pris la place de vicaire dans
notre £f;lise, qu'il ayoît réparée jusqu'à trois fois depuis le
cnm mon cr ment de lo révolution. Pendant la persécution , il
s'étoi 1 CBctif , ei tronta toujours le mAjen d'as«isler les ma-
lades ei d'administrer les sacremens. 11 courtit alors beaucoup
de dangers, auxquels il échappa comme par miracle. Sa car-
rière a tité une suite conlinnelle de bonnes oeuvres , qui l'a-
voîeni rendu cher et vénéi-able à tous les liabiians. Il se sentit
incommodé la surveille de Nnel, et voulut néanmoins rem-
jilir ses fonctions comme a l'ordinaire pendant les fêtes. Une
maladie violente le saisit, et l'a enlevé ea pçu de jours. Se«
obscques, qui ont eu lieu le 3 janvier, ont été marquées pnr ,
la douleur Cl les regrets unanimes, qui n'él oient tempérées
, que par l'espérance que cet homme juste aura reçu la ré-
compense de sa piclc, de sa chanté et de ses travaux.
KOUVELf.ES POLITIQUES.
Paris. IjC dimanche 9 février, S. M. a reçu, avant la
messe, les Princes cl Princesses de sa famille, ses ministres
ei les officiers de sa maison.
— Lé même jour, an di'npr. M"", la duchesse de Berry
•'est trouvée indisposée. S. A. R. a quitté la table, et est re-
tournée a l'E'yséc-nourlion. Elle est mieux anjourd'hui.
^ S. M. , qui ne néj^lige aucune occasinn de proléger les
lettres et d'en recueillir les plus précieux monunieug, a des-
tiné , sur les fonds de la liste civile , une somme de uo,ooo fr.
pour l'aequisilîoa dit ol^eis jirccicux de la biblîetbèfiue de
(9)
M. de Macearlhy qui manqueroient à la Ribliotbtqup du Roi.
La vpnie de la Itiblioibéque Je M. de Macrarthy esl com-
mencée depuis plusieurs jourg , à l'Iidlel Ballîon.
— M. le baron de Tallevrand, préfet do Loirei, passe à la
prÉfpelare de Vaucluse. M. de Ssint-CbanianB, préfet de
Vauclus«, passcà la pn^Feclure de la Hauie-Garonne. M. de
Germioy. préfet du Lot. est nommé préfet de l'Oise, en
remplacement de M. Maxime de Choîseul d'Ailteconrt, qui
est appelé à la préfecture du Loiret, et M. de Chamisol,
Mus-préfet de .Saînle-Ménéhonld , est fait préfet du I^i.
— 1-e prix du blé a Iiai<sé dans les Pays-Bas et dans plu-
sieurs parties du nord de In France.
— La cour rojale de Pari» a prononcé son arrêt dans l'af-
faire des irsiles négociées, à In £n de juin i6i.^, en fateur de
Buonsparte. Elle a reconnu qu'il j aToit eu dol et fraude
tbn» l'opération, et l'examen des repislre» de la liste ciTil*.
depuis le 21 juin jusqu'au 8 iiiillet , a pré^enlé unr foule de
f.n.x, d'allérali»ns, de faUifiealio..s . el même l'mteicjll.i-
tion de plusieurs feuillets. En conséquence les lettres de
cbange seront payées au profit de la liste civile, La cour a
donné acte an procureur-{>énéral de ses réserve? pour pour-
suivre le* auteurs et complices d|i plan de spolialion suivi .i
la même époque pour les voleurs apparicnans du trésor de
la couronne.,
— txs fléves en droit ont donné i.3g5 fr. pour les pauvre»
du 13°. arrondis<>omenl. l-fs mnrcliands de charbon de iioïs
ont déposé 5oo fr. pour être répartis entre les bureaux de
cliarilé île la capitale.
■ La cour d'assises de Monl-de-Marsan vient de juger
Dmne dernier, tramèrent nn com-
>ns, répandoîent de fausses nou-
n de l'usurpateur. Ils avuient fixé
implot, lorsqu'ils furent onctés.
s à Monl-de-Marsan Cl â Saim-.
Si-vrr, s'i'Diparer des disses, mettre des contribution» sur les
ricfi'^ . el pirielamcr une autorité odieuse. Ils avoient des
«iniplices en plustfttrs lieux. I-es débats ont prouvé le crime.
En canséqurnce , deux des accusés, Pierre R.'>gnê;rcs et Je.-in
I.^f*r;;ue , nul rié condamnés à morl. Neuf autres ont élé
condamnés à plusieurs années d'emprisonnement cl à l'u-
mende. Trois ont élé acquiités.
quelques individus qu
ij'î
plot, faisoienl des et
irai.
velies. el invoquoieul
i lei
l'époque de l'ekCcotic
indi
Ils devoieni entrer e
n ar
( lo^ )
' ^-'l>Toi <r&i|)agn«^aol allé Tinter 9ermj»rcfii6al*iiiie àê§
frisons de Madrid , s^Hiforma avec booté dea beaoina en pri-
aonhiers. Ayant aperçu les intlmmeiia detorivreautrefoîaea.
Bsaj^e, il ordonna de laa ieier au feo. -I>a même mefure a éié
prise pour toulcs les priaims de la capilale4 Un tel ade.ni»
p^iii qu'accroître eneore rattachemenl ei la recooooîaaaac*
des inalheuren:K pour S. M.
— Le roi de Wurtemberg a levé lea anoieiroes ordoonancea
sur la ccnaare déa livres et la police des youmaux.
— L'incendie de la 'irille du Port-Louis à Plie de Fraoce
est unc'dfs plunigrandea calamités de eettetire qm abîeot ar-
rivées depuis long'temps. Le feu- prit par l'imprudence d'une
tK^gresse. En^in moment Tapparte meni fut en feu. H eAt falla
couper les communications avec lea maiaofia voiaiQea;,miiia
le désordre et la frayeur devinrent générsiea, el au miKeu difi .
luniuhe le.<i noirs se* mirent à piller. Le quartier marohandu
éié la proie des flammes. D'immenses magasins, desbonil^
qups richement fournies ont été consumés. On estime \tk
pcM'ie à 7 millions de piastres. 'Beaucoup de J&mîUes sooi rui^
nées , et la colonie est dans un ô^at de désolation eide misèiia
dont elle se resfsentira long-temps.
' CMiAMBttC DES PAIRS. ^
-Le 8 février.» la chambre a continué la diaCfi^iQjtKSii^ 1^'
projet de loi relatif à la liberté individuelle. Trqis tiouTeaus
opinans ont été entendus, le premier et le troisième eh fa-
veur du projet . qui a été combattu par le second. Le mi-
nisiie de la. police générale a réfuté les objections» La dis-
cussion s'est ouverte sur les amendemens. L'un a été retiré
par son auteur sur les explications données par le ministre*,
les autres ont été écartés par la question préalable. I>a cham-
bre a voté au scrutin sur l'adoption définitive du projet^ qui
a réuni 1 16 suffrages sur 169 (pembres présens.
CHAMBRE DES oÉPUTÉS.
Le 7 février, M. Dudon , un des commissaires dtl Ror, a
encore pris la parole. Il a répondu à quelques uns des faits
avancés par M. de Ytllële, et est entré dans <les ilélails de
finances sur les opérations dn- miniaire» aur l'arriéré, sur
Teniprunt » sur la dotattoo de la caisse d'amortiaiMBCiU , aur
( M )
b Talpur èeê bois. Qa^nt aux suppressions proposéj^s, il dit
qoe les minis»lr£s d*Klat reçoÎTent un traitement de ia,0€K) fr. »
qo'iU ne penveot cumuler avec «uciiQ autre : plusieurs ont
oflfèrt d'y rcnoocer ; mais on a pensé que cette ressource pou*
▼oit être nécessaire à d'anciens serTÎteurs qui ont rempli di«
fpiem«nt de grandes places. Quant aux conseillers d'Egal ^
comment leur refuser un foible ttaliiire, lorsque lie maire d'une
▼iiie du .srcond ortlre reçoit 6oop fr. (Ici len yevtx se sont
tournés Mir M. de Villèley maire de Toulouse , qui a paru
fort élonoé). Fauuil diminuer Jrs tribunaux et ces préfcc^
tares qu'on appelle Pachalit^? On reirver^eroit nar^ià toute
ra<lministrfitM>n, on roniproit toutes les habitudes, on en-
fraveroît la ^isllce et la marche ilrs affaires. £n parlant Aeê
dépenses- du clerf;é, on a oubiié que le traitement des «fvc*-
ques a été G.\é à i5,ooo fr. par le Coucordat (i); mais les
curés de villa{;e et les succursalistes sont plus faTurablement
traités que les anciens curés à portion congrue. (Murmures •
Ajourner le paiement des pfnsions, ce $eroil violer la Charte ,
qui a garanti le paiement de la dette publique. On parle cle
mijire tous les traiteniens qui eicë<l<:Dt ^10,000 fr. \ excepté
les ministres et les ambassadeurs, il est très-peu de fonction^
njîres qui reçoivent au-delà de cette somme. M. le commls-
saiie termine par quelque.^ réflexions sur les réformes incons-
idérées, et sur le peu d'économie qu'elles produtroient.
Mt Cornet *d!)ncourt rappelle que, dans U di^ossioa du
budêel dé 1816, on avoit stillicité dt's réformes et des éco*
nonnes, et c'est dans respérancc qu'elles seroient faites, qu*on
•▼oit voté les fonds demandés pour le service. Cependant
nous avons vu distribuer libt':ra|pnient «les grâces et des pen-
sions, et créer des places nouvelles et iXi^'ê e«nplois sans fonc«-
liona. L'opinant se joint k la commission pour demander la
suppression du doublement des patentes; mais il detuandr»
rmi que l'on s'ocropit, le plus prompteroent possible, de la
meilleure répartition de la contribution foncière, sans comp-
ter sur le cadastre , qui ne sej-a fias achevé avant trente ans.
La France apprendra avec surprise que des réfugiés espa-
gnols, portugais, égyptiens soient à notre charge ppur une
somme de dcwL millions. Quel service nous ont-ils rendu?
» IIW III. Il ■■IM.I ■■»IH I I ■
(f) Le Concordat de 1801, nnplat/^t ks ariicIcA organiaues, ciui ne
pas loot'â-fait la m^mr rlHMf., Btèrcnl le Irailemeot uos arclieiC-
s 1 5,000 fr. , et celui des évétjues à 10,000 fr.
f
i
( lO-
l^es conirîballoDS ipdireclss sont fort illégalement rép^rlief,
et Timpôl sur les boissons cr particulier est tellement as&is ^
que les provinces, où la meilleure ^e-'ses boissons est d'oa
usage habituel , sont exemptes de l'impôt, tandis que tes pro*
vinces, qui n'ont qu'une boisson inférieure, paient le cin-
quième ou le quart. Le nouveau droit sur la bière et celui
sur les huiles ne paroissent point admissibles. L'orateur ren*
contre l'Université entre les boissons et les huiles; il regarde
la contriliulioa universitaire comme opposée à la Charte. Que
l'Université diminue ses dépenses,'et <»de4a^ place h des ins*.
titutions particulières qui élèveront la jeunesse sans tribut et
sans monopole. M. Cornet. d'Iacourt propose de substituer à
l'emprunt une augmentation des cautiounenienSy et demande
la restiluiton des boiç au clergé, et une dotation sur le reste
des bois pour la couroqne.
M. de fia rente, un des commissaires du Hot, dit que le
cléBcit de 3oo millions est établi , et ^u'il faut le combler.
Jl est puéril de se débattre contre l'évidence et la nécessité;
il faut du moins honorer son malheur par ie calme de la rai«^
~ton. Il est une première dépense dont il est pénible k un Fran-
çois de parler. £st->il possible qu'on ait supposé que tout n'a-
Yoit4)as été tenté pour en procurer i 'allégement?. Ce seul
soupçon aftigeroit le Hoi. Pourquoi faire retentir sans cesse
les mots de désordre, de profusion, de prodigalité? Ponr<p
quoi attaquer. ainsi l'administration sans relâche t^ sans me*
sure? Pourquoi nous reporter vers un âge dUyr idéal , en ca-
lomniant le siècle présent, qui sera peut-être aussi à son tour
proposé comme un modèle aux générations futures? Ces an-
ciennes intendances, ces Etats de provinces méritoient-ils les
éloges qu'on en a faits? Ces derniers, a dit un auteur, ne re-
fusoierit rien aux gouverneurs - a/y/^ dîner, et leur tenue
étoit souvent une occasion de troubles. Â cette époque si van-
tée, la perception des deniers publics u'enrichissoit-elle per-
sonne? Les ministres éievoient tout à coup au sommet eux et
leurs familles, et ce sont peut-être leurs illustrées descendans
qui xltxlanient aujourd'hui avec le plus de force contre des
ministres intègres. On s'est plaint de modiques secours ac-
cordés à des étrangers; pourquoi ravir à la France la gloire
d'élre l'asile des malheureux, surtout après que nos pros-
crits ont trouvé dans l'Europe, au temps de nos désastres,
une hospitalité si généreuse? On demande quelles sont -les
conditions de l'emprunt; il n'y a pas d'empruut, il n'y a^ue
( i3 )
ies offres qui n'ont apparemment rien de funeste, puisque
les fonds publics se sont améliorés. On a négocié avec des
étrangers, comme les puissances négocioienl autrefois avee
la Hollande. Ne nous alarmons point de la disparulion Aes
espèces; ce n'est pas le seul signe d'écliange, et l'indus-
trie y suppléera. Puisqu'on a parlé encore de restituer les
bois an clergé , nous <|irons que le clergé actuel ne repré-
sente pas l'ancien clergé, et que les propriétaire n'existent
plus.
M. Richard insiste sur la nécessité de.s réformes; il préfel^
en ce genre la réduction des tnnitemens à la suppression des
places. La réforme doit porter sur les chefs plutôt que sur
les subalternes. Au lieu d^un emprunt ruineux; que l'on ré*-
tablÎKse les jurande!;, les mahrises et les oJTices de pdicature,
que Ton vende qiic<ques superdcies de bois et non le fond ;
mais uu^avaut tout oti distraye les bois appartenans au clergé,
à l'ordre de Malte ou à des parliculiers, et qu'on forme un
apanage aux Princes. Sauf ces modiGcationi», l'orateur vole
pour le projet.
Le 8 février, M. Sartelon parcourt les divers points de la
discussion. 11 se proposoit de répondre à M. de Villële; 1rs
commissaires du Roi ont rempli cette lâche. Il combat la
proposition de supprimer les demi-sojdes pour l'avenir, comme
une mesure injuste et extrêire. L'économie est nécessaire;
mais ce qu'on a dit à ce sujet paroit bien vague et d'un
bien modique résultat, et ces plans de réfbwne, séduisons
sur le papier, sont bien difficiles dans i'.npplication. L'orateur
traite successivement la question de l'emprunt et celle des
forets, et voit dans ces mesures la nécessité, la plus impé-
rieuse des lois.
M. Dudon rectifie la manière dont quelques journaux ont
rapporté ce qu'il avoil dit sur l'emprunt. La chambre ne peut
exiger la communication que des actes consommés, et ce
qui est en projet n'est pas de nature à être mis en discussibu.
M. Piet repousse quelques allégations défavorables à une
partie de l'assemblée, et parie en faveur de l'économie. Que
chaque corps, que chaque particulier en donne l'exemple;
les commissaires des alliés diront eux-mêmes : Ab ! Messieurs,
en voilà plus qu'il n'en faut (éclats de rire universels). L'o-
rateur conibiit l'aliénation des forêts. Il ne verroil pas sans-
douieur tomber ces bois antiques sous la hache révolution*
iiaire. Il s'éloane qu'on dépou«Ue le clergé au moment mèm%
( »6 K
siiflîre à ri les- mêmes. Le ministre finit ert disant que lorsque
Ja lot sera rendue, il se renfermera dans la limite qui lui sera
tracée, et fera des fonds qui lui seront accordés le meilleur
emploi que pourront lui suggérer sa longue expérience et son
dénouement au Roi et à la patrie. Cette partie du discours est
suivie d'un murmure d'approbation.
M. de Saint- Cricq , un des commissaires du Roi , justifie les
dépenses des diflerentes administrations^ et particulièrement
celles des douanes.
, On va mettre au jour une nouvelle ëdiiion du Traité des samU
Mystères , dans lequel on résout les principales difficultés qui regar^
dent leur célébration; par M. Collet. Sept éditions consécutives, dont
la dernière, en deux volumes, parut en 1768, attestent le mérite dt
rouvragi*. Après la mort de Tauteur, M. Collin, chanoine régulier
Prcnioiliré, donna un volume iX* Observations critiques sur ce Traité^
que le libraire joignit aux deux volumes de M. Collet. Quoique les re«
marques du critique soirnt souvent minutieuses, il en est cependant
beaucoup dont le nouvel éditeur a profité, et qu^il a fondues dansl'oa-
vrage. Il a aussi entrepris là tâohe pénible de vérifier tontes les cita*
lions , afin de rectifier un grand nombre dVrrenrs inévitables dans un
trav.til si long et si difficile. Cette vérification a donné lieu a une mul»
titudc de notes et d^additions, où Ton corrige les fautes échappées à
M. Collet, qui, détourné par ses nombreuses occupations, et ne pou-
vant lui-ni^me recourir aux sources, s*en rapportoit à des auteurs qui
souvent citoient d'après d'autres, dont ils copioient les fautes en y
ajoutant quelquefois les leurs propres. Malgré ces augmentations, l'ou-
vrage ne formera que deux volumes in-ia , imprimés en gros caractères
et sur beau papier, dont le prix sera de 4 fr! 5o cent, broches. A Paris,
chez MéqiiTgnon fils aîné, libraire, rue Saint-Severin ^ et au bureau
du Journal. Les personnes qui en feront la demande avant la fin de
mars prochain , auront la remise d'un franc par exemplaire , et le tret*
tième exemplaire gratis, si elles en prennent une dousaine.
AVIS.
Ceuaiie nos souscripteurs dont l'abonnement est expiré le ta février,
sont priés de le renouveler sans délai, afin de ne point éprouver de
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dresse et réabonnemens . la dcrnirie adresse imprimée que Ton reçoit
avec le Journal. Cela évite des recherches et rni|M'*chc des erreurs.
Toutes lettres ^ui ke SEUOiEifT pjs àfpraacmies he
nous rARVlESTNENT F AS*
Dt fin/ustice du monde envers les préirej. ^
<( Una secie qui le cliarge eiioore pnrnii noua de di-
riger les opinions, met aulaat d'ârdeiir à ptirpt-lupr daiu
le !ti-iii do la naliun un ievuin d'irn^iëlé, que nus pèie»
«a inclloient à Iransmt^lli'fl à leurs neveux le leu sacnS
del'honneui' et de la veiiu. Peint de religion «atu prê-
tres-, tt la voie Ifl plus sûre |)our délruire siins itesouiCB
«t le cbmlianisme «t ses pvêlics , c'est de Aéliir le sa-
cerdoce et de le dessécher jusque dans sa i-aoiue, par
le m^pi'îa et la haine publique. Hli I que funl-ils sulro
chose, nos irfécouciliabit^ï ennemis, que de souffler
encore, d.ins tous le* toeuis, ciitle haine et ce iiiépii»?
L'figlin' de France s'est vue , pendant pris de deuc
milié vBs, un objet d'amour «t de respect; ks minis-
trw ^loMDt les maîtres de l'enfance , les tuteurs des pan-
Vrea , les contolalears des iQaJheareux , les conseila das
Bok, diaMM-le sans crainte, l'ornement et l'appui de
la aoci^ entière. Pourquoi doue voit-elle l'amour sa
^baagw «n haine, la rontiance«n dureté et en orar-
■flfebn ? QH*«8t-il donc arrivé qui ait ilt'tri « dénaturé wo
«■raclère?5ei'olt-cesKhlttisurea si profondes, et qu'elle
a reçves pour'la foi, qui Ja reodroient mépriaahle? Et
son repos, aes biens «t son sang, prodigués pour niaia-
Icnîr to«tesl«8 sain^i maximes quioittiuilsi long-lempa
fleurir la France , ne lui donnaroient des droits qu'à la
liai m des François'!
» Ce n'est pas ce qoe les étrangers ost ressenti i loa
^ard. fim prêtres, forcée de s'éloigner de lear patrie
<fui l« repMiSïUit, «t en faveur *!e laquelle ni leurs
pt'iw'ea, ni le martyr d'un grand nombre d'entr'eux
■'•Toient pu (rppQiiier le c'iel , n'ont reçu partout que
T«me XJ, L'j^mi dt ta Hebgion tt du BçT. &
C»8)
des respects ; les auti*e8 peuples ont été aitendrfs de lenr
îtirortune; ils ont rëvëré leur courage , admiré leur i^é-
signalioff, secouru abondamment lenrnoble pauvreté;
et rentres dans leur terre natale, ces ministres, que I«
malheur devait , ce settibte^ avoii^ i'endus pFus ebers i
leurs peuples, n^ont ëpiouvë, de la part d'une classe
d^hommes trop accrédites, que des di^riaioiis% qo'uiia
persécution sourde et maligne, que des traileoiens *et
des outrages propres à leur faire sentir que Tetil n*èst
pas, de toutes les situations, la plus triste 'ni la plus
misérable.
<c Oserai<je parler au nom de tons les roinisffes des
autels , et réclamer en leui: faveur les droils les plus
sacrés? Ne voit -on plus en nous de» François? Qui
nous a fait perdre ce titre? Avons^nons donc flétri ce
beau nom , et démenti une si noble origine? Les* Ifèns
du sang et de la socijfté sont- ils sans force pour nous?
Nos prédécesseurs ont-ils en si peu de pari éixMX ifi&ti-
ta^ions qui fondent le bonheur pubHc, que nous de-
vions èti*e exckis de ^e boiiheùr? Vent-6u nous fa{i*e
lorter la peine de leur zèle inaltérable pour nos Rois,
[es lumières qu'ils ont répandues, dés moninnens qùfils
ont fondés, de leur fenfheté à soutenir- les drçifs dçla
nation , de la prospérité où ils oui élevé iaht dif^-
s
milles, des écrits immortels qu'ils ont laiss^, dé^li
êloire qu'ilb ont acquise i la France? Qù trouve-t-cm
i des moli& pour nous d^grlider? Et quand, au' mi-
lieu des humiliations et. des dégoûts, nous ne continue
rions pas nous-mêmes, suivant nos furceé, îenr mihis-
tère et leurs travaux, ne devroit-ou pas nous -compter
pour quelque chose, d'être les successeurs' de tant de
grands hommes, et les débris du corps le plus illustre
dont aucun peuple ait pu s'honorer? Bt cependant de
quel œil nous vuit^on? Quel rang nous laisse t-oii dans
b société? Quelle distinction a succédé i celfe qui re-
levoit autrefois notre caractère? En est-il d'auti^ au-
jourd'hui pour nous qu'une triste privation de la co«^
c
( <9 )
^dfratioii qui appartient à \ou$ y que te douloureux pri«^
Yîlëge d'èlre en butte k de» d^lractionn ëlernelles, qui^
6leiit presque tout crédit k notre ministère? Ne diroit->
r wi paa que noua sommes une colonie dé gens incon-
nus et incommodes^ qui, a^apportaut aucun titre, au-
..cov relation de famille ni de patenté, aucun droit k
la reconnoittsauce ou m£me4^Fhospit9lLté, est venue sud>
«bargei* le corps de la nation» et sur laquelle on se venge ^
Mir la dui*etë et les rebuts^ de nmpoasibilitë oh run est
le la chasser et de sfen défaire?
j» Nous en attestons Te ciel avec confiance; ce nVst
ma pour nous que nous sommes tom:hés de cette in-
justice. Avouons^le frauchement , -ihhis y trouvons en»
oore des comp^nsatiouj. Outre les motifs qui doivent
nou^ gnider et nous rendre peii sensibles k ces amer-
(Miies, la confiance! de quelques chrétiens fidèles, les
mosofatiooa que nous répandons encore dans quelques
familles, la longue habitude de souffrir, les encoura-
gemens que nous donnent encore des hommes supé«
neurs ou de nobles héritiers de la loyauté et de ja foi
d» nos ancêtres; toutes ces circonstances empêchent
presque de parvenir jusqu'à nous les insultes doiit nbna
^ . atmcnmcs robjet.« Mais , quoi qu\^n disent no# implaca-
.;£Iqs adversaires, nous savons prévoir Ta venir et. noua
^jiotéreMer. i la destinée des peuples. FraiiÇois, nous
^^ tremblons â la vue de notre patrie, perdant, avec ses
.autels, Je plus ferme appui oe sa félicité; chrétiens^
prêtres, nous ne connoissons pas de plus grand mal-
Leur que l'extinction de la foi Voilà ce que nous por-
tons gravé au fond de nos cœurs; et c*e*it ce 'qui noua
. remplit d*inquiétnde et d'alarmes, en ^voyant qu'on
égare les sentimens d^une. nation disposée au repentir,
et qu'oTi la mèue rapidénient, par là haine dii sacer-
doce, à la ruine de tout culte et de toute religion n.
Ainsi parle un écrivain dont nous avions promis de
citer quelque chose, ^t dont nous ne pouvions mieux
faire que d'emprunter les paroles, dans l'intention
B a
( 30 )
où nous étions dVmetlre quelques rëflexiotis i^ur Tîn-
juiïlice du nipode «nvéïii les pi^ti^ro, M. Tiibbë Clausel
-iioiispui^if avoir bien fait i^essoitir cette îkjjufitice criante,
€l ce seul pasiKige appelet-uit i'nlteniien sur qen livre-,
<lont on prépare ^en ce moment une seconde édition.
La Religiùn prouvée par la révoliAion ëtoit dignt de
cet honneur et du débit rapide qui le lui proenre.
Nouvelles ecclési astiques.
RovB. Le 2 janvier, S. £m. le cardinal della Somaglk,
ëvéque de Frescati et vicaire de S. S. è Stôroe, après un ««a-
juen attentif, et après aVoir entendu des témoins et des théo-
logiens , porta un décret pour déclarer qu^it étoit constant qu^
' par Vintercession de la samtê Vierge , il s*étt»t opéitf Un mi«
. Varcle de goérisota subite et parfaite en la péfSontfe de HlkÈSric.
Catalani , veuve Jenson, etlaqnée depuis (mèienrs aimées dé
maladies compliquées et jugées incurables. S. fim. a petatie
2oe ce miracle mt pubiie , -et qve la relation en fut oieswse.
.e décret est précédé d'une relaUon détaillée de l'état on étoit
cette flemme, des progrès de son mal, et de sa guénson êSk-
bite, qtii arriva, le 3 septembre dernier, à Rome, dans le dé-
5ôt des pauvres femmes , près la basilique de Sainte- Croix ùè
érusalem. ^ \
— Le 21 janvier, on a célébré,' dans I*ég1ise de Saint-Loni#
des François, un service solennel pour Louis XVI. M. Tcv^^i
3ue d'Ortosîe offîcioit. M. le tkmite de 'Bladss , accompagné
e foutes les pertonnes attachées à Tamlbassadev occupoit une
tribune tendue de noir. Tons les François qui se trouvent ik
Rome assistoient au Service en deuil ^ ainsi que beavooup et
Romains et d'étrangers. Le même service a été célâ>ré dstns
les cinq autres églises de fondation françoise existantes à Rome.
Paris. Dans son Mandement pour le Caréjne, M. l'évéque
'de Troyes rappelle avec autant de force que de vérité tes
înotifs qui nous sotlicitent de revenir à Dieu :
(( Quand avons-nous vu plus de maux rassemblés à la
fois? quand la main de Dieu s*est-e1 le appesantie sur nous
d'une manière pHis visible? quand if-t-eHe ajouté davantage
As danUur à la douUur^ -êi ia miêère à^imMn ? et ne noua
( 3. 1
vnibl»-l-H p»s ri-nienrfro ici nous demamler, par vm Pi.i-
l^iiiiQ , •( noua HM aoituati peu aases puni* , et ut igit'il pun -
\a\\ faim de plus pour nuus rnppeler à nous-iiiéinrï, el iiit~
prîmfr Itien avanl dans noa anies la (erreur tte ses jugeiutriis^
Super quo percuiiam wot uîlrà ,
Il La voilà donc accomplie sur nous, N. T. C. F, , cpire m*.
oace que faii^oîl Uoï*e à son peuple : u Si voua n'écouiri p»a
la Toîi lie D)«u , el qua vota so)» infiitùles â ses comninn-
dcnif-ns, ifout sms maud'UÙ laviiieetà la campagne , mau-
dil dan» vo* maison» el tiana vo» ehampa , tt vtun vtnat im
titi voua refluer ta rosée »n même lemp» qitt la lerre voiiaiw^
Jitftra aaefriiilau. En vain Tniidri«n.<-1ious nousifi ((>asiiuuler>
et noui le cacher à DDus-mèmes: la leçou esl trop forie el \9é
évéaemeoapaileni trop haul: et à m(uiui|iienousne soyont
(Wirenua à cet excès (l'aveiii^lemeiit de croire que Dieu eu fa-
tîf;ué de gouverner le tnoude, el (jii'il laUie au hasard le snîn
«le ta desliiiée, pouvon»-nmi^ ne pas reconnnîire dans les L'a-
Snr qui arme contre nous les vetils el led crragM, et lei coups
ceti^ ftrgt vigUantê dont parle Jéréniie, image naturelle
4a ecrte fuelice éiemellfl que I-or na peut Iromper, pa4 pKn
■lie l'on ne fwut la fuir; et qui , lorsque nous avons abusi
•e lomt, Dousa punt de touli de l'abui de la prospâriléi par
tous les genres d'adït-rsliés; de l'abui de l'abandaQGe , par
lontcs les sortes do priralinns ^ de l'abus des richesses, par la
KnTeraemeal de nos fortunes ; de l'abus de nos sucre* et de
■os victoires, par l'humiliation et par ia pritence det étram^
gftf de l'abus de la religion., par toiisles lléaus queTimpiélé
traîne à sa suilej et enfui, de 1 abus de noire raison et de nos
lisiiércs, par le obaot de nos pensées , et cet esprit de vertige
«t d'erreur qui nous posùde encore: de sorte que, punis ége-
Inn(*nt de nos vices et de nos folies, de nos désordres et de
Bos faux principes, de nos mœurs corrompues et de nus sys-
tèmes corrupteurs, nous ne pouvons que pqqs écrier avec le
Prophéie : Fouê élei juste. Seigneur, et votjugemêns ne sont
^lié^uUi ai droillttm.
a Mais ce n'est point encore astes, el aa mata est encore itt-n-
tlue pUte loin. Jetés les yevx de toutes paris, atvoyu s'il y a
Suelqu'endroitsur la tetre oii pn ne se plaigne. Sî fit") hout
e l'Europe à l'auire , vous n'unlendei pas un cri de détresse
Cl d'alarme qui aoui anonce qu'elle iouEEre ^ si partout ne s4
-A?
-i
4i.
V
' < « )
▼érifi«^ pas eélfe pâro1« £» f ApAtrê : ^Mt ftwrlf mteteiv jp^MJ*
HèpnMV0 comme Uê ihuiêurê de PênfimUfmêni ; el }e ne tm.
qopl malaise d'aulMil pins inquiétant qu'il ec^ plut jf|él||iiîtfii^ '
subie : de sorte qti'on ne sait goire plus Cf que le grare hqw
main doitaujouralini redonterifaVantage; on le dôrangeaient'
des choises naturelles^ oo M eonvulsNKis de Tordre apieial ; el
s'il est plus il plaindre dé* lÉfOk qu'il éproôtre, qoe 4e wi»
. qu'il prévoit. Qnoi donc? les temps aeroient^ls arriirib? et le',
monde toncheroit il ani fours de son affiiisseoseot et'deia dé»
crépitude? Laissons k Dieu, H. T. C. F., le seerèt de ce-
mystère. Mais ne perdons famais de vae nu élat dé elio«ce
non œbÎQs triste et affli^Mni que feoodd eif înetruetione er en
luoUères; ri n*hésitons. pas de tecoonohra y dans cette IbgeU'
lai ion universelle des empires d des oatiotis, ovi poer iKma^
servir do IVxpression d'Isaie , dans eetf^JmjiuhinmJàJl^mfig
q li semble f^ire le tonr du monde, que tonte ebair est'piinie^
puisque imUé chtnr a earromfu êëê voiêc^ elqa'ii ml dé^nee ..
de crimes et d'tniqiiîiés a succédé un déloge de nkisox et de' '
misères : Fiageitum inundanê^
ivflt cependant, ^i. T. C. F. . qui tremble devant Dieu? Qui .
ê*humili0 *oiêi sa mai»pf$iê9anU? Qui lè réveille én-finiit de
mm tonnerre? Qui songjS k se met(re kPàbnjib$ Pi/mi th ##
colère? Quelles prières et quels vœux avohs*^p|^,adres^[.f« *
eiel ? (]^lles résolptions avpns-notis formées, pour noire
amendement? Qnel cbnngément s'êst-il dôné opéré" îlanmoa .
e«prit8 et dans nos cœurs? Et sèrb!t-{l donc' vrai que nôns /
sommes do nombre de ces hommes désespérés dont paele .
Jérémie : Vous lei avea frappée» et: ilfAe l'ont point lenti ; *
irous les avea écrasés, et iW ont refusé de se rendre et d^ •
irons obéir : é^mruuiêii mm ci non doUifÊmiU, oUrMêHêoê -
ci rmuêcruni aceipcrc diccipUnam »• . . / . .
Nouvelle^ politiques. .
Paris. I^e ii février an soir, S. M. a reçu une grande dé«
potation dé fa cbamb^ d)ps pairs an snfet de la communica-
tion faite la veîîle à la chambre. M. le chancelier , président
de la chambre, a adressé* au- Rot la parole en ces termes:
«Sire, vos idèles nojrif , Ifes pairs de Fratirr, apportmi a V« *M^.
rboBaekajie 4b leur frspccCueasc racomwîssaaas de risportaota oos*
( a5 )
âiiiiteati<Mi quVUe a ^îgn^ leur •dresser; la Franet entiâre j iroavf
«M «au^clle preuve de qeite vi^laaoe paiaroelltf ^vec U<|aelle Y. M.
s'oecupe sans relâche de gmètir tomes nos plaÎM , d*adoocir tbutrs nofe
soal&aoces. Le a^e et rhabileté dé vos igiittiàcrcs,' la béenveUbmee dea
eôprs alliées ont facnil^ sans doate Kdtile négociaiion <pii diatiinue a(.
bèurênsênirat noS cbarges j^ mais noos en deroas tnrtoot le suoetf 4^
niiflaeace de vos iMitos. Ouï, Sire, nous raoneilbms le firoit de notre
JMr conêaooe dans ^s Vcrivs de notre -Roi • d* eette confiance àoud
tuéruéf an^entiére^ qui. appelle et coohnandé la confiance de rEurope..
n suffit aonc k la France de rbutoir fenbement son aalbt pour cil fe^
coarrer par decrèi tous les moyens; il' loi snfiît d'aimer c€ de laisaeo
faire son Roi ; oe rasiistcr de tons ses efftiris, et* lie s'abandonner poofi
H reste a îrotre amoof. Klle ti\-) besoin, |W>i|r étre.ieiidoe à ses liauti«
drathiëai,- que' de rivre en paix avec dlc-naAme « et, de resjter unie d'iôr
tentions et de volontés .a\ec le Monarona, ^'.elle jinroit cboisi , si le
ciel ne nous TaToit pas dponë. Tout le bien qui noqs arrive , et loo^
le bien. qui. nous atlrnd , descendra constamment ponr nous de on
tr6oe héréilitaire anqnet se rattachent totales Vos |[affanlies de siabi-
Md^, der^^hv et de boÉheor. Hona saorons Fafiermir -encore par notr»
lojaatë scmpuleose à remplir tous nos enp^a^mens , notre constance
4 snpporlar des manz passagers , ai no^ dévouement sans bornes an
adoré qni les répare ».
Le B 01 a répondu: <
V ' «r Je r^qois avec la plqs viyf aatlsfaçtioi^ les remercîmens de la efaam*
]bre dfs pairs , et ses Célicitalions sur neT événement que 'je regardé
comble le plus heureux de ma vie , puisque fj tois ranrore du boa-
"Keuï delà France »:
^ ««.M** . la dbdpeMe df Bencj ^Càtit ikldisposée depuis àeox
Krst Madame et les Priiices vont passer la soir^ à-'Pfilysëe-
iirbon.
— Plusieurs compagnies de la garde nationale se proposent
de faire des fonds pour distribuer des soupes économiques aux
pauvres. Lès courtiers de commerce ont fait déposer h la pr<S*
lecture de police 1200 fr. pour Us indigent.
— Les officiers de la légion de la Manche, en garnison k
Dieppe, se sont chargés de nourrir , pendant deux mois , vingt
pauvres infirmes de la ville , qu'ils ont prié qu'-on leur dé-^
signât. .
—M. le comte de BamieUBeauf ert , ancien cqlpnel et cite-
^aHer de Saint-Lônis^ est mort k Turin , Ict aS )anvier der-
nier. 11 avoit écrit sur la révolu!^ « et # voit montré un Aie
rif pour le succès de la cause rojrale.
(=4)
•- On â acheU Boor la ^lioth^me dn Bm , k U nsM
<!«• livTM ^ M. de Haeeuthy, le célèbre pMutin- d« i^S?*
^««Ri«r livre fanprim^ «vee date. H n'en exiats qas doMf
«x^ihpUim; l'aotre Ptt k Vienne. Les amatean vemmt ««M
plaisir resièr en Franca c« monument prfciea:^ de* pmdiwS
tempe de lln^reuioo.
— La commiuioT) Ainnicipale de liège a défendu te> raSK
carade* et trave'ltiuejaenc fuelcaDqnea dans le carntT*! d»
cette année.
—Il vient de s'eâàctner un grand cliaagement dam le ni* .
nislère iMvarois. M. de Montrai m relire. La gasetle ofi*
éi^lle de Hunirh annonce qu'il a demandé ia retraite pour
Canse de santé. II va te rendre en Saitse. Cettr nouvelle a fajt
tine grande sensation à Munich. On tait que M. de Hontgtt>
ka jouiuoît k cette cour d'ane très-graiwe influence depoî*
vingt an».'
CHAMBRE DES PAIHS.
' Le II février, M. le dnc de Richelieu a fait à ta chambre
une communication importante. [Voyei la séance de la cham*
bre des députés). Des remerclmens an Roi ont été votés par
la chambre, et une grande députation est nommée pour I4
présenter k S. M. Le ministre de la police générale a pré^
sente les deux projets sur les {onma'ux et sut la liberté de Ift
presse, adoptés par la chambre des députés les 17 et 3Ç) jan-
vier. La dÎKusMon en assemblée générale aura lieu samedi.
M. It comte de firigode a f^t nn rapport snr quelques pé-
titioDi^
CBAMBnt CES DÉPUTÉS.
Le II ttwtirt, M. Pnnirl a pris )« preniw Ta fMrMt< inr la d
■ion rrlalivi' Ati biidsFi. Il rnnibiit 1p madw iIm n^oriatinni,
pMTOTi-rrmiiriinlïn indiquant lt< mnjfni de Riranlir prnprra à
riAitsdqoy, HVedît même àt i563, ciU pai on des oowmiàfftfrts du
not, M. DikIoq, te proure, paisqa*it y est dit que le cooscntement
ém. saioi Siège sera demandé; disposition dont M. Ou4on n^a pas cru
devoir faire meotioo. M. 'Pooiet termine en disant r]Q*eo poussant à
Teztréme les raisonnemens dont on s*est ser?i pour cojBiester au cierge
MO droit de propri^^ on pourroit altaqner aussi les propriétés par->
ticnliéres; il nVn coAteroit qne quelques sophismes de plus.
. M. le 'garda des seeaui croît devoir faire quelques obscrrationt suv
la discours de M. Laffite. Cet babila financier a oëveloppë d^rxcellens
prindpas sur le crédit , mais il -en a poussé trop loin les conséquence^
Il s'est montré à tort effrayé de la dotation de 4 millions f pf^poiée par
la commission, pour le clergé. Cette proposition est une transaction ra-
inCaire entre Ito passé et le présent; elle concilie les intérêts et 1rs cons^
civnces. Quelque soient les scrupules de esUfS-d, ils sont toujours res*
pertables. S'il j avoit en Franee une partie considérabla de citoyena
r' crussent leur conscience calmée par crtte concession salntatte, oui
noua n'jr donneroit son ass4*ntiment ? La conscience est une aet
modes bases do crédit public. M. LaSiifte s'est fo^ occupé de garan-
9ps, et en a beaucoup aeraandé ; la France n'a pas eu besoin d'eK
demander y son Roi lui en a donné de lui-même, et il a lait tout ce qui
étoit en lui pour rassurer les esprits. Je souhaite à toutes les nations
du monde des garanties pareilles à celle que présente la maison de Ilour-
boB assise sur la légitimité. ( Apple udissemeos). M. Pasquier discute
les économies proposées ; il trouve que la plupart sont impossibles ou
dangereuses. Il n*jr a pas de tactique plus fréquemment employée pat
ceux qui vouloient détruire les gouvememens, que du crier contre les
abus. On ne pourrait réduire les préfer.mres, <^ans mettre de rincert<-
Indf et de la confusion dans les rapports dé radminiMration. Le con-
seil ^'£lat. a siibt les plus grandes économies. La ré«luction des cours
ait justice est nécessaire; mais mon prédécesseur a:roit'senti lui-même'
U nécessité de Taiourner, et ce n'est qu^à la session prochaine qu'on
pourra voua présenter une loi sur cet objet.
M. de la Bouillerie, sous-secrétaire d'F.tat an ministère des finances,
iaslffic le budget par des calculs, et s'étonne de ce que la dotation pro-
posée pour le clergé n'a pas réuni tous les suffrages, attendu qne les
4 millions Cftastituentà peu pr^ la quantité de bois du clergé non-ven-
dus. M. le commissaire du Roi solliciie la chambre de dore promple-
ment celle discussion, qui ne se prolon»**roit pas sans de graves in-
convéniens pour le trésor et le crédit public.
M. le duc de Ricbelieu monte à la tribune pour faire une commu-
nication important- Il anuonce que 5. M. s'est occupée de procurer
à la France un soplaeemeot des charges qu'ont fait neser sur nous
les événemens de l'ftiS. Après l'adoption d^ine loi de unabces, où de
solides moyens de crédit assureront le service de l'année, l'armée d'oc-
cupation sera diminuée d'un cinquième, cVsi à-dire, de 3o,ooo hom-
mes, et proportionnellement des charges que ce cinquième eût entrât-
nées. Il a été coaveou. également, a|pec les ministres des puissances
alliées , que l'augmeotation' de solde, qui figure dans le budget de cette
( 26 )
âSB^ fiMr la temwe de aS MilUont^ n*aiir» Uni ^a*i .1100^
demuité «fe gusrr* ^ooTtm aMMÎ'crite jiQmfe Je» iiiocfificaiioi)t'qaî ftf'
nrenii n au noble oiractère des mûii«|rr« A dM frfnëmnx aUî^i
èrnd de4« trtbuiw «o milii'ttdeMpplaadKvaini^ii, M. Pâillol As LojrMt
drnumd^ qne la chaiobrc t'occupe d»*jiàe «drcsie de rrmctcïtB^ft'as
Roi ; œ qui est renvoya à ho comivé ^tactti , à la fin de la êéëpat^
■• ■ ■ ■ «
On reprend la diaçôAtlon knf h budgfti IH; CaAière.ooiAlNit l*flM«
d'appeler i «on Mooan PoidN '^éi «BlretieMni U repo# d^i PMtf
avons besoin; En 1816, il ae «*afiss«it ipad'iiB orédii à^^n^^Smutp
que d*aiie nësore ^Teiiiarllfly qae d^sne. teUiîo» aasaa. boniéa pp«t
n'en pas abuser. Aàjonrd'hai^ il né s'acU pas «oa-senleflifPfL da 3o*
millions pour Ci^tieann^, mau de près de 100 nvllions en quatre ana.
Le système d'amortisKemrni parott iUoRoire i l'orstenr. An lien da
consacrer tous les ans 4o miUioihs i ramoinlnement ne vaudroit-il pat
mieui emprunter un peu moins? L'aliénation drs bois de l'Etat sera
l^eu |Mt)dnctiyt'. Les quatre -mîMioiu de lyranns que J^ûfi r4)iirY« w$
alergë sont un palliatif insnffisant; il faut lui rendre ses biens, ne
fut-ce que pour consacrer les grands principesde la-pi^priéte' ricnrla
^gitimiië. I^ eicmples qu'on a citds d'aliénations faites ne prouTenI
rien , pufff^'^4ft on n'atoit agi qn'aveirle oonodneadfe Caulaîtilé-fiiu*
tificale, Ce n^^wè au*clrr|e, c>sl à noua qafil'Hnpatln qM -lat.^
^*s dés bWns de l'EgH«e 1m sofent rendus; On^ aami auppote dea in^
tentions et des prétrnttbos's^crélet] .aot mea aux dfwi épnqutt ont été
lestaémei.^ ..-...- -...•..>
M. le ministre de Tintérieur np cr6it pai pénroir laiHer pataèr; aaiii
lef réfuter y des assertions et des critiquée tingulièrct. On A nrétendu
trouver on mvstère dans trob |]lro|cts de loi toocettilt; fm iet élfc-
tîons, sur la hberté indiTidnelle^ sur las {oumant : les oiinisiret n'onâ
établi aucune conncxité entre cet loit dtfférentet. L'écoaoviieeataaiia
doute le premier betoin det goufamemcat) maia o^ns n'imilcions paa
let adversaires de la loi qui ont trouva tout bUmable^.nout profiterons
des réflezibus utflet et det cimseflb talutairea qu'ils ont pu -présente^.
Nous avons été étonnés d'entendre din^ que l'emprunt ne p^voit étns
ribhV, sans que la cbambre en eonnikt laa oonditions;- qu'il soit peiw
inis i celui qui sVst montré aiaet jalnux de vewndiquer les droits de
la chambré, de dife que legfKivemamem «e peut emprunter aana
TasKentiment des chambres , mais' que o'cal à ini senl de régler lef
Gonditioas de Tempront. Le minMÂ reproehe-.ii.Mi Laflitle d'avoir
risqué, par une ciution. iropru4enie« d altérer k» J^sea du créâil.j
comment n'a-t-il pas tu q«e de leli afgmMil 4àimoiffBi.aas .■o« dib
(37)
npènjMsm^ H ainf antres des ann>t p^iar le ^eombatlre? Les
Cranties qn^oii demaédoU ne pomrOMSBi tert eilëes en eicfliple j noi
M* oofift en ont doooéei de pins fortes. La pins sAre des ^snniies
est la W^imittf. La maxime amncés par le même ormteor ne pro-
duira sûrement pas plus d^effirt qte cas pîdees nfjpnblicaines qu'on
ûmoft ftut nos iheltres quand le ^ouTemement éuAl le pins consolida.
Le minisire regarde la proposkion de la «ommissiom en .faveur dn
^ergë nomme une mesure conciliatriè^. Celle r^erve eniroit depuis
long-iemps dans la pensde du Roi , et S. M. deToit tous proposer i|i-
cemamment d^a£Feeter des propridiés immobilières aux principans éia-v
biisMrmcns eoddsiaslîqnes ^ • mak peut- ^re convfinoil-il pour cela d'at-
tendre la fitt des n^ocialions avec la cour de Rome. M. Latné pasM
ensuite au budget de l'imerieur» et cité un rapport fiiit à Louis XVI
anr les administrations. proWnciales^ aT?e dès notes de la main de ce
Fdneesur les abus de Tancien ordre de choses.
On demande la ol^nre de U disensMotr^ elle est prooono^^ L»
diambre ditride ^qu'il n'y aura pas de aéaaee le mercredi et le jeudi ,
ar que les deux rapporteurs dn budget feront leurs rësumiis rendredi.
La cbambm se forme en comité seeret pour délibérer sur one adresse
an Rot.
Moi6 de MM. tes amlnusadeurs des^puUsanees alliées à
ilf. le duc de Richelieu, au sujet de F armée d'occupation.
• »l^ eunia d'Autriche, d* Angleterre , de Prusse et de Russie, ay^nt
p^ eti oonsid^tion le dé^h manifesté' par S. M. T. w> d^ voir di-
minuer le nombre de farmie d'oceuoaiion , et proportionnellement
celui des charges que sa présence sur le Icrriiotre fraoçois exi;;'ey ont
SMiorisé les soussignés à faire à S. Kxe. M. le duc de Richelieu, prr-
•ident du. conseil des ministres, et secrétaire d'Etal au département des
affaires ârsngères, la communication suivante :
An moment o& le Rot, rétahU-sua son trÂnr, et mis en possession
4e son amortie légitime et «onslitulionoclie, chercha, de concrrt avec
les aotTM puissances , les moyens les plus c&caces de consolider Tor-
dre intérieur en France, et d^assoeier son royaume au système de bonne
intelligence et de peci€cation générale interrompue par les troubles
qu*nn Tenoit à peine d^ar'réter, il fut recounn que la présence tempo-
•aire d^nne armée allide cloit absolument nécessafre , soit pour rassu-
ter FEarope contre les suites des agitations qui menaçoieot de se re-
nowelrr, soit pour offrir a Pautoriuf rojrale Toccasion d'exercer dnns
le calme son infloencp bienfaisaiilr, et de se fortifier pjir rMitachcnieot
et la soumissiAo de tons les François.
La sollxitude de S M. T. C. de rendre cet expédient indispensa-
ble U moins ooéreax à ses sujets, et la «a«esse qui dirigea les soiivi**
raios allàés dans tous les anrangemeas qui furent stipnlà à celte cpo-
^r, les pOTt^rtnl ik w^m», 4^wi :coainiiifi accwd ,- !#■ <tMi «^ U ai*
miouiioD de rarnës dVacwauiip p^Mirroit avAif Ucu, «jum »ff«iibliff le»
moiifft ou noif««tt« gnMi ifoilMli^qm «» jvniga^ rpadii Uff^seocA
Cm ooiiditionf , If» amnipiÀ «îmfM à Irt Mpptlrr •▼#• «m ▼nilir
BatiftfactioB, elles oiiMitteift da«ii l'affrnniiifaiHii de le dvnittie lé*
Iftiine, cl dans le •àorés de» effara et dee sdio* de S. M. 't. C. pcNir
oomprimer lea factioos, dfaiiper le* erreara, calmer les panaioii*, H^
rëQQfr tottM lea Fraoçoia aaloMf du trdiie fiar lea naéinea Twmx et hê
mime iabtfréu.
€e fprand r^lut dëiîrtf et rëclattië par rSurope entière, ne nooToft
«Ura ni Pont rage d*nn "moment, ni reaaai d*nne arnle tenlaiWe. l^
puisaancca atliéea ont Tn aipoo nne attention aoivie, mats non pas vt*%
et<iiuiement, les dirergenees d^opinions qnî ont eiisië sur le mode d«
l'obtenir. Dans cetle aratnde, elfes ont attendu dé la hanle sagease da
loi , les mesnrea ympte» k ftter lea inoertiiiidea, «t à Imprimer à sop
ndministration une marche hnoM et régnlîfre, ife doutant pas qii'n né
sàt allier, aTee la dignité dn ir^ae et lea droits de «a conronoe^
éetls mauanimitif <pii, après lea disoeides chpilei,'rsssnfn et encon'^
rage les ^^ibles, et par une coofianoe éclairée escite le séle de tons les
antres.
Une heorense einérience sjànt déjà rempli , autant que la nsture
des cKoaes pouTolt le permettre, Tespoir -de rÊurope à ee sniet, les
soorerains alliés, jaloui de contribuer k ce grand ourrage, et de faire
i'ouir la nation de ions 1rs biens que les e£foKs et la sagrsse de son Roi
ni préparent, n'hésitent nullement à regarder Tétat actuel des affaires
comme suffisant pour fixer la-qurstion qu'ils ont -été sppelés à décider.
La bonne foi arec laquelle le gouremement du Roi a rempli jutqu^à
ce moment ies engagemens pris envers les ciliés, rt les soins qu'il vient
d'employer, sfin d'assurer les différens srrrioes de l'nnnée courante,
•o aiontant ans ressources |>rQvcnans des revenus de l'Etat, celles d'un
crédit garanti par des maisons de banques étrsngères et nationales |
parmi les plus consiilérérs en Europe, ont égalem«rnt fait disparoltre
las ju^cs dificnllés qui suroient pu s'élcTcr sur ce point de la question
proposée.
€es considérations ont été forti6ées en même temps par l'oinnioa
que S. Cic. MSr. le maréchal duc de Wellington a été invité à émeUro
»or un nbjet d'une si haute importance : le suffrage favorable et l'an-
t'>rité d'un peraonnage aussi éroinent, ont ajouté sus motifs déjà pré*
irnii U>us ceux qiu la prudence humaine poovoît réunir, pour jnstifief
une mt-fiure demsndée et consentie avec les sentimtns d^une bienveiU
lance sincère et réciproque. , *
Les soussignés se trouvent en conséquence autorisés par leurs cours
res|>ectives à notifier à S. Exe. M. le mic de Richelieu,
1*. Que Is rétiuction de l'armée d'occupation sera effectuée;
a5>. QuMlc sera de trente mille hommes poi^r l'armée entière ^
f =9 )
^•.Qn'rileiPnprDpDrimnni-gilal'orrr^chargaccODlingrat, e't»U
t-dirr, d'un oiU4U<^iiic «ur chaqac cutjw (l'jtfUér)
4". Qa'dle aani Hm à c(Mtiiinir«r da t", ■«tM pmobtlB ;'
S», QiK> ai» ctm (<T>oqDc In <lrut «eut* milb! miion» jwr jo^r. four-
■i« pmiï !■ tm>rNi jin le K*>DVCTTMmCTil rrsB^aii, lenitil r^duim ■
crn( soiunlB miltf , Mm iwaBiuaifw nen ahingrr «ui pinqntBW mill*
£'. EnSa ^He, art U aitmr cpQiiiie, U Fraar* jonira en ouirf da
lom le* BTaDbgr* nrOTmiinl de Udile rcdaclimi, cD raoruriuila dr*
tnfiés it conTCDiio» ciUuni.
E» cniDBiBniqMDl un Umoigoafie auui râlalaiit d'sniili^ n dr ™n-
Sanrp rottr» S. M. T. C, dn U part dr Inin au^ucs matin». In
«aii«iign«t aiiDrot à ddclarcr en méùr IcnipR à !j, Eïc. M. le duc de Rl-
<chHirn cambim In prindfit» du niiuiiuùre ijii'd |iri».idr, rL ceui itui
loi <wiit peitonorls, ont rontiibué a ctablir «ne frindiise Rialueilr',
«pu . diri^ par la iuMioe ei la Irare dca iruiië» nitutii, a «u jiunu'à
C'ieol r^er Unt d'afTairrt delkaln, fl donnrr pnor l'arenir 1« gage*
pltu rauBraus d''une coodusinD tli.-iiDitïie et ulisbiMOt*.
JIi HUMsvm crut occaiion ponr iv noaTeler à M, le dM de Riofaclimi
W aMuraoces de Jeut liaulc ciHiEÎd^alioD.
<(lMri>, la lottmcr 1817.
le cMuM dc<àatt« , V»tn M Boioo.
Sur tfueitpies passages de' discota^ prononcés' detnièrt*'
nient à la trihune de la chàmhre des députes.
Oh a 'Rmar^ué déjà pltnÎFiin ion que In ^ortMtb quî
•ont ablt|néi deMÎar, au milieu d'un débit rapide, Jesdiscoun
«pi w prononcent à la inbuoe, ne tei rendent pn loujoni*
«vec me exactitude jnrfnte, et que, malgré «ax, it leur
«cbtppe de t'ccartvr on dei parolM , on de 1 ^eaprît mAcM «I»
'l'oraleur. On ne wut<ok hem* en 'faire «a crime, l«rMn'«M
rnoofti la diffîcahé de^iuivre cotulanuaeiit un oratenr, de TU
rien pndre de ws phrases , de transcrire littéralement mm*
diKonrs dans toutes Ms parties, et d'en reproduire tontes le*
«uaocw fBf^iÙTei, ki «mdificatwiM > h* mouretBMtt. Il nt
( 5« )
tm que ces opinkm» ^(tauid^llet'Mnt impriaéei cntnif» 8M(0
les jeux dp leart tntfiii»| «e lUArent en ptoiSbirt points m
extraits €|ai en paroÎMeat dans les finaîllei pérfîriiqDCS. C'ett
ce que Ton a remarqué eq plufiem ranoontret; cW ce qua
l'on 0 vu récemmem cntr^iulret par rapj^^rt au diiaours -que
prononça, le 7 février dernier, an aratenr -diftingné. par les
connoîssances et par les grâcet de won élocadon. Ce oiscoofs
difiere notablement de ce qui en avait été cité dans les
joumâUx, et panolt dans IHmprmé pins digiie d'im admiiiîs*
trateur, qui est aussi nn iittéraleur plein de œesnrf et dé goAt .
Peut-être nous sanra-t^nn gré de citer le passage dans tonte
sa fidélité, et nous pensons^mêuM qu'on nous permattra de
raccomnagner de quelque» fféâriiona, noD au* m totafi^ mais
sur quelques fiûts particaKers;
Longue les Jésuites furefU ê9fpfimis, dit rorateur, ilpé»
rut convenable itcffeUèr leurs promwitéi à urne éêsiindkùm
analogue; mou ce fia par des ùAts du goûfsfermtnâù'me
se firent ces affeèUUiùns sumvélles, H nous tf dirons pas^dià
dife qup VOrûUdre se soit titis de pMn droii eh fhssèfssi&n
du domaine des /^miVfsr.' Je remarque d^abord qua ce n*ést-
pas tou{-à-faU ainsi que les journaux avoient reMii ce fks^
aaçe.. Le Journal wnénutl dç France , par exemple , avoit
fait dire, à Forateur t Qt^and les Jésuites /firent ahofis tfé'n*ài
pas entendu dire qûé FOiM^ire eût réclamé leur héritage;
ce qui présente un sens difGSretit, et sembft insinuer que les
bieps dei Jésuites avojCnit changé de destîliatiôn. Le' texte du
discours né renferme point la même idéf; seulement l*wéh
teur a présenté comme une masure àe convenance^ ce* qiôi
alors étoi^ regardé comme un principe rigoureux. ISi on af-
^cta les' propriétés deîi Jésuites à une destifiaUon anatogut,
ce nVst pas parce que cela pan/1 convenable, c'est parce <pie
cela était conforme k un principe qui n'étoit pas contesté. On
croyoit alors que quand quelques motifs faisoient snpprim.er
un établissement ecclésiastiqnue, les biens qui en dépendoient
dévoient être affectés à un établissement <^ui f At à peu près
de la même nature. Par-là on conaarvoii l-mtention des ion*
dateurs. Cétoit un usage religieusement observé dans les sup-
pressions. Ainsi, les biens des TdmpKera avaient é(é donnés
autrefois k l'ordre de Malte, et ceux des Jésuites furent don-
nés, en partie, à l'Oratoire, qui remplaçoit les Jésuites dans
les collèges. Si ce Ju{ par des aates du gowememaU qtte se
(5i)
fil cette ^eciodotif c'mI qu'il falloiibien qu'elle fut ordonniée
psr qneiqu'^pn, et ^e cet ordre éioit nècetstire pour priif-
venir toute contestation. L'Oratoire ne pouvoit se mettre de
plein droit en possession du domaine des Jésuites, d*ebord
' parce que rOratoire ne les remplaça pas partout , et ensuite
parce qu^on auroit pu donner à leurs biens une autre deslina^*
tion. Je suppose, par exemple, que tel collège des Jésuites
eût été trës-richement dote, et que Thônital, dans la même
Tille , Feùt été d'une manière insumsante. Oà n'auroit pas vrai-
semblablement blâmé l'autorité qui auroit attribué à ce der-
nier établissement une partie des revenus du premier. Un acte
du gouvernement étoit donc requis pour déterminer l'affecta-
tion , quoique dans les principes reconnus alors les biens du^
sent toujours recevoir une destination analogue.
L'orateur cite un second fait qui est de la même nature
que le premier : Lorsque plus tara^ Vordre des Célestins fut
aissous , naïf s vl avons point vu que les autres corps religieux
* ment déclaré que ses biens vacans leur appartinssent. Phi'
sieurs furent vendus, et non attribués à dus établissemens
eçclésiaàtiifues. H n'jr eut point une réclamation, )*o\ li\eu de
croire que rorat«>.ur n'a pas été très-exactement infonuéde
oe qui se passa alors. Les ordres religieux n'ont point réclamé
fes Dxens aes Célestins. Pourquoi? Parce que ces biens furent
aussi attribués à des .élablissj^méns ecclésiastiques. Il parott
.<|uie i^resque partout ils furent ihis entre les mains ides évêqu^s
pour f(re employés d'uué manière Qlîlè^i(yx diocèses , et je sais
que, notaniiment à Orléans et à Soissons, Ces biens fârent donnés
aux séminaires. Cette attrilbtïtipn éfoit toujours conforme au
principe dont nous avons parlé. Par-là, left oiens conservoient
une destination pieuse, et les fondations étoient acquittées; et
c'est-là' la grande considération par laquelle on se dirigeoit
alors. On croyoit devoir se eoîiformer , autant que possible ,
aux intentions dès fondateurs.
Un antre orateur a dit dans la même discussion : On a ou»
Uié que le traitement des évéaues , fixé à 5 o ,o o o Jr. par
rassemblée constituante , a été. fixé à iS,o^ofr, par le Con-^
cordât; mais les curés de village et les succursalistes êont
plus Jàvorablement traités que ne Vêtaient les anciens curés
à portion congrue. De ces données, les premières ne sont
pas exactes I et la dernière est si éloignée de la vérité , que '
â
(5a) ,
l'on fie ^at s*êtti})éclief de croire qa'elte a été infidelenietit
rendue dans le journal. Le traitement deaévéqùes, tel qu*!!
avoit été fixé par l'assemblée constituante , nVtoit pas de
5o,ooo francs, il s*eh falloit beaucoup; celui du Concordat
de 1801 étbit de 10,660, et c'est encore là l'état de clioses
actuel. Quant aut curés de campagne, ceux à portion con-*
grue avoient, avant la révolution. ^So livres. U$ avoient
tous un presbytère , un jardin , quelquefois même un enclos
assez considérable. Ils jouissoient des novales , c W-à-dire ^
que ceux mêmes qui n*étoietit pas gros décîmateurs , levoient
la dime sur les terres nouvellement défnchées. Enfin . ils vi«
voient dans un temps oti tout ëtoit moins plier, et où les pbla-
lions étoient plus aoondantes. Aujourd'hui, après trente ans^
lorsque tous les objets de consommation ont à peu près dou-
blé , lorsque le casue4 est presque nul , lorsque les presby-
tères, jardins, enclos olit elé vendus, les cures qui n ont que
le titre de desservans ne reçoivent que 600 A*. , encore mém^
ne jouisserH^Is pas de ce modique traitement dans sa totalité ^
attendu les Irais de perception et les retenues; de plus , ce n'est
que de cette «Anée qu'on leur a alloué cette somme, jusque
là ils «l'avaient que Soc fr. L'orateur qui les. a supposée mieux
traités que les curés à portion congrue , a donc complètement
if|«eré le«r position ; et pour qu'H y eut parité entre les trai*
leyiens des «ns et des autres, il fisudroit peut-être, vu le ren*
cbérissement da tous les objets de «écessiaé 1 porter le traite«*
ttami des desserVans au d'.uble.
Je ne parlerai pas du discours d'un troisième orateur, qui,
dans la séance 4u 10 ^rier, a paru craindre extrêmement
les richesses du clergé, et Ta averti «èMritaUlement que le
btxe -n'étoii f€êê «écessêoirc pout prêcher la pénitence. Aucu»
eoBsetl tae pouveft aams doute ^tre oûeux appliqué. Il est ef-
frayant de penser qu'tm ooré de campagne a l'ambition de
jouir de 1000 ou laoo fr. de traitement. Si un tel projet se
réalisoit, ce|.te prodigieuse opulence des prêtres seroit une
insulté à la misère pi!u>)ioue et Une Calamité pour l'Etat. Le
faste qu^'ils élàieroient alors dans les campagnes blesseroit
î'auiftère désirttéressetoent de ces moralistes rigides, <)ui, dans
Dos villes , prêchent si bien d'exemple. Tel qui jouit à Paris
de toutes tes délices A de toutes les commodités a*une grande
fortune , a bien ïe droit de s'élever contre la cupidité désor-
donnée a'un prêtre qui ne sait pas se couteuterde 600 fr. l
(Mercredi ig février i8àf.) (N\ 264.)
* if omettes féftexmns sur lès éditions de F'oltairt et de
RfMSseau.
Nous entendions <|uelquerois dire que les fureura <!•
Tesprit philosophique ëtoîent ëleîotes^ et qu'on rougis*
M>it au tond des excès où la haine de la religion avoit
entrainéydans le dernier siècle , des hommes pasâionoës»
Leurs complots, nous assuroit-on, leurs suixasmes^ les
^garemens de leurs plumes n'inspirent plus que la pitië*
On sent assea combien le goût seul, les convenances, le
respect pour Tordre établi , les égards que Ton doit à la
Crojraoce d^un grand nombra de ses compatriotes, iu^
dépeii4«inment de motifs plus relèves^ condamnent cea
•ocès de colère, ces provocations, ces satires effrénées
contre le christianisme et les prêtres ^ et vous ne verres
plus prendre ca ton amer et insuilant. Notre siècle est
trop poli, trop modéré, ti*op tolérant pour descendre dé*^
aormais à des outrages sanglans contre le christianisme.
Ou 4 de grossiers quolibets contre le» prêtres. On aban-
donne ces tristes {acéties à la populace révolu tionuairei»
Les hoonêtes gens sentent le besoin de la religion pour
ie peuple 9 et s'ils n^en donnent pas encore l'exemple,
du moins ils n*en détourneront pa» la foule par dito
tailleries devenues trop ignobles depuis qu'eUes ont passe
par la bouche des orateurs des clubs ; et qu'elles ont
servi de piélude à tant de folies et de cruautés.
Nous aérions -nous laissé prendre à ces belles espé-
rances, et &urîons>nou.s été dupes de promesses si flat*
teuses? Combien ce qui se passe en ce moment seroit
propre k nous détroiiypcrl Les incrédules ne prennent
plus dans leurs livres le langage violent de leurs devaa-
cierS) peut-être : ils ont trouvé ui) moyen plus simple,
plus commode, et avec lequel \\^ peuvent, à ce qu'il leur
semble, sauver Tbonnenr de leur politesse et de leur la*
Tome XL VAmi de là liellgion ci du Rot, Ç
(34) ' ,
Lérance. lU ne blasphtment pas en leur propre nom ; ib
se contentent de réimprimer les ii^ures o^jà lancdes con«
Ire le christianisme. Ils regarderaient comme dje maa-
¥ais ton d'aller crier dans leurs propres ouvrages : « Ecra»
€ez la religion; elle est infante à nos yeux »; ils ne se
font aucun scrupule àt, reproduire les écrits où se trouve
ce cri de guerre. Us son^. trop bien élevés pour paro-
dier nos livres saints; ila veulent bien se bo^ner à répé^
ter ce qui a été dit d^ plus impudent contre rbi^toirè
de la Bible et les Prophètes. lU ont trop de tolérance
pour exprimer eux-mêmes te vœu que Ton extermine,
par le jer et par la flamme, le cnriatiaaisme et nés
partisane; mais on n^a rien à leur dire quand ils ne
font que ressusciter les éditions où se trouve ce souhait
bénin. Ainsi , ils ont les honneurs de la modération tout
•n répandant le fiel j à peu près comme ces. calomnia-
teurs adroits qui f dans un cercle , dcchii*ent impunément
le prochain ,^ en se retranchant derrière le témoignage
d'airlrui.
' Et quel moment choisissentrils pour jeter parmi nous
xe cri de guerre et de discorde? Celui où le besoin Je
la religion paroissoit le plus généralement sen.li|». ^l o^
l'expérience de nos maiheui^ stmbloit devoir nous y rà^-
jkiener naturellement. La haine du christianisme et -des
/prêtres se réveitlei*oit-elle plus ardente que jamais , en
raison des efforts que les meilleurs esprits font pour rnn*
Fsler les saines doctrines et les pratiques vertueuses? Ijn
rince é<?lairé a hautement annonce en plusieurs occasions
son désir de faire refleurir la religion; il Thonore p.ir
ses exemples, il lui promet des jours plus heureux. Sa
famille marche sur ses traces, et nous présente les plus
^touchans modèles de piété. Des hotnmes distingués par
leur rang, des Femmes plus élevées encore par leurs seuti-
mens que par leur naissance, des jeunes gens que le monde
et ses plaisirs n'ont point séduits, sef font un honneur d'ê-
tre et de paroître chrétiens, et se livrent à toutes sortes
de bonnes amvres avec un zèle que la. foi seule leur
(55)
tospire. La nëcessifë de la mqy^\ et de la rdîgîon qni
en est la base, a ëtë proeKinëe plus 4*une fois à la tii-
bune des ohambrer/ Et voilà que Ion însolle tout de
nouveau à la révélai ion et aux piètres! Voilà qu'un cri
terpbloy écrasez V infime, va -retentir d'un bout de la
France à l'autre. Ce cri h'avoit éclaté jusqu^ici que dans
un recueil que son étendue et son prix sembloient in*
terdire a la ntajorité de la nation. On va ,. pour la dé^
dômmager, proclamer cette formule dans des recueils
plus commodes et plus accessibles. Vin^ édition seule rie^
suffit pas; il m faut deux pour satisfaire aux désii'S des
amateurs que Ton sollicite pair les Prospectus les plus
séduïsans. Ainsi les ouvrages du plus mortel ennemi du
obristianisme seront disséminés partout aveo une e&*
frayante profusion. On va faire revivre dans des rail*
tiers d'exemplaires, introduire dans toutes les bibliotbè»
qnes, faire pénétrer dans toutes les f«itntlies ces parodies
indécentes de rEci*iture, ces outrages au Fils de Diea
et â ses saints/ ces tableaux calouinieinc de l'histoire
de l'Eglise, ces railleries contre nos mystères et nos
dogmes, ces satires contre \es prêtres, qui forment le fond
desCBuvresdu patriarche de Ferney; car ce n'est point
en passant et dans quelques morceaux isofés qu'il com*
bat'el'dénigre la religion. Elle est le but constant de
ses attaques sérieuses comme de ses plaisanteries bouf'*
fonnes. Le Dictionnaire philosophique, par exemple,
qu'est-il autre chose qu^un tissu continuel d*ob)ections^
d'invectives, de sarcasmes contre notre croyance et con-
tre tout ce qui s'y rapporte? Les pamphlets, les facé-
ties ont-ils un autre but? La Correspondance surtout
n'est-elle pas un iT]|^nument incontestable de violence
et de haine? N'annonce-t-elle pas à chaque page un
complot et une guerre à outrance? Combien de lettres
sont sotiilées de la fameuse formule ! Combien sont
leines d'autres provocations, par le^quelles Pinfatiga-
le vieillard stimule le courage de ses amist Tou-
jours occupé de son projet , avec quelle persévérance
i
< 5G ) ••
il les exhorte u agir sans relâche , i écrire, k semer h
bon grain, à combcUtre et à pour$iiivre. Vinfdnw jus--
gu'au dernier soupir l  ))eine y a*l-îl quelques-unes
de aeA leltreâ quliie renferoieiit dQ$.ei]Couragfeiiien«\ def
Mislaucea & se liguer pour, s^uéaolir la. religion. ll's*é-
toit accoutume, à cet tgard^ i une f^uje d^ formule»
variées, qu'il dëgaisoil quelqueCpb, mais que le plus
souvent il ne prenôit pas la. pein«. (de voiler, et qui
reviennent sans cesse sous sa plume. Telle est dono I.4
pensée profonde qui /domine dans la plupart de sef
ouvrages. Telle étoit la modéralion de cet 9p6ire df
la tolérance^ car on lui a dounë ce nom, et li^n des
gens le lui décernent encore convoie un titre inçouLee-r
table. Si un écrirain religieus a'ayisoîl de publier un
ouvrage où il criât à chique page ; JSçroê^ la philo*
êophie , frappe* , confonde*, an&niisêc^, dé^miee* le^
phUoaophet, 00* le signaleroit comma ua fanatique ^ir
goe de tous les mépris; Voltaire a tenu le xtAm^ lan*
gage contre. le christianisme et coutr</. les prêtres, et
c'eat un ami de Thumanilé, un sage, uu bienfaiteur de
son siècle et de son pays! Il a cherché a soulever les esr
prits contre les.préires, il les a traduits comme deé
imposteui*s ^ dies fripons, il a appelé aur eux IWjM^Op
bre et la haine univei*selle; et Ton vantera sa droiture^
aa sensibilité, sa: candeur ! Il s'est mis à la tète d*uu
parti, il a tenté d'avilir ce que l'ou regardoit comme
le plus sacré, il a livré à la dérision et à riiisu)tc( la re«
ligion de l'Etat; et il faudra dresser des statues et presr
que des autels à sa mémoire! Et aujourd'hui s^ amis,
non moins sages et non moins modéi*és que lui, parlent
aussi de leur tolérance tout en faisant réimprimer ses pro«
vocations intolérantes et de paix en répétant ses cris de-
guen*e! Cest nous que Ton poursuit et que Ton ou->
trage, cW nous, dis-je, qui sommes les intolérant et
les fanatiques, à peu près comme, il y a vingt ans,
on donnoit aussi ces noms. aux prêtres, alors qu'on lea
Urainoit à réobafaod au à. la Guyane. ,
\
■( 37)
Je 9:iis (fiië, pour mdliver les t'ditiuns noarelles, on Hiit
Taluir les intérêts cin goût, la gloire des lettres fraiiçoise!*^
et le^Rom et les taiétisdé Voltaire. Mais que gagnera lef
goût à la pùhticatton d^ouVragès que le goût réprouve?
Cell^ des productions dé VoUairei,, qui ont fondé sa ré«
jputation lUiëraire, ont ëlé reproduites dani une foula
d'éditions particiilièi'es. 8011 théâtre a paru bien des lois
âous les formais les ptufi variés et lès plus cominod^s.
Ses histoires particulières, sa Henriaae y plusieurs do
ses poésies détachées s^'iDprïment' encore tous los jours ^
et aont assurément assez tnulti[]ltiées pour les désirs dei
amateors* Nulle part on ne se plaint que ces ouvragée
manquent au commerce; tous ceux qui peuvent contri*
buer à la gloire de notre litlérature sont répandus en
nombre suffisant dans le public. Ce n'est donc pas la
gloire des lettres que Von cbérthe dans les nouvelles
édifions; ce sont philôt, on n'a que trop lien de lé
craindre, des vues particulières^ et ce soin affecté de
ressusciter ce qu'il y a de plus condamnable dans les
(Buvres du coryphée des incrédules, n'est -il pas an
effet de la même passion qui l'anima lui-mènoe, et lé
dési^^^dé, suivra ses projets et A^écrasèr aussi ce qu'il
ivoit juré d'anéantir?
Au k*esle , nous ne nous dissimulons pas qu'en b) 'imant
les nouvelles éditions que Ton annoncé, nous nous expi^v
floms â être gourmandes par nos maîtres en philosophiew
Peut-être nous honorera-t-on des gracieuses é|>ithèies
d'hypocrites, de fanatiques et même de capucins. Déji
le Gjn^iUiiionnel , à l'occasion de ce Prospectus y t
voué au mépris ces détracteurs de leur siècle , muitù-
fliant des sophismes qui ne font Ulusîoh à personne^
pas même à ceux qui les commandent, encore moine
à ceux qui les débitent , et accusant l^ philosophie deé
maux quelle avoit prévus lon^-icmps d^atfoncey et qu'elle
cànseilloit de prévenir. Si le jouisnaltste n'eut pas été
un peu rn colère, il est probable qu'il auroit songé à
êi«e un peu plus poli, et qu'il n'auroit pasaccu^ses ad-
(58)
^ rer^aiiTç de mentir ii lenr conscience; c^eit-li liiM in«
jure et non pas une raisoi^. Quant i sa justification «de
la phiU>.so)'hie, il est. clair qu elle eï>t fort imioc Aile 4t
la rëvolution, et qu^elle a tout fait pour la provenir ^^
ainsi qtrîl appert par les écrits de aes partisans^ qui ap*
peloicnt de tous leurs vonix un^ changement,. et ainsi
que le reconnoit La Barpe-dans le Mercure, où il dit:
J^oïtaire a fait tout ce que noue tfcyone. L»ère dee
peuples et des gouvernemene pt^mlairee eei arrivée,
aVcrie iramëdialcment le ConetiiiMormel ^ qui amène
• bien ou mal, dans chticbne dé ses ifuiltes, celte pbraae
emphatique et hannale^, et qui nous vante sana ceisenos
lumières et nos vertUK Mais que fait Vère dee peuplée
à la nouvelle édition , et quel rapport entre ce patfios
constitutionnel et le Pix>spectue annoncé?
Le Journal général de France^ a rompa ansii une
lance en faveur des nouvelles éditiona, el il n'y a pas
lien de s'en étonner; car un des rédacteurs est en înéme
temps un des éditeurs. Il y a, dit-il dans sa feuille du
1 o février , une excessive injustice à faire envisager J^ol-
taire sous un seul rapport et sous le. moins honcrable
de tous. C^est par un singulier renversement -de ^dute
équité et de toute convenance, de cacher ce que sa gloire a
de pur, pour montrer les taches qid en ternissent queU
•gués parties , et qu^iljaudrbit pouvoir effacer au moins
dans le souvenir des hommes. Singulière ajpologie 1 Mais
qui sont ceux qui font envisager Vo\ia\re sous le rap^
port le moins homrable, si ce n*est ceux qui multiplient^
le» écrits qu'il a composés sous ce rapport ? Qui sont
ceux qui fnontrent les tacites de sa gloire, si ce n*est
ceux qui. reproduisent ce qu'il y a de plus pernicieux ,
de plus impie 9 de plus violent dans ses productions
iiTéiigieuseï»? l\Jaudroit, diles^vous^ pouvoir effacer au
moins ces taches dans le souvenir des hotnmes , et loin
-de les effacer, voilà i|ue vous les rappelez, que vous las
étalez dans vos éditions , que vous les mettes sous les
yeux de milliers de lecleui-s. Plaisant moyen de faire
/
(59)
oublier ces taches ! Vous prétendes d^aillenrr qu^elIes ne
iernUêeni que quelqtieê parlies de ses écrits , * et voua
savex bien qu'elles se.retrouveut dans presque tous. Les
écrits |)biloÉM>pbiqoes, les pamphlet^ et la Correspond
dance formetit assoréuieat la plus grande portion des
iBufres de Voltaire; or ces trois sortes de productions
aoni termes du souffle de firréligion ; ces trois soi*tes
de produclions.sont dirigées spëoialetnent contre le chrisr-
ItaDiiime, et opt pour but d'éaaser ce que Fauteur ap«
peioit rÎA/Ki/itf. Tel est leur bul^ manifeste et avoue; et
cW une excesswe injustisoe^ c'est un singulier renver^
sèment de toute ^fiuté et de toute convenance, que {le
répandre ce que l'on ayoue être le moins Jionorable,
' et 4fi propager -ce que Ton recounoît que Ton devroit
effacer du soutenir des hommes.. L'art du sophisme ne
ya pas jusqu^è colorer de, telles contradiction^»
A l'autorité de ces graves critiquet^f de ces moralistes
• commodes, on peut hei^reusement opposer l'autorité des
Trais sages y des véritables amis de b religion, de la mo-
rale e\, de leur pays. Au moment où nous écrivons, une
konorable .réclamation s'est fait entendre. Les chefs du
clergé de la capitale, les administrateurs du diocèse, ef-
%Vfi*Qji)bltos suites d'une publication aussi dangereuse, vien-
nent d'adresser aux fidèles, dans leur Mandement du 9 fi-
Trier (1) pour le carême , les conseils du zèle, de l'expé-
rience et de la charité, et de les prému'nir contre le poison
qu'on va levir distribuer. Ils rappellent le mal qii'out fuit
oes philosophes dont on recueille de nouveau les (Buvres,
et les calamités- qui ont fondu sur nous, à la suite des prin*
cipes coiTupteurs et contagieux répandus dans leui^li-
Très. Us rappellent les censures prononcées contre leurs
fnivrages, Tanimad version des deux puissances qui les
proscrivirent également , l'exaltation des esprits, le dé-
bordement des mœurs, les désordres, les crimes, la
profanation des choses saintes, l'extermination des pré-
■' ■ ■ j ■
(i) Au bnretu du Journal^ pcix, i fc. aS. c. et i ic. 5o c. I^aac de po'ru
{40)
Iras, r^-ullntde e« proTooaiioos sMitieasefi «tanU-oIir4- ■
ttennes dont sotit rtmplU «e> cousabiae écriu. L«f pr4-
e^<len4 nrchsT^an de Ptfris, MM, de Beaumonl et d»
Jnign^, sVloient pareiUemtot élevés antrefbù contr*
et» «^dirions qu'on rppfodnîl Nu)Mtrd'bui.
•On fait (jiiedernièremsnt i la'lribun* d* !■ ehambré
des'dppul)^^ un érrîvain c^lèbfv, et qtil a défendu !IT«4
p\oin dati.H SCS oowages Ion principe* conaervateun d*
là mrirate et d»la société, a'rfelainri Bu»! cdatrecetto-
puhlicaltoii Fcandâleuie. PhilMophe plua digne de e«
nom que In oUfnux pttrîtura trffUa par la révolution
qui se parant de ce titi-e, il a va, il a lignais les danger*
dunt nonn ineiiacent ces recuéjU aitdaeieiix. Et commivt
en «flfêt, arec nn pau de bonne loi, affaire illusion Jk
cet égard 7 Dei ^crirains dialïncuAi , H (jn'on n'occo-
fm-.-! pan de pouucrr trop, loin l6a arrupnles religietix ,
n'ont pas craint d'à ecnier [m mémoire de l'ennemi du
rhriilijnisme, M. Lacretetle, daht eon HUtoin dé
J'rancv pendant le /#*. aiMt , peint Voltaire sona de*
li-ails iî)i»ten qnu taon.i n'^iirionii rien i y ajouter. Noua
alloiiH r^tinîr îei qnoltjXm-una des paaugea ^pars dam
•on ni". « IV<. Tolames t
fl Voluirr le ni una triste aècetsîtâ oa n» jeu ph» (rïste
•ncora ie ces (uppoaiuoos danomi «t dp fait», de ce* mus et
de ces deeuiMiDeni qui embar^aateet l^^urit dqm de hoir^
teuHS combinaiiotij , qwirendent »ne docinoe suspecte par le
■naneçe clnndeslîn avçc lequel on la prnpige , qui èleroienl à
la vente ntéme ses deux plus fieaux altribqU, la candeur et'
le courage, et qui semblent si loin du philcuaphe qu^b tenf
mêmes irnportunf \ la^jensèe <le l'hennf te heramc Qne)-'
quefois il paraiisnil se ralentir daas son tjtièmt d'attaque
eeetra la Tcligiou) inais il ne le miroii que trop dans sea lra~
vanx clandeF'i^r*...,. Qjiolla vaine faafaronade de liberlins^e,
quel Tuufiwux detir d'iniuller BOX mceiiri , à la r Itgien ,'ir
U pA'rie, et Niêine à la filoire , lui feignit e'banclter h ^-iny^ '
ioiiS Vs Veiiv il'une fenun«*, ce poème dont la fatle «lourde ^
I m^Tisirueusemant ohsctne , brille en vain de tous
Ics'eclàîra^^reaprit et dé fm<> Ica oni«Ren»de la poéne-...
( 4i )
Ainti; Voltaire, à l'ige oh toat homme chérit les freins dt
k morak et cle la décence , exhaloit les poisons dont sa jea«
Deete aroît été infeetée sous la régence..... Il crut trouver
dans d'Alembert un fidèle interprète de ses vœux. Il sWvrit
entr'enx une correspondance très -suivie, dans laquelle ils.
firent on déplorable assaut de mépris' pour la religion chré-
tienne. Un {^rand poète et un grand géoniètre semblent s'y .
donner le divertissement de jouer une conspiration. Une pen-
sée domine dans leurs, lettres, c'est celle de réunir contre If^
révélation (outes les forces de l'e^oprit philosophtmie..... Vo&
taire conserva l'activité in(|uiète ou génie lorsf u^I n'en con<^ '
servoit phis la puissance. &a passion fut de la foibtesse. ÀrV
raché sans cesse k lui-même , et se privant « par l'excès dl|
travail^ des avantases d'une itiéditation paisa3>ie, il exagéra
ses CTTSQrs au lieu de les rectifier. Sa gaieté maligne corr^cfta^
pit son bonheur. Il ne cessa d'étrire , quoiqu'il craignit loi*
même que Ta venir ne s'efFrajàt dé sa fécondité. Il se déguisa
sous diflterens noms , et mit la supercherie à c6té de la gmtre:
n rcpoussoit le respect par les tnstes jeux d'un vieillard es^
piègfe: Il ne cessa plus ae confondre la religion avec le fani^
tismé.'.»..' Les pamphlets se succédoient sous sa plume. Il y
jreprodiiisoit contre la religion ckrélienn/s des Çsits et des rai*
son neiiiens revit fois présentés par lui-fieme, sans craindre
d'attester par ses redites la foiblcsse de la critique. Il sembloit
goûter à longs traits la jouissance de l'esprit saliriqne. Le plai-
sir d'attirer sur lui ]i^ anathémes des dévots le faisoit pétiller
de joie, et. rien ne manquoit à son bonheur s'il parvenoit a
être désigné comme l'Anteclirist. Je ne rappelerai point lek
titres de ses ouvrages , qui sont aujourd'hui presque oubliés.
Parmi ceux mêmes qui ont le malheur d'en partager les prini.
cipes , les uns sont fatigués d'une ironie perpétuelle qui 6té
du nerf à la foeique; les autres ont cqppris par une sévère ex-
périence à ne pins sourire à des saillies qui ont une triste ana»
logie avec la jactance et les plaisirs du vice ».
Il est difficile de mieax caractériser Voltaire , ses CcriU
et resprit qni les dicloil ; et les admirateui^a du philosophe
n'oseront sans doute accuser de fanatisme un hii\lorien
aussi dîst ingué. Nous leur cilerons encoreun autre écrivain
qui tient aujourd'hui une houle place dans radininisM'a-
Ûon, M, de Barente^ dans son lirre De la lUUraturefraiu
(40
foièe pendant Iù^$8*. dicle^ rappelle au9Si les'repfOche»
qu'oneit en droit de faire a Voltaire» cette colère quilui fit
perdre la modèfaiion , la pudeur et l^gout , ce contraste
séduisant et dangereux de choses graines traitées ai^ec
un ion defriuolité, cette iHiriation continuelle d'opinions
et de systèmes, ces assertions toujours- absolues et qui
se contredisent seins cesse ^ ce défaut de réflexion et
d*examen^ cette mobilité et. cette inquiétude que Page
ne put calmer, et cet esprit de secte et cette naine de
•la religion qui lui inspirèrent les pamphlets obscurs ,
ies facéties, tes brochures clandestines, écrits indignes
en généraid^un honnête hommes On ^afflige qiCil se soit
plongé dans un cynisme qui forme un conUaste révolu
tant oifec des cheveux blancs , tymbole de sagesse et île
pureté. Quel spectacle plus triste qu^un pieillard in^
êuUant la Divinité, au moment où elle va le rappeler,
et repoussant le respect de la jeunesse en partageant
^s égaremefis!
Voilà donc ce que des juges Impartiaux pensent et
disent de Voltaire. Peùt-on assei dn'plorer après cela
Tobstinalion de cftnx qui veulent trouver tout admira*
ble dans ce champion de l'incréduliië , «I qui don«
ncnt une nouvelle publicité à ses blasplièd}ëf., 1 ses
calomnies, & se^i satires? Trouveroient-ils par hasard
que ce n'est pas as.*«ez d'une révolution, et leur devous-
nous dos remerc!nii.ens pour le soin qu^iis apportent à
rassembler les matériaux A\in nouvi^l incendie, à ré*
})andre le poison des mauvaises doctrines, à pervertir
es mœurs des générations naissantes, à exaller ies^es-
Îrits par le délire des opinion» les plus discordantes, et
jeter dans leur patrie les germes de calamités pires
que celles dont nous sortons à peine?
NOUVELLES ÏCCLESIASTK^UES.
Paris. Mf. le grand^um6nier vient de publier un Mande-
Aient ponr le carême , adressé ^u clergé et aux fîdèles soumis
(4!)
k sa jnntttction.C* Mandement, nourri de3pasMee9<]el*ïch—
turc, re'pire ]e iè!e et l.i P'^te- H coiutnence ainii: "Nous,
AJetindre- Angélique dp TaiWrand-Périgord , archevêque,
premier pair, duc de Reini*, grand-aumonier ■,... Noua en
«itérons le pa»sa^ avivant J
■ Df l'abliDe dr nru mslbrun, non* rrcoDDoiuoi» rnCn /a nnn'/i
foi Doiw a frappés ■' un cri rrlcnlil dr Inuin [lanAj nom ne ditoni
^m , cVtt 1« h'Sird qui a prodoil en dnui qui noat TiTagenl b1 cea
cstaniiléi qui noui déialrni ; tna» c^ral le Seico'ilr qui M i^^îfi da
• essiMi* ri Ju m^iit de m loi ; panoiil ait X*\rMi\
1 ,dc la rtligion, [urtiiut i>ii pénHii"al m ioralifia-
li]it Rn»j(ninair«>, qui rn rit ninnpat parcourrnt noo villp» rt do*
•>ni|»eon, lr« njt«lri hitriMinlinnit suivrnt loin [la* : Imin cihnn»-
ti<iD« ramopol loi aniH H font couler Ir* larmaa do rrpeDtir : \n p*u-
plM abinreni c« s^tlJmrs impies qui In aroieut tMuiU, «t rmucnl
•Q fnutr dan* le cem de l'Feliac ontol^.
• PouTiou, N. T. C. t., oui i\f»\a pnriikn la |4hii noble de l'E-
tat; vous qui dem aai prupin l'airinplr. au lieu de \t rrctToir
iTei» i *nus à qu^il app»lirnl Ar Tout montri-r à Irar Lftr d*a« Ira
drtoin dp L TÎr civile rt rlirr'lirnoe, cnnunf an jnur iIm tnmhsti,
Tout ne Tnitn liî.'scm pa> drvaarrr dam celLe canirrr dr la tagrsv
et de la irriu. Ah! nruK TDO» Ir demand'in--, nu n^m de la p»lrir, qiii
ne jwul hrr sauver qm- pnr 1m mœuni et U religion , rt qui n'a pit
. HoiM baKiÎD de votre foi que du «ntre valeur; au nnn dr votre *iin<
>erain, qui regard* comni» mid ntnabeau titre, odui d'eofaal d« «ûnt
Looû. rt «nmne h prmti^ nblimlioB ocHe de Tetiacer laa vertiut
' M' mna d« orite famille, la ptui illuiwe de la Wrre> conmela [4u«
'•.jnl(ir>aB^,,ct irai, dam *ei mallieura, a reiaenli plui fortement vn-
cdrp le prix ^t le bonliFiir de crtio reli|;inn divine, A qui Mu1« il ap-
da trmpi^r l'ammume dea grandri li
ciKan: qu'une uiaie ligue M
altotaire ^ponnc toit pour vont celle de la r^conriliatjon et da mIsI
Îiir 11 fni et la pidid renai^M'iit diin> 1m ciKan: qn'u
icroe de loutci parts en favrur de la cauit de Di
ci^lraU, le* çuerrien, lea prince* du peuple, offrent le touchant mnt-
dàle de la aoumiiiuuii aux lois diTinra, comme ilx M diilinguenl p-t
lear de'vonrmrnt an Prince j que Di-u aoït nervi i IV)>al du Roi ; fct
•■dennil<!i MÏntés Tr«]iecl<!ri: \n pratiques dx^^itaDce ïmpot^a piir
•iD EgUac, relieieuiemeat nWrvtïrti et qu'enfin , tes liibilan* de no«
pravincea, m apfWeDHnt l'homnage que vou( rend<i 1 la' relîgiua,
TOuniuent des Ir^ni de l'impitle , qui leur ont ^la >i funeUei ».
— Le «eminaire des Missions étrangëres recommence s
-remptii''', nutatit qne les circonatnncea le permettent, l'objet
de son instilulion. Il a reçn plusieuri jeunes ecclésiastiques <|ni
■e deslinent à prêchpr la foi parmi les nation» idoiâtres de l'O-
rient, lien eloit déjà parti il y a ptusieurs moi«. Deux «ulrea
nmt en ce i&omcat dans Tes p[}ru.'oa eataer pour se rentré
^..cf iian ne ses uirccifi
..c<iis a un trcs-pptit nombre, et
.iic suflire au soin de former les jeunes mi
*nnenf, <îe s'adjoindre récemment un ecclë
?ritc distingue, qui s'associe à leurs 'travaux.
-—La quête faîte » le 12 février, k SaintrEtieu
ur le bureau die diaritë du 1 a*, arrondtssemei
00 h. S. M, a voulu y contribuer pour 12,000
tiooale a donnée nne fomme considérable. '
RfoNTAUBAtf. La mission qui se donhoit ici a ë\
sti heitireusement qu'elle avoit été commencée, i
a solennelle et la plantation de la croix eurent I»
edi 24 janvier. IVl. de Cfaiese dit la messe da\
4fo-I>ame , et prononça nn discours sur la Pasrioi
ivi'd*one distrlpDtibn de nain faite aux pauvret;-
iteà les autorît de la ville , le ^ple et )eîr MÀ\
wmblés, les missionnaires bénirent la croix, et a
ortation pathétique, ils firent et demandèrent la
re fidèles à Dieu, à Jésua»Christ, A la religion el
milliers de voix leur répondirent par le même
*'. A une hebre ,* ta procession, commença à so
res éloient à la tête« rangés sur deux files, pu
Ues, les dames et les veuves, parmi lesquelh
Titonnes des' meilleures maisons de la ville,
Teiemplê du Teeneiliement et de l'hnmiKté. L
^mes etoit rangé àani le même ordre , et préc
)miière que porfMrent sdceessivenien» **
, marédnl de camn • *'
»*
e^lcr lUclei à Dieu , el k vivre
ible en frërei. Il lermiiia par r\es vo'ui pour la conrer-
le not fvèrcs erraru. Le '/'e Dtum («rukiiit cette céii-
i. Le dimancbe afi, les missionnaîrei prfcl^CTcnt encore
h tour, et k la mite d'un «emon aur la cbarilë, par.
> Cbiète , on fit une quête pour les pauvret , qui a pn>;
tet Mconrs abondans. Le 27, Fui célctirtf an aervîce pour
arts. Ainsi s'est trriDtnée cette jBa»\m\ qui a don n-
.-quarante jours. Elle a fortifié dans les uns et fait dvUm
le* autres les sentimen» de la religion et l'amonr de Ift
,'E1I« a frappé les proteattn* tmr*'^hTatt, et tioa» ne m».
pM^tounés qu'elle eât fiil sur quelquet-uni uae i»-
imifian forte pour le* décider i Tfattga dans le içiii de
■4 :k|la9iteUe «voient appartenu leurs pfercs.
NOUVKftLXS POLITKIUSS.
ùi. Le Roi a nga dimanclie, ap^ U mesw , I» mini**
le* marccbaux de France,' oeaùçonp d'officïeft lapê-
letde foDctionnairet- publics.. 11 7 ^«yaùsH andince
M^DsiiE et chez le* Prioces.
Ia grande dépntatioa de la chuB^ite de* Jrfpnlét m il4
■lé* an Koi le 14 fé*nar an soir. M., de Serrai pnlniléilt
Chaad>re • en l'honneur de iurangneft S. ll.« qnî a tii
' (0)
payer en êonlagtMities inwi:^ et cVtt l'époque It plat béa*
reuse de ma vie ». '
— Mi', le duc d*Or1ëanf eit arrivé à Pari» dans la puit da
i4* Le lendemain ce Prince a été admis à saluer le Aoi y et
a resté trois-quarts dlieQre avec S. M. il a fait ensuite visiSe
k Madame et aox Princes.
-^ M*', le prince de Goodé f-qui avoitété malade y. est miean
depuis quelque temps.
•-• La ville de Pau, patrie de Henri lY, à laquelle S. M. ft
accordé le tilre de bonne vîlle^ a reçu du ministre de l'inté-
rieur un tableau représentant une écèn^ie la vie de Henri IV.
• • * . ■ • .
— Le nommé Valette , ancien ouvrier de la marine, a été
condamné à m mois de pri^n et 5q fir. d'amendé pour avoir,
le I". janvier dernier, tenu des propos séditieux/ et, insulté un
soldat ae la garde rôjrak.
CHAIUBRE DES PAIRS.
Le 6 fé rîer, M. le président a rendu compte de la députa*
tion faite au Roi, et ae la réponse de S. M. L'ordre du jour
appeloit la discussion des deux projets de loi présentés dans
la dernière séance. Le ministre de la police et let deux com-
missaires du Roi obt'été introduits. Lecture faite du projet
sur les journaux^ la cbambre, au lieu de le discuter, en a or-^'*
donné le renvoi à une commission ^oiale composée de
MM. les comtes de Malleville , de Lallj-Tolendal , de Mar<-
boisy Laplace et LeUoir-Laroche.
CHAMBRE DES DEPUTES.
Jjt i4 (érrierf aprèi no rapport sur qaelqQrs pëtilioos, oo a proodd^
k la dësignatioD , par le sort , des viogi membres qui doÎTeot. former
la d^putatioD cbnrgée de prëaenttr une adretse aa lloi. M. le minitttra
«les noance* a pris la parole sar le bnd^t| il a rédait la diicasJiioB
k quatre chefs, les ëcoaonies, le paiement de FarriM, iVmprunt el
la dotation de la caisse d'amortissenent. Quant an premier pKoint^ la
ministère de» finances a fait tant œ qa*il eloit (^ssiole d'opérer dsms
les circonstance». En deux aaiiëeS|' il a réduit ses dëpenws det3 mil-
If outk Relativement à IVriérëy U Aai^aoiaaid'iiiil ça discosrion ne dé-
( 45 )
nqui se relevoient , et qui «roient voulu soiVre l'exemple
I. Mîquel et 4e M., de Chiëze» et marcher, conme )eus^
pîeds nus. A la S|iite de la crois veqoit le clergé de la ville et
des environ3; M. Capoul, le plus âgé des mitsionuaires;
M. Tabbé de Trélissac , vicaire -général; MM* Laporte et
Capmas , curés de Notre-Dame et de Saiot-Jacques ; et aprëa
le clergé, MM. le préfet, le général commandant le départe*
ment, le président du tribunal et le maire de la ville. Ou
chantoit des psaumes et des cantiques ^ et tout Sje passa avec
beaucoup d'ordre. Lorsque l'on fui arrivé à la place d'armes,
oii la croix devoit être plantée , M. Mîquel prononça , au pied
de U croix , un discoi»ra plein de force et d'onclion , et ex-i
hoirta vivement les assistans à rester fidèles à Dieu, et à vivre
ensemble en frères. Il termina par des vœux pour la conver-
aion de nos frères errans. Le / è Dtum termina cette céré-«
ihoflie. Le dimanche 06, les missionnaires prêchèrent encore
tour à tour, et à la suite d'un sermon sur la charité , par
Id. de Chièze , on fit une quête pour les pauvres , qui a pro-
duit des secours abondans. Le 27, fut célébré un service pour
les inorts. Ainsi s'est tenninée cette mission ^ qui a dure en-
viron quarante jours. Elle a fortifié dans les uns et fait naitre
dans les autres les sentimen» de la religion et l'amour de la
vertu. Elle a frappé les protestans eux«mêmes, et nous ne se^»
rions pas étonnés qu'elle eût fait sur quelques-uns une ïço^
BresAion. assez forte pour les décider à rentrer dans le için de
r£g|i5e il, laquelle avoient appartenu leurs pères.
NOUVELLES POLITIQUSS.
Paris. Le Koi a reçu dimanche, après la mes^e, les niînis-
très, les maréchaux de France, beaucoup d officiers supé-
rieurs et de fonctionnaires publics. \\ y a oh aussi audience
cbez Madame et chez les Princes.
" * • ■ ■ *
• — La grande députation de la chambre des députés a ét^
Srétmtée au Roi le 14 février au soir. M.. de Serre, piysidenl
e la chambre a eu Tkionneur de haranguer S. M. « qui a ré-i
pondu : ««Je suis vivement touché des sen ti mens jque vous m'ex-
primez au nom de la chambre des députés. J'ai souvent reçu
àet- témoignages d'amour de mon peuple... Enfin je puis l'eu
C4«)
fttt litre tV, cpi ctmèertte Uê muioiM. L* «haaibM «(lprMi?€ oélle
nârt'lie. L'article i^v.du lJtr»lV porte «yue toutes Im pcafkmi A U
•obarge de TEut seront îii«rites sur le livre des |>eDHions da ttéêot
rojral , €t <iiie celte dépense sera ictrsnchée des crédits oiiTerls eux
tomiKtres. jM. Duciieiray s*oppoftft à cetu mesure à Fq^urd àss soldes
de retraite qui doivent^ selon hu, ocmlniuer d'être payées au minis-
tère de la guerre. M. Roy ne Toil poini de ftiolif d'excepter les soldes
de irtraiic de cette oeotralisalion , ani s'auroit presque plus d'objet si
on n'y oomprenôit cette partie de la dette. M. Tal>arié, commissaire
du Boi f spriîs aToir espluitié la cbakmr qu'il a pu mettre dans son
dernier discours ^ et. avoir prié la chambra d'être bien pèrsnad^ de
son respect pour elle^ troufe des ineoiiTéaieps dsn« la rrntralisHlioft
des pensiof^. Il y aura 137,000 pensiona milîtaîfca à iflsdrifi att trésor.
La vérification sera longue, et les militairrs pourtoottn souflfrir.
M. Bru);fK)t croit oe moyen nécessaire pour établir runilormite, et pré-
Tenir l'arbitraire. M. bartelon, commissaire des auecres, pense que
l'ancien mode est plus faforablc aux militaires. M. noy dit que H cen-
tralisiitioa a pour bot de Téri6er si le métne iadi? idu ne cumule pas
plusieurs pensions. M. de Ca#telbajac vondroil qu'on imprimai uoe
liste des pensions; cette proposition est appuyét par M. Rivière^ qui
cniM que les députés ne TOtent à Fai^ugle aur une maiiére si impor-
tan A M. Loui» défend lé projet de la comKÎstioo. M. Taberié fait
observer qu^actuellement les pensions oulitaircs sont payées tous W
trois mois, et qu'au trésor elles ne le seront que tous les six mois. Il
souhaite qu'on excepte de la centralisation les pensions au dessous do
4oa fr. Ce ne sont pas les^soldats qui cumulent les pensions. Le ^enc-
rai Emottf propose d'adopter le systtee de centralîMiion pour loui
Celle iMToposiliofe «ft frétée- On écarte par la question préalable «q
amendeoBent pour eaoepirr de la centralisation les pensions militaires
et les soldes de retraite. L'article i*''. est inis aux toix et adopte, tel
que la commissioa l'avoit proposé.
Le 17 février, toute la sésnre a été employée à discuter l'article des
pensions, et Toici ce qui a été définitÎTement' réglé. Les ministres ne
pourront Caire payer doiéoavant sucune (lension sur les fond.< de leurs
départemens pour des arrérages postérieurs au 3i déccftibre 1816, et le
ministre des îînances ne pourra faire inscrire ai payer aucune nension
dont la cri^ation ne seroit pas justifiée , ou dont le montsnt dcfpasse-
l'oit Ir maximum fixé par les lois A Parenir aucune pension nouvelle
ne pourra être inscrite qu'en \ertu d^unc ordonnance qui en énoncera
les motifs, et qui sera insérée au bulletin des lois. Nul ne pourra eu-
ImuUt deux pensions, ni une pension avrc un iratitement d'activité, de
leuaile ou de réforme. Le fonds permanent affed^^ux pensions ne
Sourra (xréder ft3 millions. La chambre arrête aussi snr i%proposiiinn
e MM. Ûubruel rlBivière, qu'avant de présenter le bud|eet de 1B18,
le miuistie fera drcasfcr et imprimer un lablc&u gcnéiai de toutes le»
pensions.
{Snmedi ûa féx^ier i8ijt.y (N^ a65.)
p£irsÉES chrétiennes, ou Entretiens de famé fidèïe
avec le Seigneur, pour tous les jours de Vannée ^ par
M. i abbé LaiTOu (i). '
Gesi saus doute par une t'roTideDce Sf.)ecialt? de
Dieu sur sou Eglise, <|ue lès livres de pléié semblent
se multiplier à mesure <jue les autrea» uioyens d'ins-^
Irucliou ilevieuueut plus rares. Les préti'es disparois**
sent y et nous voyous approcher Ir. temps prédit par
le Prophète, où les eut'aus de TEglise deiuanderoni
du pain, et oh il ne se trouvera |>ersoii«e pour le leur
rompre. Les campagnes, les villes nieoie éprouvent
le besoin de la parole évau^élique, ctd^s ociuinistà^
actif qui entretient la religion dctus toutes les classes^
et qui pourvoit au salut des iudividus, au boobeur
des fanulles^ au bien géuéraJ de Ja société. Les bons
livres suppléeront du moius en partie :t cette disette*
)ls seront le canal dont se servira la grâce pour éciai*
rer quelques araes privilégiées, pour soutenir la foi
ohancelaote des uns, pour couArnier les autres datas
)a pratique des vertus cbrétieunes, pour consoler,
pour loucher, pour cobveriir. Les lectures pieuses
laites en particulier Aourri:>s<*ut les bons sentimeus;
faites en con^mun, elles ont plus de vertu encore (
et c*étoit autrefois une louable coutume dans les fa-
milles de ^c réunir tous les soirs pour lire ensemble.
(i) 12 vol. in-i8, ornés clo 12 figures en taillo-doU'cc; prix,
21 fr. et 26 fr. 5o c. franc de port. A Lille, chez Vauaclcre,
propriélatre éditeur; et & Paris, au bureau du Jèiihial.'
Tonie XI, LAmi de la Jteligion et.du lioi, ' D
(5o)
ioil des réfleiious sur TEvaugiie^ soit quelques cha«
pitres de rimitatioo , soit tout autre livre de piété.
On croyoit inéiiie qu'il y avoit des grâces spéciales
attachées à ces réunions^' suivant ce mot du Sauveur :
Où il y en a deux ou trois rassemblés en mon nom, je
suis au milieu tteux»
Parmi les antcurà qui ont le plus écrit de nos jours
aur dos sujets de piéèé , il faut sans doute compter
Tauleur des Pensées chrétiennes y à qui nous devons
déjà beaucoup d'ouvrages de ce genre ^ comme ou
peut conipier ces mérues ouvrages parmi ceux qui
ont fait le plus de fruit. L'onction qui les anime ,
laliondance de bons sentiraens qui y règne ^ cet es-
prit ^Q cloucetir et de charité qui éclate dans les avis,
dans les prières, dans les réflexions, indiquent une
amc tendre ei affectueuse, bien pénétrée de la loi de
grâce , et qui en retrace les deux plus beaux carac-
tères, Tamotir de Dieu et celui du |>rochàin. Le ton
seul de ces Pensées annonce un prêtre nourri des
saintes maximes de FEvangile et des plus beaux traits
de riiistoire de la religion , qui parle de V abondance
dk coeuTy et qui tire de son tréspr des choses anciennes
et nouvelles. Quand on ne connottroit pas tous les
prodiges de charité par lesquels Af . Tabbé Carron a
honoré la religion, il semble qiVon le devineroit à ce
langage paternel, à ces effusions touchantes, h ces
ioviiaiious tendres et réitérées d'im ami qui paroît
souhaiter ardemment notre bonbeui*.
liC plan de cet ouvrage mérite d èlre développé.
11 y a pour chaque mois un volume , de manière ce-
pendant qu on peut réunir deux mois en un seul tome.
'Au con}|n,çncement de chaque volume, il y a des lita-
uiçs des saints pour le mois, puis des sujets de ré-
fniodk fèrnébÊtfat }fmr. Pour Te mciê^ jiOTÏèr's
cVtt Ib coBodtiiiîuce et la fuite an inoode qin lait
Tcibjèt dea pemè» de chaque jour, et Fauteur dé ver
fcppe iMGçeaaiimieBt ce 9u|et août. tomes les faces
aow Ieai|adkft oq ^pent feofisager. Qiacjoe joiir dq
la semune. à de» refleaions propres^ -H' chaque ée^
BmM'a deapMres particidiéres (x^ le liûitbi fsil le
aoir. Le ticdMné est termioé par'tm eiiMâbe riour hl
jBéaf^' qtà' diâi^ tous les mois ^ éi par'dés pnîè^
&piKkiaeÂf difimniies pour làxonfesnou et la comfmi-
niop/iti^âiitéur a voulu sans dont^^, par cettq dSiyer^ii^
de grîeresy sadijfâîre tous les goûts, lln'anive que tnifi
aofUvapl.qM 1* répétition ludhîluelle des . mêmes ioiw
mJkà rende resprit inattenisf '^ et Imsè le'oonnr frcnd^
et {>insiettr9 ficîéles Terront peut-étr^ atee plus 'dla^
Seréi cette variété d*actes et de prières propres à préve-
nir les dlstradioQS et à soutenir ratteniion de Tesprit.
Un antre caractère distiDctif de ces Pensées, cVsi
d'y avoir uni les faits aux réfleiious, et les exemples
aux préceptes. Le» traits édinans de Thistoire pcclé-^
sîastique y sont fondus jusque dans les prières , et on
y trouve cités des actes de piété, de charité, de pé-^
nitence des. temps les plus modernes, que J'auieur
amène fort naturellement, comme dans le passage
suivant :
«Seigneur, il est bien tard de se détacher du monde
lorsqu'on sent qu^ii échappe; de renoncer â lui lorM|u*il
nous a rejeté le premier; de lui dire un triste, adieu
Ibrsqn'il ne s'occupe plus de nous : il est bien tard ds*
réfugier i ses sens ëmou<Més des plaîsii^s qu'ils ne goûtent'
plus, i son cœur des jouissances où il ne trouve plus
que satiété: de &e dérober à la scène du monda lorsque
tous vous font entendre que vous y êtes de trop,' Mon*
D a
daiii ex|>iiaiil> qui laisses i'chn|)pe|* dQ les lèvr^s.liYidi;:»^
niouilMeH des .tueurs de l»i iuorl , 1» di^sayeu c^c ta pas*
sion pour nii inonde «m quiil tti Vius êlre arraché , qui
nous nissure sur Ion retour? fiiii lious le démontrera,
fiincôre? Cotnhieri il eol à crdm^re que le rœur tiiort
pour la vertu no revive pas pour se d^abiiser deA vai^it!»
aliraits qqi Tout trompa! Coiiib»ei) H est à ci^indre quo
ce coupable coeur, cet anci»u ennemi du dirin MaiLi^p^
ce vil déj>^rlQiir de sessainleii uiaximi^, ne te soiiine{tg
qu'on apparence, çt M)ît toujours un. rebelle! Qu'il qsl
à craindre que l'hypocrile ne démente les regrets déjà
bouche, et qu*il ne forme que d<-s désirs qui pérfront avec
lui! Les tiens furent-ils de celte nature, {sauveur de tou
pays, célèbre duo de Luxembourg, qui mourut le 4
janvier 1696, convert de lauriern, es|imé le plus grand
généri|l qM*^ût alura la France? Le regret d'avoir mieux
^ervî tpQ roi que. loi) Die^ te fait dii*e dans ce moôfieufc
où tQutea les payions finissent t « J§ préféreroia aujoui*-
d^ini j ^ }V'c|at d^ Ij^ut de victoires inulileç au ti'ibaual
du juge des rois et des guerriers, le mérite d\in verie
d'eau donné aux pauvres, pour Tamour de Imio. Héin»!
dans un état privé, dans une cbiidition obscure, loin
dea dangei*s que présenté là earriùre britlanlq de oe hé--
i:oei, u^ii"ie pas vécu comme lui ? Pi'ai*-)e pas constcim-
Uicnt préféra io siècle à JésusXhri&t , le plaisir* mm t|c-<
voir, le vice à la vertu ? j)ou venir accablant ! ,)e m'<ip«
plîquerai donc avec trop do raLsou le mpt dq cç ,^aii.i(
religieux Agé de soixaiite-dix aiis , ci qui , interrogé com-
bien d^années il a vécu en religion, répond : «Je doute
fort »i y y ai Y(icu un seul jour. ^.
Cliaque volijuic est orné d'ttnc gravure , et. le [..re-
xnier offre en outre celle de M"*^. JiJiâabetli^ celte
prince8$e iloiit Dioti éprouva la vertu par tant d'ad^
vorsilés, ^t rpiî eu fit un si saint nsa^e. C'est \:n inc -*
dèle que fauteur puuvolt bien proposer à des chré-»
tî^ns. TianiaijnîirtîiniU' oi I;i yi\L'\.i de côf(<? àngusîe ot
CMUragouse victime Ja iTeonimaudeLil c'inincinmenl à
nos lespecls, et uons autonsei-ont pcul-elre uu jour
ù lui adresser nos vœux.
Les premières écJiiions de cet ouvrage Turent ap-**
pnmvées par M. de Bclbeuf, deruier évêqne d'A-
vrandie^ei par un docteur eu iliéologie. Il n'y avôit
d'abortJ qu'un seul volimie, qui paient à Win^îhéstef
en 1796. L'auteur érendit sou plan par le coûseil dé
quelques aniis; ce qui produisit la seconde édiliou^
puMiee à f^uodréâ eu j8oi, et la troisième qui vil I9
jour à raiis eu 1802. Celle-ci est donc la qua(rièmo^
et nous |)eusons que les au<^'m^ ^ (allons qu'eUe a ré^
eues ne Ja rendront que plus uiile^ el oontribiHTont
à faire aimer )» relij*[fon, et à inculquer son- véritable
espiîi, cet esprit d'indulfjeuce qui gémit sur les de-*
soitires, sans cesser de plaindre les coupables, Ot de
plier j>our eux.
Nouvelles EccLFsrASTiQUES.
t
Paris. La translation des restes de Madame Adélaïde
de Madame Victoire «1 Siiiut- Denis , ayant concouru
arec d^autres soret>nit(!'S, on n'a pu entrer sur le pie-
nu'er de ces évenemens dans fe» détails qiril semble t\\é^
rîtei'. On s.ijl que les cercueils de ces Princesses étoient
restés à Trieslf, Madame V'iclotre t'toit morte le 7 juin
1799, ^^ ^fada^1e Adélaïde le ai) février saivanl. lin
genlilboinnié de Trie^itc, nommé Burlo , donna pince
â leurs tombeaux dans le caveau de sa famille, el c'est
ta qu'un célcbre voyageur alla prier sur la tombe dfl
deux filles de ses rois. Kn iBii, S. M. désira qne les
ror|>s des deux Prince;>scs (ushenl rami-né^ en France^
cl M. Tabbé de la Tour, nuuuné, avant la révolution, à
ré\ collé de Moiidus, premier auiuôuier do Madame Vie-
( 54 ) .
foire, Tut charge d'aller les chercher ft Trfeiite» H les dé-
barqua à Toulon , le ao d<^cenibre de la même ann^e , et
les commit aux ftoîns de M» VMbè Vigne, cure de Notre-
Dame de celte ville, ^t pro*%'icaîre-gën^ral. La tradition
de ces corps se fit avec pompe. Les deux cercueils fu-
rent portas par toute la ville, et reçus dans IVglise nous
un catafalque, el M. Tabbé de la Tour, ainsi que M. le
curé de Notre-Dame prononcèi*ent, dansciette occasion,
des discoui*s en Thonneur des Princesses. Lee corps resti*
rent exposés dans IVglise Notre-Dame. Chaque jour on
célébroil la messe pour les Prîncessef» ; le soir on r^itoit
les nocturnes des morts, et des cierges hrûloient cons-
tamment auprès du catafalque. On n'avoit pas cru oue
la translation & Saint-Denis dût èfi^ long-temps dim!-*
fée. Mais arriva le 2if mars^ el i cette époque, si fa-*
taie aux vivans, on craignit n|ème pour le repos des
morts. M. Vigne, jalouii de conserver le dépôt confié à
ses soins, le fit transporter clans un lieu secret , par des
hommes sûrs, et le mit à Tabri de toute insulte. Les déco*
r'Jlions de la chapelle disparurent , et les malintentionnés
frémirent de se voir arracher cette proie. Celui qui la leur
avoit dérobée, fut obligé de se soustraire à leur ressenti-
ment. M. l'abbé Vigne s'absenta de Toulon, et ne reparut
que lorsque le pavillon de la légitimité eut été arboré dans
la ville. A son retour, il fit replacer avec honneur les
cercueils dans la chapelle, et recommencer le cours des
sacrifices et des prières de l'Eglise. Elles eurent lieu cons-
tamment jusqu'au mois de janvier dernier, que, sur les
otnlres^de S. M. , |es cercueils furent transpotiés î Saint-
Denis. M. l'abbé de la Tour, M. Pabbé de Richery et
M. l'abbé Vigne dévoient les accompagner. Celui-ci en
fit la remise à M. Tabbé de la Tour, le 7 janvier. Toutes
les autorités de la ville s'étoieiit rendues à l'église de
Notre-Dame, et il y fut célébré on service pour l<ft
Princfôses. Après qu on leur eût rendu tous les hon-
netirs, 1« convoi partit de la ville. M. l'abbé de la Tour,
MM. de Richtry et Vigne occupoient une voiture ^ et lep
( 55 )
* ■
ffcroaeik éiomit placé» dans uae autre. Le voyage se fit
en quatonse journëes. Les lieux de coucher ëtoienl Mar-
seille, Aix, Orgon, Orange, Monlélîmart , Valence,
Vienne, Lyon, Boanne, Moulins, la Charité, Montar-
gis, Fontainebleau et Saint «Denis. A chacune de ces
villes , )es corps éloienl reçus par le clergé , et transe-
portés i réglise , ou l'on fai^oit une absoute. Le lende»
maiD, avant le départ, on disoit une messe des morts.
Noos avons eutr'aulres sous les yeux une relation de
ce qui s*est passé à Orange, le lo janvier. Les corps y
forent reçus avec pompe; Téglise étoit tendue de noir,
et les ecclésiastiques de la ville se relevèrent d'heure
en heure, la nuit , pour veiller auprès des cercueils. Oa
fil une distribution aux pauvi*es, et le curé d'Orauge>
M. Tabbé Millet , n'omit rien pour rendre i des PHl**
cesses, tantes de Sa Majesté, les honneui*s dus & leur
mémoire. A chaque ville, il fut donné ai| curé, par or-
dre du Roi, 200 francs pour les pauvres. Cest au rai*
Kèu de ces actes de piété et de chanté que s'est passé
le voyage. Les corps sont arrivés à Saint -Denis, le
30 janvier, et ont été, comme on Ta ru, déposés dans
les caveaux de l'église. Ainsi a élé terminée l honorable
raijision des ecclésiastiques chargés d'accompagner le con-
voi , et M. Tabbé Vigne en particulier, peut se féliciter
du soin avec lequel il a gardé ces précieux restes^ des
honneurs religieux qu'il leur a fuit rendre constamment
pendant deux ans, et surtout du zèle avec lequel il les
a soustraits aux recherches pendant les cent jours, sana
se laisser eflPrayer par les risques que lui faisoit courir
cet acte de dévouement. Cet ecclésiastique , autrefois ar-
ehidiacre de Marseille, a rétabli, il y a quinze ans, la
felrgion à Toulon , d'où elle avoit été comme exilée par
les nialheui*s qui ont pesé sur cette ville, et il avoit beûdU-
coup contribué à former, à la Seyne, un petit séminaire,
que Buona parte détruisit.
— MM.lcs vicaires-généraux , dans un Mandement (1)
(j) Au bureau du Journal j pdx, 1 fr. a5 c cl 1 ff . 5o c. franc d<f poft.
\
1
C56)
«firils ont «Iaiiii^ pour 1« Cariiii«, et qtte noua avont
déjà •iniiuncë, s'expriment ainsi sur IcstiouVelleiiÀlitiona
(l«s ^criTuUls pliilosopbeK dont on. nous gralifiu en ce
murtieiit :
« Où iont 1»» inonnniem iittl« dont nous Mmmn rede^
vaM» anx nnâfrvs de l'impiété et de la corruption ? Qu'on
neus lïioTilrc leurs étAMiisr-mens, leurs hôpitaux , lei grm^i
HCiea de généro«ité uni honorent leur mémoire. Qu'ont-ils
£))t pour leurs seinbuibles ? Ils ont perverti la jeunciM , troi»i
l>lé rharmonic conjugale, toulevé les eafana contre le» au-^
leurs de leurs joun , armé les peuple* contre l'autorité. C«
qu'ils ont fait? ib ont attaqué loue les bien» à la fois, en atta-
quant la Religion qui les nvoit créés. C'est à eux que remon-
teni ta violation, la démolilion des temples, la profanation des
chote» les plus saintes, résultais de ce» mêmes écrits anti^reli-
f;ieux , que l'on veut placer aujourd'hui iaa§ loiites les mains.
Kn un mot, ils ont presque' tout renversé; (x qui a survécu'
ne leur a échappé qne parce que la religion l'a cooseryé; et
c'est nlle encore qui en rasiCniDle les débris, et quiirtstaurer*
trop lentement, liélas! les belles et nombreuses institutions
Jonl il* ont provoqué la destruction d.
Ils lerminuiit eir citant \o puss3^e satvant d'un Man-
dement de M. dfi JuîgntI, «n l'yÔd, retalivemenl à l'ë-
dilioii de Vultuit'i*, par Beaumarchais:
icNous pourrions déployer, disoit le pr^at, toute l'aUlo-
fité , toute la sévérité de noire divin ministère : nous pour-
rions user des arntes que le LSeicneor a mises entre nos mains ,
«if <r^s ann^t fNii-saniM en uifii pour driruir^ les conseils
prrvr.rs , H pniir mivertrr toute haulriir <fui l'éirvc contre la
science du Dieu. Nous pourrions. défendre la lecture et lacir^
culation de ce recueil sous les peines spirituelles les plus ri-
aoureuses; et jamais l'ii^liïc a-t-elle protcritdes erreurs plus
dignes de ses anulliùiues? Mai» ta nraintc de nos censures
ponrroit-elle réprimer cetrx qui ont brisé le frein de la reli-
gion? Nous ne voulons pas les exposer & un<< infraction non»
velle ; du moins nous avertissons , au nom de la vertu , tous
ceux qui renpeclenl la foi et les nirrun. Nous Imr déclarons,
de la part de Jésus-Christ , qu'ils ne peuvent ni lire , ni gar-
der, ni communiquer celte coupable édition, sans se rendre
coupables enx*mémcs dans le geture le pins grave , et nons lei
(57)
remettons an tr3>oii«] dé leur conscience^ et au jugemetit du
Seigneur ».
— M. rëvêqoe difï Soissoiis , dans son Mnndeoient du
8 février, pour le Carême, sVIèvc a^ec ëriergie c<.»ntr-o
le oiëpris que de faux siiges ront<le la religion^ el cutilro
le ridicule qu'ils jettent sur ses pratiques. Il retrace le^
chltimens que peuvent attirer «ur nous de si funetîtcis
dispositions , et adresse ù 8on peuple les réflexions sui**
Tantes: ^ ,
« Hélas, N. Ta C. F. , quand les ressources de )a religion et
les larmes de la pénitence furent-elles plus nécessaires? (^uand
faHut-il expier de plus grands crimes et obtenir des grâces
plus abondantes? Ne rappelons pas ces longues, ces épou?
vantables années de carnage et de deuil , oii la France en dé-
lire alloit ébranler par ses fureurs les trônes, les nations ,
l'Europe entière, et vouloit propager jusqu'aux extrémitéâ
du monde l'esprit de vertige dont elle étoit elle-même boule*
versée Sans doute , N. T. C. F. , le Seigneur n a
pas permis que ce terrible ouragan se déchaînât plus long-
temps. Il a calmé cette tempête dévastatrice , et son infinie
bonté nous a rendu, aii milieu de raille prodiges, noire
Roi et nos Princes lépfitimes. Nous respirons enfin sous leurs
heureux auspices, et nous commençons à couler des jour^
plus paisibles et plus sereins : mais le courroirx «lu Seigneur
est-il entièrement appaisé? est-elle pleinement épuisée la
coupe de sa vengeance? et n'est-ce pas encore l'excès de sa
miséricorde qni su5]>pnd et arrête le glaive de sa justice ?
Les principaux volcans sont éteints; mais n'est-il plus de feux
secrets prêts à se rallumer? Les grands fléaux ont cessé; mati
rinlempérie àei saisons ne leur a-t-clle pa^ succé<Ié? Nos
villes, nos campagnes ne sont plus ravagéos; mais renfer-.
uenirelles moins de pauvres et de inallirnrrnx ? Nos plaies ne
sont )>lus ouvertes et saignantes ; mais sont-elles suiltsamment
cicatrisées? Nous ne découvrons partout , comme au travers
d'un sombre nuage , qu'un mélange mvstérieux «le craintes et
d'espérances, de bienfaits et de ch;'itiuicns ; ci l'on dirnit que
dans ce moment le Seigneur nous pèse dans cette balance
étemeMe dont parlent les Livres saints , et qu'il doule encore
**il dwt nous punir ou nous pardonner. Ah! trenilions,
S, T. C. F., que le poids d'iqiquilé qui surcharge nos tél(^s,
( 58 )
et qui , plos accablant que celui de David , sous eotrafoe et
nous courbe depuis m long«lemp6 , ne détemiiue enfin contre
nous cette balance redoutable. La colère passée nous apprend
k redouter la colère à venir; et si les premiers coups de la
cognée mise à la racine de 1 arbre ont été si terribles^ quels,
'seroient les derniers contre un tfonç desséché , et frappé déjà
de pourriture et de stérilité » 7
nKNNES. Au milieu do mouvemenl général de piété
qui entratnoil les habitaru» de cette Ville, des jeunes gens,
égarés par Tesprit d'irivligipn , se sont signalés par des
propos , des chansons et des actions également indécentes.
Quelques-uns ont poussé Foubli de toute retenue jusqti'i
troubler les fidèles dans l'église même et à y donner des
scandales. DeuiL d'entr*eux ont étécondamués à sis rooia
de prison et 5o fr. d'amende. (Voyez Tordounance du
Boiy page 62).
Nouvelles politiques.
Paris. I«e mardi gras, il y a eu au cbâteau un dîner de fa*
mille. Tous les Frinces et Princesses de la famille royale qui
'Se trouvent en ce moment à Paris ont diné avec S. M.
-*- Ms'. le duc d'Angoulcme a fait mettre à la disposition
de MM. les curés de Paris, pour les trois premiers mois de
cette année, une somme destinée à procurer du pain aux iu-
digens.
— Une ordonnance du Roi porte que les conseils d'arron-
dissement s^assrmbleront dix jours après que- la loi sur les
finances de 1817 aura été rendue. Les couseils-généraux de
^parlement tiendront ensuite leur séance.
— M. Dargoult, préfet des Basses-Pyrénées, est nommé
préfet du Gard en remplacement de M. le marquai d'Arbaud-
Jouques.
— Le chapitre mérropolitain de Paris a remis une somme
de 5oo fr. au bureau de charité de son arrondissement. Quel-
ques corporations ont déposé des sommes pour le même objet.
— On dit que iVmprunt a été signé le i3. Les maisons qui
prennent part à cette opératioi^ sont : MM. Perrégaux et La-
fitlc, IloUinger, et Grosfenille, de Paris; Hope, d'Amster-
dam; et Barinfj, frères, de Londres.
— Onavoit aunoucé la tenue prochaine du conseil de guerre
i
(«9)
^î doit )iig«r k général. Decaea; mais le président clu con-
seil n'est pas nommé , eC Tépoquc des débats tst «noore in-,
certaine.
— On a exécuté, snr la place de Grève, le nommé Goqn^
let, convaincu d'assassinat sar une femme. Ce malheureux a
montré le plos grand repentir. 11 a reçu les secours de la re<4
ligion , et rest mis à genoux au pied de l'échafaud pour de-
mander pardon à Dieu.
— Le juge d'instruction a fait saisir ches le sieur Patris,
imprimeur, un ouvrage intitulé : Svr VamnisUe accordée f>étr
tordonnance du i3 novembre i8i6 catx militaires qui ont
suivi le Ror à Gand.
,— Le tribunal de Gex a condamné, le 1 1 février, à la pri*'
son, k 5o fr. d'amende el à looo fr. de cautionnement, le
nommé Gayard , vérificateur des poids et mesures, convaincu
d'avoir non-seulement proféré des cris séditieux dans un ca-
baret, mais excité avec menaces ceux qui étoient présens à
suivre son exemple , et donné lien à des scènes scandaleuses.
— Un sellier, nommé Hœrdt, a été condamné à deux ans
de prison , et à 5o fr. d'amende pour le même genre de délits.
— L'abbé de Foere, rédacteur du Spectateur Belg^, a été
arrêté à Bruges, et amené dans les prisons de Bruxelles. Il a
été interroge, le 14 février, par le ministre du culte du
royaume êie% Pays-Bas , et a deniai|dé son élargissement sons
caution; ce qui lui a été refusé. On attend impatiemment l'is-
sue de cette affaire. On s'entretient même d'une autre plus
importante, et pour laquelle on dit que la cour spéciale s'est
déclarée compétente; il est à croire qu'on hésitera encore à
donner plus d'éclat à une cause dans laquelle le personnage in-
culpé se montre fort de sa conscience et de l'estime des peuple^-
CHAMBRE DES PAIRS.
Le 20 février, M, le comte de Maîlly, nommé pair par l'o
donnance du 17 aoAt 181 5, mais qui vient seulement d'at-
teindre l'âge requis pour siéger dans la chambré, a pris séancér
et a prêté .serment. La chambre a renvoyé à une commission
l'examen du projet de loi relatif aux livres saisis. MM. le corn In
Abrial, Christian de Lamoignon, le comte de Mun, le mar-
3uis de Vence et le duc de la Rochefoucauld sont membres
e cette commission.
■ ■ ■ I I ■ r Éf ...
CltAffDRE PE8 nf PUT1ÉS.
. Le i8 février, la discnstfon aTouié sur le titre Y de la loi
Ses finances sur les contributions directes de 1817. L'art, l*'^
portoil (|ue la contribution foncière, la contribution person-
nelle et mobilière, et la contribution des portes et fp/iélres,
seroient perçues en principal, en 1817, sur le' même pie4
qu'en j8iG, et aue les patentes continueroient d'étiré perçues
comme l'année nemiëre, sauf les modifications exprimées ci<?
^près. MM;^e Tallevrand et de LonguëTC ont réclamé conr
tre J'itiégaiité de la répartition de la contribution foncière
entre les départemens, inégdité r^ui pèse surtout sur Je dé-
partement du Loiret. M. de Villèle se plaint de l'exagéra-
tion du tarif des patentes, et demande ((u'on ne puisse faire
d'autres rectifications que celles qui sont autorisées par les
lois. M. Thézan de Biran propose un antre amendement, qui
est combattu par M. Bengnot. M. de Marcellus appuie l'ar
mendcment de M. de Villèle. MM. de Barehte et Bourdeau
ol lèguent que le recours est toujours ouvert à l'autorité ad<«
ministra tive. L'amendement de M. de Yillèlo est adopté. On
§asse à Particlc s, qui réduit à cinq centime^ additionnels le
oiiblement des patentes demandé par les mimstres, et qui
met 60 centimes sur la conlribulion directe, 100 sur la con-'
tribution personnelle, et i^o sur la contribution des portes et
fenêtres. L'article est adopté , malgré les réclamations de
M. Cornet d'Incourt. M. de Villcle demande que le fonds de
non-valeur pour la rontribulioii soit réduit à 2 centimes, au
lieu de 3; la chambre maintient la première disposition. On
maintient aussi le prélèvement de 10 centimes sur le produit
des patentes pour la confection des rôles, malgré les récla-
mations de MM. Paillot de Loynes et de Yillèle. MM. de
Lascours, de Montcalm et Ribard appnient l'observation de
MM. de Talteyrand et de Ix)nçuève sur la répartition de la
contribution foncière. M. Bruyère de Cbalabfe et M. Poyférc
de Cère se plaignent du cadastre et de la dépense énorme de
cette opération , qui est d'ailleurs assise sur de mauvaises
bases. M. le ministre des finances la justifie. If s'oHève une
discussion sur Tes préicvemens qui se faisoient autrefois sur les
revenus des communes en faveur du trésor, et sur l'article 1 1 ,
qui les interdit sous aucun pr^lexte. Quelmies membres pro-
posent des amendemens pour donner plus uc force à l'article^
(C. )
iià sont rei«tc8, ^t Tarticle adopté tel qu*il avoit été proposé
par la commission.
Le iQ février, M. cle Bonaltl a pris le prcmior'la parole
contre "le systcme suivi dans le cadastre. Le cadastre parcel-
laire auroit besoin d'être renouvelé tou$ les vin^t ans; il ne
donne qu'une coanoi&jmnce incertaine, imparfaite, approxi-f
mative et souvent très-favitive de ce qu'il importe le plus de
cotnioitre, savoir de la quarité des t#»rres. M. de Bonald pré"
fcreroit le système par masses do cuUnrç, et demande que
l'on s^occupe aussi de nn'eux répartir l'impôt entre les dépar*
temens. M. Dudbn , commissaire du Roi , défend le cadastre.
Dette opération étoit sollicitée d< puis long-temps par les éco-
nomistes. Elle est déjà achevée au sixième, (.'inquante-huit
départemens oui deujandé quVlIc fut ronlinuée. L'arpentage
est tenniné au quart. I^'opérntion peut être fînie dans quinze
ans, et la dépense sera (le 85 millions. Plusiieurs membres
parlent peur et contre le cadastre. La chambre arrête que le«
lois et reg^emens fur le cadastre continueront d'être exécutés.
M. de Vilièle demande ])ourquoi du moins on ne fait pas jouir
les cantons c.idastrés des av;inlni;ps du cadastre. M. Koy ré-
pond qu'on a suivi les disposition^ de l'année précédente , et
qu'on a cru impo^^sible de changer subitement rélat de choses
actuel. Une diMïus&ion s élève sur ce point. L'assemblée main-
tient l'article; elle adopte un antre article, portant que le
montant de la contribution foncic-re mise sur les bois qui ont
cessé de faire partie du douzaine de Tiùat sera ajouté, pour
1S17, au continrent do çhiiqne commune. M. de Villèle de-
mandoit que les communes soient souîrigres des surcharges
qu'elles ont éprouvées à cet égard sous Hnonaparte. M. Benoit
afppuyoit cet amendement, qui a été combattu par MM. Du-
don et Roy.
L« 20 février, la diftciis^ion .s'rnj»aRp sur r.iriiclc iG, qui, sur les rci:-
liincf^adJiu'oDni'U, ru prclrvr i'\ p >iir les (lt>}Miisis JvfuiiteincnlNlrs, <■(
Mir Irs «rlicIrK ir el 18, qui afTrclrnl 8 de <vs c lUimcs au Iri'sor loya!.
M. de Vitlèle s'cWc contre cfs di^|^osîliorlS, (jiii rliargf^nl tr.s dcpaite-
inf>o«, qui aitirenl tout vers \vc enin*, cl il \«iii (|iron n^affocle ;)ucune
MiBOir détermioce aux dcf)rnsc'S dtlparlrmciiUilos 11 rcnictc ce qu^'l
avoit di|, il y a quelques jours, sur le s^slrnu' dVconomie qoM con-
vieul d*ad(tpler, et plaide la cause «les conseils- {jriiéniux. Son discours
sera imprimey ainsi que celui de M. Bciioîl, rpii lui a .<»iicrétlé à la tr -
)>noc, el qui a ilevelopini l^i^ine , \rs pro^viti^ les conUM<liriion6 it
]••«( inroiiTciiicDS du hyslvmv de .«-peVialilif mlr'^diiil sou» Buonupartc, et
fini fait loi«l pe^er sur PimpAi leiriloiial. M. Itenoît vote comme M. de
ViUclôk M. I4 iniuiilr* du rinuiricui- s'vuoanc de vuix i«t(ni> puvr le
même «TÛ les préopÎMttt» qui » fiitjpi^à œ ioof , ayoîcat profettê, rar
ccUf question , des opinions si diffcreotes. it dédait les avaoUgts d«*»
ccQiimcA fjAculuUf», et reooonott i|«e luf-m6me dêfeodoit siitrefois la
spëciiiliié, mai» qu*il a smtî que le systtee contraire étoit préférable.
Le mini^t^: détaille qoclqncs danses variables , et conclut i Tadop-
don de raiCÎcle. M. Corliiàrc eipllque les motifs da vote ëmis par
MM. Brnofl et de ViUélc. Ils ne refuarmient pas h spëcialiti, mais ils
trouvent qu^on les met à fun trop haut prix, qu on auf^menie les cbarges,
et que la centralisation est préfidrnblc. L'optnani «luque quelques dis*
positions du budget sor cet article^ le ministre les justifie, et se plaint
<iue ces relards sont pr^udiciables. Les amendemens de MM. de Vil-.
Icle et Benoît sont écartiîs par U question pr^abble, et l'article ndc»ptë.
OrdbmNUSM du Roj du Sfitnùr.
Louis , etc.
Notre ministre secrétaire d*Flat do rinidrîcnr nous avant sombîs In.
com|ite rrndu par notre commiMÎnn de rinMrnrtîon publique, dès dé-
sordres auxquels se sont portés plusieurs ëtudiansde la Faculté de droit
ik notre bonne ville de Rennes, nous avons Juaë'néoessairr, i^. d*é-
csrter de rmarignement ceux des professeurs de c:etle ëoole qui, par
défaut de vi|;ilanoe et de s^le, n'ont pas su prévenir les désordres dont
leurs âèves se sont rendus coupables^ 29, d'éloigner de l'école les^cyes
connus par leur mauvaise conduite, psr la manifestation d'opinions
dangereuses , et dont l'rsrm'ple seroit contaairux pour le nonibre de
ocnx qni ont été constamment dirigés par de bons prinrî|fes; 3». de'
soumettre, dans toute l'étendue de notre royaume, les élèves qui fré-
quentant les écoles d'ordre supérieur, et particulièrement ceux des Fa-
cultés de droit , que la nature de leurs études destine à devenir les in-
terprètes des lois, ou à occuper des places dans la magistiatnre et dans
l'administration, i une discipline qui garantisse la régularité de lenr
conduite, et les attache de plus en plus A la religion et à noire gou-
vernement.
A ces causes, nous avons ordonné et ordonnons ce qni snîl :
Art. i*r. Une commission, composée du préfet du oépartement, du
premier présidmi, du procureur général de notre cour rojrale, et du
rectrur de l'Académie, est chargée d'informer sur les élévr;; de la Fa-
culté de droit de Rennes^ elle délivrera des crrlificaU à ceux dVntr'exix
qui , n'ayant point pris part aux désordres, sont ronnus pur leur bonne
conduite ci par leur attachement au gouvernement légitime.
7. Aucun des élèves actuels ne sera admb à suivre des cours, s'il n'a
obtenu un certificat de la commission.
3. Nous nous réservons de faire «x>nnotlre notre volonté à l'égard des
professeurs de la Faculté de droit de Rennes qu'il convienjrpit d'éloi-
gner de l'enseignement : notre ministre Sfcréûire d'Etat de l'intérieur
prendra nos ordres, d'après le rapport qui lui sera fait incessamment
par noire commission de l'insirurtion publique. En cas de remplace-
ment, il sera pourvu aux chaires vacantes, selon le mode prescrit par
noire ordonnance du 17 féviier 181 5.
4« Il sera incessamment soumis à notre approbation, par notre mi-
(65)
fei^trc de riiilénciir, et «ar la proposition de noir* commÎMfOQ d'ini-
truciioo puUiqoc^ «n regtcmeol génial de discipline, qai suiuera !inr
(r^ mnilition» nérr^Miircs pour être admis à suivre les conrs des di-.
Tcpes Facultés de notre xoyaume, et (}ui ûz«ra les moyens d*y mâÎD'
lenir U boa ordre rt les saines doctrines.
Signé, LOUIS.
NÉCROLOGIE.
Le P. Léopold Scati , Bamabite , assistant et vicaîre-gënéral
de sa congrégation, vient de mourir, k Rome, et mérite qoe Ton
rappelle son nom et ses services aux amis de la reliç ion et de la
Htteratarè. Né à Acqui, en 1760 , de la famille des marquis
Scati, il résolut de bonne heure de se consacrer k Dieu dans
la congrégation des clercs réguliers de Snint-PAI. 11 se rendit ,
pour cet effet, au noviciat de Monza, oii il eut Tavanfage de
se tronver avec le cardinal Fontana. Ils étoient du même âge,
et ils firent leur profession solennelle en 1766. Âpres avoir
étudié la rhétorique et la philosophie à Milan , et la théologie
à Rome , le P. Scati fut ctioisi pour donner des leçons de phi-
losophie et de géométrie à Fmal et à («oiii , et il et , penaaVit
cioa ans, à Novarre, un cours d'Ecnture sainte. Le roi de
Sardaigne, Victor- A médéc III, étant monté sur le trône,
voulut confier aux Bamabites le collège de sa capitale. Le
P. Scati fat envoyé poiur cela à Tunn en 1791 , fut fait rec-
teur du collège, et s y concilia Testîme du souverain. Le rot
Charles-Emmanuel I V , à son avènement au trône, l'honora du
titre de son conseiller, et lorsque ce prince se fut depuis retiré
à Rome, il aiinoit k s'entretenir avec Scatt, et se servit de lui
•omme témoin des vertus de la reine Marie-Clotilde de France^
dans les procédures et informations pour la béatification de
cette pieuse princesse. On nomma Scati provincial des collèges'
de Piémont et de Savoie. L'amour qu'il avoit pour son corps
l'engagea à donner ses soins à la béatification du vénérable
Antoine-Blane Zaccana, fondateur des Bamabites, et à la
canonisation du B. Alexandre Sauli ; et il étoit postulatenr de
ces causes. En iBoo , il fut nommé à l'évéclie de Pignerol;*
mais l'invasion du Piémont par les François , et l'expulsion du
roi, reudirent cette nomination sans effet. Lorsque le savant
cardinal Gerdil, après l'occupation de Rome par les troupe*;
françoiies se fut retiré en^Pièmont , le P. Scati lui rendit toutes
sortes de services et pourvut à ses besoins •, car le vertueux
(H)
t^râmali tigiàe observateur de la pauvreté rèltgîéliâè , éi un)-*
^uemeia occupé de ]a pncre et de l'étude, luàiiqaoîl àlortf
e tout. Touché des soînis du P. Scati, il lui donna toule sa
confiance, ]e choisit pour son confesseur, et reiumëna eu-'
5iiite au conclave , à A enise. A sa mort , en j8o2, il le fit son
légataire , et lui confia ses manuscrits. Dépositaire d'écrits si
précieux, Scati songea it en faire usa^e. (/est par ses soins
que parut à Venise , en i8oa , Tappendix à V Examen des Mo-'
tiff;^\Q, qui avoitdéjà é^é publié à Venise et ii Rome. En i8o3,
il lit imprimer à Home l'important Traité du Mariage ^eX en
]8o5, Iji f^ie du B. Alt^xandre SauU^ précédée de 1 éloquent
Piscours sur la dlifiniié dt la religion de Jésus^ Christ, Le
P. Scati présida, ett outre, à TéditioD complète des GËuvres
du cardinal G^dil, qui commença à paroilre k Rome en
i8o6| et dont il a été publié quinze volumes, l'invasion de
Rome et la persécution suscitée à l'Eglise ayant interrompu
cçtte entreprise. Voyez, sur cette édition , les tomes VII et
\III des Mélangée de plùlosophie, et lé tome IV des Mémoires
pDur servir à VHisiaire ecçléMosiique pendant le iUx-^huiticme
siècle , article Câerdil. <>n y « commis une erreur en donnant
le nom de Scala à l'éditeur, au lieu de Scati. Le P. Scati , dans
son édition ^ et particulièrement aux tomes XI, Xll, XIII et
XIV, cite avec éloge les Mémoires précédens , dont il n'a voit
encore piiru que la première édition. 11 on rapporte d'assez
iQogs passages, et traite l'auteur avec bçaucoup de bienveil-
lance; seulement il se trolkipe aussi sur fon nom^ et attribue
les Mémoires à un évéque Irançois, qui a publié un ouvrage
spus un titre à peu près semblable , quoique sur un sujet
différent. Au retour du Pape dans ses Etats, le P. Scati rentra
dans son collège de Saint-iharles de Catinari, et lorsque le
cardinal Fontana eut reçu le chapeau , S. £. ayant conservé
le titre de général de sa congrégation , s'adjoignit Scati pour
son vicaire , emploi que cclm-ci a voit déjà exercé deux ïois.
JUe souverain Fontift le ût aussi examinateur des évéques. Le
P. Scati consacroit, en outre, beaucoup de temps au ministère
de la confession. 11 a fait revivre dans son corps les vertus du
V. Joseph Sc4ti) son oncle, qui eu avoit été général. Assaitii
d*un mal dont les médecins ne connurent pas la nature , il
donna dans sa maladie, comme il l'avoit lait dans tout le
cours de sa vie , des marques de la plus vive piété , et n;^ourut
le io décembre i8i6, Agé de près ck* soixanle-sept ans.
(Mèrcndi skSféi^rUsr i8i^.) (N\ aùè.)
St^lémePU aux articles insérés précédemment dans ce
Journal sur la circonscription des diocèses^
m
Puisque la nouvelle circonscription des diocèsei
li^est pas encore arrêtée ^ on que du moins elle n'est
pas publiée y et que la conclusion définitive des né-^
gocîations a éprouvé quelqu^e retard^ nous sommes
encore à temps d'émettre quelques idée^ sur ce sujets
ou plutdt de faire part de nouvelles observations qui
nous ont été adressées. Notre plan y Sn même tempa
qu'il a trouvé des 'approbateurs , a essuyé des cri-*
tiques dont nous nous consolerons bien vélontiers si
elles peuvent procurer des notions exactes sur im ob-
]^t qui intéresse l'Eglise de TVance en généi^y et
chaque diocèse en particulier. Nous ne voulons que
le bien^ et nous serons contens si on Tobtient par
d'autres voies que celles qui nous étoient d abord ve-
nues dans l'esprit. C'est dans cette intention que nous
«lions rapporter la substance de plusieurs lettres qui
nou3 sont parvenues' ^ et qu'il nous a paru bon de
consigner ici , pour redresser ou pour confirmer ce
que nous avons dit.
La première lettre est di CarCassonnCé Nous avions
supposé qu'on pouvoit réunir à ce dk)cèse celui d'A-^
leth, en même temps qu'on rétabliroit le siège de
Narbonne. Cet arrangement , nous écrit-on y présen-
teroit plusieurs inconvéniens. D'abord, l'ancienne
circonscription de Narbonne étoit telle qu'il falloit
nécessairement passer par Carcassonne pour se ren-
Tome XL VA mi de la Religion et du Roi. £
(66)
dre dans ccrvaînear parties du diocèse ^ por exemple 9
à Lirooui , et dans plus de trente paroisses qui étoient
aussi de Narboone ; il n'y a pa$ d'aulre route ^ à moins
de passer par des montagnes y où il nVxiste de che-
min que pour les chèvres. De plus, révêquedeCar-
cassoune^seroit oblige, desonjcôié, de traverser le
canton de Limoux pour aller à Aleih ; de sorte que les
deux diocèses se croiseroient d'une manière tout-à-fait
îrrégulière et bizarre. Si Ton vouloit donc adopter ][a
réunion proposée, il faudroit distraire de Nanbonne
quelques parties qui Teroient la jonction di^ diocèse
de Carcassonnt avec le diocèse d'Aletb; L'auteur de
la lettre fait ensuite une observation générale, que
nous ne faisons aucune difficulté de rapporter, tant
nous sommes de bonne foi dans cette affaire^, c*est
qu'il est très-facile dft faire de semblables airange-
meds sur le papier ; mais que dans lexécutiop , ils
souffrent un peu pljps de diQiculiés, et que la connpis-
sance de toutes les localités est indispensable pour
prévenir dos eireiu^ et des méprises qui auroient de
fâcheuses conséquences. Ne seroit-il pas nécessalj*e ,
afoiUe-t-on, de consulter les év.éques ou ceux qui ont
été sur les lieux , et qui sont au fait des détails que
Ton ignore dans Téloiguement ; et ne s'expose-t-ou
F as sans cela à unir ce cmi n'est pas stisceptible d^
être, et à séparer ce qui devroit être uni?. Ce n'est
point avec une carte et un Almanach ecclésiastique
que l'on peiU faire bien une semblable opération.
Li'auteilr de la lettre verra du moins que nous ne dis-*
sîmiilons pas ses objections, et que nous sommes les
premiers à entrer dans ses vues. 11 regarde encore
comme un inconvénient de la mesure proposée, que
viogl-çlurj paroisses environ de l'ancien diocèse d'A-
>
(67)
létli foôt actueOemeiit partie cfu dép&rtement des Py-
miccs-Orientalcs , et que cinq ou six anires sont de
TArriége; ce qui obiigeroit radhiinlstration dîocé*^
aainc à correspondre avec deux ou trois prePete. Nous
avouons qu il ne nous paroît pas qile ce fut là un in-
convénient bien graye. Ce n'est que de[)uis peu que
.Fon s^est accoutumé à faire cadrer bien syniéirique-*
ment la division ecclésiastique aveb la division civile^
et FoQ reviendroit bientôt aux anciennes habitu<)es.
Là seconde lettre est relative à Tarclievé^hé d*£mn
bmu 9 dont nous avions indiqué la suppression comme
probable. M/Fabbé de S. croit que le rétablissement
dXmbrun seroit 2i désirer pour le Briançonnois et les
parties environnantes , pays de montagnes qui ont plus
de besoin de la proximité de l'autorité j et qui méri-
tant d'autant plus de considération qu'ils ont toujours
fourni beaucoup d'ecclésiastiques ^ et quMs en Jour-
ni^lieot encore malgré Tétat actuel du clergé. 11 fait
'Taloir, en faveur d'l£mbrun , C|ue c'étoît un arcbevê-
cbé qni, a ce titre seul^ mérite quelque préféience;
que la cathédrale est une dos plus belles de France;
qu*elle subsiste y et est même assez ornée ; que le pa-
lais des arcbevéques est dans son entier ; qu'à la vé-
rité le tribtinal y tient ses séances , mais qn'il seroit
aisé de lui trouver un autre local ; que le séminaire
et le collège subsistent également et poi\fr6ienl é(re
rendus à leur destination , et qu'il seroit dommage de
ne pas profiter de ces édifices qui ont été conservés >
et qui semblent appeler d'eux-mêmes les établisse-
mens auxquels ils étoient consocrés. Nous laissons le
lecteur peser ces motifs, et nous nous acquiuons au
moins par cet exposé de 'ce qu on nous avoit demande
en faveur du siège d'Embrun.
E 2
( 70 )
idlont on s^aco6rde h réclamer le r^tablîssèmeDt. Nom
avons déjà expose les raisoflS qui oppuient cette ré^
clamaiion, raoeientu'lif de ce aiége^ rëteDdiie de son
tcrtîtoire, la sainteté dé plusieurs de ses évéqu(*s^
Inexistence de ses priûcipam établisseméns^ les vœux
des peuples. Les diocèses voisins soDt déjà trés-f^ands.
Que seroit-ce si on les augmente en<iore de' eelui-d ?
La ville de TonI k , dit-on ^ présenté à cet égiird nnef
demande fort Hen motivée , et nous voyons par pla«
sieurs leares«{ue le clergé de ce diocèse conserve im
tendre attaclieniênt potir l'Eglise où il a été formé «
rétat ecclésiastique. Vous ne comptes ^ dit un de noi
corrcspondans , que huit évéques de Toul qui ont
reçi] un ciilie public; il j en a quatcinee , comme oa
ie voit par le rituel de cette église. Ceue observ&tion
n*cst sArement pas la plus forte des considérations qui
plaident .pour ce siège; 'cependant elle n'est point à
dédaigner, quand elle vient après tant de motifs puis-
sans et dignes de fixer rattention des personnes c|ul
doivent décider ces questions, et qui, hOus le savobs,
désirent surtout d'être éclairées sur ce qui est le plus
avaniaj;eui à la religion.
La dernière lélire dont nous ferons 'mention , est
relative au sîé^e de Cominges. L'aiiieur, après nous
avoir remercié de Topinion que nc^s avions émise sur
le rétablissement de ce siège , ajoute de nouvelles rai-
sons. Ce diocc'se côraprenoit , dit«41 ,.non pas seulement
deux cent soixante-six cures , mais trois cent deux /
sans cnujpter cent soixante-neuf annexes. La ville de
Saint-Berirancl offre toujours tout ce dont on auroit
besoin. Le nombre des béurficiers y éioit considé-
rable, et ions étoient cohvenablcment logés; ceux
qiion y établiroit le seroient aiacment et à un. prix
( 7») . ^
UKxlîque. La calliédrdie a toujours été entretenue
avec soin ; elle est cliée ^parmî les monumens du
midi, par la beauté de son architecture et la soli-
dité de sa con2>tructioq. Sa conservation doit inté-
resser les arts Comme la religion. Le palais de rêvé-:
que n^est point dégi^adé. La ville domiue une plaine
fertile, Saint-Gaudeus se trouve vers une des extré*-
roités du diocèse et vers la partie la moins peu-*
plée f tandis que Sainl*Bertrand est centrale et entou-
rée de la partie la plus forte de la population. Cette
église cpmpte dans ses. annales de saints pei*soniingesj
d(^ cardinaux , des princes du sang de nos Rois. Elle
a eu pour évéques le cardinal Pierre de Foix, Jeau
de Foix, Pierre d'Albret, Charles II de Bourbon,
Le pape Clément V Tavolt aussi gouvernée , et il y
élahlit un julÂlé qui appelle dans la cathédrale un
grand concours de fidèles. J'ai entendu dire c|ue nous
étions trop éloignés pour qu'on pensut à nous. J'ai
peine à croii*ie qu'un semblable motif pût avoir quel-
que poids dans l'esprit des arbitres de notie sort ; ils
ue se décident point certainemedl par de telles con-
sidérations.
Telles sont les observations principales dont nous
avions à entretenir le lecteur, ^ous avons cru devoir ,
et à la nature du sujet, et au désir de nos abonnés ^
de faire mention de leurs vues sur des arrangeniens
qui se mcVlitent eh ce moment, et qui intéressent tous
les diocèses. Puissions-nous avoir à annoncer'prochaî-
Dcmcnt une conclusion que l'Eglise de France attend
avec anxiété ', et dont le reiard prolongé étonne et af-
^ige les ecclésiastiques et les fidèles!
(74)
;rres, «t vendft iiia(}«i*à non (i( potfr }e$ souligefé Sa
mort 66t uue source de l'CgreU pour ceux qui ùai cuiiné
la douceur ei 1« piété de ce digiie pasteui*. '
B^TISBONNB% Le lo Téyrier » lôpurut ici Cbafles de
Dalbergy noire afchevêqiiei danasa 7$^ annëe. Issu d*une
famille ancienne, il avoit ëtëd^aboixl chanoine du grand
chapitre de (tayenoe, puia coadjuieur de l'élecl^r de
Mayence et de Tëv^ue de Constance, noua le litre d'ar—
dievèque de Tarse en 1 788. Il alla réiider alui^ k Srfîirtb.
Après la mort de M. d'Eiihàf^'il de?inl arche^êcjue de*
Mayenceèn titre, elfika ^a ditoeure è.Aschaff^iibourg. Il
fuft le seul des princes ecclésiastiques à qui 6n laissa ià sou-
veraineté en i8é5y et devint depuis graiîd duc dé Franc-
fort. Il esl iuutile de chercher cornaient M. deDalberg
mérita celle exception. En i8i4, il se retira k Constance,
et il résidoît alternativemeat' dans cette ville et k Ba*-
iLibotfne dont il aVoit «lé fait archevêque eu i8o5. Cm
iH'élat vint plusieurs fois à Paris séus Buouaparte, qui
fe protégéoit. Il avoit ambitioimé la gloire d'écrivain ,
èl a publié dés ouvrages sur des matières étrangères à
ton état. • '
. Nouvelles politiques*
Paris. S. M. a reçu, le dimanche 23, plusieurs ministres,
ambassadeurs, pairs, députés, offiçfersigénéraux. M. le prince
dé Kaunîtz, ambassadeur d*An^cheaR.ome, a été présenté
au Roi et à la famille royale.
— Le Moniteur annonce en ces termes , dans un article of-
ficiel , la grossesse de M"*^. la duchesse de Berry, : « M"*, la du*
che^ de Berry est entrée d^ns le cinquième mois de sa.grosr
seue, La santé de S. A. R. continue a être fort bonne »;
— • M. le duc de Bourbon, dont on avoit atinoneé la pro*
chaîne arrivée à Paris, ne parott pas devoir encore quitter
KAngleterrc. k. • 1 ■
— M. le comte d^Allonville, préfet d'IHe et Vilaine, est
nommé conseiller d*Etat en service extraordinaire.
r
• ( 75 )
— M. le comte de Kerespert , aous-prëfet et Fougères , eut
«oinmé prcfet de la Vendée>; M. le comte de Waters ptase de
la préfecture de la Vendée à celle d'Indre et Loîre ; et M. Ba«
cot, de cette dernière, à celle de Yauclnse. M. de Tocque-
ville y préfet de la C6te-<rOr, est nommé préfet de la mo^
•elle, et M. Lacfaadenëde , préfet de la Moselle , le devient de
laC6tiMlX)r.
— On s'occupe Y dit-on , dans les bureaux do mînistëre de
U guerre, À'vn travat] dont l'objet est d'apporter mie écono-
mie considéiable dans les (Irais d'admmtfilratioii. «Il vS -agit do
•itpprimer une partie des places de maréchaux-cle-camp coin*;
mandant les départemcns chefs^lieu de division^ militaires^ é|
«de réunir les fonctions des insj>ecteùrs aux revues jayec cellet
des commissaires des guerres.
— Une ordonnance du Roi porte qu'en raison de la cherté
des sub^&tancfs, les élèves des collèges royaux paieront 36 fr.
en sua de la pensfon , tant à Paris que dans les départemens.
— On annonce que le ministère public s'est pourvu en cas*
ntîon contre l'arrêt de la cour d'assises de Nîmes* qui a ac*
quitté l'iiKlividu prévenu d'avoir tiré sur le général Lagnrde.
— Les personnes, êigêes de plus de 5o ans, qui voudront se
faire dispenser du service de la garde nationale, paieront une
indemnité, qui j^era exigible par quartier et d'avance. Elle
est fixée à peu près au quart au lover.
— Pendant l'instruction du procès de Pleignier et des au-
tres patriotes de 1816, il avoit été assez souvent question d'un
nommé. Gasiel , désigne par Diétrich pour lui avoir donné des
cartes portant ces mor^ : Union , honnrury patrie, ainsi qu'une
proclamation imprimée, qui excitoit à s'armer contre le goi*
vernement. Cette proclamation avoit circulé principalement
dans le temps de l'a flaire de Grenoble. Gastel qui parvint 4
échapper alors aux recherches de la police , est fils d'un
maître d'école, et avoit été pendant la révolution employé
au district de Bon rg-> la -Reine. Il avoit reçu le somcmi de
BruNiS de Mont'^ouge, Jubin , boucher , avoit aussi f ignalé
Gastel comme lui ayant remis une proclamation et des cartes.
En novembre dernier, Gastel s'avisa de présenter une pétition
à la chambre des députés ; il s'y représentoit comme une vic-
time de rinjustice. Cette indiscrétion fit ralrouver les traces
èvL prévenu. II fut arrêté, et a comparu, le at», devant la
cour d'assises. Il a nié la distribntion des cartes , quoiqti*<^lle
(76)
fut attestée par Di^trieh et Jubîo. St. Yandœnvre, avorat-
général, a porté la parole, et a regarde les charges coniinè
constantes, et Taccasation comme prouTée. M. Thourret,
avocat^ a défenda Gastel, et a eu peut-être plus de succès
q^u*il n'avoît espéré. Les jurés, après une courte délibéra*
tion , ont déclaré que l'accusé n'étoit pas coupable de pnHi
Tocalion à la révolte et de distribution de cartes; et Gastel a
été acquitté.
^ — île tip février, la princesse ^'Orange , sœur de l'erape-»
reur de Ao^sie, est accouchée, à Bruxelles, d'un ppnce.
— Le i8 lévrier^ il a été fait à la chambre des pairs d'An-
gleterre un ri^port au nom du comité secret charge d'eaami*
■er les papiers relatif à ja tentative contre le pnnce régent.*
Le comité est d^avis qu*il a existé une conspiration tendant il
renverser le gouvernement. Plusieurs assemblées ont eu lieu
^ cet effet, l'automne dernier, à Londres. Les agitateurs ten*
tërent de corrompre le peuple; ils ramassèrent des armes , pré-
parèrent un drapeau tncolor avec des inscriptions séditieuses,
et prononcèrent des discours incendiaires. Le rapporteur a
cite diverses sociétés à Leioester, Nottingfaam, Manchester,
ShefHeld. Des pamphlets, des chansons, des discours séditieux
ou impies , des parodies de la Bible , tels sont les moyens des
factieux qui dévoient éclater au mois de décembre dernier.
Le comité a proposé de prendre dés mesures sévères. La chamt»
bre doit délibérer prochainement sur cet objet.
CHAMBRE DES PAIRS.
Le samedi 22 février, la chambre a entendu un rapport sur
les journaux, qui lui a été fait pai^ M. le comte de Malleville.
LtC 24 9 ^^ chambre a repris la discussion du projet de
loi sur les journaux. M. Becquey, un des commissaires du
Hoi , a combattu les objections faites contre le projet. Trois
opinans , dont l'un attaquoit le projet, et les autres le soute-
noient, ont aussi été entendus. La chambre , après avoir fermé
la discussion sur le fond, a délibéré sur les amendemens pro«
poses par divers menibres; tons ont été écartés par la ques-r
lion préalable. Iha été voté au scrtilin sur l'adoption du pro*
iet. Le nombre des membres étoit de 148, sur lesquels le pnn
]j0taréunt ioi suffirages^
C 77 )
CHAMBRE DES DEPUTES.
Le 31 février, la délib^ralion sur le budget a commence
par le» pateal». Les iiéçocians, armateurs, fabricant, lîla-
Imrs, leinturiers, etc.. paieront une patenle proporlionoée
« la graitdeur de la ville où iU ri>M(icnl, ou au nombre de
leur* métiers. La palcnle variera de 5o IV. à ^a. Un article
^iii assujpttisïoit à la patente les médecin» et oflicien île suiilé
Birachés aux hospices ou aux serviceides pauvres, a sié iu|]-
Srime. Lps marchanfiB forain» et les colporleurs paieront uu
roil de 2Q à 80 fr. On a délibéré ensuite sur les frais de pour-
•iiite en lualière de c un tribut ions directes, M. de Puviuaiiriji
^ plaint des abus (]iii se pratiquent dans la perception. Dm
percepteurs, en n'employant qu'un seul garnisaire, se Toitt
- payer cinquante journéei k la fois. Il demande que tout per-
cepteur convaincu d'inlidélilé à cet égard soit réputé coupa-
ble de concussion , et ju^é comme tel. Cet antendeuient n'est
£ as appuyé- On passe aux. droits d'enregistrement et de lim*
re; Ici articles proposés sont adoptés sans discussion. On dis-
cute farlicle I*^ du titre Vil, sur les contributions indirectes,
portant que la loi du 28 avril 1816, sur celle matière, coii-
tiouera (Tétre exécutée. Le projet des ministres portoit qu'elle
Je seroit jusqu'au i", janvier 183 1. M. Morgan de Belloj pense,
*vec la commission, qtt'on doit se 'contenter d'assigner le
terme du i". janvier 1818. L'assemblée étant composée de
moins de cent membres, on ajourne la délibération au len-
Lq.22 février, on adopte l'article )"• ci-dessus. La discus-
sion l'engage sur le tarif du droit de circulation des boissons.
MM. de Cassaîgnoles , de Mirandol et de Caumont demandent
def ifiodi Restions. MM. Gamier-Oufougerays, de Doria, Cor-
net d'Incourt , Gouin-Moisan , de la Bnulaye proposent di-
vers amendemeui. Le toql est rejeté par la chambre , qui ad'
uiet le tarif proiMsé par les ministres et par la commissian.
Les vins, eaux Je vie, cidres, poirés, bierres, sont assujet- .
lis à tin droit graduel de circulation. On dist^'te l'impôt sur
les huiles. M. Soullicr et M. Auran de Pierrcfeu te combat-
tent. M. daVillèle propose une meilleure assiette. M. Jollivet
prétend i£ue oes plamlei ne tendent qu'à porter le découra^-
(78)
nmt et Vinsoumission às^ns les esprits. Quelques voix de-
luandeni qu'il soit rappelé à Tordre. M. de .Puyioaurin re^
' montre que Thuile d*ouve est de toute nécessité dans les pa^r
méridionaux pour le carême et les jours d'abtinence y et qu'il
ne faut pas empéclier les iîdèles de pratiquer leur religion ,
qui est celle de TEtat, et d'obsenrer le cardme, instilutioa
justifiée même par des considérations politiques > et nécessaire
I>our la reproduction des substances animales. 11 demande que
es huiles, qui sont Tintérêt et la vie de ces habitans du midf,
dont le rojalisme ne s'est point démenti, ne soient imposées
que comme l'a proposé M. de Villële. M. de Barente croit que
les babitans du midi souffriroient moins de cette mesure que
ceux du nord. Paris, qui paye à lui seul 85 niillions de contri-*
butions de toute nature, acquittera le quart de la contributioft
nouvelle. MM. Cornet d'incourt, de Vogué, de (ibâiteau-
double se prononcent pour le rejet de l'impôt. M. Durand^
Fajou propose de n'imposer que les huiles étrangères, mafi
M. de Saint-Cricq remarque qu'on importe Irës-peu d'huite
d'olive. La discnssion est fermée. M. Voysin de Garteiûpe
pose ainsi la question : Y aura-t-il un impôt do consomma-
tion sur les huiles? La question est résolue aflirmativement.
Le reste de la discussion est remis au lundi:
Le ^4 i^'vrier, an commcncrmenl de la séance, M. Corbière a fuit
un ra{)pQrt »ur la barouoic de tVoeslraoge , dont M^ le iluc de Poli-
gnac a clé dcfpouille, en. 1791 , par un dtcrrl de Tassi-mblée connu*-
iuanle. Le rappnrlrur a conclu k ce que k^n décUrâl abroge le décrit
de 1791. La discussion s^oa?rira immédixtemeni après celle sur le bud-
get. La delibcralion reprcnd^ur la tnxc des huiles. M. Favard demande
cju%>i\ modifie le droit sur Pliuile de noix. N. Trmauelague proposé
a^exeroplel' de Pimpôl les communes au-dessous jdc deux mith- âmes,
et cbai^ue propriétaire, ju!»qu*à la concurrence de trois hectolitres.
MM. Sartelon, de Mirandol, de Pu3maurin, deViUèlc, proposant di-
rerses modifications, que M. de Barente eombiit. M. de Fargues solli*
cite une exemption pour L}on, et M. Soullicr pour tout le ro^'aume
par rapport à Phuile d'olive. MM. Voysin de Garii-mpe et Dnvergier
de Hauranne réclament la question préalable. M. de Moniralpi de-
mande que les beurres soient taxés cpttme les huiles. L'amendement
de M. de IVinquelagiie , pour les communes au-dessous de aooo âmes ,
est adopté. La diminution en favtui de l'huile de noix donue lieu à de
noureaux débats^ deux épreuves sont douteuses. On passe au scrutin,
et l'amendement est rejeté par lai boules noires contre 84 blanches.
M^ le garde des sceaux a présenté un* projet de loi f^ur rétablissrmi nt
des commissaires-priseurs. On reprend la délibération fibr les iiuiles,
^e tarif est accepté, il scia de i4 fr* poar l'huile d'olire par hecto-
^
(' 79 ^ '
hue duos \n communes de aooo à 6000 am^*, et pro^essiTcmcni claiw»
Irt vilks plas grandes» Le droit sera de moiiië uaitH dix de|>Mriefiici)ft
de Prorrnce et d« Laneuedoc, rt sera aui^i réduit de moine pour Ks
aiitreu espaces d^hailc» dans tout lé royaumi". Plnsit iirs artirJeji rrlalifs
ao mode de nevtrntton sont adootéH-, et dircr» amendemons rrieie?.
Au milieu de la délibération , M. d Ar^«•nlMn.y à roorasioir de ces mois,
sauf le recoure ^ droite demande à ({ui on aura recours , et si c'c<it
an consril d^at, qu^il regarde «omme uoe institution (ftrangère à )a
Cliarle, favorable à rarbitraire, rt destructive des garanties promises
m\\\ cilof^ùn, M. lef(arde 6eM sce«ut répond 'i M. d^rf^iMison, et jus-
lilîe U marche adoptée pour le rt;cours au cooscif d'Etat.
Jn religionem mpud Gallos perpétua triumpfiàntem
Carmen:
Un avocat distingué, 4{ui joint à la pratique du barreau U
culture des lettres latines /et , ce ^ui vaut mieux encore , qui
mt resté fidèle aux anciennes maximes de religion dont s*liot^
noroît la magistrature, M. Billecocq, a essayé de chanter le
triomphe de la religion ^ansjbes derniers temps. Il retrace «
eo vers élégans et faciles, les complots des ennemis du c1àn<^
tianisme, et leurs succès momentanés; les persécutions con-
tre les prêtres, la mort glorieuse de plusieurs d'entr'eux,
les délires de l'impiété décorée du nom de la raison, les
cimps portés à l'Eglise romaine, et les longues Irayei'ses
Afi deux pontifes vénérables par leur âge, leur caractère
et leurs vertus. Le poème est termina par le tableau de la
paix rendue à l'Eglise et à TEtat, et par le double retoqr du
aocceteur de Pierre et de l'héritier de saint Louis dans leurs
domaines.
Nous ne citons guère de vers , et sprtout de vers latins.
Cependant nous ne pouvons nous refuser à transcrire ici la
conclusloo de ce petit poème; elle fera connoltre le style ei
Jes sentimens de M. Billecocq :
Hœc^ humili* vtUes, yelaummi inmnntihtu altU,
2emfH>ra dum tinerent minus irreqtùeta ^ caneham.
JVempe vigent antiquce ibi simplicitas^'ie fidesque :
f^itam ibi, curarum expertes^ sua nnm bona nârunt. •
Felicem popuH degunt; er tréma per ilios
Heliigiojecitvestigirt, dira fidèles
Cîim mors inferno rapertt stimnlanle. ministrai.
V (So)
OforUmati, quùs nuUtu deeipii trrût^
MonticoiWf âervatê fidem^ sert^êê bemUim
' Pauperiem, vanos eP'cauti temnite fitstua ^
Jmprimitque timete sophot $um dona ferenUf»
O utinam vùbis simiiem je pitcsheat ulir6
Calera pars gentU nostrœ, regumqw suontm » '
DiUctœ stirpi^ post infortunia tania^
Kelligio Galioê œtemo fœderejungat! *
Cette piëoe de vers est dëdiee au B.01 , et suivie de notée
qui rappellent quelques faits de la révolution.
Qu'on nous permette de saisir cette occasion pour expri«
mer notre ëtonnement d^avoir lu dans VHermes Romanus,
journal latin, qui paroit depuis l^année dernière y une pièce
de vers inspirée par des principes bien'différens. L'éditeur
u'anroil^il pas dû rejeter ae son recueil cette pièce adressée à
un littérateur dont le nom de baptême est Jean? L^auteur hi
comparant à son patron lui donne tout l'avantage dans ce ftt»
rallèle. Le saint, dit-il 9 '
yirginitatis honnrem
Perpetuuni vittt per longa peticuim duaciu
* . Tu
JYec tam tolUcitUM de virginiUtte colendd^
' yirtutes alias meiiorem ex tendis in usutAé . ^
Cçtte comparaison impertinente et cette mauvaise morale
ne font guère d'honneur au poète , ni à celui qu'il prétend
louer. Mais M. Barbier-Yémar n^est pas le moins repréhen*
sible , et nous croyons que de tels sentimens ne feront pas la
fortune de son Hermès, On est f&ché de voir qu'il gâte ce re«
cueil par un tel mélange.
MAMa
LIVRE NOUVKAt;.
déclamation en faiseur de l'église de France; par M. Tabb^ Claudel
lie MoniaU. {JoumtH de In fil/rairie, du i5 fiivrier, n®. 56»). In-S**.
prix, 1 fr. tt 1 fr. 3o c. frai c de pori. A Paris, chea EgroD, et au
bureau du Journal.
Cette Réclamation est du même afiteur que la Religion prouvée pat
la rét^Qlutifn f qae aous avonâ fait connottie préccdcmmeot*
(SanwJi' t^' mars iSi^.) (N^ 267.)
Les Psaumes, en latin et en français , interprétés dans
le- sens prophétique ( 1 ^ .
L'objet général des Psaumes , comme de toute TE*
crîiurc y celui que TEsprit saint a eu constamment eu
Vue, cet objet annoncé , prédit et figuré depuis Tori-»
eiue du monde 9 c'est Jésus-^Chrisi. C'est de lui que
JOos oracles sacrés retentissent sans cesse. Il est le corn-
ttienceroent et la fin de la loi, et tout se rapporte à
hâ , à sa pei^nne , à sel mystères , à sa doctrine. Si
cela est vrai de l'Ecriture en général ^ on peut le dire
k plus forte raison des Psaumes eu particulier. Aussi
notice Seigneur, dans l'Evangile , cite«t-il plus souvent
cette partie de Tanucien Testanjenl. C'est sur ce livre
propbétiqne , plus que sur tout autre , qu'il fonde son
caractère de Messie ; c'est par co livre qu'ii prouve
aux Juifs sa mission divine. Les apôtres, à son ei^enif^
pie, lui.appliquént fréquemment les paroles du Psal*
iiiisie, et les pères,, les docteurs, les interprètes se
réunissent pour voir partout Jésus-Christ empreint
dans CCS cautiques.
Tous les Psaumes n'ont cependant pas cet objet
immédiatement et uniquenient en vue. Plusieurs se
rapportent directement à l'ancienne alliauce; mais
suivant le principe de saint P.iul , que sous l'empire
de la loi tout étdit figure y les Psaumes mêmes qui ont
«■«««■
(i) 2 vol. în-i2 ; prix , 5 fr. ef 7 fr. 5o cent, franc de port.
A Paris, au bareau du Journal.
3'onie XL L'Ami de la heligion et du Rot. F
le peuple |uif pour ôbjcTi^s'appI^bent^ dni^tita^aùlrè
tens, au peuple chrétien; ceiit*à^îrd> qtl'ilt^^t «i
sens liiléral et ui;i sens prophctique< Ce dernier seûft
^e doit pas être confondu avec ce qu'on appeife ^>r*-
dînai remenl sens figuré^ spirituel ^i raoral, que eb^
cun peut se former dans r^sprit suivant les roduve-
mens de sa piété. C'est nn sens réel , fondé sur la let-
tre y et qui n'est point arbifraire^; il embrasse tirn» les
temps 9 tous les lieul , toiiâ te» Etats de FEglise; il
s'étend au dogme et à la morale ; il ^st le pitts tu ila
et le plus consolant pour les 6dèlrs; ihesl le pliia
propre à los faire entrer dans Tesprit qtii a drcfe le»
Psaumes y et à leur en faire recueillir le^fruitd boKdés
dans la pratiqne.
Ainsi parle lauteur dlins un Disco^irs préliminaire
où il i*eod compte de son plan; Ce -Discours est asseis
long, et pourroît passer $eiil poi* im ouvrage. Il
traite des obstacles qui s'opposent à Tintc^lligcncc d^^
•psaumes, des moyens propres .à lîi faciliter, et d|*3
fruits que Ton èh doit rfeCfaèilîif^C^trelIÏfrtrflocfî6n
paroU le résultat d*un long tV/ivail et de iiiâditatîoos
assidues sur cette partie de la Bible ,,.et Tautenr ne nous
àvertiroit pas qu'il 8*occnpe depuis trente ans de cet
^ objet, que l'on s'en apercevroit à sa manière d'envi-
sager Tensemble, et les détails de ces dil^ios cantiques.
Son interprétation tient le milieu entre une traduc-
tion litt(Tale et un commentîiire un peu étendu. Elle
ne renferme que ce qui a paru nécessaire pour l'intel-
ligence du Psaume, et ne supplée que ce qui sert à
développer le sens ; encore a-l--on eu soin de mettre
les additions cq lettres italiques, afin de ne pas ex-
poser le lecteur à prendre ce qui n'est pas du texte
pour ce qui en est. L'interprétation n'est pas «eule-^
(85)
JDTOt pieuse el édifiaule, elle est confùrnie i l'MilOf
rite ilirs nK-UltiMiJi cuiniiiL'iiiiiU'iir^ , et dans ciiii(|ue
P»3Uiiie on prrseole onlitiain-nn'tit un Mij«l principal
aue l'oa ae perd pai tlu vue dau» tout le coiii-a de
1 explication. (-.Iiaqui; Psaunn' est pntcédc d'inir ;tu*-
Ivse "» l'on en d«;voloppe J'uSict. Cfn dîl <jne Ip ira-
vail lie l'autvur it rt^ueilli d honorables snlIVitgi-».
Quui()tril n'ait pM» jug/r à (iropos de se oonjnic-r, un
tn'tL que c'est un ecrlobiasliquo iuslriiit , qui a iravuillë
iong-ieuips dans le» missions, et c|iu carrée encore
le ministère. II eal tt-llemeai t*icai|>l de toutes vue*
d'intiVèl, qiTîl a consacre Je piwintt de ma onvriige
aux Missions irtranj^cres , qun la révolnlîon a privée*
de leurs revenus. Les prêlres et les (idt-le» qui acbe-
teroieul le livre , feroienl donc nne lionoe œuvre, en
tnêiue leinps qu'une acqni^îiliun uljlt; , el ils y gagneront
«ueora pitu qu'ils ne lieroîeQi gagtier les MisuoDs- '
'pl^[ff/kgmftes.ytifUs Iprinfiipiesi Moyentd» le prépara
, et aécarter _Ua obstacles qm s'jr çpposenl (^i^.
* iSenlÛTieRS ^téliçru pour les temps de faj^ction et les
jours de la miséricorde (a).
Jlftuiuel du Militaire chrétien (3).
Nous réunissons sons une même anoonce ces trtùs
fécriu, que nous avons lieu de croire sortis de la
«,- (i) AXil|i,cUil>rcMrt; prit, a fr.
(a) Un vol. în-iB; prix, iH-och^, i f r. et i ff. 3o c. franc
je port. An bnrisàu du Joamal.
' ' t3) Pris , Se cent, et t fr. ao c. franc de port. Au linrean
4»iM»n>l'
F 3
nicme plume. L'auteur est un Iioiiime pîcux, di\k
ooDUU^^ar d\iulres ouvrages qui tendent tous k répan-
dre la couuolssanCe et 1 amour de la religion. Cest
encore son but dans ceux-ci , qui portent le mémie
caractère d'intérêt et de solidité.
Dans le premier^ lanieur traite principalement de
lV*ducation et de la religion. Il trace un plan d^édu-
lion, soit par rapport au corps ^ soit par rapport aii
cœur, soit |>ar rapport à Tesprit. Les conseils qu'il
donne sur ces trois points paroîs^nt être le fitiiit d'une
longue expérience y non moins que d un zélé (brt sage-
Dans la seconde partie y sur la religion y après avoir
rappelé les vérités fondamentales de notre foi, M***,
passe à des réflexions analogues sur des objets qui oui
un rapport plus direct avec la pratique et avec les be-
soins de notre siècle. Aiusi il parie tour à tour de la
piété, de l'injustice de ses détracteurs, des œuvres
de miséricorde , du zèle de la niaisoa de Dieu dana
la restauration de ses temples^ de rinélîgiou et de.se^.
suites , de la lecture dès mauvais ïîvreS', de la profa-
iiaiion des joins consacrés à Dieu, des spectacles, etc.
La doctrine de l'auteur sur tous ces points est appuyée
sur dès raisons et des autorités également puissantes.
A la fin du volume est une notice drs Jivres les plus
propres à cire mis entre les mains de la jeunesse, et
à développer eu elle de bons sentimens et des incli-
nations vertueuses.
Le second écrit renferme une suite de prières pour
l'Eglise, pour F Etat, pour nous-mêmes, cl pour les
situations générales ou nous pouvons nous trouver. Ces
prières sont tirées de» livres saints , et paraphrasées
de manière à les appliquer à nos besoins. L'auteur y
«uontre ce goût de piété et cette abondance de senti'
f fi5 )
meus qitï s'însintirut clHc^i:' meut (!;ms Ixtiuï du If^o-
t«iir. Il a placé nu commence meut flu vultunc «k-s
senlimeus rlirétiuBS dtr quelques-uns des Piinces et
Piincesscs <Ie la TainîHe royiile daos ces dciniL-rs Icmps^
n toul son livre annonce une vive recootiotssance pour
le bienfait qui Dousa rendu les eufaus de sninl Louis.
Le Manuel du, Ali/ilaire chrétien a déjà éli- annonci;
dan» Cl? journal, cl uniis nous boruuua ^ dire t)ne ce
fieut livre sei-a répandu avec benucaitp de Inût partiiî
rs soMitiâ , e( principale meut daos les liôpitaus.
NOUVELLES ECCLISIASTIQUBS.
Paris. M. l'abhe Bor'derîe, prédicileur iJii Rm, con-
tinue 63 sUliuri à ia roitr. I.e 97 ft-rriei'. Monsieur,
Jdu>AXB, <liiciiewa.d'Anguul«ine, «1 Ml', lu duc d'Ao-
gOttlème, ont aesUté au strmun.
' — M. rabbéFroywiiious commencera, le dimanche s
nnnj le .coui'a annuel d« «es cunférencea dans IVglisA
Battit -S ul^icé. On ci-oit qu'il «n douneva succeMivement
dix OH doufle. L'iioui'c sera la mf tue ({Lie les années pr^
cMcnlea,
~-M. l'abbé 1« eri*-.D(ival a. prêcha, le 37, à Sbinl.
ijiureat , pour une asKâmbl^e du cliai'ilé.
Baltihoiub. N1HI6 avoua posuédé quelques juiirii ici
M. Chevrui, ëvèque de Uoïtou , qui e»t venu dunncr Is
PaUutm à noire archevôt^ue. IL est diftioil« de réunir
plus de duus de la nalure et d^ la grâce que co prélat ^
et oti dit qu'il est question de le fnire Coadjuteur à%
M> Nioale. Il a officié le juur de l'antiiversaîre do la
rnorl da M. Carrall, et a parle de mnatère À touchor'
l'audiloive. 11 est eiuui*e allé » EmmitzburgK et aux
FUlea de la Charité de SaiutJuseph, où il a douné 1«.
cpnGrtnatiea. Il a risîté oolie séminaire de-U Montai
gae~, et y a donné la'lonaure à quatre étudiaas. Ici U
•Toit fait ut) ^(ra, no aoui-diacce et deux iqnaurtW
Quelle ordiÉaifon pour, les betfoins d^uue.inineiite GO%^
tr^! M, rarchevéque réside à GeorgfiSrTofrn » et, vu
sa mauvaise ^anlë, .vient rarement ici. II lui ebt arr
rivé un bref qui raùtorke & recevoir. les vœux aolenr
pelfi dti religion des Dames.de U Visitation, qui sont
environ au nombre de trente à, 6e(Hrges«Town« Il à en
ce mumeiit une grande con^olation; c'est que la divi-
sion qui exisioit à Charles -Town a cessé. Le docteur
Gallagber est venu lui-même ahsurer le' prélat de sea
bonnet» dispositions. Le siège de Philadelphie e^t toujours
Tacaul , et M. Maréchal pei*sëvère è refuser les h6nneui*s
de répiscupat pçur bç cousaci*er k des fonctions plus
modestes dans le séminaire de potre ▼iile* l^e 38 juillet ^ -
«OU& avons vu arriver ici douse des missionnaires que
M. Diibourg envoie devant lui dans son diocèse, ils sont
restées plub d'un mois, et ont éditré toub les calboliques.
Leur.clief, M. Andreis, sera cerihinement un bien bon
missionnaire. Plusieurs de ces me^sieurs sont des enfans
de haint Vincent de Paul. Pi.isse ce saint bénir leur
œuvre naisbanle! Us sont partis^ le 1 o septembre ,* pour
la Louisiane, et passeruoi par PijUj&^urgy^t le, Kentuc*
ky. Nous attendons avec impatteoce l'arrivée de. leur
ëvèque. M. Flagel prospère toujoui*s dans son diocèse.
Vous avez su qu'il avoit béni, le 16 juillet, la première
EierA de sa cathédrale. La cérémonie 's'est faite avec
eaucoup d'appareil. Le piélat éfoit accompagné de seiie
ecclésiastiques eu babils d'église, il se rendit , en proces-
sion, au lieu où étoit élevée la croix. M. David, son
grand' vicaire , monta sur une estrade, et expliqua l'ob*
;^ jet de cette cérémonie, U le fit avec onction et clarté^
^ sut intéresser les proteslans marnes qui se trouvoient
présens. Le prélat klénit Teau et les pierres;, on chanta
des psaumes suivant le. rit romain, il parla aussi ponr
remercier ceux qui a voient déji souscrit, et peur ex*
Jiorter les autres à contribuer à cette bonne œuvre; puis
ayant repris la ci*osse et la miti:e, il donna sa bénédic-
tion à la foule quidl*6niouroit. Une dame présente s^esl
|pi*ëseiHée au sortir delà pour se fiiire ioitruire dans la
( 87 ) .
religion eatholitjoe. LVvAque s'est «nf^agé i pajrer f0â
dblldi'i le lot de Icrre où est Mlie l.i cjtln^drale, el qui
CoiiMste en cinq arrcs. Ils seionl un jour presque àan»
lé ceilti-e dti \:i ville, el rouriiirunt pelil-^lie niix i\t^
511CS fulursuii revenu suffiaint. M^i.sen alleitdanl il fjul
eu payer l'acquÎMliun , et le pr^lal ne peut y pm-veoir
que par les chaiil^ des fiilMes qu'il sollicite à cet i-ffel.
LVglise uura cent vingt pieds de long cl soixante d«
large. Celte du séminaire qui est k Saint-Thomas, i
iquati-e mille» de là, est terminée. Il y a, tant au sémi-
naire qu'au nuvirial des lloruinicaixs, quatre diacres,
«Il suus-diacre, deux minora *■! sept toiisuiés. L'érè-
quc a réuMÎ â étdblîi- des Soeurs de b Charilé «ur le mo*
délc de celles de Saiut-Joseph, à Emmîlzburgli; il y
en a déjà quatorze. Quel bien ne feioit pss, voit dans la
Kentucky, soit dans le reste des Etals-Unis , un clergé c*-
ihotique plii.s nombreux ? Le protestaiilisme , on ne peut
se le dissimuler, n'y existe que dani les habitudes, et
ll'«$t appuyé sur aucun principe. La grande questioa
par laquelle Boaiuet t\ annoncé que tout devoit Bnir, M
disAutCL; 1^ d^ats soûl ourerts sur la divinité de notre
,^gixéllrV Jâr^kTriniid', la ftédemptran , le péché on-
's^eT,' r^teriiité des peines. Les texfês, les argument.
Tes àjitèàiea, les modifications de toute «spèce se croi-
'fent et se heuiient, «t la confusion est i «on comble.
Cest surtout h Boston et dans la Nouvelle-Angleterre
"qD'îl y a«u, en iSi5, les querelles les plus vives, L'iinU
yenité de Cambridge, l'honneui' du pi-otestanlisme ea
CCS contrées, efl le foyer des nouvelles lumières, el te
docteur Kiiklaud y forme des légions des jeunes Ihéo*
' logiens, qui vont 'ensuite les propager, lis jurant loui
Kr Belsham , - et r'ren ne Ira effraie doua ses assertiwa
plos hardies. Vous seriez apparemment fort étonoés
ifenlenJre ces minislr^ chrétiens dire hautement que
]6ui-^brtst ëluit un bomme ComnK un autre, et sujet
■u péché; que la Trïaité.eâl une invention humaine;
One le serpènt.et la ptiSfrae sont des allégories ou dea
nbfée» ele. Boc^n )i tooa prie de cioiie que je triT-
(88)
iait leurs ««èt-lioai àma la Isngagg U j/lmiamk*C9HV9
noud uppuitrions des hluphème^, na sont i leun VCDs
^ite deii'*xpr«MiofU lib^rala». Quelques minittPOT d» f»
vibilie <fcole soutiennoir «iicora 1« combat , mais la foi-
UmBs de leui-s armes lu Irahit sans ccMe. On voit q«^il«
n «Ht aucune auloiir^ sor taqualls ik'puiMDnl s'apptiyer.
Cml un spectacle piquant que l'enieinbU de cell« coutil
Tcnte. On reproche aux UniUriaiu qu'il n'est pas digna
d'apôii-es si r.M4a de la ri^ridé du se cuorormer ezlérîea-
rtinieut , comme ils le font , i dea pratiques qu'ils mé-
prisent, de «e t'églsc sur la ci'ojrance d une mullitnde
i^oranie, ei de cotiitnuer un lauj^sge, des prières,'dea
ijoxulugies qui ne sont plibi pour eux que du non-aenée.
A cela ils répondent qu'il fitut ménager los lumi^ies pour
les yeux iii.il.ides, en venir prudemment i ses fins, at
qtie tuiit peut avoir un ^ens tolërable de figure, et ils
accusenl auui Uiurs adversaires de savoir dissimuler dans
l'occasion. Aprfcs tout, disent-ils, la plupart oonvieDrient
da part et d'antre qite ces questions ne sont point fon-
duuicnlales. Tout cela nous a élv d jSilé,il n'y a que pea
de-jours , par un jeune minisCre protestant . (nul fraiche-
menlBorli de Cambridge, et qui esp4roit qu'on lui don-'
Wfiroit une pince d.ins le séminaire catholique. Il nouA
apprit qii'àCainhridjtcon a voit dit adieu à l'orlliodoxie,
al qu'un y donnuit à lire aux Audians le pour et le
«ontre , en leur présentant les discussious le» plus grave»
comme des choses indifii^ renies abandonnées au guùl de
chacun. Marâ celle disposliiiin , dii>)oi)s-nous,est le déisme
pur. Le mitiisire n'en disconvint pas , et parut seulement
«rui're qu'il n'i'ioii pas à propos de le publier. Ainsi tout ce
^te de zèle, les seimous, les eocifftés' bibliques, le nom,
néine de cbrëli<:ns, ne sont plus que pour la montre^
nuls principes au fond, nulle ci-oyauce, mais de grands
mots de lol^runce et de libi'ialité. Pauvre Eglise ! quels
sont les desseins de Dieu? Nous rignorrms. Mais ce qui'
s'est l'ait jusqu'ici peut donner des espérances pour I'»v«-
|)aruns la religion catholique arec ce qu'elle
graille ans; quelle diff-renoe i Voili un 4fi^
/
(«9)
••pil AaUi^iloiM àttuiêix dioeèseï dtm les Ëtats-^Unis.
I^ns les pogc«icin> «ngloÛH», ti est questioi» de ci'iet
ét^ix siëges que Fou tli^tratroit de Québec. Qin ne h^
réjottiroit de penser que Dieu est honoré dans ce mémo
KMlucky, où il n'y avoK pas un ptètre il y a trente
ans? Qui ne concevroit des espérances en voyant aiTÎf
ver oes prêtres sélés qui duÎTeal être suivis dequciqutv
autres 9 et qui vont tous ensemble porter le flambeau
de ja foi sur les rites de TOhio et du Mississipi, et par
suite sans doute sur les bords du Missouri et de la Go«
Imabia? Peut-*4tre le Seigneur réserve les plus glorieuses
coaqu^es à leur courage, et consolera par eux TEglise
gémissante ailleurs de la défection de ses enfaus.
NOUYBLLSS POLITIQUES.
Pakis* Le ministre-réndent<)u grand duc de Meekiembourg-
StrelitB a présenté au Roi de nouvelles lettres de créance.
-* Ml', le duc d'Angouléme a passe ^ le 27, une revue sur
la place Vendôme.
— Le coofte Woronzow^ gênerai des troupes russes en
France, est depuis quel(|ue& jours à Paris.
— l>es lettres de Lille annoncent que différens corps de
TaDe droitê^de l'armée d'bccupalion ont reçu l'ordre de faire
des préparatifs pour retourner dans leurs foyers. Los trois
qnarts des troupes qpi évacueront la France seront composés
d'infanterie, et un quart de cavalerie; quant ib l'arlillene, il
n'en partira que ce qui appartient aux divers bataillons. Parmi
les six mille cinq cents hommes de troupes ^np;loi$es qui s'em*
barqueront à Calais, seront compris trois rcgiinens de cava-r.
leric, .cantonnés dans les environs de Cassel et Sainl-Onier. *
La cinquième partie des contingens danois cl linnovrien doit
traverser la Belgique, dans les premiers jours d'avril , pour
se rendre en Allemagne. Les troupes appartenantes aui con-
tîngèns russe et sanon , et comprises dans l'évacuation , pren*
dront une autre route pour passer le Rhin. Les garnisons de
Gîvet , Landredes , le Quesnoy, Maubeuçe , Bouctiain et Va-
ienciennes, restent sur le même pied, La diminution sera donc
principalement opérée dans les campagnes dont les habitans
\fi plus souffert par les circonstances.
— Le Bombre des personnes qtii fMijent 3oo fr. 9e eon»
liîbutions ilirècles et aii-deU dans le dcjfMLriément'de là Sieine^
s'élève à environ 28,000 ; mais* ce nçôibre comprenapt les
femmes, les enfans , et les hoinipes au-dessous de trente ms^
i\ est vraisemblable c{U'e cefui dès électeurs sVIèverâ^ à 18,000 •
pour la fëunion desquels il faudra 3o sections diffî^ntés a
600 |>ersonnesi aux térmes*^de la lo? des élections. Le préfet
da département prend déjà des mesures pour la formation de
ces assemblées.
-* La garde nationale de Rouen 4 fait , pour les indigent i
une collecte qui a produit plus de 7000 fr. ' '
-— Les entrepreneurs dé la maison de jeu qui s'étoit^abliè
à Hruielles , ont été condamnés à six nloisde prî^n et 6000 fr.
d'amende.
—-Les ministres anglois ont proposé à la cbambre des com-
munes un bill p6uT arrêter et détenir les personnes soupçon-
nées de nourrir de sinistres projets contre le gouvememeat.
Ordonnance du Roi , du a3 Jé^rier 18 ly*.
liOuis, etc.
Nous étant fait rendre compte par notre garde-des-sceaux f
ministre secrétaire d'État de la justice, et par notre- ministre
secrétaire d*Élat de la fiuerrt , de l'état delà procédure et dà
résultat des informé tions dirigées jusque -ce four v contre lé
lieutenant-général Decaen, traduit devant le premier conseil
de guerre de la première divisiou militaire ; sur le rapport de
notre garde-des-sceaux , ministre secrétaire d'État de la justice,
nous avons reconnu par la nature des faits imputés à l'accuse;,
et par le résultat des témoignieiges recueillis, notamment de
celui de notre bicn-aimée nièce. Madame, duchesse d'Ângou-
léme , qu'il nous appfirtenoit de. considérer ledit sieur comte
Decaen, comme étant compris dans l'amnistie portée par la
loi du 12 janvier i8i/5.
Notre constante intention étant de couvrir de notre clémence
royale tous ceux sur qui elle peut s*étendre , sans porter atteinte
aux lois et aux intérêt» de l'État , nous 't)ou$ sommes/élicités de
cette occasion de prouver à nos sujets que notre vœu le.plivii
cher est d'effacer les dernières traces des discordes ci viles, et
de mettre un terme à tout ce qui pourroiten prolonger le trist)»
souvenir. Nous aimons à leur donner ce nouveau gage de nos
sentimens dans le moment oii le ci^I , répandanlse^ benëdicûoas
. . . ( 9' )
lar le mariage de notre bien-aimë neveu le âac ie Berrj, nou^
accorde la faveur d'avoir k leur annoncer un événenient qui
comble nos vœux, puisqu'il doit encore ajouter à tous le$ liens
qui unissent noua à nos peuples, et no» peuples à nous et h
notre famille.
A ces causes, el de.ravis de notre conseil |^ nous avons or-^
donné et ordonnooa ce qui suit:
Art. I*'. Les faits imputés au lieutenant-général Decaen»
^ et ^ui ont donné lîeu k la procéflure instruite contre loi • à la
diligence du rapporteur près le premier conseil de guerre dt
b preoiiëre division militaire, sont déclarés compris dans l'am*
nistie. 11 ne sera,. en conséquence, donné aucune suite ulté«-
lîeure aux informations et autres actes de procédures dressés
i cette occasion, et le lieutenant*général Decaen sera immé-
diatement mis en liberté.
CHAMBRE DES PAIRS.
Le 25 février, l'ordre do jour appelort le rapport de la
commission spéciale chargée de l'examen du projet de loi rc*
btif aux livres saisit. Ce rapport a é(é fait li la chambre par
M* if Gomte Abnal , qui a conclu à l'adoption du projet. La
dHCUfisioAncÉé ouverte, et deux orateurs entendus contre la
l6î proposée. Deux autres orateurà , et le ministre delà polfce^
J'ont -défendue. Un amendement proposé par le premier des
•phians a été écarté par la question préalable. Un autre n's^
pas trouvé d'appui dans l'assemlflée. L'adoption définitive du
projet a été voté au scrutiu par appel nominal. Sur 1 19 vo-
tons, réduits k 1 i6*par la nullité de trois bulletins, le projet
a réuni g8 suffrages.
\
CHAMBRE DES DEPUTES.
La Mfiaee dn s5 f^rier a commence par n« rapipori de M. Cetir^
Toifîer, aa Dom d«'la commisftioD des pétitions, sur un Mémoire de
plaMtfort eecléiiastianes d^ Alsace. Ils deniAiident que M. )e preTct soit
auloris«$ à rcr^Toir oc» leg« ou donations pour former des e'ialilis^r-
mens destinas à rrceroir les prêtres 1»^ ou infirmes. CVsi an Roi s^ol,
éîl le rapporteur, è jneer si ces ëlablissemens fsrrm'ent' utiles. M. de
Marevllus représente qtril ft*y a peut-êlr<^ pas dV^lJct plus inieressarit
q«eeelqi-là} que les eccile'«iastiques iges ou ihfiimes sont très nom*
Waui et sans secours. Il demande îc renvoi an mfnistre de l*intcrieur,
^ ne asanqnera pas de coosttltcr la bicufaiiâtice de S. M-» a^Q de
( 9* )
faire eM«er vu déontnifiit si clêpinrahir. M. C<'"i^'^>'îcr rraiol que le
renvoi au minitire de rini^ieur ne narnU^e une aorte d'appmbMiioii.
La pétition ayant e'I^ lue, tuiTanile déiiir de fa ciiambre, M. de Mar-
eellus dit que cri te pétition a pour eHe Téloquence du malhc«r,ct qu^eile
mérite tout riméfet de ia chambre. Le renvoi à un miniUre jm pré-
nii'rc scMÎon , il y a eu des fonds ronsaerës k angipenter les doiationa
da clcr)^; nnr nomme a été mise àja disposition de M. raeçheréqpa
di* Reims, à la rltarité sarreillante 'daquel les pétitionnaires peuveni,
nvoir échappé. M. SaToye-Bolfin appuie te renvoi au ministre c(^ Tin-
teneur, qui est ordonné. On passe à Tordre du jour sur deas^atmi
pétitions.
La délibérstion sur le budget oommenee h la taxe sur les voituresim-
blrquos. M. de Sainte- AliU^nde attaque rinégalité do la rétribution
existante appliquée aux maîtres «le poste ^ M. Unpleii de Mésy la dén
fi'od, et conclut à l'adoption de Tarticle, qui est en rffet ado]>té. Le
tarif porté dsos les articles suivsns, sur (es voitures d^octrasion ou a
volonté, fait natlre quelques débats , et passe néanmoins. I^ V*. arc-
tion éloit relative à rimp^t d*un d^ime par franc Kur les impAu éta*
hliA* cet impôt est adopté. Il sVtablit une dîsrusf»ion mr raulorisa*
ti^n à aocoraer au couvrmeroeot pour établir un droit de péage. M; de
Méry demande nu on Tétende aux canaux. MM. de Montcalm, de.
Bonnld , de Villôle, Bénott, le romhatU'nt; IVlM. Panquier, Latné ai
do Barentr, le défendent. L^autorisation nVnra lieu que pour une
année.
M. le président fait obsenrer qae Tordre des ttlret appeleroit a Mi*
bérer sur le titre VIII, qui traite di'K moyens de crédit; mais comme
ce titre e^t intimement lié avec les titres X.et XI, sur les fonds con«
solides et la dotation de la caÎMr d^amortissement, il pro|K>se de pas-
srr à la délibération sur le titre IX» qui renferme des dispositions snr,
différentes recette*; sprés quoi on reviendra au titre III, relatif *ux
dépends des diffçren» miniMefes. Cet avis est appuyé. La chambre
Tote pur aerismation 1rs deux |>remiers artideik, qui mainiienoeiit le
pcrrr|Kinn dis 'droits d^enregistreroent, d^hypotheque , detimbre» de
Î;rfffe, de port d^armes, etc. l/article 3 maintient les reilevances sur
es mines. M. de CA^telbajar prend la |Nirole sur r^rticle 4 i relatif à
Is rétribution de TUni%'ersiié. Il dit que le mode cTc Tinslniction publi-
que e.ol yirieux, que la Francis n^y a point de conBance, et que de
toutes parts on élève de< pUintes contre re système. La preuve quV>n
n*y H point de confiance, cVst que ce svstAme menace ruine ^ malgrd
toutes les bourses et les |>cnMons que le gouvernement paie. Quant
aux vires du ihode d^ioblruclion, on le voit par la piMne que TUniver-
silé a (>our se soutenir, et parla répu;;nance ipie les p;«rensonlà lui
conGer leurs enfons. Des sommes énormes sont affectées à TUniversité^
ne devrions-nous pas en connottrc Tewploi? Je demanderai k moB
honorable collègue, M. Rovcr-Collard, sM nVst pas vr.ii qu^au mois
de janvier i8iG, les lycc'cs ie Klmes, d Orléans et d^Avjgnoa, ne qon'^
tcooient enscmbie que trente pensionnaires envoyés |Kir Icurt Umiilcs,
(95)
ri plut de dcDz cmtft li«ninMTft.,Ot trois i^lahiisseinfa^avoicot ccfirn-
daoiq«Mraole^iK| admÎDislrateun ci proteiueuni. L^Uoiversiu* nVxisUi
donc <{ii« poor Fint^rét des DrofeMcurn et des êlî*T«s du eouvrmcincDt.
M. de Cestrihejac finît par aeraaodttr unie loi xur cet objeL M. Royrr-
ColUrd répond qa'*ancun enseignement nVst gratuit, ci que cet et«|
de choses est la conséquence de la rérolution , qui a englouti 3o mil*
Kom de revenus dea collèges. La rétribution uniyersitaire est mal ap^
préciée; eMe con^ÎMe dans le vinglii-me du prix des pensions partica-
licres, et est destinée â acquîtU'r les dêpenMrs générxles de l'Univer-
^té. L'Uni Tersilé , dui ef4 venue n pi es \c\ tfcoles particulières, a paru
une forme propre à les rallier en un corfis unique, rt un pouvoir con-
▼raable pour les régir* L'Universiié nVst autre chose que le eouteme*
ment apipliqué à toutes le« parties de rinstrurlion publique. T^le oVst
pas pins le raodopolc de rinKtruclion , que 1rs tribunaux no sont le mo-
nopole de la justice. A-t-elle n?érilc les iniiultoi demi elle est robjel? La
religion en est'^lle bannit? E!>l-rlU> f^aiis honneur dans ces écoles cpri
ae glorifîenl d^avoir à' leur t^ie six à M'pt crnis ecclésiastiques, pré-
cieux débris de l'ancien clerfçé et des cim^rcgations enseignantes? L'U-
niversité nréférerolt sans doute un n vfnu sur le tré^r a une rétribu-
tion variante, qui ne rapporte que 800,000 (r., et qui lui attire tant
d^inimitiés. Elle n'a (>as attendu qu'on lui conseillât l'économie ^ dè%
Ir mois d'octobre i8i5, elle a mluil do deux tiers les dépenses de son
Administration suj)érieure. M. de Villclc réduit la quf*5;tîoo à dent
points, la ptirtie financière, et Pixistence même de TUniversiié. Il
croit facile de faire sentir les vices de l'organisation aciuelle d'après ce
qn^a dit M. Rover-Collard siir le dénuement des l^eées. Ce dénuement
vient de ce qu ils ne sont |i«^ frrqurnié», et ils ne sont pas fré(|U«*n-
tés à cause des vices qui «:xislent, ou que l'on croit exister, daus lo
système actoel. Us sont frappés de répronation. Murmures. M. Boyer-
CoHard aMore qu^ils sont au&si fréquentés que les anciens coUé{;es,
M. de ViHéle ob|ec(e que cependant ils ne p<fuvfnt« suffire â leurs dé-
pendes, et conclut i ce qu'il soit demandé une loi pour organiser l'iiis-
ItuctioD publique. M. Rnyer-Collard défie qu'on sriirnle aucun fait qui
prouve la mauvaise nc^ministratron de TUniversilu. MM. Corbiéres et
de MAfcellus demandent la parole; elle lenr est refusée. D'autres prd-
posent le renvoi de la déliocraiion au lendemain ; ce qui est rejeté.
La discussion est fermée j agimion dans la salle. L'article est a<tnpi|£
en ces termes: Seront perçues, comme parle r»a.««é, les rétributions
imposées, en faveur de l*Universiié, sur les clabli^emens particu-
liers d'instruction', et sur les élèves qui fréquentent les écoles pu-
bliques.
Le 36 février, Ik délibération sur le budget est refrt^isc en présence
des enramissairrsdfrHoi. Le premier article adopté porte, que louiez
comribuCÎons, antres que celles ordonnées par la présente loi , sont in-
terdites aux autorités et employés, à peine d'ètie poursuivis comme
•nneuwonnaireii. Il y a en â ce sujet une courte discussion sur le refus
du préfet de la. Manche d'homolo{;ucr une délibcriiiiun du consiil mu-
BÎctpal pour fr^ifs de réparation d'une dipue. L'article *uivhut avoit
^oup objet de mtinienîr la menue propressive d'un centime pnr fraue
••r Ive iraitrBMir au-dcs4ns de 6oe fr. M. I^ict propose d'augmçoter
i 94 )
cette rdfoo^, .Ta lei bcMniï ^onnet , a lu diffiçiiltë d'f apporter IfT
receûcf. M. dé Çhâuandbaj^è ih «o BooTMia iarif d« retepoes plop
fortes. M. Beucoot Cut obwmr ^0*00 s^csl €9ofoniuS à ee qu tToit /«il
i cet égard la âerniâre chaaibrei qui s'a [iw éld accusée de irop à'ioa-
dulgcnce. M. de MarccUut appuie loi amendëmeos de M. de Cbl^
leAudoublc M. RÎTÎère dit que Ife retmiae o'ji guère été anede. ta mÛr
lîoQs «ur i«o, et il prttse qu*efle peiit être pta| Corle. iiëfMnl fuit
m^me, "
grands
nitnes
mais é ^ ^ . _ . , .
ne faut plus envoyer à la chanl^ que dcî propriétairet ci deitlioqiineii
qui ne yivrni d^aucoa abnt. U deoiande un nourea» tarifa et l'imprea-
aion de la liste dcf employés. M. JoUÎTet croit que œtle propoaitioa^
I>orteroît atteinte k la prérogaiÎTe rovalcCeat au Roi aei4 qu'il «ppMV
tient de fixer les traitemcns. M. de Villéle a ouï dire qu'un aspes grân^
nombre de fonctionnaires toocfaoient plus de 40,000 fr. par In cnmoln*
tion des places. Il Tondroit qu'od répnmât cet abus, au'on Ht une nou-
▼«Ile réduction de traiiemens, c-t qu'on en imprimat la liste etia quan^
tité. M. Coorvoisier combat le pr^inant. M Cornet d'Incourt rap-
pelle la nécessité de Téconomie, et provoque partiouUeremcoi la to*
duciion des préfectures. M. Rivière expliiine son intention, qui n'ft
été ni d'attaquer les prérogAlives du trônr^ ni de blesser qui qn* Oft
soit. Il |>ersiste dans sa proposition. M. Voysin de Gârtempe surroonin
une fau.^se délicatesse, et défend les traitemens des juges. On délibéra
sur l'amendement de M. Cbâteaudouble. La question préalable eiC
invoquée ) deui épreuves sont doutei||srs^ on passe an scrutin^ et la
Question préalable est admise k la majonté de;iii rotaps rontre 10(4
^n passe à la propoaitîon du maximum, de ^o^noè fr. MM. Vojcf
sin, BecqneVy Bonrdeau et Roy le.eofl^battcnt.,MM. Bi«. icrc ei Bénoli
demandent le renvoi à la commission. M. Piet propoie dir réduire loal
ce qui est, au-dessus de ^0,000 fr. La question preslabk est adiif4iée«
et les retenues et réducuonis seront anr le même pied que l'année dea»
sière. M. de Marcellus prend la parole sur Tartide aoÎTsnt, qui ex<*
cepte de la retenue les traitemens des orna de lettres an-dessoui de
9000 fr. On a omis, dit-il, le plus sublime des ministères et la plut
haute des sciences. Des ecclésiastiqueê ont dû recevoir Tannée der«
nière une modique augmentation oe traitement j seront-iU privés do
la faculté de cumuler deux traitemens, dont l'ensemble tanème est in*
suffisant. Les gens de lettres n'ont que trop «ouvent préolié l'irreligioB
et fomenté de mauvaises doctrines. Louis XVI disoit en Toyant dans
nne bibliothèque les CEurres de Voluirc et de Rousseau : Ces dmux
hommes ontpvrdu la France, M. de Marcellus propo«e que le» mini»'
très de la religion soient compris dans l'exception. M. Boit appain
cet avis, et M. de Bruvère»-Cnalabre demande nue les évéqnes soieni
exceptés de la retenue. iL'amendement de M de Marcellus est adopté,
et les traitemens ecclésiasticpies ne seront anieta à aucune retenue.
M. de Sainte- A Idégonde propose une retenue sur le» pensions, et l«
chambre arrête qu'ellf» aefOBt cs f&t sMBiiae» 4|i ■»!■• fflcvne
que lis traiicmoQs. , . ' . . ^
(95)
Jjê 97 fljfrrMr, la dAfiMntîon a oommciir^ inr les d^peoies dftei or-
dinaires da badfiel. Lca chapitres relatifs Si la dette publique, à la lista
mwiVe et à la dotation do dergë sont adoptés sans rëcla malien. I/ar'-*
tide à*a clerigë fonne un total de 29,100,000 fr. L^artirJe de a|Ooo,ooo
|Mar la chambte des pairs est adopté sans discuMÎoo. M. Piet dcmnoda
^*OB réduise le bndcei de la chambre des députés à 900,000 fr. , qui est
Wprikdii loyer du palais. M. Dnvergicr de Hauranoe s'offre d'en montrer
IHmpoasibiuté. lies 680,000 fr. portés )>our les dé|«ense5 de la chambre
sont Totés, ainsi que 17,600,000 fr.. pour le ministère de la justice, et
6«5oo,ooo fr. pour le minii^tére des affaires étrangères. La disousition
sTouTre sur le budget du ministre de l'intérieur, qui est de 69,000,000.
M. dé Caatelbajac demande encore la rtSductioa du traitement des pré-
fets. M. Cornet d'Incourt youdroit qu'on renvojât à la commission
ka bndgets des ministères. M. Duvergier.de Hauranne dit qu'il vaut
Biieiix allboer ans fonctionnaires un traitement suffisant, c[ne de les
«tonaer è ta tentation d'j suppléer par d'autres voies. U établit,' par
dfffeéreiis détails, oue les traitemens des préfets ne sont point exhorbi-
Uns. M. de Villète na Vent plus entrer dan.« la question des écono-
■lies, et laisse ans ministres a opérer des améliorations. Cependant il
est étonné de voir encore ati budget de l'intérieur une somme pour
rUniversîté. Bf. Rorer-Collard explique que la rétribution de l'fjni-
▼ersiié n'a produit Tannée dernière que 800,000 au lieu de 1,000,000,
H qù^il faut combler ce dé6cit. Il assuré qup si on ne vote pas celle
somme, les collèges royaux périront, et que les traitemen<i des pro-
ftrssenrs sont fort arriérés. Il se plaint qu'on traite Pinstruction publi-
que avec dédain. M. Corbièrcs dit qu^il est bien éloigné de oette pen-
sée, n signale senlement quelques abus, et pruicipalcment dans les
laeiiltéi oà dea professeurs sans fonclion»>reçoiTent des traitemens.
M, le mraiatré de rîntérîeur'ne se plaint pas des observations faites
êmtm le thambre sur les différentes parties dn budget} le gouverne-
ÉKiH' pent' être éclairé ^r des oppositions ritlme exagérées. Il touché
perticallèrement deux points, le traitement^ préfeu et l'instrdction
ifnbliqne, et trouve qnSl j auroit de rincoovénieni à des réformes su-
Dttea. On toudroit une lot sur l'instruction publique: il a été en effet
Siiesiion d'en pr^iarcr une. Deux commission.^ ont été Nommées, mais
les se sont bientôt divisées en majorité et en minorité sur les base.**
principales. Le ministre s'oppose à de nouveaux renvois, qui amèoe-
toient des retards préjudiciables. Les arncndrmens .sont écartés, et le
Imdget de rinlrrie«r adopté. Le budget du ministère des finances est
égairment adopté, après quelques observations de MM. de Bonald,
éw BoiaClaireau et de Villcle, sur le Ciulasire. La discussion s'engage
sur le b«dget dii ministère de la gmrrre, qui est de 149^000,000,
M. Tabafié dît qu'on a élevé des doutes Aur l'emploi des fonds desti-
nes an paiement de la demi-solde, et qu'on a prétendu que ces fonds
âvoient nn emploi mystérieux. Il faut n'avoir aucune idée de la comp-
tabilité pour former de semblables seupçons. Le mjpistre, qui ne Tout
MS laisser le moindre ooSge sur son administration , a onlonné
rimpression de \â liste de tous le%,bAciers a demi-solile. Plusieurs me ut-
.breu- denaandrot^me rédnéHôa sur les dépenses de la guerre j 1^ suite
ée la dîscussiea est renvoyés an jour suivant.
(96)
.ilU kKDACTEUJR.
Moti^ieur, nluftitan.focletiaitkiort dudioc^de Scmbdarg^ loiH
<^ë» de rêiaï de leurs coliques âgèt ci infirsifA^ vteaiMDl d*adr«Mr k
la chaïkibre des député* ud Mémoire sur cet objet » ei ib c*>pèrmt au0
crue picc« sera pnse- eo considéraliolK Ils eEpoaent la skoatio* ami»
grame de plusieurs vieillards qui , Unn d^état dVxeroer leurs fonctions^
se irouTroi sans resaouroe daos le moment oh ils auroient le plus be-
soin de si cours. Leur détresse avilit Icar caractère auk ^reai des peu-
plas. Iront-ils mrndîec dans leais familles nue subsistance précaire f
Souvent ces familles malaisée» sont bors d^état de les recneilli», p«
bi«*o sont mal disposéi^, et refusent une charge qui peseroit à leur itt->,
diiTeience. Ne seroit-il pas juste de procurer' à ces vétérans du snear-»
d«M!e unr leiraita honorable et assurée , dana laic|uelle ils trovveroient
le prit de {««urs longs services, où ils seroient à Tabridu malheur -d«
la (Muvreté, et du malheur plus grand d^esâuycr Tingratitude et les re»
buts? Ils y vivroicnt en commun » et sans doute à peu de frais ^ car
ils ont a|i|»ris à se passer de beaucoup de choses. lis se seulageroieal
miituelleiyettl dans leurs peines; ils se fortifieroient au milieu de leum
soufFrsnceA^ ils épargneroient au moo^ le spectacle de leur déireite ei
la tliirelé d«? ses refus.
Ce projrt, coo<;h par M. A. ^ curé de W., fut approuvé par plu-
sieurs autres eccléiiastiques. IIa demandcroieni donc que M* le pi<^et
fut auUiriiké à rt'cciroir des donations |K>ur les eGch»iastiques invalides |
que ces donations fussent employées à uchetev une maison de retraita
où les prêtres infirmes seroient rr<;us avec rafiprobation de Tautorilé
ccclésiastif|ur , qui feroit des réglemens à cet égard. Le'clergé de ce dio»
cése verroit avec joie une mesure consolante pour unt de préuès âgé*^
et pour cf us qui ont atteint ou qui voient approcher le temps des io«
iSrmiié^, et peal*être quelques riches trouveroidot dans ces dons pieas
mn moyen di* tranquilliser leur conscience ^ur Ja.sonrce'de leurTortune.
Ce projet m*a paru , Monsieur , asses intéressant pour vous être com-
muniqué, et Tous feriet une chose agréable.i nos ecdésiasfiques d*ea
faire mention dans un de xoê numéro. J^ai rhonflcur d*étre« «
I ■■■■ I
Livres nouveaux.
Mandement de MM. les vicaires- généraux de Paris pour le ssint temps
de t^aréme, et relatif à la nouvelle édition des Œuvres de VoltSiirtf.
In-8^. ; priS| i fr. accent., et i fr. 5ocent franc de port.
Lettre à MM. les vicaires-géuéraux à ToccaMon de leur Mandement
contre la nouvelle édition des Œuvres de Voltaire, suivie d'une
autre Lctite «Hrris^ée à M. de M^chanU ^ év^ue d'Amiens, tti ré-
MonKc à %ott Mandement si*t Tcdition dt-s Criiivresde Voliutre, pu-
bliée par BtauvarcliMis.'In-8^. ; ^5 cent, franc d«' port.
Sout presse pour parnttte incessamment. — VottaisR, parlienlarilés
de %a vie et de sa mort, avec une analyse *\n Mandemmi de MM. les
. vicaires-généraua de Piiris, etc. t vol. in-O^. , omé d*une gravure ca
taillc-doucc, représentant la désespoir des philosophes.
{MÊèreredi B mars 1817.) (N*. a68.)
^s:
L^liseeslëlemelley et rerreur n'a qu'un temps* La
religion reste debout au milieu des révolutions des em«*
pires ^ les partis, au contraire, se forment et dispa*
roissent; leur faTeur' n'est jamais que passagère, et après
que les passions et l'intrigue leur ont donné , pendant
quelque temps , une existence contrainte et un éclat
emprunté, ils rentrent, quand cet le protection cesse ^
dans le néant et Toubli, et tombent même plus vite
qu'ib ne s*étoient élevés. C'est ce qui arrive parmi nous
è l'église constitutionnelle, cet enfant débile du |ansé*
nbme et de la philosophie, nourri et caressé par la ré«
solution , et qui devoit périr avec elle. Le repentir ou
la mort ont successiyement enlevé à ce parti ses co«
tonnes et ses appuis^ et depuis qu'à la fin de 1795 on
Tit plus de vingt de ses évèques abjurer leur état, 9%
imarier , reconnoitre qu'ils n'avoient été que des charla*
tans, et se traîner dans les excès de la licence et dans
la fange des clubs, il parut frappé d'un opprobre inef-*
façable, et lutta vainement coutre le mépris général.
Dès-lors il dât être abandonné pa^ tous ceux qui n'é«
toient point sourds au cri de la religion et de l'honneur.
Gobel, Fauchet, Lamourette, Roux, victimes de la
roCme faction dont ils avoient servi ley vues, et eon«
damnés k une mari violente, donnèrent des signes non
équivoques de remords, et renoncèrent au schisme et à
Terreur, pleutres, plus heureux, n'attendirent pas leurs
derniers momens pour se réconcilier avec l'autorité qui
les avoit condamnés. MM. Panisiçet, Deville, Chan*ier
de la Boche , Montault , Beaulicu , Primat , la Lande ^
Bécherel, de Jarente, de Savines, Volfius, Champsaud,
et peut-être d^antres encore que nous ne connoissons
pas, réparèrent, & différentes époques, avec plus on
moins d éclat, les uns leur désobéissance & l'Eglise, les
7#me XL V^mi de la Religion et du Roi. G
(98)
loutres les scandales. qu'ils avoienl ajouta & cet(e pre-*
mière faute. Les constitutionnels du second ordrç ne
turent pas les moins empvessé^ à déserter les ëlendard»
du schisme. Un très-graud nombre se rétractèrent api^ès
la terreur y et on trouve dans les jinnàles catholiques
les noms de beaucoup d*cntr*eux qui, en 1795, 1796 et
1797, se réunirent aux évoques l<^gilimes, et constatèrent
leur soumisbion, soit par des déclarations verbales laites
devant les autôrit^és compétentes, soit par des écrits pu«>
blics. 0/1 peut assurer que lor^qu^arriva la révolution
du 18 fructidor, le parti çoîi.stitulionnel avoit déjà été
abandonné par plus de la moitié des prêtres qui àvoient
fait le serment en 1791* Ce parti eût croulé .dès-lors
fans les menées persévéranleb de quelques artisans de
discorde, çt riçD n'est si fréquent daiis )eùi*8 écrits que
leurs plaintes sur les défections qu'iUessuy oient chaqu4
I'our. 11 y eut plusieurs diocèses où ifs ne purent at^*
Ufiient pénétrer, et d'autres où ils ne s'insniiièrent qu*à
l'aidé d un très-petit nombre de partisans. Aitisi, nous
voyons même par leur journal de ce temps-là ^ que le
diocèse de Beauvais leur étoil entièrement fermé, elqir'ilê
n^avoient trouvé aucun mo^en d*y établir un évèquecons>
titulipnnel. Ils tentèrent sans succès, vers lé même temps,
d'organiser un presbjrtèie à Soissons, et d*y fair^ élire uu
évêque, A l-aris, quand ils s*a v isèreut, eii 1 798, dç i-empla-
çer Gobel, ce fut une vingtaine de piçÊlres seulement qui
consommèrent cette élection schismatique. Il est notoire
qu'à Versailles, l'abbé Clément ne fut nommé que par
nuit ou dix prêtres qui s^arrogèreut ce droit. À Orléans
et à Sens, on ne put même rassembler aulsmt de prê^
très pour donner qiielque couleur à un sinmlacre d'élec-
tion. Un nommé Mesladier, qu'on avoît fait évêque des
Deux-Sèvres, avouoit lui-mêuie qu'il ne servoit a rien ;
u'on ne vouloit pas le reconnoitre, et qu^il vivoit seul
ans un village. Marbos, évêque de la Drôme, à qui ses
coUègucs reprochoient d'avoir abandonné ses fonctions ,
fi'excuauit en disant que personne, à Valence surtout.
3
(99)
n6.iroQloit le reeottnotlre, et qu'aucun prêtre nese seroît
foîiit i lui. Teb étoteiit la solitude et rabundoti' de ceg
é%$({ueH, même dans ui\ temps où il» étoier|^ encore pro-
tégés par les autorilés locales , en haine de la portion
fidèle du clergé.
Le 18 rruclidor, qui renouvela la persécution contre
les prêtres, interrompit les' rétractations, et elles ne re^
rôinmencèrent qu'en 1800, quand on commença à jouir
d*un peu plus de liberté; ellei> devinrent sut tout plu^
tiombrenses à l'époque du Concordat. Tous Ceux qui«.
nVtoieitt pas décidément des gens de parti , et que leur
foible^se seule a voit entraînés dans le schisme, n'eurent
ptoa de prétextes pour v persévérer. Ils be réunirent -iux
nouveaux évêques, ^tire^it entre leurs mains Tabnndoa
des principes auxquels ils avoient trop facilement sous*
crit. Seulement les circonstances empêchèrent de donner
' i ces actes la publicité désirable, et favorisèrent Topio
tiiâtreté des plus ardens de ceparli^Les uns ne firent au*
cune rétractation, les autres la révoquèrent après Ta voir
faîte. Toutefois le mal parut se concentrer dans quel*
ques diocèses livrés imprudemment à des hommes ar^»
rogans et brouillons , et le soin même qu'ils prirent de
réunir autour d'eux leurs partisans les plus chauds, ren*
dit du moins le hervice d'en pufger tes autres diocèses,
où l'espril de schisme et de division disparut insensi-
blement.
Parmi les nouveaux évêques pris dans les rangs dea
constitutionnels, et qui s'environnèrent de tout ce qui
ëtoit resté fidèle à cette «église, il faut surtout compter
feu M. Saùrine et ku M. Le Coz, qui avoient toujours
inoiitré un zèle foii vif pour les intérêts de cette cause,
et qui ne dégénérèrent point lorsquMs eurent été élevée
sur les sièges de Strasbourg et de Besançon. Ils ne pa«
rurent occupés qu'à faire de leurs diocèses des espèce!
de places fortes de leur parti , et ils y appelèrent leurs
adiiérens des pays les pins éloignés. Les jansénistes lef
plus purs, les membres dei coiicilesdir 1 797 et de 1801, laa
^, G a
C lOO )
]*^voIulioiinaire8 qui n'avoienl i*^pugnë i aucun Beriiienf ^
eurent les places les plus avanta^eigies. Le Coz a'enloûra
dé cinq ou six do scé collègues dans Tépiscopal constî-
lutioniiel, et fit lu guerre aux piètres qui u'avoieni paa
suivi la même conduite que lui. Il en fit exiler quel*
ques uns; il lie laissa aux autres que les places les plus
dëiiagrëables et les plus pénibles; il les mortifioit eu toula
occasion. Saurine attira de TAIlemagne des étrangers qui
nVtoient pas l'élite du clergé de leur pays, et excilu
surtout les clameura par des exactions et par une avi-
dité qui le firent mander, en i8ji, à Paris pour y esr
suypr des réprimandes*
Mais tout passe sur la ten*e, et les constitutionnels tnêaiQ
sont sujets à la mort. Les deux clleCi que nous venons d^
nommer eurent une fin à peu près semblable. M. Saurine
mourut subitement , dans un village de son diocèse , la 9
mai i8i3, à la veille des grands événemens qui alloieut
changer la face de la Franqe. Ainsi il n'eut pas la douleur
d'être témoin du retour de l'autorité légitime. M. Le C02
fut moins heureux , et éprouva quelques mortificatioua
dont il paroil qu'il a voit gardé un vif ressentiment. Quand
Buonaiyrte revint de Pile d'Ëlbe, en 181 5 ; ce pi*élat fut
mi des plus ardeus à se- déclarer en sa faveur. Il ac-«
comnit h Paris pour liii présenter se» félirifatîons et se^
hommages, et ne retourna dans son diocèse que pour y
prêcher la néces'^ité des plus grands sacrifices. 11 par-
couroit les campagnes dans ce dessein , lorsque les fa-
tigues qu'il se donuoit lui causèrent une fluxion de poi-
trine, dont il mourut, le 5 mai 181 â.
L^église constitutionnelle perdit donc en peu de temps
ses deux plus fortes colonnes; et les deux diocèses dont
elle avoit fait ses citadelles se vii^ent délivrés de Tinfluenco
du parti qui y semoit , depuis douze ans , la discorde. La
majorité du clergé sY éloit montrée fort opposée au
schisme à l'époque de la révolution^ et n'avoit vu qu'aveo
Couleur les efforts fait& pour altérer son union et le dé«
tacher du chef de r£gljse* Il n'avoit pas eu i se lou«c
f ■<>■ )
fle roii» Ifrf «lran^ei-8 qu'on avuir admU tlins «on gpîo,
' et il le prononça h;iuleinent poiii* les principes <tnnii
Icr^quels il avuit ele nnm-ri »ou8 les ëVêqui.-» pr^c^
den». Les grands- ficaires du chapitre Ploient dons 1m
tnèmrs itispoai lions, et Iravaillérenl à rétablir rorilro
anci«!n. Plusieurs constitutionnels reFiiirenl ireux-ménin
eu &e voyant priréu d'uiie prutection qui avoil servi i
iom égarer. Ou vit à" Besançon, dans une rctrallo «c»
clësiasiique, de» cures s'emprisnev de se rt'nnir à leuM
confrèrts, et de renoncer à tout allachemenl au scbiMne.
La oifme cliuse vient d'arriver atoc éclat dam le dio-
cèse de Sli'usbuurg. Les cuiiMilulionnels y ont r^trnclj
iituv sermenl, un dimanchts au prôtie, entre lesmiatiui
d'uD commissaire ecolësiastique. L'autorité en a tntin*
fait imprimer la listti à la fin du Directoire ou Ordo de
cette année. Celte liste se munie à quatre-ïin);l-quatre;
mais il eal bmi de remarquer que dans ce nombre il n'y
eu a que six de l'aacten diocèse dti Stra.sbuurg. Les au-
tres sont des élrangers, el surtout des Allemandi-, que
le dernier étêque avoit attirés. Plusieurs aroleitl tenu,
pendant les cent jours, un» conduite qui provoqua leur
deslilulion au retuur du Boi. La rétractation, qui est
iiuprimée, ed très-préciso ul Irès-délaillée. Les si^qa-
laires y déclarent qu'ils croient que l'Eglise , mèm»
dispersée, eut infaillible dans acs (ticuions sur la foi et
le* mœursi qu elle eai indépendante de la puissance
civile dam ton enseignement ,aon gouvernement et «o
dUiipline générale^ que le souverain Pontife a dans
toute tEglUe une primauté, non- seulement d'honoAr
•et de préséance, mais encore d'autorité et de juridiO'
tion; tfu'ily a une différence essentielle entre la pou~
voir d ordre et, la mission canonique , et que pour les
actes de juridiction , l'ordination ne auMt pas sans l'ap'
probation ou la mistion, La rétractation pbrte epsuitp:
'La conslUufion, civile du cierge, de l'an i^gr, étant
contraire à ces principes el à ces dt^mes , et ayant été
éèelarée erronée, sefuênuUique et hérétique, el oon-
^ie VI^ ttpar êcms U'êépéqut9Upiime9 «t vkmi 4fM$
ta arnimunion du mmt tSége^ h àkiarm qmhtaâf^
t/B déâêiùn m FJBgUê9^£H comêéqtmnn^jè réinicieif
mrmêni d*adhé»um que /mi préii meei Mcié amÈkaihor
lique, ei je déêatkmê ious ceux^de mrf dùeimr€.fi 4^
mes actions qui y ont eu txxpporim J'tfUette le ZW*i?ifj#»
êont que je me eoumete de coeur et eansÉUêcume nor
incHon aux décieione de tEgliêe^m.TeU eont meeeem^
timene eincèree et invariaUee Uame hequeleie WHtma^^
fpee de inurepour réparer i€^t te mal quej ai jmjSùfio
par mes igarèmene, tout lé,màndale que j*aipu doêuteitm
Je conjure le Père des mieéricordee de w^en accorder
pardon, eê Je prieVEgUee, notre mère, de lever lee
eenwree^^pie j*ai encourute. Ahm a rené, est-il dil daps
VOrdo de Strasbourg ^ le schisme faUi qui, lors, du étr^
" nier Q>ncordsl , fui plutôt couvert quarracbi^.- Il a'a
plus du moins dVile dans ce diocèse. Il ne resloii piua
que quelques prêtres dont on ne s^est pas empressé de
.provoquer la r^tradtflion, et qui out élë. renvoyés du
diocèse. La publicité que MM. les grands- vicaires ont
donnée à ces acteè leur a paru nécessaire pour efliicer
Jes b-aces du posHf. Efle a' en effet consola les ecclésias-
tiques fidèles, et rétabli Tbonneur du clergé de ee dio*
cèsej; et les autres diocèses n'apprendront pas sans in*
Jérèi un telour si éclatant et une satisfaction si ju^te
.donnée è l'Eglise.
. Quant ïkix diocèse de Besançon, où la généralité des
.ecclésiastiques fait profession de penser de même qu'^à
Strasbourg, il reste cependant encm-e quelques récalci-
.traus qui croient de leur bonneur de ne point céder &
la vérité, et de ne point revenir sur leuii» pas. On en a
idieatilné.deux qui étoient vicaires, et on les a interdits.
Néanmoins ils continuent, dit-on,. i confesseivdans les
anaisonsy et ilsséduisent quelques personnes peu instruites.
Ha M-^uroit trop déplora* ce mépijs des principes et
Ik
( io5 )
.deft règles ecoléûaatiqties. Où aont V09 povvoirs, pour-
roil-iaii dire i ce9 ministreâ téméraires, ^i quelle ihéo^
logîé TOUS a appris à tous eo passer? NW-il pas sin-
gniier que ces cout^tttulîonnek se trouvent agir comme
leurs ennemis les plus déclarés, comme ces prêtres
qui se croient seuls pui*s, et qui en affectent le nom?
Les extrftmeà se touchent , et ceux qui semblent le plus
'divises pour la docliine, se trouvent rapprochés pour
la prattc|ue ,' parce que les erreurs des uns et des au-
tre» les conduisent également au mépris de l'autorité*
Un autre moyen auquel ils ont également recours', c'est
k déridivn et Tironie. C'est ce moyen que vient d'em*
ployer un constitutionnel, que Ton dit être M. R., curé
dans une petite ville du Jura. Il' vient de publier, sous
k titre de Rétractation f un praire' eonstikUionnel, uu
pamphlet qu'il a cru probablement fort malin et fort
piquant. La finesse de 1 auteur consiste & rassembler beatip
CODp de mauvaises raisons pour prouver qu'il ne doit
pas se rétracter, et à supposer en&uiteqp'il se rétracte
malgré ces raisons qui ne valent. rien, et qn^ aban-
donne sans motiF les principes qu'il a suivis jusqu'ici.
1^. Il expose les raisons qu'il croit avoir de ne se point
rétracter; c'est qu'i/ devait se soumettre ^ en ijgt, à la
pmêeance existante en tout ce gui nétoit pas contraire
au droit naturel et diuinj comme si l'autorité ecclésias-
tique ne devoit pas être aussi comptée pour qnelquo
rnose; c'est qu'ii na prêté serment qi^à ta constitution
en général, comme s'il ignoroit que la constiluUon ci-
vile du clergé en faisoit partie; cW que le salut du
peuple est la loi suprême y comme si ce salut du peuple
n'Jtoit pas une maxime banale qu^nvoquoi<^ut tous Its
révolutionnaires, et à la faveur de laquelle on autorisoit
tous les crimes; que le Pape na pas le droit d^excom^
munier le gouvernement et la nation, comme s'il éloit
question de cela dans les brefs d« Pie VI; que ces brefs
aont le fruit de r imposture ; qu^on connaît Couleur du
premier; qa'il a avoué le fcUt, et que ce bref contient
( io4 )
^dea grréura ; misërablei excuses qai ont pa^re des dttpee
dans le commencement ^ mais qa'on ne sauroit répéter
tans une insigne mantaise foi, aujourd'hui qne ces nrefii
ont été reconnus par la cour de Rome. Ne les eût-elle
pas démentis s'ils eussent été apocryphes, et ne fut-ce
}>as précisément parce qnll ne youloit pas les déss*
Touer, que Pie Tl s'exposa , en 1796, à tout le ressen-
timent du directoire? Que M. R. nous nomme rauteor
de ce bref, puisqu'il le connott si bien. Ce qu'il dit de
toos maximes sur l'excommunication, est d'un homme
qui a étudié la théologie dansQuesnel, le droit canon
dans Richer, et l'histoire dans Fra-Paolo. U prétend
qu'exiger des rétractations, c'est un tnéprU formel de
Vautqrité de Pie VJI, et il feint d'ignorer que ce Pon-
tife avoil demandé, en 1801, une rétractation aux évè-
ques constitutionnels; qu'il témoisna son regret dans une
allocution publique,' en itf0!i, ae ce que cette jcétrac*
tation n'a voit pas été obtenue, et qU'il en exigea et ea
trfîïttirt 4»ii^ 4»H î 8o4r.-
30. Quant à la rétractation m^me qne M, R* a voula
rendre ridicule , et qui l'est en effet , il n'est {)as de meil^
leure foi sur cet article que sur les précédens. 11 sait ti^s-
bien qu'on ne lui a pas prescrit d^adcpier humblement
les opinions uUramoniaiaee , et de renoncer aux déci^ta
du concile de Conitance. Il ne parle là des libertés de
l'église gallicane que pour en imposer aux simples; elles
n'ont assurément aucun rapport avec la constitution ci-
vile du clergé; jamais l'église gallicane n'eut moins de
libertés qu'à cette époque. L'auteur suppose encore qu'on^
lui a demandé de sVlever contre U disposition du Con«
cordât relative aux biens ecclésiastiques; ce qui est une
calomnie assez méchante^ dont la noirceur retombera
aur lui. Enfin, il veut faire croire qu'on lui a fait un
crime d'avoir, après son adhésion 'au Concordat, reçu
des pouvoirs de 6on évèqne constitutionnel , et c'est en-
core une imposture. Tout le monde convient que cet
^^^ - -^yèque, ayant reçu rinslitulion canonique , avoit des pou*
(,o5)
▼otrs, el cjiï'on pouvoll s'adresser à lui pour en ofclwiir. On
n*a jamais dit que ce fui un acte de »cl)(»m«( d'fti-e placé
par lui d:in.'< une cuic, ei de reconiiuîlre e» jundicti»ii.
Ainsi toutes les mauvaises plaîiuialeries d« M. B. sviit de
pauvres défaites d'un huiumequi s'aveugle vol(tnliiire<
mcnl. II ne connoit pas pttis lu tliéulvgie que l'htstoiro;
et on peut juger de na fidélité, quand il parle du paw.
par les fnusset^ (ju'il d<<bito même &ue- ^e» Tatls k-» pitia
récen»*, liistes ressourres d'un malade qui veut se dis-
simuler le danger de son ëiut, et qui, d^st»pér^ des
médecins, croit arrêter les progrès de son mal on aflijc-
taat de la jaclince. Mais il a beau faire , son parti eu «Ht
i soD agonie, et non pamphlet n'en est peut-é<re que le
dernier soupir. Qu'il regarde autour de lui; il sera ef-
fi'ay^ de sa solitude. Ce n'est point avec des Hubtititéset
des ptaisartteries qu'on se décide en matière de conscience,
et on est bien à plaindre de se croire en sùteté avec
de tels argumens, et de trouver le mot paur rire dans
Dne situation où l'on se voit en oppositiou avec le saint
Siège et avec toute l'Eglise, qui se sont prononcés tant
-4etbis, depuis vingt-cinq ans, sur ces questions.
-•-^ 'il Nouvelles eccl^I astiques.
Tiaii.'La messe, le sermon et la qu^tc pour l'élabNlMw
ment dèi'îênilés Orphelines de la Providence , ont ru f ieu , le
InftdtS mart, à Saint-Germain -l'A uxerrois. Madame l'jeit
rendne; «t la Jn-éseace de S. A. fi. a donné un nouvel intérêt
k cette cérémonie, comme ses libéralités ont apporté iin ptiij-
sant secours k un établisiement si précieux par son obfet.
Rbmnu. Il est fini ponr nous le ministère de' &es hommes
de paix, nd Tenaient nous apporter des paroles de (^rlce et
de saint. Qu'elles ont narn courtes ces sis semaines, pendant-
lesquelles une multitude affamée sepressoitaolour des chaires
daréliennês, remp'iisoit nos temples devenus. trop étroits.
et l^s faisoit retentir de pieux cantiques! L'atsidm'té et la fer-
veur ne se sont pas ralenties pendant tout ce tempi. Nous
•vonc en qmure gntA «terdces, l'aiûende hottoraUe à Jésus*
( to6 )
.Cliriâi^. I» rénovalion i^ vœux dp baptéxnye , lo'ÇoiK^ralîoB
à la sainte Vierge, et rétablissemeat des stations du che-
nùn de la croit. Celle deroiëre cërë9iome a eu lied le vep*
, vendi 14 février, et a été' reinarquable par .raffluence et
)>ar le recueillement. Le dimanche iSfêvntr êtoit le jour
-de la clôture des exercices. Ce joarJà, let premières aii-
torilés de la ville « les chefs des difierens corpif de b gar-
ftiKNi , et les officiers de la garde nationale, allëreni ren-
dre visite fpiux missionnaires. Plus dé qnatre celits gardes
Bationaux les suivirent. Les mîssioaiiaires le« reçareni avec
beaucoup de cordialité, eLces adieux furent, df part et d'au»
.tre , fort tonchans. Le ménie jour , le» missionnaire^ dévoient
adresser leurs adieux au peuple da^s tes trois plus grandes
égjisies de la ville. M. Pabbe Gûillon, dont les talens et le
tële ont si bien contribuéis au succès dé la mission *, se rei)dit
à la cathédrale, oii'étoient rassemblées plus dé Soôo âmes.
Les paroles de son texte furent celles-a i Tttne ({uod habes
et nemo accipiat coroham iuam : Gardez bien ce que vous
aurz , et que personne ne vous ravisse la couronne qui vous
est promise. Il parla donc .sur la ^.persévérance , et en .donna
les motifs et tes moyens \ les motifs , nous les devons à ])ieu ,
au prochain et à nous-mérae; les moyens, il les réduisit à
trois, les liai.^ons saintes, la fuite des occasions, la fréquen-
tation des sacremens. Son discours fut entendu avec un vif
intérêt^ mais la conclusion fut particulièrement attendris-
sante. K Notre minislèré est fini parmi vous, dit l'homme
apostolique. Que tr.% restf-t-il qu'à prononcer cette prière du
Sauveur : Père saint, conservez ceux que vous nous avez
demies? Je lui adresse donc cette prière comme son ministre.
Je la lui adresse au nom du vénérable supérieur qui ne peut
vous exprimer lui-même en ce jour ses affections et ses pen-
sées , et auquel il est doux de songer que c'est en travaillant
pour vous qu'il s'est mis hors d'état oe vous parler aujour-
dliui. Adieu donc, vous, âmes pieuses, qui, par vos prières
et yo$ exemples, avec concouru si efficacement à nos travaux ;
adieu, vous, chrétiens, qui aviei dégénéré de votre première
ferveur « mais dont nos exhortations ont ranimé la toi et ré-
veillé l'ardeur; adieu, vous, pécheurs, si long-temps endor-
jnis dans les ténèbres de la mort, mais qui êtes sortis de voire
assoupissement, qui vous clés releVés de la poussière, et qui
êtes revenus de loiu vers le F'erp aélestei qui vous tendoil
( ï07 )
Vs Imr; adkn, Tonf anssi que nous n'aronf pn'chanfert
vous oui n'aves pas touIq nous entendre, vous surtout qui
M\ez fait tant d'efiqrts pour troubler nos exercices, et qui
avez mis tant de persévérance à ealomnier notre ministère ,
adieu; vous nous aviez vu avec douleur arriver parmi vous»
notre présence" étoit pour vous nri supplice; chaque {our
Knt-^tre vous soupiriez après notre départ; nous parton5!
ieu sans douf* ne nous a pas jugés dignes de vous ramener
.à Iqi; ni:iis nous ne cesserons de vous aimer et de prier pour
vous le Père des miséricordes. 11 me faut descendre de cette
.chaire. Adieu , fidèles de cette édifiante paroisse , adieu , fidè-
les de cette ville, adieu, chrétiens, nous nous reverrons dans
,Ie ciel ». Nous ne rendons pas le spectacle qu'ofTroit en re
inoment l'église. L^émotion étoit générale , et ce fut au mb-
Jieifles larmes et des gémissemens'que le missionnaire des-
cendit de celte chaire, ou nous ne devions plus le revoir, l^e
silence qui suivit ne fut plus interrompu par le chant des can-
tiques, comme les jours précédens. L^s filles de Sion ne re-
Irouvoîent plus leurs voix, la douleur avoit fait taire leurs
accor<1s. L'impression étoit la même dans les autres églises
de la station , oii d'airtres missionnaires parloient à la niêiue
heure. Le lendemain 17, les misMonnaires partirent, à Tex-
ccption de M. l'abbé Rauzan, encore retenu par son indis-
position. Une foule d'habitans 1rs accompagnèrent depuis l'é-
vèché jusqu'à rextréniilé du faubourg. Plusieurs voitures par-
tJCiiIières sui voient la voiture publique qui les nienoiistir la
route de Bordeaux. Vu grand nombre de jeunes gens à die—
val IVntouroit. M. Tnbbé Gnillon monta lui-même à clieval
pour leur faire honneur, et s'entretenir avec eux. On se sé-
para aw Pont-Pean, a denx lieues de la ville. Les mission-
naires y acceptèrent quelques rafraîchissemens, et M. l'abbé
Guillon porta Ja santé de la ville de Rennes. On se donna
des marques mutuelles d'intérêt et d'attacbement. Adieu
donc, puisqu'il le faut, dit le journal de Rennes, adieu,
hommes vraiment apostoliques; portez ailleurs les bienfaiu
de votre éloquence et de votre zèle. Vous avez promis aux
Rennois qu'ils seroient toujours présens à votre coeur; les nô-
tres vous suivront partout oii vous irez. Privés de votre pré-
aence , nous conserverons et votre souvenir et le bien que
vous nous avez fait. Ce n'est pas seulement la foi et les mœurs
qne vous avez fait revivre, vous avez éteint nos haines, ef-
fflcë iHir divîsidkis; Nom serons et pins clh^tiens et plus fran«
Çois. Nous n'oublieront jamais les serniens reçus an pied de
cette croit que nous vous devons , «t autour de laquelle un^
foule pieuse revient tous les jours repasser vos leçons.
NOUVBLL-ES POLITIQUES.
Paris. Le dimanche 2 mars 4 il y a eu grande réception
cliee le Roi. Les Princes > les, ministres, les maréchaux êf
France, un grand nombre de' fonctionnaires publics, d'offi-
ciers-généraux,'de pairs, dé députés, ont été admis à faire
leur cour ii S. M. .^
— Le même jour, il y eu une grande revue sur la place
du Carrousel. MoNSisuAvet les deux Princes ses fils ont^^ssé
en revue environ i2,o6tf hommes de troupes , tant de la ^rde
royale, que d'autres corps. Ils ont passé dans les rangs, et les
troupes ont ensuite ^défilé devant Ll. ÂA. RR. iJn temns
superbe a favorisé cette revue, qui avoit attiré beaucoup ae
spectateurs. Les cris de yive le Rot! vix^ent les Bourbons!
ont été unanimement répétés.
— - M*^. le duc d'Angoulénie a adressé i^ne somme de 1000,
francs à M. de Keréspert , sous-préfet de Fougqres , pour les
indigens de cet arronaissement.
— M. le prince de Talleyrand a repris son service comme
grand chamoellan.
^- fce montant dc^ ^^g^*^^ donations faits dans le royaume
à des établissemens de charité, pendant 1816, s'élève à la
somme de 1 ,566,425 fr. 36 cent. Les six départemens oii ces
dons ont été le plus considérabres , sont la Seine, TAobe ,
Seine et Oise, la Côte-d'Or, les Vosges et la Haute-Garonne.
Dans le premier, les donatiops se sont élevées à 178,685 fr.,
et dans le second à 94 «94^ fi**
— M. Pépin de Dellisle, préfet de la Creuse, est nommé
préfet de la Dordogne. M. Gamier, sous préfet de Coulom-.
iniers, est préfet de la Creuse. M. Dessoles, préfet de l'Indre ,
passe à la préfecture des Basses- Pyrénées; et M. de Cotton",
membre de la chambre des députés , est fait préfet de Vau-
cluse.
— Une ordonnance du Rei maintient les écoles d'arts et de
métiers de Châ1ons*sar-Mame et d'Angers. Le nombre des
éiëves est fixé à cinq cents. "
(m)
#BS tnnrftia oé Piiffift. J '
— Let marcliàiidt de Vio «f'Firii ont.fiul dm eolhcle mr
lef ptatm, qoi-ift ^^^^JpIuMvB 3ooo fr. L^joptasfhma/^im
hoiê gni'doQiie Sooir. iiour k même «îriet.
-« Vn nuflidMlHicrioyt A troîi gendaflBes oat Aë der*
mëfefÂent tradHÎtsf^ jtMliorawir €fcroq«erm efTamcoiiioM*
r premier a été iMoaimïé à Mi «ni de fert è| w ceTVMi^
«(il viitré lî dcmingnlé^idn. Le |i^.k: a apj^adî k cette
(vuttè S4?vérllë entert ^^àùiméê, chargA "de Tepri iirtf Iet.d<f»î
litî même dralilt teMl rehdus' coapdbl^t;» et qM ^t donod-
im eiein^', hêlireii^lnieiit fort rare , 4e nudvenatioM.daiie
des fiMictiont destiom k les empêcker ou a. lea punir*
" -^Des voleurs jle sont introduits mif des. dernières nnita.
dâp's l'q^lisè SaihtJtoch , ont brise les (rents et emporté râr?
pot qu'ils y ont trouvé, ainsi que le linge qm étoit resid snr
piofleurs.âute^'Ott ne conooll pas encore les aatenrs de cà
fol, qui, par Une de ces lacunes dont notre Code ofiïe quel-
qties cxeoiplrs, nV^t pas puni plus sévèrement que toute an*
tre espèce de vol. On avoit voulu rayer de la législation tout
ce qui se rapportoit à Dieu et à la religion. Oq sentira sans
doute le vice et les dangers de ce système to'nt philosophique*
*^ La reine d'Espagne est dans le cincmième mois de s«
grossesse. Celte nouvelle a été annoncée officiellement.
— En Angleterre , le bill de suspension de racle* d\habeaét
corpus a été adopfé dans la chambre des pair$.«, kja maiorite
de ii5 voii contre 35. Dix-huit pairs, ayant à leur tête Je
duc de Susscx , un des fils du Roi , ont protesté. On discutfl
en ce moment le même bill à la chambre des communes.
CHAMBRE DES DléPUrfs,
Le iS février y au commencement de la séance, M. Magiiiet4«nind*
pré, parlant au nom de la commission des douanes, annonce cpi'elle
a M d^avit de mainienir rinterdicUon par terre des denrées colonialra>
et la réeiportation d«s tisf;ufi de fabrique étrange. La diacnssiom sor
lesdoti'ipes s^ouTrira iBuaikliaUfraent aprrà le budget. L'ordre du jour-
appelle la délibération sur les d)f penses do la guerre. M- d*Ambnijeac
riablit que toute r<Mluction est impossible dans le paiement de l'armca
artJTe ou inaclive; il faudroit, au contraire, compléter les cadres,
Quant aux éflaLs-niajors , à raihninistration et an matériel , on peot
faire des réformes, mais le montant des ôcononfîes ne sanroit excédirr
t'a miyioos. La meiUeure garantie de la Fcancti dîl Toratsarea finis*
( »to )
Mut, 9tru une bamM-etfi^léle ardH&tf €• «art la plus Unâf hêâl de la
ïé^iûtniié. Il conclut à ce que le bo<if;rtUc b gueiresoûfiia i ao4 mil*
^oos. M. âkavoje-HQllin le rAluii î^ ito atHiopt, aumdu. xiii*ob peul
-faire de gnmdre rcofiomica sur les maiscliés de vivres cl de fourra^;*» «
où ii y • iroi) à gagner^ L*opinaDi |>Iâoe surtout un marclié fait ro
i8i4- M« Tabarié rë|M>Bd que œ narchë a'ëté passcî f^ous le minUt^
de M. le comie Dupon^, et qu*oD a élé obligé de l'augmenter ce^c an-
Dëe sur l'avis d%ine commiasion prise dans les deux chambres. M. Clau«
tel de Coussergues «ttaqua Tarticle du budget tfin accorde jy^^,ooo fr.
à des réfugié^ Espagnols, Portugiiàis et Egjpii^oft. Cette somme , dit il t
est supérieure \ l'impôt foncier de tout un déprtcmenti et la taxe di*a
builes, si péniblement accordée, ne rapporjtfra pas davantage celle
année. M. JeBaranlea comparé ces réfugiés aux émigrés) mais peut-on
mettre des royalistes fidèles sur la métne' ligne que dies E^spagools infi-
dèles à leur Roi, que des M^melucks? Ce seroii comparer ks soldaia
de Spariacus et de CatUina aur ((uerriers romains qui |>assérent la ivcr
avec le sénat et les (K>nsuls. Doit-on quelque chose aux ennemis dt-a
Bourbons, aux courtisans de Joseph, a des homines t|ui oui vu avec
[oie le ao mars? Ils louclient des secours plus forts que ceux des ma-
Sittrats dans tes déparfemens o& ils ont un asile, cl cela pendant qn«
atts le budget i| n'j a pas un article pour len Francis qmi ont tovt
perdu par suite de kur attachement à la cause n>)ale, ei qui n'ont pat
retrouvé même '
trimestre k ces
rienr invoque en
eours leqr sont payés depuis quelques années'; il y auroit une extrémtf
rigueur à les en dépouiller. Les ressentimens des passions^ dit le mi-
&wro, s'éteignent peu à peu. Les rois sont commt* ces fiéref» de familie
irrités qnf'lfiiaent la mai^n nalernclle à dt^ enfans coupables, mais
^ui ne sont pnaftchés qu'on intercùde pour eux; et le temps, le plus
inrsortble dea «ourerains , a aussi son droit de erâce. Applaudisao-
nieas. M. Bèuraier vote daoste sens de MM. d'Amoritifac et Sartelon.
M* Jobcs demande qu'on imprime la liste des oficiers à demi-solde,
et qu'on réduite le budget de la guerre à iSo millions. Il inculpe du»
rement M ministre de la guerre pour avoir dépassé son badgpl, et
énonce des soupçons sur l'emploi des fonds. Ce discours a éle inier*
rom|Hi par de frequens murmures. M. Dudon, commissaire du Roi,
s'étonne de ce qu'on parle de prévrniion!^ ronire un ministre honoré
de la confiance do Roi, et qnî a proposé lui-qi^e d^mprimcr la liste
qu'on lui demande. M. le général Ernruf s'afflige d'avoir \q crttc tri"
bnne devenue le théâtre d'une diatribe indécente. Il ven^e le ministre,
et vote pour c|ne le crédit soit de ao4 millionf. D'excessives économies
rendroirnt impossible le recrutement de l'armée ; on n'improvise pas
des bataillonaavèc des amendemms. La discu^ion est fermée M. Roy,
rapporteur, résume les objections. M. Tabarié félicite l'armée d'avoir
trouvé di*» orateurs dignes de la défendre , et conclut au maintien de
hr proposition minisiérielle. La priorité est accordée à ramrndrmcni de
3fM. Sartelou rt d'Abbmieao, et le budeet de la guerre nVsi réduit
que de 3 millions , au lieu de iG qu'«avoit ooDandés m commiasion. On
( "I )
ttict cBsiiîtê aot TOit les différons arildcs et d^fieii«ffi. La Itute êH
foldes, denii-toldes èl traitemens sera imprimée. MM. Sart^eloo et
d\4mbn])cac aYOÎeoC propof<$ de copTeriir les drini-soldcs eo soldas de
retraites |K>ar ceux qui le désireroient. La <piextioD préaJable est iovo'
Îuée «l rejetée. L'assemblée devient tonvultueuse. Les p os demaudent
aller aux yoix, les autres proposent de renvoyer â la commissioa.
Apres (Tuelqucs débats, la suite de la dclibcratton sur cet article est
féoTojee au leodemain.
Le ter. mars, M. le président dédarr, an «ou» de MM. SartefoD et
dl^Ambmjeac » qu^ils renoocent à leur amendement. La discusvoo s^oq-
Tre sur le budeet de la marine. M.- Dadon, coramissaite du ftoi, an-
nonce qne 8. M. a approuvé les améliorations faites par la «ommis*
sion au travail des oHnistres; mais il pense que la chambre accordera
an ministre de la marine les 5o millions qu'il a demandés. Il faut faii«
quelque chose pour les colonies, et ne pas leur donner lieuse regret-
ter le temps ou elles obéissoient à un» puissance étrangère. Op a dit
que M. Malouct avoit avancé cfue les colonies pouvaient se suffire i
elles-m^mrs; il les connoissoit trop bien pour hssarder cette assertion,
et, an contraire, à l'assemblée constituante, il annonça que négliger
les colonies c^étoit perdre aussi la marine. M. Duvergier da Hauranne
ptaide en faveur des colonies, ausrquelles il veut qu'oq affecte 6 mil-
linns. ' L'économie profioséi? anéantiroit une source de prospérité , ^
diminuerait la -masse des production» de notre commerce. L'oraieur
désireroit que l'on rétablit les conseils coloniaux , élus par les nrinci-
pauz babitans. M. le ôontre-amiral Daugier votr pour les 5o million!^,
et rappelle qu*en iSii, l^« Malooet i^voit demandé 60 millions^ et
Îro'on lui en accorda 5 1 . M.- de Puymaurin combat aussi les calculs de
a commission, et montre les besoins de la Martinique^ de la Guade-
loupe et des autres colonies. M. de Sainte- Aldejpnde applaudit au tra^r
les
vales
niinistration centrale. M. Begoorn fait voir qu'on ne peut diminuer
budget Sans nuire au commerce, à l'industrie, c\ sans faire un tort
Sivei nos colonies. Il demande 4B millions, dont 6 pour les colonieii.
. Néel prend un terme raojen , et propose 4^ millions. M. Cotton
prend la défense de divers articles de dépenses, et surtout des arme-
mens et la composition du corps de la marine ; ce soin , dit-il , ne
marde que le Roi. H voie 4S millions. M. Boy persiste dans les 44
Billions proposés par la commisiiion. Tout le monde appelle des éco-
nomies; riiais quand il s'agit de les réaliser, aucune ne sê^trouve po^
kible. Avons-nous besoin de vingt-huit viee amiraux, de vingt contre* '
êmitanx, etc. ? Nous n'avons plus Saint-Domingue, ni l'Ile de France.
Le ministre de la merine prend la parole. Ce n^est qu'après avo>r ré-
fléchi sur la nécessité de l'économie quMI avoit demandé 48,833,554 fr.
Il .se restreint à la rigueur i 4^ millions, et entre dans des calculs sur
les frais de Tadministration. Le président résume les divers amende-
tnens. M. Gourvoisier demande la priorité pour l'article de la oommis-
•ioo, dont le travail, dit-il, a ooténo raasentiinent du Roi. M. de
l'
'( iia >
. V)H«l6 dii qu'oB 1 pliildt lieu de croini qne le Yoni âm tiot eti poUf .
i8 millions, puisque le ministre de S* M. YÎent de les dcmaoder.
I. le pre'sidroi anoooce que, pour tout concilier | il t|i mettre aux
Yoix ft^it faui ajouter 4 million» au budget proposé par la commis^ioo.
Deux ëprruvrs sont faites par assis et levé. Le bureau ayant des doules^
on procîtie au scrutin. Sur 197 Totans , l'augmentation de 4 millions
est rejeiëe par 108 Toik contre 89. Il resioit à prononcer sur les amcu-'
démens de MM. de SaÎBte-Aldegoode et MÀ^I , qui proposoienl 46 mil*
lions Les uns demandent la question préalable , les autres la mise auK
Yoiz. Une partie des membres du cdte droit sort de la salle. «Un grand
bruit sWve. M. de Caumont proteste contre toute dëlibération ultc'-»
rieure , attendu que rassemblée n'est plus en nombre compétent»
M. Dussumier-Fontbrnne crie à la tribune que ce qu'on Ta faire rst
inutile et illégal ^ qoe l'on n'est pas en nombre suffisant. MM. Roy et
CourToisicr demandent qu'il soit rappelé à Tordra. L'ariide de U
c'est une précaution xtintile , et que la cnambre étoit suffisamment gar-
nie. L'assemblée se sépare au milieu du bruit.
Le 3 mars, b discussion s'est ouverte sur le budget du ministère de
4a police. M. Cornet d^Incourt croit peu conrenable de laisser passer
c^t atucle sans obscrration , et rappelle qu'on, a demandé beaucoup
d'économies , et qu^on en a accordé très-peu. On n'a été rigoureus que
pour les ministères de la guerre rt de la marine. La cour des compte»,
les préfectures, llJniyersité , nos grands fonctionnaires conservent
leurs magnifiques dotations, et le gouYerneinrflt du roi Joseph mt^nje
Son traitement d'inactivité. Ces derniers mois excitent de grands mur*
finres. Tout le côté gauche féclame le rappel A Tordre. M. Courvoisier
monte à la tribune pour le motirer. M. Cornet d'Incourt dit que , d'a-
près les evplirations données par le ministre , il lui a paru que les ré*
fttgiés Espagnols recevoient des traitemens proportionnés aux places
qu'ils avoient occupées sous Josepb. M. Lainé, M. Pasquier et
M. Royer-Collard appuient le rappel a l'ordre. M. de Castelbaiac,
"M. de Marœllus, M. de la Bourdonnaye le combattent. M. Cornet
d'Incotirt est rappelée l'ordre. Il continue son discours en f>rotestast
3u*il n'a point eu intention d'accuser l'assemblée, et propose de re*
uirc le budget de la police à moitié. Cet amendement n'est pas ap-
puyé, et le million demandé est accordé. Le chapitre xiii, qui porte
ai millions pour intérêt de cautionnement at frais de n^ociation , est
aifoplé. On pasf^e au titre VUJ, qui ouvre un crédit de 3o millions.
M. de Villéle reproduit les objections qu'il ayoii faites dans la discus-
sion générale, et veut qu'on se borne à ao millions. Le ministre des
finances explique les bases et les conditions de l'emprunt, telles qu'on
It'S a supposées. M. de la Dourdonnaye dit que les conditions doivent
être communiquées officieJIrment à la chambre. M. le garde des sceaux
soutient la thèse contraire. M. Lafilte entre dans des détails de finances
pour prouver la bonté de l'opération. La chambre rejette les amcfidc-
mens proposés, et ouvre le crédit de 3o ttillions de rentes.
••
(Samedi S mars i8i^.) (N*. 269.)
Jules Chrétien j ou Dialogues sur les principes et les
plus essentielles pratiques du Chrétien; par M. labbé
Bochard^ vicaire-général de Lyon^ de la maison
et société de Sorbonoe (i).
L'auteur de ces Dialogues nous prévient > dans ùn^
avertissement, que le fond en est vrai^ et que le
jeune homme qui en est le sujet vit encore. Celui qui
le rendit chrétien, vit aussi, et c'est le même qui
a publié ces entretiens* Il est loin d'écouter en cela
le vœu de l'amour propre; il ne fait que céder atix
instances de quelques amis qui ont cm cet ouvrage
utile , après des temps où les principes ont été si sou-«
vent méconnus 9 'et où l'éducation a été hâtée et su>-
per6cielle. Pour faire aimer le christianisme , il faut
Je bien faire cotinottre ; c'est à ce but que tendent lei
Dialogues, qui sont divisés en trois parties. La pre«»
tnîère traite des bases mêmes de la foi, des dogmes^
de la morale, du culte , de la divinité de la religicm^
des faits ^vangéliques et de l'établissement du chris*
tianisme ; la seconde , des vérités pratiques et des prin*^
cipaui devoirs de la piété, et surtout des sacremens;
la troisième du règlement de vie , de la nécessité de
persévérer dans le bien, et des grandes époques dé
la vie de Thomme, tels que le baptême, l'édacation^
le mariage et la mort. Tous ces objets sont tf ailés ^
■*^
<i) 3 vol. 10-8^.
Tome XL L'Ami de la Jieligion et du Roi. H
. i
( »'4)
nou poliil par dc*s discussious sèches ^ mois par des
entretien» entremêlés de raîsonocmcns , de faits e( dtr
preuves de senliniens , le tout dans un style simple
et à la portée de tousj les esprits.
I>a ptemière partie de ces Dialogues parut en 1 796,
la sec/>nde CD i8oa. La troisiècue édition , augmentée
d'une troisième partie ^ viilc jour en i8o5. L'auteur
eut Thonneur d'offrir alors tm exemplaire de Touvrage
au Pape actuel ^ qtii Taccueillk avec bienveillance. Il
reçut aussi les encouragemens de quelques prélats. Il
auroit pu^ dit-il, donner à ces entretiens des formes plus
brillantes; mais cette parure les auroient-elles rendus
plus persuasifs et plus profitables? Les faits ne sont-ils
pas assez aitachanspar eux-mêmes? Un jeune homme
que rignorance seule tenoit éloigné de la religion ^
qui ne demande qti'à counottre la vérité, et qui lui
. rend les: armes à mesure quellç se manifeste ; qiu
examine avec impartialité^ confesse avec cuiideur» ■-
pratique avec constance les dogmes et les préceptef
du christianisme y et qtii , placé dans différentes situa* '
lions, y soutient son caractère de chrétien fidèfe, tel
est en raccourci le plan de cet ouvrage. Ou assurp
que ce n^est point nne fiction , et nous uevons désirer
que tHiistoire de Jules devienne aussi celle de plii--
sieurs jeimesgens que de fâcheuses circonstances ont
éloignés, comme lui, de la religion , et à qui il ne m^ijo
S lé peut-cîre que d'être instiaiits pour être ramenés,
n peut' prendre diverses formes pour arriver à et
but; et tandis que le plus grand nombre sera ébranle
par la vigueur et la rapidité, d'une discussion métho^
dique et serrée, d'autres seront plus tou<:hés peut-être
par Tabandon d\iné conversation simple et facile qui
B^est pourtant pàâ dénuée tlë preuves. Ce genre.
( «i5)
quoique moins rechercha aujourd'hui , peut être mieux
approprie à certaias esprits; et pourvu que Tauleur
soit toujours clair et exact , et nu*il ne perde pas de
▼lie son objet y il peut espérer d atteindre son but , et
d'ouvrir les yeux à quelques-uns de ces aveugles ré-
pandus aujoui-dliui dans toutes les classes de la so-
ciété, et|>our lesquels la charité veut que Ton tento
tous les moyens de les convaincre et de les éclairer.
NOUTELLES ECCLESIASTIQUES.
Pakm. La conftrence de M. Vabhé Fray^înous a i*n Iîea4
le diiHitache a mars , k Saint-Sulpioe. L'orateur a traita de la
nécemté du coite taùt intérieur Qu'extérieur, qu'il a prouva
être de reasence de toute» les religions. Il a répondu aux objecr
lions de quelques sophistes du dernier siècle, et a présenté des
considéra ttons neuves et intéressantes. Un auditoire plus nom-
breoai encore, ce semble, que les autres années, rempiissoit
l'ëgliM. On y distinguoit entr'autres M. l'évêque d'Amyclée»
M. l'ambassadear de Sardaigne, des pairs, des députés, etc.
M. f abbé Fraytsinous vient d'être nommé pour prononcer le
panégyrique de saint Louis devant l'Académie Françoise , suî*
vant rancien usage.
•— On écrit de Ntmes que , le dimanche i6 février , qua-»
rante-cinq soldats, presque tous des légions de Tarn et de la
Corrëse , ont édifié cette ville par nn acte de religion, lis ont
frit lemr premiëre communion , suivis de plusieurs de leurs
dmarades qui avoient rempli depuis peu ce devoir du cfaré-»
tien f et qui ont désiré s'approcher de nouveau de la sainte
taUe. Cette pieuse démarcné et le recueillement qui y a pré*
pîdé ont été un sujet de joie pour les fidèles de Nimes.
— MM. les grands-vicaires de Poitiers nous font l'honoenr
de nous écrire pour rectifier une erreur de notre numéro aSg,
oirîl étoît dit qu'ils avoient demandé luie retef^ue sur les trài*
tement ecclésiastiques, afin de procurer une indemnité aux
destervans qui vont, remplir ks fonctions du ministère datfs
Itt paréisifs privées de pasteurs. « Comme nous en avons ,
H 2
disent-ils, cent toii«nterdîx tfans ce cas, il iHUe^ au moyen
^e CCS places vacantes , plus de 100,000 fr. au tresor royal |
sur les fonds affectés au clergé de notre diocèse. C'est sur
cette somme , et non sur le iiicHlique traitement des curés et
des des^ervans , que nous sollicitons des fonds pour subvenir
aux frais des missions que nous voudrions procurer aut pa-
roisses abandonnées, afin d*y arrêter du moins les progrès de
l'ignorance et de la corruption ». Nous rectifions volontiers
une erreur, qui nous est commune avec tous les joumaut,
lesquels, ont rendu compte de la séance de la chambre. On
avoit mal compris. le mémoire de MM. les grands-vicaires;
nous souhaitons que leur projet, mieux connu, puisse être
adopté, moins encore pour l'honneur de leur zèle, que pour
l'avantage de la relicion et pour l'intérêt des peuples.
— Les journaux des Pays-Bas parlent de l'aiTaire de M. Té*
vêque de Gand. Il nW point vrai t{u'on ait donné des ordres
pour faire arrêter ce respectable prélat , qui a été si long-
temps persécuté par Buonaparte. A a dû seulemeiit compa-
roUre , dit-on , le 4 niars , devant un- conseiller de la cour su-
périeure de Bruxelles.
Mets. Malgré Tétai
'état précaire oii se trouve l'Elglise de France,
un zèle charitable et éclairé a créé dans ce vaste diocèse des
institutions propres à y entretenir l'esprit dé religion et de
piété* M. l'évéque a favorisé l'établissement d'une Congréga-
tion de la sainte Vierge dans les paroisses. Il l'a recomnia^éei
plus spécialement encore dans une lettre pastorale , du 3i oc«^
tobre dernier , oii il en développe les avantages et les heureux
efiists. Il exhorte les pasteurs , les pères et mères chrétiens , les
jeunes personnes , k adopter un seconrs utile à la foiblesse ho«
maine , et à recourir à une protection si puissante. Nous avons
été témoins dans notre dernière visite pastorale , dit-il , de la
réforme que la Congrégation de la sainte Viei^e a produite.
Partout où nous l'avons trouvée établie, nous avons eu la
<:onsolation de trouver, plus qu'ailleurs, plus de véritables
chrétiennes parmi les jeunes personnes. M. l'évêque a publié
, aussi un règlement pour les congrégations établies ou k établir
dans les dinérentes paroisses de son diocèse. Ce bien n'est pas
Je aeul dont on ioit redevable à sa sollicitude. Le grand sémî-
naîre de Metz se compose en ce moment de plus de cent
3'natre-vingt-dix élèves , dont plus de cent sont nés dans le
épartement de la Moselle. Ceux du département des Ar*
(<n)
ilctiopi sont veiiniï au nmiiUic J*- (juaroitte dans Ip f(Pinin»ir«
Ji- ' Jiaripville. On ne parle pas iri dps élèves des petits séini-
nairfR , qui sont iiombrcut : on s déjà fail rpoiarquer dans ce
journal i[up le rliocê&c de Metï étni't un de eeut oii les onH-
natioiis ollroient les résultais les p1u« cansolanSiCt où ladûeile
de prêtre» se faisoit le moins sentir. II faut l'allribuer sans
doute à l'activité d'une administration prévoyante , parfaile-
inenl second» par la charilé des fidi^lrs (jui ont senli de
■{■telle iniixirtance il étoit de pourvoir aux besnins de 1'!'%
gli«e. L^ ville de Meti doit voir s'onvrir, dans le rours de
1817, une maison et un noviciat des frérps des Ecoles chrc—
tiennes. Déjà ifnel((iies jeunes gens. i|ui se deiclirient à cet
utile emploi, seloicnl présenlés: mais l'inslitnt n'ayant pa
donner encore dej directeurs des novices, et la vill? n'ay^it
pis encore dv local convenable, il a Tallu en attendant ^^-
VQ^er les aspirant au noviciat de Lyon et à celui de Langres,
oa iU se forment aux fonctions auxquelles ils sont sppelë5.
I«ur pension est payée sur les fonds d'une raisip créée A
cet eftel. On espère avoir, au mois d'octobre prochain , di s
frères et un noviciat à Metz; et on se promet d'Iiaurcux fruit»
de la présence et des soins de ces instituteurs modestes et ver-
tueux pour les enfans de la ville , et même , par la suite , pour
ceux des campagnes, si on parvient à étendre cette bonne cen-
vre. Les autorités de Metz l'ont favorisée avec tin rHa dignff
d'éJoges. Des jeunes gens n'allendent que l'ouveniire du no-
viciat pour s'y présenter. M. l'cvéque a chargé des détails
relatifs à ret établissement M. l'abbe de la Serre, économe-
général de l'œuvre des séminaires; et il a invité ses curés à
provoijuer les secours en argent, eti linge et en mobilier t|ui
seront nécessaires pour la formation de la maison et du novi-
ciat. Lb Congrégation des sreiits de Saîntê-Chrétîennesesou-
' tienl : des charités sécrètes tes ont aidées à réparer à leurs fran
-le nouveau local qni leur a été accordé pour établir leursécoles
et lenrs salles de coulures. Trois cents élèves y recevront leur
-Btstruclion; La Congrégation est approuvée par le Roi, et
.compte en ce moment cent sœurs professes, qui occupent
-plutievrs établisse mens dans les départemcns de la Moselle,
«es Ardennes et de la Haute-Marne, et dans le grand-ducbé
.de Luxembourg. Elles n'ont même pas assez de smurs pour
•uflire aux besoins, et sont obligées de refiiscr de nouvenuK
ciablissemens parce qu'elles manquent de sujeit. H. l'cvéqne.
(„8)
dân» une circnhireda 18 cMkembre dkrwér» fvppelie à §e§
curés les avantages de celle Congr^atien , et lea exhorta k
seconder la vocafîon des jeunes peraonaes qui parottrcueBl
Sropres à y entrer. Il j a aussi k Mets une maison de relîgîevses
e la Visitation et une des dames de Saittle^o[^ie, pour Téd»-
cation des demoiselles. Dans U méat lettre, le prélat annonot
la publication de queiques^ ouvrages de piété atiks po«r Ymê^
Iruction chrétienne des en bas » «tse propose de rccottimencer
«près Pâques ses visites pour la ceairôiatioii.'^Npas appre-
nons qu'il a donné Tann»» demiènr It eonfimiation ^ dans le
cours de ses visites ^ à plus de soixante mille fidèles» et qu!il a
visité même le grand-auclié de Luxembouiv, qui lest de son
diocèse. Heureux le diocèse oh, an milieu 09 TabandoB géiH^
rai 011 languissent tant d'autres pajs , le sèle do pastevr et du
.troupeau perpétue la sttocessîoa eu aainiitère ecclésîastsqnei
H forme oes institutions pour instniire reafaacei.ponr rappe-
ler la morale /pour soulager l^uroanité! Telle est Fififlaaaca
de l'esprit de la religion ( et c'est pour nous nne nouvelle
raison de désirer que le clergé acquière enfin an état de stabi-
lité qui le mette a même de développer ses bienfaits»- et de
pn^Miger ces vues généreuses qui suscitent des consqlalions
aux mallieureux f t ouvrent des asiles à l'indigence. J^ phi-
Josophie n'a pu faire une seule sœur de la ebarilé « et l'ascen-
dant d'un saint prêtre a plus de vertu pour opérer des bonnes
œuvres que les phrases les plus acadctmiqnes et les plans les
.plus artisleoient combinés de nos philanthropes.
NOUVXLLXS POLITIQVr.8.
Paris. M^*. la duchesse de Berrj étoit , le 4 Toatt , au troi-
sième ^our d'une affection catharrale bien prononcée. Le
quatrième jour la toux a changé de caractère. De nouveaux
•jmptômes ont annoncé la roiiffeole. L'éruption a commencé
k 3 au soir, et a continué le lendemain. L* 5 au soir « la fièvre
et la toux étoient moins fortes, et l'éruption -se soolenoiL La
nuit suivanta , S. A. R. a dormi , et elle a été sans fièvre toute
•la journée du 6. Ce rapport est signé des médecins de S. A. H.
•» Mi', le duc d'Angoniêrae' a souscrit pour aooo fr. pour
le monument k élever aux Brotteanz en l'honneur des vio*
tînjies du siège, df^ Lyon.
<>>■))
— M. I« due ûe Moucliy, l'un àet capilaine) Ocf gardes de
S- M' , est parti pour ilruxclles, ob l'on croit qu'il va coin-
pliinRiiter. de la jwrt du Roi , le prince d'Orange , sur la nais-
unci^ d'un fils.
— M. Ip comte PoEio di Borgo, minisire de Russip. s'est
blessé k b tèie en voulant se jeier hors de sa voiture dans un
fsoiuPnt où let chevaux avoiont pris le mors au deul.
— QuaranlP-nenr maisons ont été consumées par un incCT-
die , dam le village de Marissel , près Beauvais. Les mulli^ u-
reiiK habilans «ont rédnits an plus afTreui dénuemeut.
— On va ouvrir, dans le département de la Seine, un re-
ffislre pour l'iiMcnption des électeurs. Ceux i^uî ont droit à
faire partie du collège électoral, sont invités à se présenter k
leurs mairies.
— L'imprimeur Patris, clict lequel on «voit saisi la bro-
^■jclnjre tur CAmnixlie accordée pur rordonnancr du i3 no~
^vembre i8t6 , aux milîiaires qui oni suivi U Roi à Gand,
' M été arrêté ces jours derniers.
par le tribunal de Uoi^sac , poor propos lédilieui , à troïf
moii d« prison , à 5o fr. d'amende , et à être privé , pendant
«n an, de la pension de retraite. Ce dernier moven, qut lei
tnbnnvux n'emploient pas toujours, ne seroit-il pu le plus
puissant pour Eaire taire les insensés qu'un indicible aveugle-
ment porte encore i. de tels actes?
— Dans la séance de la chambre des communes d'AnsIe-
terre, du i". mars, la loi de suspension de l'acte i'habea»
cotput a passé k une très-grande majorité. La saoElioD roya|«
devoit étrf donnée, le 3, an bill.
CHAMBRE DES DEPUTES.
r le titre X de Ia-1«
isse d'amorUiaement.
Lies produits nets de l'enregistreiiient , du timbre, des do-
maines , des postes et de la loterie , sont alïiECtes au paiement
des interJIs de la dette perpétuelle , et au service de la caisse^
d'amortissement. La portion attribuée à cette caisse, dans tes^
dits produits, est estimée à 40 millions. Ces artieles, et quel-
ques a4itre5 y relatifs , sont adoptés après une courte dis(;us~
{ Ï20 )
caisse d'amortissement en elle-même i il en vient à la venté
êes bois.
« Si la France, ditril, avoit nn ennemi acbamé k sa perte,
qui cherchât h faire à son état matériel le même mal on'on
a fait'â son état moral et politique , comme il ne nourroit ta-
rir les mers qui baignent ses c6tes, 6ier à son sol la fertilité
naturelle , ni à l'air sa sâlnbrité , il feroit vendre set forêts ,
seule propriété publique qui lui soit restée, certain que la
petite culture de l'homme s*emparer6it bientôt de ces vastes
ateliers de la nature^ et que , pour faire croître le pain d'un
jour , elle ruineroit à Jamais ces productions destinées k sou-
tenir les g[énérations pendant la durée des siëc^s. Et quelle
>st la génération qui peut. s'arroger le droit de aisposer ainsi
Ses forêts qui appartiennent à toutes les générations? Et l'on
propose celte mesure funeste lorsque la France périt sous la
division àea terres, cause croissante du renchérissement des
subsistances , qui fait que nous mourrons de faim quand cha-
cun aura un arpent de terre à cultiver. Je ne puis m'expli-
quer à moi-même ce luxe de destruction. Nous semblons agi-
tés, comme ces coupables de l'antiquité, par cette fbreur sa-
crée qui les portoit à se déchirer leurs propres mains; notis
accomplirons ainsi cette prédiction d'un grand ministre: «La
France périra faute de bois >< .
M Je ne parlerai pas de 1a nécessité de rassurer les acquéreurs
de biens nationanx : plût à Dieu qu'il fût aussi facile de con*
tenter ceux qui en désirent, que de rassurer ceux qui en pos-
sèdent! ^Rire universel). Les alarmes des acquéreurs, si elles
sont réelles > ont un principe qui ne dépend pas de nous. Ven^
dons tout, biens du clergé, forets royales, biens commu-
naux, propriétés privées, ne nous réservons* que l'hôpital et
le cimetière; vemions jusqu'aux six pieds de terre qui reste-
ront de toute notre ambition, c*e toute notre fortune; nous
aurons comblé notre misère, enrichi quelques particuliers,
sans avoir rien ajouté à la sûreté des acquéreurs. IVlaîs cette
nécessite de rassurer les acquéreurs n'est pas même le motif
patent de l'aliénation demandée.
M L'aliénation des forêts rojalesf me parott contraire à la
Charte, qui assure à la famille royale nn revenu libre et in-*
...-' '
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( i^O
d^^endant. Tose le dire, toute vente du domaine royal , de-*
pins la Charte, depuis la fixation de la liste civile, seroit
illégale. N'est-il pas intolérable que le prince dà plus petit
£tat d'AHemagne possède à lui seul plus de forêts que la cou-
ronne de France?
» Les biens de la religion n'ont pas sahs doute une origine
moins respectable. La Charte ne défend pas k la religion de
posséder; et vous l'avez reconnu vous-mêmes, lorsque vous
lui avez permis d'acquérir. Pourquoi donc ne pas lui laisser
ce qu'elle a possédé et qui n'a pas été vendu? Oii seroit le
prétexte de la dépouiller de ce que vous ne lui avez pas donné,
mais de ce que lui ont donné quelques familles, k qui seules
appartient sur la terre la propnéte du sol cultivé, et la fa-
culté d'en disposer? Il est vrai qu'en la dépouillant de ses an-
tiques propnétés, on propose de lui en aonner l'équivalent
aux dépens du domaine roval , ou plutôt on lui assigne un re-
Tenu égal sur une partie de ses domaines , dont on né parott
pas au reste qu'on lui réserve l'adipinist ration. Cette disposi-»
tion , trop bizarre pour n'être pas une combinaison , et dont
l'incohérence cache un motif secret, ne peut avoir d'autre
effet que d'augmenter cette indifférence pour la religion, qui
toujours se change en haine. Elle coïncide singuHërement
avec quelques nh rases des discours prononcés à cette tribune,
at avec cette aftectation de réimprimer avec profusion des ou-
vrages trop célèbres. La révolution, qiu a régné par la sp6-
h'ation , veut recctoquérir ce qu'elle a perdu : elle ne veut pas
Jâcfaer sa proie ; elle ne peut pardonner k la religion le mal
qu'elle lui a fait. C'est le levier qui soulève l'Europe à l'insu
même de ceux qui y ont la main. Je rends grâce à mon siè-
cle de m'avoir donné cette nouveUe preuve de la vérité du
christianisme. Il est certain , philosophiquement , qu*il ne se-
roit pas possible à l'homme de haïr si fortement ce qui ne se-
roit qu'une erreur.
*> On ser)t la nécessité d^nne concession ^ mais on la. rend
illusoire. Ces biens accordés à la religion ne seroient-ils pas
redemandés le jour oîi Ton mediteroit une nouvelle opération
de finances ? Donné comme une aumône , le don pourra être
retiré. — Mais on ne peut attenter aujourd'hui k ces dons faits
à là religion. — Si vous ne trouvez pas dans la Charte l'ina-
liénabililé des biens invendus , vous ne pouvez y placer Tirré-
vocabiiité du don que vous voulez faire. Le système des ad-
( \^^ )
. vl)r$âîr#§ <ki |>r«^ Aé It eoinmiiikm eit, ce mv leniUr , |i|i|9
fiaiple et moine tortoeux^ Ut-denouideiit pour la rttigîqhi {fi
tnens qui Iiii restimt, ni plus ni moins ; ik ne liif demandent
pas pour enrichir les prêtres, à oui on a reprocM leur opo-
lence : plaisanterie de bon §ço(kt oe la part de millîoviiiaires!
-Faire valoir la reljgûm de la' Banque au préjudice de la re*
ligioti de TEtat , c'est dans raveuglemenl géuend de TC^urope
ce qu'on appelle de la ]^oU<îque. Si, lors de la nreniièrç cou-
• fitK'ation des piens, j'avoiseu à prononcer entre la sacrifice dfs
biem publics et celui des biens'priyés, je n'auroit paa balancç.
Nous avions été accoutiunés a regarder les dons faits à i^n
corps reîigieuii;. comme un don fait aux nombreux ^&as
d*uiie mëre commUoe. L'assembMe constituante en jugea râ^»
lorsqu'en supprimant les corps réguliers , elle assigiia ponr 1^
frais du culte, au maintien du^seui corna sëculiiir i|[u^eiie con-
aervoit, une somme égale au produit ue tous les bieaa eodt-
élastiques. Respectez donc nos scrupules t comme nous avrâ>RS
respecté les vôtres. L'assemblée constituante a commence avec
autant de vertus que vous» avec plus de talent peut*^tre} et
yoyes oii l'ont conduite cea maximes irréligieuses, qui tou-
jours se lient aux révolutions politiques! Voua en aves la
preuve dans le rapport des comités du parlement d'Angleterre
aur la conspiration récente qui j a éclaté, et qui, suivant
l'espreasion du ministre , est oans tonte l'Europe la faction 4e
l'athéisme, de l'irréligion et de l'anarchie.
<« Les principes sont tout , les hommes rien. Une fois lan-
cés dans la société, les principes bons on mauvais ^ihratnent
les liommes bien au*d^Ià de leur caractère, deieur^ intentions
et de leur vertu. Ne consentons jamois à dépouiller la religion
do peu qui lui reste de biens. N'arrachons pas à notre inëre com*
mune les derniers vétemeos qui couvrent sa nudité. Serons-nous
réduits à apprendre à des chrétiens que U^l étoit le respect des
païens pour les choses cons.tcrées à leurs dieux qu'ils n'osoient y
• toucher, et que les mahométaos n'appliquent jamais à un usage
• profane une mosquée abandonnée et en mine? Vous qui vous
cro^a un esprit sa fort, des connoissanoes si étendues, respectez
' la foiMesse de vos frères. C'est à la fois un précepte de reUgion et
nn devoir de la vie civile. Si le sacrifice est consommé, comme
on l'a dit , ne cherchons pas un reste de vie dans les entrailles
de la victime ; nous y pourrions trouver de sinistres présages.
Je re{}Ousse toute proposition d^ vente de biens publics, quels
( '33 )
qu^ils soient, comme interdite par la Charte, oui abolit toirf#
confificalioa f et qoi , en déclarant rinviolabilite des biens ven-
dus , consacre par cela même rinviolabilite def biens k venr
dre. Je repousse enfin la vente des forêts comme une mesurée
inutile et fausse, même en finances, psurce qu'elle n'est pas
nécessaire 4 l'emprunt, et qu'elle n'est point entrée dans ses
conditions. La caisse d'amortissement , sens cette augmentation
de dotation ,. opérera aussi sûrement , quoique avec plus de len-
teur, jusqu'au tei^me qui arrivera icfailliblemeot où la dette
sera éteinte et les biens conservés. Que diroit-on d'un përe de
famille qui , pouvant payer les arrérages d'une constitution de
rente , préfereroit, pour se libérer, quelques années plutôt, de
vendre des biens substitués? Vous saurez remplir votre ser^
ment et agir en bons et loyaux députés," en votant contre des
joiesures qui nous ieroient interdire $i nous suivions le même
plan dans la conduite de nos affaires domestiques. Tout ce (^ui
a été vendu de biens publics depuis le retour du Boi a^té
. vendu à vil pria , et ce que vous mettres en vente sera don-
né, et les plus belles propriétés de la natioii srfont échangées
contre le plus vil papier qui puisse se trouver sur la. place. Ah!
ai Icê chênes que vous voulez abattre, semblables à ceux de
Dodoiie, rrndoient^des oracles , ils ne vous prédiroient que deê.
malheurs. La nation ne vous a pas envoyée pour favoriser de
honteuses et coupables spéculations. Les députés de la session
de iSfS ont eu l'hooneur de sauver les biens des communes
et ceux de la religion ; une plus grande gloire vous est réser*
vée Les députés de 1816 sauveront ceux de La religiun et ceux
de la royauté Je vote contre ralicnation d'aucune partie du
domaine public, et l'affectation d'auçune partie de leur capi-
tal à ki dotation de la caisse d'amortissement ».
M. Gimille-Jordan succède à M. de Bonald^ il dit que la
commission avoit espéré concilier les suffrages par l'affecta-
-tion de tous les bois k la caisse d'amortissement, avec une
wéêÊrv^ de quatre millions pour le clergé, et que cependant
'Ooe vive opposition s'est formée contre cette mesure salutaire
et libérale. On n'a point rendu justice aux vues de la commis»
sion , on ne lui a pas su gré d'un si grand sacrifice : car, dit l'o-
-rateur, il ne faut pas croire que tous les sacrifices se soient
trouvés d'un seul côté; plusieurs d^entre nous avpientde la
répugnance à doter ainsi le clergé. £t pourquoi la conciliation
que noiu espérions a->t;*el!e échoué ? parce que le mot rtsUtur'
( "4 )
iion ne se troave^pas dans la loi , et que les bois rendos ne s»
tronvent pas absolument les mêmes. De telles subtilités sont-
elhps dignes de législateurs? Puisque l'on conteste cette pro»
Ïiriété de l'État, je vais l'établir, et démontrer que ces acrupu»
es qu'on nous oppose, si on les analyse bien , se résolvent tout
en anarchie civile et religieuse. Quelques signes d'impatience
avoient déjà interrompu l'orateur : ici le^ murmurps éclatent
du coté droit. On crie à Tordre. M. le président dMerre que
l'orateur précédent a dit de son côté avec éloquence, mais avec
force, tout ce qu'il y^ a de plus poignant et de plus inînrieux con-
tre la mesure proposée. M. de Bonald s'avance vers la tribune
pour s'expliquer. MM. Josse-Beauvoir et de Castelbajac ré->
clament la parole. M. Camille-Jordan répète sa phrase» pour
faire voir, dit-il, qu'elle n'est pas inconvenante. Il soutient que
les biens du clergé ont toujours été regardés comme aliéna*
blés , que plusieurs édits le prouvent , que la doctrine des li*
bertés de 1 église gallicane a toujours été professée, il invoque
les Pithou et les o^ Agnessean , comme les magistrats qui l'en*
tendent. Ici M. Clause! de Coussergues se lève et dit, que com-
me magistrat il est obligé de déclarer que les parlemens pro*
fessoient une doctrine contraire. Le président lui rappelle qu'il
n'a pas la parole. M. Camille-Jordan reprend son discours; il
ne croit pas la sanction de la cour de Rome nécessaire; mais
si on la ]uge utile pour rassurer des consciences timorées, le
chef de l'Eglise n'a-t-il pas donné dans le Concordat une sanc-
tion qni atteste sa sagesse? L'orateur finit en priant lesadver*
aaires du projet de cesser une lutte fâcheuse, et de se réunir il
leurs collègues.
On demande l'impression de ce discours. M. Clause! de
Coussergues désire que, si la chambre l'accorde , on supprime
au moins du discours Tendroit oit il est dit que , dans notre
ancien droit public, le suprême domaine des bois de l'£glise
appartenoit à TEtat, attendu que les jurisconsultes et les pat-
lemens tenoient la doctrine opposée, dépendant Timpresaion
est ordonnée à une très-grande majorité. M. Barthe-Labastide- •
Srononce un discours oii il Huit par proposer, comme mesure
e conciliation , que le revenu de tons les )>ois qui ont appar-
tenu de tout temps à la couronne, sera versé à la caisse d'a-
mortissement; qu'on vendra i5o,ooo hectares de ces bois, et
que les I>ois <Ui clergé sont mis à la disposition du Roi pour
•n doter des étaUlissemens ecclésiastiques reconnus par la loi.
( ia5 >
M. le marquis de Causvis m déclare aussi contre la vepte deir
bois dif clergé. I) siégeoit, il j a vingt-huit ans, avec la minorité
de rassemblée constituante , et il est condarau^à combattre
encore, pour la même cause qu'il défend oit alors. Le vertige
révolutionnaire se pei'pétue. Les mêmes hommes reparuissent
aous les noms de jacooins, de libéraux, de constitutionnels.
Buonaparle lui-même sollicita du chef de l'Eglise une clause
pour ratifier ce qui avoit été lait sur la vente des biens ecclé-
siastiques* Devons- nous avoir la conscience moins timorée
que lui? M. de Causans demande qu'on supprime en entier
le titre XI du budget, qui dépouille l'église de France, l'or*
dre de Malte et la famille de nos Rois, pour enrichir d'avi-
des spéculateurs. Si sa proposition est rejetée, il votera contre
le budget pour obéir à sa conscience. M. Josse-Beauvoîr re-
marque que la question embrasse tous les intérêts du présent
et ceux de l'avenir. Aussi la controverse s'en est-elle empa-
rée. C'est un débat entre la conscience et l'intérêt; et comme
celui-ci est, au jugement de Montesquieu, le plus grand roi
du niofide, celle-là court risque d'être traitée en rebelle. Si
donc , dans le budget, les uns repoussent la vente des bois par
conscience, si les autres y trouvent une occasion «l'excet lentes
affaires, je n'envisagerai point la question sous l'nn ni l'autre
de ces rapports. <^ue pourrois-je dire de plus fort , de plus
noble , de plus éloquent que ce que mes honorables collègues
ont fait enten'lre à ce(te tribune/ Mais il est d'antres consi-
dérations graves, et d'une importance essentielle k la prospo*
rite (7e mon pays, que mon devoir de député m'impose robli-
gation de vous soumettre. L'orateur attaque l'aliénation des
ibrets comme pou productive. Il établit qu'à 600 fr. l'hec-
tare, on n'obtiendra, pour le fonds et la superficie, que ce
qu'on obtient ordinairement de la vente seule de la superficie ,
réserve faite des modernes et des baliveaux. Les lois seront
însuillsantes pour prévenir les défrichemens: et l'on verra sur-
tout disparoitre les futaies « dont la reproduction est plus lente
que celle des taillis. 11 termine ep exprimant le vœu que le
revenu des forêts soit seul affecté à la caisse d'amortissement,
ei qu'il soit sursis à la dotation du clorgé, en bois, jusqu'à la
connoissance du traité qui ^e négocie avec le saint Siège.
Le 5 mars, la discussion sur la dotation de la caisse d'a-
^ niortis>einent est reprise en présence des ministres et des con^-
missaires du Roi. M. de ftiaccarlhy ne prétend point pénétrer
( laG )'
Ifs iDtetilions St Bf. CamtlIè-3ordcà«.m rî^iiclre h lés ékpres»
fiions un peu Alnîfres; il M bonre à m]|rfqaes pHncipes sîaiplei.
LVglise de VlfaAçe, dît-il , ^priétâire depuis quatohe sîë*'
des , jouissoit d'Âne pooèssiôii iomiemoriale fondée i6lf lesf
droits de donation « d'accioiéitioii , d'industrie , de travail et dé
prescription. Ces titrés ne sAit-lli pas assex rcspecrahles? La
religion n'ëtoit-etle pas propriétaire lëgitiniey lorsqne les légi".
times propriétaires lui avoiênt tkvntaiii leurs drohs? LWs-
teur lit les dispositioné expihesses de plusieurs contrtts de dcH*
nations. Le tfergé, avant la rérohitioh, pôssédoit, comme
mineur, sous la tutelle de nos Rois, et ses biens étoient re»
gardés comiHe inaliénables sans le contours des deux pùi»*
fiances. Ce qui se passif sous Charles IX même en est la pre&ve.
On a dit que la révolution avoit dépouillé PËglise, et que tont
étoit consommé. Non , tbut n*est pas conttommé; puisque c'est
un Bourbon qui règne , et qu'il reste un acte Se justice à Cure.
On a cité l'article du Concordat; mais il est visible que cet
article ne se rapporte qu'aux venfes déjà fsites. La réserve de
A millions dé revenus au clergé n'est qu'une aumdne et un
droit illusoire. M. de Maccarthy rejetera te budget tant qu'if
contiendra un artièlé contre lequel sa conscience réclame.
M. Courvoisier répond à M. Clansel. Jamais « dit-il, té
clergé n'a eu en France de propriété collective ; les établis-^
Riens religieux n'av oient qu'une existence d'exception. L'ora-
teur reitaonte jusqu'à Charles-Martel, et trouve qu'il donna
à la noblesse une partie des biens du cierge, pour Tîndemni-
ser des pertes ou'eAe avoit faites. Depuis, Caripman et Charle*
magne firent a'autre» aliénations. M. de Courvoisier à crû de-
voir paHer ici de Grégoire \ II , des prétentions de la cour de
Rome, jjes annates, des humiliations de plusieurs souverains^
de la pragmatique sanction et de plusieurs autres objets. Il a
fini par ce dilemme : Ou vous ténes , a-t-il dit , la réunion
des biens du Clergé aux biens de l'Etat comme valide et lé-
gale, Ou vous la regardes comme nulle. Dans le premier cas,
pourquoi distinguet-vous ce que la Charte a fait: Dans le se-^
cond cas, vous violez évidemment la Charte ; et vous nous
menacez de troubles.
M. Bénott trouve que ce dilemme est sans application. II
rn seroit de même des biens non vendus qui ont été remis
depuis la rentrée du Roi. Personne n'a pensé que cette dis-
tinction pût enfanter tant de dangers. L opinant étaUit que
{ "7 )
l« êlabUssemntc fccl^sia'lîfjiiei ne ppuïMil £]rdoiéi aver. d»
hautes futaies, (jui sont ilps.caiiitatii. H reganle U vente Hii
reste de» !ioi( coniiite déjastreusc. Quant aux acyj^re
biens natioiiam , ri on a en vue de les r* '~ ~-
ijuielr-t-on paî, au contraire, en ïoulevanl sans ci-»se de»
i|iie$tions semblable», et ii'ool-ils pas dans lu Cliarle toulcl
les caraoties qu'ils peuvent souhaiter ?
M. le ^rde des sceaux dit ftuc l'arlifle a ileii\ objets; i^e-
liii de consolider le crédit et d aiuéliurcr le sort du clergé, et
aprê« avoir développé ces deux effets , le ministre trouve uo
iriiitiêiue résultat du projet; c'est de calmer beaucoup d'in-
quiéludes el de coniciences. On y parviendra en tt.-nuin.iiil
c-^ ditcus5ions si graves, et en ne revenant plus sur des
qupstions délica'les el sur des souvenirs afTIigpaus. Le minis-
tre propose, comme député, un léger changement de rédac-
tion à lart. 1".
Plusieurs membres se présentent â Ia Iribiine. On demande
\a clàtore de la diKUSMon. M. Piet s'y oppose. L'épreuve sur la
clôture étant douteuse, la discussion conlume. M. feuiarqnisde
> illffr.-iNt.lie monte .-. la li .Imne, el plaide en foveurdu clereé.
Ou a dit ijiie le clergé n'eïi^l'.il plus : sans doule il n'existe pins
cornai M^re da corps politique ; mais il «isie en France ud
dergé comjfoié dei mmisires de la religion. La religion est auta .
ime émigree rentrée parmi nous ; elle ne doit pas être traitée .
iBoint fevorablement ^ne ceux qui furent proscrits pour elle.
II faut cotiterver, non-senlement les biens non vendus da.
clergé, mail ceux de l'ordre de Malle et les apanages de 1%,
couronne. Un enfant royal va naître; ne tronvera-t il donc
rien iet anciens domaines de sa maison ? La maison de Qour-.
bon sera-t-elle la seule en Enrope qui n'ait point de propritN-
tés 7 La conclnston de l'orateur est de •volei; contre ta vente
des forêts.
M. le ininîslre de l'intérieur pense qu'il n'est pas exact de
dire qne la religion est une émigrée rentrée, fut-elle doiK;
entièrement eiiiee de France , et n'y donna-t-elie pas encore
ses consolations et ses secours à ceux qui l'invoquoient ? Un
regrette- les apanages des Princes : mais il reste ti la couronne
.des biens qui sont inaliénables, comme autrefois. On a l'jiir
d'accuser le gouvernement de ne témoigner au clergé qu'un
faux intérêt, tandis que la somme votée l'année dernière pour
le clergé a été doublée cette #nnce. Tandis que la commis-.
sioti Jélibëroit sur le projet oui'. vous est soumis, le Rtn avoit
rhargé un de ses ministres de préparer une loi pour affecter
m:e certaû^ quantité de bois à la dotatioti des pnncipaux éta<*
'biissemenlBcclésiasitiaues. La proposition de la commission a
rempli les vœux de â. M. Le ministre fait vafoir davantage
des renies sur TEtat, regarde cette propriété comme la plus
utile pour le clergé , et annonce qu W se propose de présen-
ter , dans une autre session ^ une loi pour doter le clergé en ^
rentes.
La discussion est fermée. M. Beugnot, rapporteur, répond
aux objections. On met aux voix Particle i''. , portant que tous
les bois de l'£tat sont affectés à la caisse d'amortissement, sauf
un revenu de 4 millions pour le clergéi M. de Marcellus de<^
^ande la parole sur l^article !% , qui porte que la partie réser^
v.ée sera prise dans les grands corps de forêts. IJ cite un capi-
tulaire de fharlema^e qui, sur la demande d'un concile,
déclare qu'on ne doit pomt envahir les biens de l^Ëglise, et
que les contrevenans seront regardés comme des voleurs sa-*
criléges. Il propose que la portion réservée au clergé soit corn-
S osée de tous les bois qui lui ont autrefois appartenu. L^amen*
ement est écarté par la question préalable. On adopte aussi
l'article 3, qui autonse la caisse d'amortissement à vendre'
des bois, en 1818, jusqu'à concurrence de cent .cinquante
mille hectares. Les autres articles adoptés ont rapport à la
comptabilité des ministres. M. Roy présente une nouvelle ré*
daction de Tarticle relatif à Farriére. Elle est adoptée.
Le 6 mars, là chambre adopte un arliclc du titre II de la loi des
finances, lequel aToiiélé ntivoyé k la commisMon pour rectifier une
erreur de calcnl. Eile adopte ensuite les articles du litre III, avec Vmg-
mentation de 8 millions accordée au ministre de la guerre. Le budget
particulier de la dette consolidée et de Tamortissemeut est fiie, pour
1817, à 1 57, 000, 000. Le5 dépenses ordinaires sont, pour la même adnëe,
de 4^i,34§,9r>^ fr. , et les dépenses extr;«ordi naines de 43o,9i5,859 fr.
Ainsi le budget total des dépense» est de 1,069,361,836 fr. M. Louis
propose, rclatitemcnt à Tarriéré, une rodariion <{ui est adoptée par la
chambre. Il ne rcstott plus qu^à voter au scrutin sur Tensemble de la
loi. On l'ait Tappel nominal. Le nombre des volans est de aa3 ^ i3!>
mt-mbics vdtent pour la loi , rt 88 contre. Majorité en faveur de la loi ,
7. On remarque que MM. de Bon.dd, de li Bourdonnai e, de Vogut5,
e Caumont ont laisse voir leur boule noire avant de la jeter danr
l'urne. La chambre se forme eu comité' secret pour entendre des pro-
positions faites par deux de ses membres. M. de Serre cède le fauteuil
à M. Simcon.
i
^âlerrredC la man i8t^.) (W. 270.)
Sur quelques écrits publiés à l'occasion de la nouvelle
édition des OKuires (le Voltaire.
En attendant que la iiouielleédlu'un de Vollaire pro-
cure uix amateui's de sa |iiiilu.'w[4liio le plaisir de viiiv
r^pruduii'ti ses insultes cuiilie la iflîgiuri et >e» Hiiilrib«
Cuntre les pi-vlru, elle a drjà .sbuiblt ri-veiller dans plu.
•ieurs les leudics Bf-nlinieii-i duiil il éluit anitnt- puur Is
chi'isliauisme, el elle vient de ilonncr lii.'u à des di'clft-
iQdlioiis où l'ui) reli'ouve le mûitie vspril d'impailialit^
*t de retenue que diiiis lea uuviages du palriaiche de
Fei'n«y. Le succès de cette nuuvel'e ediliou paruîi être
devenu une a&aiie de parti, el ta chaleur avec laquclls
tin la soiilient et on la propage annonce assez U' but
qu'on s'y est proposa et les avantages [^ue l'un en attend.
Là uù un liliiaire «vide ne tuit |ieut^lre, nuu.s vuulun*
bien le croire , qu'une spt^culaOon cumuiticiale , des genii
plus avisé.i, qui leieCDndtnl et ((ui l .Ticimragenl , apwr-
ÇuiTcnt une entreprise utile à leurs passions, el la suite.
d'us cotnplot qu'ils ne perdent pa» de vue. Vouloir Ifli
■rr4ter dans leur marche, leur parotl nu trait de fan»-
liune im pardon nable , et blSmer simplement leurs pro-
o^dM, est une audace digue d'un at'vère chûtiinent. Oa
{t'imagine peul-tlre que nous exagérons, et que nom
prêtons i cea champions de l'incrtdulilo un empoita»
ipeat invrainemblable. La suite fura voir si nous les «vons
mal juges.
Nouft avions déjÀ paiIë de deux aiticles de journaux
où l'on louriioit en ridicule le» d>(irBClL-urs léméraires
des nouvelles «dîUons. Depuis te Conatitutionnel a en-
core rompu une lance cunire eux, et !i tiil repris la jusli-
ficaliou di(Cs éditeurs. A des phrases très- ronflantes sur
les lumières du siècle el sur te» hieutiiils de la philosophie,
Tome Xi, UAsd de la Jicligion et du Bct. 1
î
( ïSa )
de la pbîlosoplûe, pour prouvor qo'ils n^éloieat eax«
mêmes ni înftolëranft, ni fanatiques, onl répondu i (1«
sagtB conseils par des menaces, i d'uliias ayertissemens
par des însulies; ils refusent au clergé i» droit de dé»
fendre ce qu'ils aHaqu<^iit , et dans des pamphlets rani^
plis. de fiel, taooent kors imalhèmes c€«tre tons ceux
ui ne peuienipaini écraser l* infâme. Nos philoaoplies
u jour reproobent att clergé de n''«voîr plus ni des Bos*
suet, ni des Massillon; mais ceux qui parleaijt ainsi se
croiroient-Hs eux*mèmes des Vokaire et des Rousseau?
Grâce au ciel, les disciples sont loin d^avoir le talent d#
leurs ma]U-es,'et note n*avons Hen k craindre ck leurs
praduclions; ils se plaignent d'être calomniés, 4*étre
proscrits : pei^so<ine ne songe ii les pixMcrir». ai à tes
calomnier; on si'aora point à leur reprodler j^'éveivr
abusé des dons dt% génies le clergé n'anra poiiit k. 4^
pio(*er leurs ^ledès, et )amais on ne fera de MandéoMHU
contre tèui*s œurresi». ,
Jadis, doDsxKie occasion à peu près semblable > Bottar
seau adressa à Tarcbev^ue de Paris une lettre que* Vol*
taire qualtfioitd'imper/iVz#/i/^ et de ricliçii/is ^ et B#usseau
lui* nȏme , dans, .un/s lettre <Mi 6 mars ft7^ ,- que X'op
ti*ou?e dan^ la collection de ses (Butres , pai'îe de. celte
letti'e eon^meA^une imprudence^ é*une /budesêe^ d^wm
iiourderie, et mente A^une soUûte. S'il se Irai toit ainsi lui*
m^me ma^é Texeès de son amour propre, qu*e4|-il dit
de la lettre d'un libraire qui trouve mauvais que Paaloritit
ecclésiastique signale lesouiirages pernicieux qu'il publie?
Qu'eàt-il dit, tout philosophe qu^ilétoit, d'un écvivain
qui appelle le Mandement des grands-vicaires un eoan*
dale? Quel étrange tx^nversement d'idées et de mots!
La nouvelle édition es>t un service pour les k'ttves,. uh
bienfait pour Tiiumamté, un fitre de gloii*e pour ta na*
tioH, et le Mandement où on la blâme est un aeandah}
C'est nue chose louahie que de i\^péler des milliei-s do
i^ ;i?ec Vokuire : Ecrason» l'infiime; mai.<% c'est un scam
M» que de a-'en plaîadre ! U laut. toujours admirer bi
tdôraoce de cet ëci'ivsiui, même loi*squ*ii s^einporte, ci
qu'il verse le fiel de la salire et le poisoii de l;i calom*
nie sar la religion et ees minittlres; maïs ce» tnétnest mi«
ifnihres n\iiit*ont pas le dix>il do cflN*aolà*isei* ses écrits
<ionime ils le liiériteiil , et de venger Cimire^es aUaques
et leur foi et lenr minisfère! On excasera IVnnenii (e
plus achaVnédu chrislianîsme en disant qu'il o^a effleuré
mit quelques dogmeê; et on^pr^enlera comme iine dif
fianaiion, comme l'effet d'une haine ctPeugte^ comme
an iDouveraent ée fureur tliéologique y la réclamât ioti
deTaulorité ecclésiastique contre des écrits qui respirent
la haine et la colère! Il sera permis, pour gagner uii
peu d'argent , de réimprimer une Ckirrèspondance pleine
de provocalfons impies, de railleries impertinentes^ de
calomnies, d*injures; et il ne sera pas permis, pourries
iotéréts de la religion, de la société, de la morale , de se
plaindre de ce renoiivellemenl d*attaque 1 Ainsi tout sera
légitime aux uns, tout sera interdit aux autres! Des ao-
câ de fureur seront présentés comme des écarts excu*
sableis et passagers; et dt^ plaintes fondées^ de trop
{itstes* alarmes seront traduites comme des excès de zèle,
coâimè une agretsion imprudente y comme un scan^^
iàle! Le langage et les idées sont donc également in*
tenrertis, et de m£me qu'au commencement de la ré*
voiation on trailoit les nobles d'incendiaires alors qu'on
Wàloit leurs châteaux, de même que depuis on trailoit
les prêtres de fanatiques alors qu'on les égorgeoit on
q«*oo les déportoit; de même aujourd'hui on est tolé-
rant lorsqu'on crie qu'il faut écraser la religion qu'ils
sunt chargés de prêcher et de défendre, et ils sont des
déclamateurs emportés lorsqu'ils refusent de laisser écra^
mr cette religion sainte, et lorsqu'ils i^clament contre
les injui-es qu'on leur dit et contre le& coups qu'on leur
porte !
Je ne prétends pas relever tout ce qu'il y a de ridi*
cale et d'absurde dans la lettre aux grands- ricnires*
M. Dé leur dit que le siècle actuel sait mieux que êe$
(i54)
détracteur 9 séparer Terreur de In vérité ^ dourber »on
front devant les principes conservateurs, respecter Jus-
qu'aux préjugés utile», et s'arrêter devant de prudentes
ùarrières; et la f^Vohitiûn a eh effet prouve Vjtiè' n^s
savioris tout cdaV On n*y a jamais nèië Terreur i la vë>
rite, on y a respecté sevèreftient 4es principes, on s*y
ifsl prudemn^éiit itti*Alé oà il le falioît; Thislâre est là
pâûr en rendre tërooîgiiage, et pour attester la sagesse
et la réserve dit siècle, et nous pouvons tous^ félici-
ter rheureuse époque que nous venons de parcourir,
d'avoir évité touè les excès, et d^ètre è l'abri de tous
les reproches. I:e libraire feint de s'éfonner que MMi les
grands-vicail^es irfent présenté Voltaire et Rousseai^ comme
les auteurs de lisr révolution, et par une récrimination
inattendue il ledr apprend que c'est le clergé lui-même
qui est cause delà révolution. 11 rappelle à ce sujet l'ettl*
barras des finances, et fait un crime au clergé de n'avoir
pas comblé le déficit. Mais n'auroit-il pas du se souve-
nir que le clergé offrit alors 4oo millions, ou trouve-
t-il par hasard cette somme trop modique? D'aillenrs
qui petit ignorer que* remba^rà^ de^ fimuiëës n'étoH q^^ii
prétexte des moteurs de la révoliitiob ? Le déficit ^toit
pour eux tout au plus une occ«tsion: mais il y a voit loti g*
temps qu'ils appeloient une révolution de tous leurs vœux,
et qu'ils la préparoient par tous les moyens. Ils avoient
soulevé les esprits contre la religion en déclamant sans
cesse contre elle; ils avoient travaillé à avilir les prêtres
en leur prodiguant des dénominations injurieuses oti ri-
dicules. Ils avoient ébranlé Tordre social en pétillant au
peuple de ses droits et jamais de ses devoirs, en invec-»
ttvant contre les rois, en les dépouillant de leur carac-
tère sacrée en ne les présentant que comme les manda-
taires et les commis du peuple, en combattant toutes
les institutions, en enivrant les hommes d'idées d'indé-
pendance et dé lilxerté. Ils avoient mis toutes les vérités
en problême, Até à la morale ses appuis, introduit des
feuaximes anarchiques et séditieuses, epQaoïmë les pM*
( .35 )
•ioTM,-exaIlé les plus folles espérauoes. Leurs livres fu-
nestes avoieat semë partout la haine de la religion , la
licence des opinions, le dëgoûl de l'aulorilë ^ la manie
des changemens. Voilà ce qui rendoifc une révolution
ioévilable, puisqu'on n'avoit pris aucun moyen pour
arrêter le mal dans sa source.
. Ira lettre que ^examine Huit par des exhortations aux
prêtres d'avoir plus de douceur et de charité. Sans doute
il sied bien à M. D. de legr recommander l'oubli des
ÎQJpreSy quand il se dispose a exliumer toutes celles que
Voltaire leur adressa dans sa longue carrière » et il a
tout droit de les invi^r à la charité et à la douceur,
quand il va leur en montrer tant lui-même, et que
déjà S2( LeUre en est pleine. Il est difiScile dé résister au^
fizborlâlîous pathétiques d'au homme qui sait joindre si
bien l'exemple au précepte. Je n'essayerai point à soulever
le voile dont il s'est couvert. On dit qu'il n'est point vrai-
semblable que. cette lettre ait coulé beaucoup de peine
à celui dont elle porte le nom, et qui, étant étranger,
ne se pique pas ^d'écrire le françois dans toute sa pu-*
relé^^et ne moi^eroit sûrement pas tant de zèle pour
U gloire nationale. D'un autre côté , plusieurs s'étoient
pei'mis d'attribuer la letlye à un académicien qui ne veut
point qu'on l'eu croie auteur, et qui a iiiséré sou désa-
yeu dans les journaux ; de sorte que l'auteur véritable
reste inconnu, et nous approuvons sa modestie; il n'y
a pas de quoi se vanter.
. Je ne parlerai pas d'un autre écrit plus étrange en*
core, et qui n'est qu'une parodie indécente du Man*
dément , soiis le nom du Muphti des Musulmans*
L'autorité a fait justice de cette pasquinade, fort digue
dune telle cause, et qui u'a pas du fatiguer beaucoup
rimagination de son auteur* Il en a trouvé le modèle
dans Voltaire lui-mêoàe, ,qui donna aussi, sous le
même nom ù^Youssoufj un mandement ridicule, que
l'on trouve dans ses (Buvres, et le disciple a répété
fidèlement le^ plaisanteries du maître en favjour de l'ignon
( .36 )
raacc. II n'y a pn» gtand mérîle à invcnler do I«I(m
fBc<!ttes; il y en a moma uncure à les emprnnler à d'au-
ires , e( ce tmle plagiat mûnloît le goiI qu'il a eu. Je
ne ferai pas mçtilioii non plus de quelques cliausuns ,
trt-prj^ramtn^s, de en lem bourgs, et d'aulres pauvreté^quî
civculi:-])!, dil-oii, sur le m^-rne sujet dans un certain
immde. Ces misérables jeux d'tupiil, «'gaiement dt^nues
de goût, de sel, de d^Mice et d'inléiôt, ne peuvent
amuser que des adepl«s aussi ignorsins que frivoles de l'ia-
Cr^dulilé modei-ne , que quelques jeunes gens mal appris,
qi]i jurent sur to foi de Voltairo comme nutrefuis on
jnroît sur celle d'àrislote, et qui, passitmiK's pour se*
ri-rirs Siios pouvoir les juger, sont accouluniesà applau-
ttir au llit^âtte lee t^nlencei) les plus iiri^tigieuaea, et les
IrailH que les connui^seurs blâment même le plus.
Au milieu de ce d^chairMmcntdal'wprit départi etds
ce lorretil d'inveciives aiïoienttes el nouvelles , lot» ceint
qui piennent quelque intérêt à la religion , à la M>oiélri,&
la miirale , Ont fti alnl-uiéi d'une eiiirepriMi qni réveille
dejè toutes tMt>aine«, et cuis'antiottoeboas desiatimli'M
feuspiceei L'imperiance qu m met à la^^fendre wibaMn
àmea ce qit« ion en attend. Ce D'«t pèH', nous poirroâe
le croire, pour i'hotineur démettras, du the'Itrey d«
h pȎsie qu'on dM|>tile M fuit-; c'est pOur la gloira de la
lioUTel)« ffhilusophie, pour te maintien d« sesmBxiinea,
poMrla perpétuité dea duCIrines révolutionnairca. Voilà
ce qui est si cher aux un», ei ce qui effi-aiesi furtleB lu-
ttes. Les moinb f]iil?oyana s'affligent de ee retiouveHc-
ja¥nt d'atiaquc, par lequel il semblé que l'on VebîUa
c<DMl*e>Wlanc«r les heureux effels d« la restauratioD «t
l'influebn des plus gi-ands exemples. Deux joamaux.
^àM faut nommer, parce que ce langage lenr i«it
honfmir , la- GatHtè di France et la QuotitUtHtté ,
6Dt Itioitirë la tendance îles sarcasmes, des bb&pfaC^
mes, de rarlianiPtntnl ini-ligieux de Voltaire: t^
prcmièi-e, dans nu article du 56 février, n'a pM M*
•t)(r à vdti- dans k-s écrits de Vollaire une d« tan^
-I
fnr pins pakunles de la rëroliilion. Za Quotidienne
Vest exprtivi^ arec plus de force encore , dans deux ar«
iklcii eonÀ^utifs! Dans Vtin, du 37 février « doht noua
•fdhs donné plus haut un extrait», elle justifie la sul-
ficitude des grânds-vicnires de Paris contre une criti*
qne injuste et impolie ; dans rautrcf , da S nurra» «lU^fiiit
«onnotire sommairement la doctrine ae VolUire, et eite
quelques-uns de ces passages qui i^'offrent par railliera
daha la Correspondance, et qui respirent la baioe de oe
qn*il appelôit Finjame, et la passion de Vicraaêr. Nocw
ne rapporterons point ici ces passages» ayant déjà eu
weasiôu de traitât ce iiujet; mais nous nous propqsona
îletRontrer, dans un antre article» quelle peut avoir élé
Tinfluence de Voltaire ^nr la révolution.
NotrVBLLSS ECCLÉSIASTIQUES.
Lt 19 fSfmer, $. S. a|U adorer le .Saîal-Sacrement
4i9lsl'églist.de''S||hiterMane de la Minerve. Elle traversa en*
m^ût la place it jpM , et se tendit à l'Académie eeclésîastî^iie»
.^visita cet établissement. Les élères furent admis au baise^
veut desjpiecb. iJt$ jours suivans le saint Përe visita la basi^
Kcpie de SaiiÂ-Jean de Latrân et celle de Saint-Panl » sur la
«ottte d'Osde.
«-* Le rétablissement des Jésuites k Mexico s'est fait aviec
beaucoup de pompe ^ le 19 mai , et ils ont éié mis eu posses-
aion dé leur collège de Saint-Isidore. L'archevêque, M. de la
Fuente , y conduisit , dans son carrosse « les pères Castanizaa
cl Canton, revêtus de Thabît de riiititut. Le chapitre de la
calbédrule , ie tribunal rojal et les communautés religieuses
ifj reEdirent. Le vice-roî y vint lni-*méme en grand cortéçe»
•t remit au Jésuites les cfefs de leur maison. Le soif, il vmt
Isa féliciter avec la vice-reine. Les Mexicains se sont emjpres-
ads da leur fournir ee dont ils avoient besoin dans le denue»
puent oii ils se trouvoient. Le père Castanista» qui est d'une
ffxf^ ftrt cjûcbe» a téi réparer te noviciat â m trais. Le rec-
teurile l'Univprïilé
Bout entrés au novii
( i58 )
professeur de Jroit e
3 de l'ii
Lin PS gem
Cl He |)lus lu
^loit leur no\
rélnblis neu i
il Toulouse ,
e bulle e
mslitiit des Frères
I France par l'altbé de )a
eu 1719. IJi'iioil XUITap-
I lyaS. Av.iiil la révolulion,
1 France centvirif^t maiiioiis ou collége.i,
le , de Ferrare et d'Orvièle , oii
StipnriiDi!» par la révIiiliiH» , ils se sont
■ peu , d'abord à Lvnn, ensuite à Paris. Us ont
:oixanle-deux maisons et cinq noviciats , à Lyon ,
ù Langn^s , à Li'ienx et à SaitTt-IVIalo. Beaucoup
oe vLiirs les redemandent. Ils n'ont point de prêtres parmi
jens et leur vie C5tcntii<uiine. IN (>nseignent Ta lecture, l'ecri-
Inre, l'orthographe et l'arithmétique ; mais leur principal objet
est de fornierde bons chrétiens, el d'inspirer les bonnes mirurs
et la crainte de Dieu. Ils font les trois vœui simplei, et j joi-
gnent celui d'enseigner gratuitement.
p4Nis. M. l'abbe FrayuiDOi» adonné, le dimanche 9 mars,
use seconde conférence , oii il a parlé sur la nécessité de' la
religion en général , comme /«ndement de toule-raorale et de
tou l gow vamemm t. U MréUrté in vains prétextes qu'on y ojt-
pote, et s'est surtout élève avec force conire cette masimeti
rebattue , que la religion est bonne pour le peuple ; il Vk re-
pou»ee avec chaleur, et en a fait sentir les inconscquencei
et le» funestes eSels. Ce sort les grands qui ont le plus besoin
du frein de la religion; et s'ils le secouent, comment peu-
vent-ils penser que le peuple consentiroit à s'y soumettre, et
ne se laisseroit pas entraîner par leur exemple? Un auditoire
nombreux et choisi remptissoit l'église. On remarquoît parli-
culiêremenl, dans le banc d'rpuvre ,M. de Coucy, ancien évo-
que de La Rochelle, M. l'évêque d'Amyclée , etc.
— M. l'évêque de Carcassonne a prit la p^ine d'aller &Tos-
louu, au> Qualre-Tepips dernier, pour y faire l'ordiaation;
on sait que le siège de Toulouse est vacant. L'ordination a été
assez nombreuse en diacres et eu sous-diacres. M. l'ancied
évèque de Quimper est allé , dans le même temps, faire l'or-
dinalion à Bourges. .
— Il va se tenir succMsivemetit pluiieurs astemUto àt
( '59 )
charitë; le 14» a la Madeleine, où prêchera M. l'abbé Ctr*
ron ; le même jour, à Saint^Denîs du Saint-Sacrement, au
Marais, où prêchera. M. l'abbé Legris-Duval ; le 12, à Saint-
ThomasF-d^Aquin , où prêchera M. Tabbé Bomievie. La dé-^
tre»e des pauvres et le temps de pénitence et de privation
où nous somaies sont deux puissans motifs pour exciter les
ames pieuses à redoubler leurs libéralités*
CoNSTAfVTiNOPLE. L'état des missions de fOrient se res-^
sent encore de l'abandon où elles ont été long-temps. M. le
marquis de Rivière s'occupe à les relever, et à leur obtenir du
gouvernement les avantages dont elles jouissoient sous l'an-
' cien régime. Les lieux saints étoient occupés depuis long-
temps par les Grecs schi^maliques et par les Arméniens, qui
se réunissoient aux pachas pour maltraiter les religieux ca-
tholiques. On exigeoit d'eux des tributs exhorbitans L'am-
bassadeur vient d'obtenir un fîrman par lequel il est ordonné
an pacha de Damas de restituer à ces përes une somme de
70,000 fr. qu'il leur avoit prise au-delà des 7000 fr. auxquels
ils sont imposés. Les lieux saints viennent d'éprouver un tr.em*
blement de terre qui a fait beaucoup de mal au saint-sépul*
chre et à plusieurs églises; on ne connoît pas encore tous les
• détails. Quelques personnes croient voir dans les Grecs une
tendance marqiiée vers une réunion avec l'Eglise romaine j
mais la crainte qu'ils ont des Turcs contre-balance cette dis-
position.
Nouvelles politiques.
Paris. S. M. continue à entendre la messe daps ses apparu
iemens. Tous les jours, S. M. a reçu les minisires et différentes
personnes qui ont eu l'honneur d'être admises devant elle. I.e
dimanche 9, la réception a été plus nombreuse. Ms*^. le 'duc
d'Orléans a fait sa cour au Roi.
— Le bulletin de M**. la duchesse de Berry, du 7 mars,
ânnonçoit que la fièvre n'avoit pas reparu. Le même jour la
Princesse aormit sans interruption pendant dix heures. Le
bulletin du 9 portoit que la rougeole se terminoit convenable-
ment; que la convalescence commençoit, et que pendant tout
le teinp da k maladie il n'avoif existé aucun accident qui
«At donne de l'inquié Iode pour la groueue de S; A.'A^ H n'j
tara plut de bulwlin.
— Il a élé publie l'avii suivant, par le secrélnîre r\e la
cbanibre du Roi : De tou-L Icmps il a ete d'usage et d'cli-
(luette <|ue les personnes admises à lo cour s'abslinss^nt de
s y présenter lorït^u 'elles ont dans leurs familles des individu*
atlai{ué« de In rougeole ou de toute aiirre maladie culailce et
conlagieuse. Lm Roi , quoique ayant eu lui-même la rougeole ,
se prive par celle raison de visiter S. A. R. AI"", la duchesse
de Berry, qui en est alleinte en ce moment ; motif qui em-
pcclie fion auguste époux de rece%oir comme de coutume.
— M. le comie de Nanlouillet , premier écover de Ma', le
duc de Berry, a sdre^ k M. le marquis de Villeneuve, pré-
fet du Cher, une traite de looo fr. pour être appliquée à l'é-
tabiiisement de l'hôpital de Sancerre.
— S. M. , voulant donner A la ville de Vesoiil un (e'moi-
g'iage de m satisfaction pour la manière dont elle reçut
oniiituii, le 21 février 1614 > )'a élevée au rang des Ixnâes
viUei du royaume.
— Phiaieiin ordomtaoces du Roi, dictées par le prâcme
(l'use sévère économie, établissent des réformes dam les dé-
penses dei étalï-majors de l'année. En conseijQence , dor^^- •
Vant les officiers Supérieurs énipl(>yés 'dâns'ta maison iqilïic
taire de S. M. ne pourront recevoir que le Iroitement aiftcl^
i l'emploi qu'ils exercent dans celle maison. Le Iraitemenf
déterminé précédemment pour les gouverneurs des dîvinoni
mililàires sera réduit k moitié pour ceux qui n'auront pas de
lettres de service. Lés militaires de tout grade qui occupent -
de^ emplois civils dans la maison du Roi ou des Princes, et
qui j reu Dissoient le traitement d'aclivîlé de leurs grades, n'au-
ront plus que lé traitement de non-adivilé. Il ne sen plut
placé de maréchal-<le-camp pour commander les déparlemeni
où se trouvent fixés les cnefs-lieux des divisions. L'inden»-
nilé accordée aux officiers d'élat-mapr, et aux autres oitU
tiers sans troupes né sera plus payée qiw conformément an
IbHf. Les militaires en non-activité, qui auront des einploit
dans les administrations ou dans les tribunaux, cesseront, dès
ce moDient, d'avoir droit au traitement de non-activité.
— S. M, , pour proctirer de l'occupation auit tnalheureiis 4
p ordonné , daaa le Iraîi de Boulogne , lei travaux de reidas-
lAtion d'arbres et «le réparation de routes, potir lesquels otl
«inplojrera cinq cents ouvriers.
*- La lo*. légion de la garde nationale a fait, pour les pau-
vres, une quête qui a prcâuit i8,3oa fr. i5 c. Cette somme a
été .remise au bureau de charité de farrondissement.
«^ M. de Lasconrs est nommé préfet du Gers , en rempla**
meni de M. de Vérigny, appelé à la préfecture de rkidrv«
— Des nouvelles dp Sénégal annoncent que, le 26 janvier,'
le drapeau blanc y a été arboré ^ et la colonie remise , par les
autorités angloises , au gouvernement du Roi.
— Les corps de Molière et de La Fontaine ont été retirés
dn Musée dès Petits- Augustins, et portés au cimetière du père
la Chais*». On va y transféréi: ésaleraent les tombeaux de
Descartes , de Mabillon , de Montciucon et de Boileau. Tous
les lambeaux de nos Rois seront reportés à Saint-Denis. Cette
translation est déjà cetminencée.
-— Le sieur Patris , qui avoit été arrêté , a été mis en juge»
ment pour avoir imprimé une brochure intitulée : L'Amnistie
accordée pat Vorâonnance du 1 3 novembre 1816, aux mili»
taires qui ont suiA le Roi à Gand. Invité k faire connottre
Ta^iteur de ce pamphlet^ il Ta refusé. M. l'avocat du Roi a
conclu contre lui à trob mois de prison , loOo fr. d'amende,
et,ilooo fr. de -.caution. Le jugement ne ^ra prononcé que
jeudi,
— -MM. l4ichèze-MureletSiri«Ys de Marinhac, qui avoient
été mis en jugement. pour un écrit dans lequel ils inculpoient
des fonctionnaires du Lot relativement aux dernières élec^
lions , ont été condamnés à 3o fr. d'ameiK^e et aux dépens.
— On va mettre en vente che« Migneret V Histoire de Vent'
pcret/r Julien tirée des auteurs païens,,. et confirmée par ses
propres i'Crits ; par M. Jondot.
•^— Le contingent msse qui va quitter Ta France doit, dit-6n,
fVmbarquer à Dunierque pour retourner en Russie par mer.'
— Le roi de Wurtemberg a fait , le 3 mars, à Stnttgard ^
roiiverture des £tats du royaume* On leur a soumis en même,
temps un projet de constitution. La liberté de conscience est
établie dans le rayattine,et If s trois couununions chréliçnoea
jjpiûfMit d'iHire é|;alilftde droits*. Les églises protestantes et ca-
{■4»)
tholifjnes auront part an Etat8> ofi ît'erilreM iHCcdëàMtJ'
<\uei proleïtans, ainsi qu'un évéqoe et deux prêtre* iMbo^'
li,(ues.
— La clianibre des communes tl 'Angle le rrp n adopte deo»
Lillï, l'un contre les pratiques sédîlieusps , l'autre tantre ta
téducliaii qu'on emploieroit dans l'armée ou dans la marine.
Il j[ A eu d» mawvcujiens séditieux en plusieurs villes et
CnAUSBE DES PX
[IS.
he 8 mars, à une lieure , les niinislres des affaires étran-
gères el des fînantes, et les eoBimissaires du Roi , ont présente
à la cliauibre le projet de loi des financer adople par la cbam-
bre des députas. M. le duc de Richelieu a porté la pai'ote. Oo
a ordonné l'impression de son discours , ainsi (jne du projet de
loi. M. le ministre de l'intérieur a présenté un projet pareil-
lement adopté par la chamlirc des dépotes, et relatif aus lel-
très de chance. Sur ta proposition d'uti
a décidé qu'il seroil procédé, séance 1
1 membre , la chambre
tion d'une commission de sept menibr
ei chaînée de faire iio
rapport sur la loi des liaanees Celle ci
Dmmissran a été nom-
s suite. Elle esl composée de MM. les comies Gamier
et Villemanzi, de M. le duc de LéVïs.'ét dé KlM. les mmle« .
Dessoles, Mole, Pastoret et Barbé-Marbois. La chambre a
«ntendu un rapport fait sur quelques pétitions , par M. le vi-
comte de Montmorency. Sur onze pétitions , — ■.r««t ^i^ £ —
tées par l'ordre du jour.
^uf ont élc êcar-
CnAMBRE DES DÉPUTÉS.
Le 7 mars, après avoir entendu quelques pétitions, qui ont
été renvoyées au ministère de l'inlérieur, et avoir accordé
des congés à quelques-uns de ses membres, la cliiimbrea pn>-
'Cédé à la discussion sur les douanes en présence de M. de
Sainl-Cricq, commissaire du Roi. M. Beugnol altaqne le*
droits mis sur les matières premières. Cet impôt esl, dit-il ,
une invention de Buonaparle; il ruine les maniifaclures, il
desfècfaf l'itidiatrie , il prire de* miilien d'ouvriers de Icnr
r 143 )
travail. La suppression de cet impôt, en 18149 avoit ranimé'
le commerce et les atteliers; mais on l'a rétabli en i8r6, et
la même cause a produit les mêmes effets. L'orateur propose
qu'on réduise au dfxiëme les droits sur les cotons en laine et
sur les substances qui servent à la teinture. M. de Sain t-
Cricq cKt que la taxe sur les cotons en laine n'est pas un im^'
p6t sur l'industrie, mais un véritable droit de consommation ,
qui ne s'élève pas , comme on l'a avancé , à 9 et 10 pour r 00 ,
mais seulement k 2 pour 100. M. Dupleix de Mézjr regrette'
qu'on n'ait pas abrogé ta prohibition de l'entrée par terre pour
les denrées coloniales. Il propose , pour l'avantage de son dé-
partement, d'augmenter la taxe sur l'entrée des toiles blan->
ches étrangères, et de réduire celle sur les charbons de la
Belgiaue. M. de Dngode appuie l'avis de M. de Mésy sur
l'entrée des denrées coloniales par terre i, et sur l'importation
des toiles étrangères. M. de Villële propose de modifier la loi
de Vannée dernière , qui prescrit la recherche des tissus étran-
gers, et remarque que les pétitions et les réclamations- aiix-^
quelles cet article a donné lieu méritent un examen approfondi,
M. Duvergier de Haurannc répond que cet article est daitr
l'intérêt des fabricans, et que la commission n'a pas cru pra-
ticable d'adopter le mode proposé par M. de Villële. M. Be-
noit croit que l'on mêle trop a objets dans la discussion. 11 re-
garde là taxe sur les matières premières comme utile et comme
lusté en généra^ .et 4^mende seulement • cju'on la réduise.
Af. Ruynart de Briment s'oppose à toute dimfniilion sur les
cotons. M. de Pujmaurin reclame, comme M. de Villèle,
sur 1» saisie des marchandises acquises sur la foi des traités,
•t introduites par les armées étrangères ; cette confiscation est
une mesure odieuse. M. Beaussier-Mathon plaide, au con-
traire, pour le maintien de l'art. 69 de la loi de l'année der-
nière, attendu qu'il ne veut pas favoriser ceux qui se sont je-
lés imprudemment dans des opérations illicites. M. Morgan
de Belloy voudroit que l'on procédât avec ordre , et qu'on sui-
vit le tarif article par article. La chambre prononce la clô-
ture de la discussion. L'article i", du tarif est adopté. M. de
Mécy relire son amendement sur l'élévation du tarif des toiles.
Les articles 2 et 3 sont aussi ado^s après quelque discus-
sion.
Le 8 mars, la séance a commencé assez tard à cause de
l'absence d'un grand nombre de meoibres. On a continué la
'T-'*'-».,
' ^;'"'-*^ ..^.
^*^>#
éiscussion sur le« douanes. Lk chaoïtire^o adopté i'aif. 4v 4^
lève les retffrictioiit mms ^ raniiëe dernière « a k prime d'ex^
ix)rtation des sucres raffioés; celte ptime sera di» à ddler de
la loi actuelle. L'article S détermine les ports et bureaux par
lesquels se fera l'exportation, hn arlicles- suivaos fanésenteiit
des dispo^tions réglémenliaires. M. de Saint^Crica coioliat las-
amendeipens présentés la Teille, et elitr'autres celui de M. der
Villèle y sur la saisie des tiasâs étrangers. U veut qu'on lea
écarte fous ensemble par la question préalable. Plusieurs inemA .
hre$ réclament contre cette mfanîëra de délibérer. La cbani*'
bre consultée preaonoe que chaque article sera discuté k part.
Lie droit sur les cotons en laine est maintena, ainsi «pie cHuè
siir les charbons de terre de la Beljgique. M. Augiar proposa
d'augmenter l'impôt sur les fers; cet amendement est re|ale«'
M. le ministre des finances apporte un nrojet de loi pour man^
tpriser la perception de deux nouveau xooiitKmes sur biscon»**
tribu tions de loi^] en attendant la confection dearôièsqttTiMr
pourra être fini avant le i«'. juillet. Ce ]pro}et sera.eiaminé
dans les bur^ux. On reprena la disctissioo sur les donatieâr
ta proposition de SI . de Villèle et toutes les autr^ sont re je-
tées. On procède à Tappel nominal sur l'ensemble data lot
des douanes* Sar 144 votaos , la loi a réuni iSgsnfiragetr Eil#
est acceptée^
l^t 10 mars, JM. Dtifougerais fait un rapjport sur le^t^^«
jet d!Q loi relatif à la perception de deux nouveaux donnèmea
SMT les contr»bu.tioos de toi'7. il propose d'adopter le projet*
Aucup orateur ne demandant la parole contre , 00 procède au
scrutin; et sur i$7 votaos, il n'y a eu qu'une boule contre la
loi; elle ^st adoptée. On lit une ordonnance du Roi, qui ao»
cepte la déu^sion de M. de Chabrol , préfet de la Seine , de
la place de memble de la commission surveillante de |a caisse
d'aniortissemont « <}ui lui avoit été conférée par une ordoi»*
Qan<^ du Ro)., et qui nomme, pour le remplacer, le présié
dent élti par la chambre de commerce de Paris. La chambré
arrête, après une courte discussion, qu'elle procédera aa
remplacevaent de Af. Pardessus, député de i8i5, et membre
en cette qualité de la commission de surveillance de la caisse
d'ax^rtissement. M. Piet, autre député, ayant été réélu,
conservera son titre. La chambre adopte un projet de loi
pour autoriser divers contrats d'échanges entre le gouverc^-
ment et des particuliers.
{Samedi i5 mars iSi/.) (N^. 2yx.)
Docuinens sur tes rapports des différerïs gouifememens
avec le saint Siège ^ et sur f autorité qu'il exerce sur
les catholiques.
On sait qu^il eht question, depuis plusieurs années,
en Angleterre, d^accorder aux catholiques une émanci-
pation entière. Plusieurs membres du parlement d'An-
gleterre se sont déclarés pour ce pi*ojet, qui ne pour^
roit qu'être agréable à une partie nombreuse de la po-
pulation des trois royaumes^ mais ils v ont attaché des
conditions qui n^ont pas de même réuni tous les suf-7
frages. Telle est ^origine d^un dissentiment très-^prononcé
qui sW manifesté parmi les catholiques, et qui a donn^
li«a à des écrits et à des démarches dont les journaux
ont retenti. Les conditions projetées ont rencontré, en
Irlande surtout, une vive opposition, et les prélats,
comme le peuple catholique de cette île, ont témoigné
delà manière la plus éclatante combien ils les rejetoîent*
Néanmoins les auteurs du projet en ont poursuivi l'exé-
cution» Parmi ceux qui y ont mis plus de chaleur, ou
distingue sir John Cox Hippisley, baronnet^ membre de
la chambre des communes. Il a parlé plusieurs fois au par*
lemcnt sur ces matières, et comme un lui a objecté que
les conditions auxquelles il attachait IVmancipation ne
pouvoient se concilier avec les droits de TEglise catholique
et du saint Siège ^ il a essayé de prouver le contraire,
et a écrit sur le continent pour s'informer quels étoient
les rapports des^ diift^rens Etais avec le souverain Pon-
tife» Le ministère anglois a secondé ses recherches, et
les agens de ce gouvernement auprès de» cours ont eu.
oi'dre de fournir à sir John Hippisley les renseignement
qu*ilsouhailoit. Ces renseignemeab ont élé communiqués
au parlement; on a nommé un comité pour les exa-
miner) et ce comité en a fait hon rapport, Tannée dcr-
Tome XI* VAmi de la lieligion et du Rot. K
( .46 )
nière, à la chambre des communes. Pes\ diaprés se«
ordres que ce rapport vient d'être publié sous ce titre:
Rapport du comilé vhoUi pour rendre copipte de la
nature et de la substance des lois et ordonnances en
vigueur dans les pays étrangers sur les réglemens des^
catholiques en matières ecclésiastiques , et sur leurs re-
lations auec le siège de Rome, ou toute autre Juridic-
tion ecclésiastique* L'ouvrage forme un volume iii-folto
de 544 pages, sur lesquelles le Rapport lui-même en oc-
cupe 5o. Il est suivi deh docùmens reçus des pays ëlran*
gers, et qui sont rangés, sous le titre S^Appendix , en
XXIII articles, suivant les diffërens Etats. Mais on ne
donne point la lettre de sir John'HippisUy, ni le lexle
des questions dont il dcmandoit la solution; omission qui
neparolt pas être tout-à -fait sans dessein; car on seroit
tenté de croire par la nature des réponses,que sir John sou«
baitoit qu'elles n'envisageassent qu'une face des objets,
et qu'elles fissent pencher la balance d'un certain côlél
Le Rapport traite particulièrement de deux points ,
de la nomination des évêques, et du placet royal pour
les rescrits pontificaux. Il y joint aussi i'examen' de
quelques autres articles de discipline. Il tend à faire
ci*oii*e^ non -seulement que dans beaucoup d'Etats ca-
tholiques les souverains nommoient aux évêchés, ce
qui n'étoit pas difficile à prouver, mais que de plus ils
le faiitoient par un droit mbérent à leur couronne; ce
qui est une prétention démentie par tous les monumens
de l'histoire ^ecclésiastique, par les principes sur la ju-
ridiction, et par la discipline ancienne et moderne. On
cite à la vérité en faveur de cette prétention quelques jn-
risconsultes ; mais sM ne faut que deux ou trois cano-
nistes pour infirmer Tautorilé de la tradition et conli^-
balancer une pratique constante, il n*y a plus de prin-
cipes sûrs, de règles fixes, de discipUne qui puisse
subsister. L'Eglise ne forme point ses décisions, et ne fonde
point ses usages sur les opinions mobiles de particuliers
isolés, mais sur des principes généralement reconnus,'
•ur la tradition, sui* l'easeignemont des pères et des doc-
( «47 )
Ivors, sur les d^rets des conciles, sar les actes du saint
Siège et du GoqM ëpiscopaL Elle ue prend potot ses lois
dans Rechbergçi* ou Idans Pithou, et ne le§i*egardo que
comme des auteurs sana conséquence, qui ne mërilent
plus de servir de guides dés qu ils s'ëcartent du torrent
oea lhëologiens,et qu^ik cèdent i des préventions de secte
on de pays*
L'aiiicle de la France, qui forme le nK VIII de
Vjéppendix, mérite que nous présentions quelques ob-
fervations sur les pièces dont se compose cette partie
de r^ippemUx. Elle comprend cinquante pages, sur
lesquelles Tei^trai^ de Pithou en contient treixe, et cet
•rtîcle est intitulé dans VAppendix : Précis des réglée
far léêqièeUeê fa France eH gouvernée dans eee rap^
porte avec le êcdnl Siège, ainsi que de la éUed/dine de
t église gallicane , surtout pour ce qui regarde les évé-^
ques. il faut assurément être bien étranger h ce qui se
fsstic parmi nous pour croire trouver dans le livre de
ithon les règles de discipline que suivoit Téglise galli*
cane. Ce livre, relégué dans la poussière avec tant d'au*
très, n'a jamais été regardé que comme Topinion d'un
particulier sans crédit , et les Commentaires de Dupuy et
de Durand deMnillanne n'y onX ajouté aucune autorité.
Les rédacteurs du Rapport disent que cet ouvrage a ob^
tenu la sanction royale; qu'il étoit consigné dans les
registres du parlement de Paris , et qu'il a reçu /'op-
probaiion spéciale du collège de la Sorbonne. On voit
tnen que ces étrangers ne connoissent point nos usages, ils
ont pris pour la sanction royale le privilège qui se trouve
è la 6n de l'ouvrage, et qui n'a jamais été regardé comme
une approbation ou une sanction , mais comme une sim-
ple formalité de librairie. L'insertion aux registres du
Krlement n'avoit point lieu pour les livres, et quant à
pprobation de la Sorbonne, qui n'a jamais pris le
nom de collège, il seroit impossible d'en fournir la
preuve; la Sorbonne étoit bien éloignée d'entendre les
îilsertés gallicanes comme Pithou : j'ai vu d'anciennes
éditions de cet auteur : elles ne portent pas même l'ap-
K 2
( .48 )
probalion d\iii seul docteur; ci fi quelques-uns onf*^
dans la suite , adopté ses seiitîmensy le corps les a tou-
jours rejet/s. Si les éditeur^ du liappori veulent savoir
ce qu'on pense eu France du livre de Pilhou, ils peu*
vent consulter Farrèt du conseil d'Etat , du :40 décembre
i638y qui supprime l'édition donnée celte année par
MM. Dupuy, el qui en défend la vente et la distribur
lion; ils peuvent consulter aussi la condamnation por-
tée sur ce même livre, le 9 lévrier 1639, par dix*neaf
archevêques ou évèques de France. Cette censure se
trouve au tome III de la Collection des procès-'i^etbau^
du clergé. Ou y voit que ces évê()ues s'assemblèrent au
sujet de la publication du Traité des lois et libertéè d^
r église gallicane , et des Preuves des libertés de Véglisê^
gallicane ^ qui venoient de paroîlre, en 3 ?ol. in-folio,
«ans nom d*auteur et sans permission. Les prélats sii
plaignent qu'à quelques bonnes choses l'auteur en eut
niêlé beaucoup de mauvaises , et eut associé aux droit»
légitimes du Boi et des églises ce que Ton pourroit ap-
peler, disent -ils, plutôt des servitudes fausses et hé'*
rètiques y que des libertés. Ils condamnent unanime-
ment ces deux volumes sous les qualifications les plus
fortes. La censure est en lalin et en françois, et est
signée du cardinal de In Rochefoucauld , de dix-huit
ëvèques et des deux agens du clergé. L'ouvrage ayani
reparu, en 16Ô1 , avec des additions, rassemblée du
clergé, tenue cette année là, Je signala comme in/'u^
rieux à la liberté de l'Eglise, et arrêta de se plain-
dre du débit d'un livre dont tout le monde connoissoU
le venin et les dangereuses maximes, M. de Bosquet,
évêque de Lodèvc, fut invité à le réfuter, et les assem-
blée de i655 et j665 le pressèrent de publier celte ré-
futation, qui cependant est l'cstée manuscrite, et qui se
conservoit dans la bibliothèque de M. Colbert, évêque de
Montpellier. Voilà ce que Tautorité séculière, comme lei
clergé, pensoient de ce qu'on nous donne pour /a règles
de l'égluse gallicane. On sait d'ailleurs que Pithou avoit
été calviniste y et on l'a accusé, non sans raisoi^^ d'afoiv
( '40 )
éonserré quelque choi^c dti vieil homme, et d'avoir
mori'rë dans son livre des restes des prëvehlions contre
i'Eglîse, qu'il avoit puisées dans sa preniiëi^ Mucalion.
La pièce qui suit dans Vj4ppendix est uri réquisitoire
de M. Séguier, et un arrêt du pnrlement de Paris ^ du
^6 février 1768, à l'occasion du bref de Clément Xllf,
contre les édits du duc de Parme, La cour de Franco
, étoit alors doublement mécontente du Pape, dTabord
parce qu^il i)voit refusé de souscrire aux rhesùres prises
contre les Jésuites-, et ensuite parce qu'il avoit agi contre
les édits d'un prince de la maison de Bourlion. Le par-
lement profita de cette disposition pour rendre son ar-
rêt ; mais est-il juste de regarder comme une autorité
propre à diriger dans tous les temps, une mesure prise
dans un temps de brouillerie et de querelle? Dés aihis
qui ont eu un procès regardent- ils comme obligatoire et
incontestable ce qui leur est échappé lors de leurs divi«
sîons? C'est ainsi apparemment qu'en jugea Louis XV,
qui, par des lettres -patent es, du 18 janvier 1772, sus*
pendit Texécution de l'arrêt du parlement , et donna
ordre que tout restât sur le même pied qu'auparavant.
]| est vrai qu'on cite une déclaration de mars 1772, qiii'
porte qu^aucun rescrit de Home ne pourra être publié
dans le royaume sans» être revêtu de lettres* patentes;'
mais la déclaration ne va pas, à beaucoup près, aussi
l6in que l'arrêt, et ne fait aucunes défenses aux arche-
vêques et évêques.
Les pièces qui suivent, sont : la déclaration du clergé,
de 1682, et l'édit rendu par Louis XIV en conséquence;
ces deux pièces n'ont aucun trait à ce qui fait l'objet
précis du Rapport. Les articles de la pragmatique sanc-
tion , dressés à Bourges en i438, qui excitèrent tant de
rëclamalions, et qui, dit M. de Marca, laissèrent la
France dans le même état de confiuioriy ont été abolis
depuis long-temps par le concours des deux aufonlér.
On cite ensuite un extrait de V Histoire ecclésiastique de
Fieury, ou plut&t deson continuatein*, Fabre; cet exlrait,^
qui te trouve au livnK^XXlll , section cxxixj est étraogei;
V
( i5o )
aux pointa examinas dan^ XeBapport du comilë, et on
ne voit pas à quel de^ciii il a été placé ici. Je ne dé-
couvre pas non. plus pourquoi on a inséré, après le
Concordat de Léon X, des passages d'un ou deux his-
toriens qui ont parlé, soit de ceG>ncordat, soit des dif-
férends sous Louis XtV. Ce n'est pas, encore une fois,
sur ces témoignages isolés de quelques anonymes qu'on
devoit chercher à se Former uue idée du régime de Té-*,
glise de France; c'étoil dans des actes authentiques^
dans des usages conslans ei reconnus ^ dans les délibé-
rations du clergé, dans une suite de déclarations royales»
£n suivant Tordre des documeus que renferme Vjlp-
pendix y tlous trouvons des renseignemens donnés à sir
John Hippisley, à Rome, en 179^, sur les rapports de
la France avec le saint Siège. Le baronnet ne dit point
de qui il tenoil ces renseignemens, si c'étoit d'un sim-
ple particulier ou d'une personne en autorité. Toute-
fois ces renseignemens vont en général plus au fuit que
la plupart de ceux qui piécèdent. On y reconuoit du
moins Tautorité spirituelle du souverain Pontife, la né-
cessité que les évèques tiennent leur mission de lui et lui
•oient subordonnés, l'obligation de recourir à lui pour. les-
causes majeures, pour Ies\Iispenses, pour la confirma-
tion des évoques, pour IVrectiun des nouveaux sièges. On
y déclare que l'usage universel du royaume étoit que
l'enregistrement des cours du parlement n'étoil point
nécessaire pour ce qui avoit rapport aux resorits qui.
regardoient le for intérieur, ni aux décisions concer-
nant la foi; i\\3i^ ainsi tout le monde auoit regardé comme
extravagante l'idée des membres de rassemblée cons^
tituante, qui prétendirent que- les brefs du Pape contré
les évéques ou prêtres intrus oujureura étaient nuls ,
parce qu^ils n avaient pas Vattache de l'assemblée* Cet
idées sont du moins raisonnables^ et contraires à la plu-
part desdocumens dont nous aurons à parler, ainsi qu^aux.
conséquences qu'un voudroit en tirer. On retrouve en-
coA*e ce langage dans un arrêt du conseil , du ai mai.
1766^ reudu à l'occasion des procédés. du parlement de
(,5. )
Pai'is sur les actes de rasctembiëe da clergé de 1765. Cet
arrêt est rédige areo hsaucoup de mesure, et reeonnolt
rautm*ite de l'Eglise en plusieurs points importans.
Après cela, que t'assemblëe constituante ait décrète.
Je 9 juin 1791 9 qu'aucun rescrit de Rome ne pour*
roit être publié ni exécuté sans avoir été approuvé
par le corps législaJ^iF, c'est ce qui est assez indiffé-.
rent k raSâire, surtout après ce qui a été dit plus
liaut de l'assemblée constituante. De même on a joint ,
je ne sais pourquoi, au Concordat de 1801, quelques-
uns des articles organiques, quoique Ton paroisse con-
venir que ces mesures d'un gouvernement révolution*
naire, ne peuvent servir d'exemple, et quoique le Pape
actuel ait toujours réclamé contre ces articles. EnBn,
Vjippendix est terminé par un décret de l'usurpateur^
du 25 février 1810, qui annonce que l'édit de 1682 ,x
sur les quatre articles, fera loi dans tout l'empire; et
par les articles que l'on dit avoir été signés à Fontai-
nebleau, le 35 janvier i8i3, entre le Pape et le m^me
Buouaparlo. Bien detout cela ne peu têlre regardé comme
une autorité; ut cette affectation même de réunir tant
de prèctis inutilea ou suspectes semble prouver qu'on
vouloil en imposer par le nomt)re, et que Ton roanquoit
des documens plus sûrs, pu du moins qu'on ne vouloit
pas les publier.
Tels sont en substance les vingt articles qui compo*
-sent la partie de Vj4ppendix relative à la France. On
ne peut se dissimuler qu'il y en a plus de la moitié qui
ne vont point à la question, et d'autres qui la décident
fort légèrement. Si le comité anglois vouloit prendre une
idée de nos libertés, il devoil recourir à des sources
plus impartiales et i des autorités plus imposantes, tl^ous
avons déjà indiqué quelques-unes de ces sources. Com*
ment ne cite- 1- on n'en de Bossuel, rien de Fleury,
les deux hommes qui ont dû le mieux connoitre les
rapports de notre église avec le saint Siège, et qu'où
n*aocusei*a pas d'en avoir exagéré les prérogatives. Bos-
sue!, dans ses ouvrages^ s'est bien gardé de cont<i^sler
(.50
au Pape les droits, dont il <»t en Possession, Mir la no>.
thinalioii anzéTéch^s. Il n'a dit nulle pari que les princes
il o m massent aux sièges par le droit de leur couronne,
que tous les rescrits et huttes du saint Si^ge dussent élre
soumis à l'vxatnen de l'auloritë séculière, etc. Ce grand
homme avoit trop de menure et de lumière» pour don»
lier dans de pareilles id^t». Fleury n'y eût pas été mOÎM
oppose. Ce célèbre hintorien s'est même explique nêU
tement sur ce sujet. Sir John Hippisley ne connoit pas
sans dooie lea Nouveaux Opuscule» de Fîeuiy; in-is,
Paris, 1807. On n*a pas juge h. propos de lui envoyer
ce volume, où il eût trouvé la cundamnation des prin-
cipes qu'il veut faire prévaloir; on éloit probablement
prévenu que ce n'éloif pas de tels documens qu'il sou-
îiailoil. Dans le Discours siir Us libertés de l'égiise gaU.
iicaiie, qui tait partie de ces Opuscules, et qui est im-
piimé conformément à un manusrril de l'auteur, Fleory
détermine en quoi consittentnos libertés, et lesréduita
treize points, dont aucun n'a rapport au but des reche):-
cliet flu baronnet anglois. Il s'y élève, avec mOdéralîOQ,
nais avec foixe, contre les entreprises de l'auiorilé se-
ciiiière, et nous cruyons qu'on nous saura gté, pour
contre- balancer le lémoigi^uge de Piihou et dit (<es coto-
mentateurs, de rapporter quelques passages de Fleory,
qui a toujours été compté comme un des défenseuiii
les plus accrt''dilés de nus libertés, et dunt la réputa-
tion et l'autorité sont en France si fort au-dessus de
celles'de Pithuu. Reury reconnoît que, pour sotUe^
TUr t'indépenddnce des souverains, on a donné en di^
vers excès, comme de prétetidre outils ne pouvaient elrë.
exconmtuniés , ni eux ni leurs obiers, et il appelle les
raisons sur tt^Uflles ce sentiment est appuyé des /ira- '
textes (page |5), Ce qu'il dit, page 79, a'iippljque très-
biun a Pitbou et aux jurisconsultes qui ont hérîlé de
son esprit :'<( Les François, les gcnt- du Hoi, ceuK-U
même qui ont fuit sonner le plus haut eu nom de liber-
tés, y ont donné de rudes alleintet en poussant les droits
li, jusqu'à l'ewisî en quoi l'iDJuslice de Dumoulin
( ï55 )
fit insap{>or(abIe. Quand il s'agit de censçi^er le Pape,
îf ne parle que des anciens canons; quand it est ques-
tion des droits du Boi , aucun usage n*est nouveau ni
abusif; et lui, et tous les jurisconsultes qui ont suivi sea
inaxîmes, inclinoient à celles des hérétiques modernes,
et auroient volontiers soumis la puissance même spiri-
tuelle â la temporelle du Prince La nomination du
Boi (aux évêchés) n'a d*aulre Fondement légitime que
la concession du Pape, autorisée du consentement ta-
che de toute FEgiise». Plus loin, il dit (pag. 89), que
« la grande servitude de Téglise gallicane, c'ebt letendue
excessive de la juridiction séculière ». Et (page 97) :
4( Qu'on pourroit faire un traité des servitudes de Fé-
glise gallicane, comme on en a fait d^ libertés, et qu'on
île manqueroit pas de preuves )>•
A la suke du Oiêcotirs sur les libertés de r église
gallicane, on trouve, dans les Nouveaux Opuscules de-
Heury, deux pièces également tirées de ses manuscrits,,
et écrites tout entières de sa main. La première a pour
titre : Libertés de V église gallicane. Elle commence
ainsi : « Prenant les njemes titres sous lesquelles on a
i^angé les preuves des iihcrlés du Tégliso gallicane, on.
fiourroit rapporter des pièces, pour le moins aussi for-
tes, qui prouveroient les propositions contradictoires de
celles que Ton prétend avoir prouvées... On feroit voir
qu'en ces matière^, il est inutile d^alléguer des faits par*
fjculiers et des exemples de poss^ession , puisqu'il y a
toujours eu des hommes, en toutes co'ndilions, qui ont
abusé de leur force pour diminuer la puissance légitime .
des autres 11 faut donc raisonner sur quelque principe
plus solide que l'usage ou les prétentions des parties qui
cbntestçnt (page 108) ». Cette réflexion s'appliq\ie assez
bien, ce semble, aux recherches de sir John Hippis-
léy, et à l'avantage qu'il prétend tirer de quelques faits
isolés et de quelques témoignages individuels* v Ceux
qui y parce que le Pape n'est pas leur seigneur tempo-
rel , croient qu'ils n'Amt point de me'^ure à garder en
parlant de ses droits, donnent lieu de soupçonner que
( '54)
leur respocl pour le Koi ne vient que d*une (laitene îri-
tëressëe ou d*uiie crainte servile (page 112).... Si l'on
examine sur ces maximes les auteurs de palais, et par-
ticulièrement Dumoulin, on y verra beaucoup de pas-
sion et d'injustice, peu de sincérité et d^ëquitë, moins
encore de charilë et d'humilitë (page 1 13) ». Il est donc
clair que Fleury, maigre son zèle pour les libertés, ne
faisoit pas beaucoup de cas de ces jurisconsultes si in~
dulgens pour les droits du Roi, si rigides contre ceux
du Pape ; ce sont ses expressions.
Le second écrit de la main'de Fleury, que Ton trouve
encore dans les Nouveaux Opuscules , est intitulé : Au^'
iorité du prince sur la religion; et quelque court qu'il
suit , il va Fort bien au sujet que nous traitons. «Oq pré-
tend , dit Fleury, prendre droit par les faits, qui ne sont
la plupart que des entreprises. Le droit se prouve par les
lois, non par celles des princes, qui, en cette matière^
-n'ont pu se donner de droit à eux-mêmes, mais par la
loi de Dieu interprétée par les Pères et par les conciles.
Les hommes ne règlent point la religion, mais la dé-
clarent telle qu'ils l'ont reçue de Dieu. Il faut revenir
à la source de tous les pouvoirs spirituels, qui est la
volonté de Jésus-Christ, qui a envoyé ses apôtres avec
pouvoir de prêcher, d'administrer les sacremens, déju-
ger, de remettre ou retenir les péchés, de retrancher
de l'Eglise, d'établir à leur place des évêques avec les
mêmes pouvoirs, e| do perpétuer l'Eglise jusqu'à la tin des
siècles. Que l'on allègue des faits, et que Ton raisonne
tant qu'on voudra , il faut que l'Eglise ai\ toujours ces
pouvoirs indépendamment d'aucune puissance tempo-
relle, et il est impossible qu'aucun prince ait aucun de
ces pouvoirs en tant que prince, puisqu'ils sont d'un
ordre surnaturel .. Pour voir la vraie puissance de l'E-
glise, il faut voir celle qu'elle exerçoit sous les empe-
reurs paiVns; car il ne lui manquoit rien, et elle n'a
jamais été plus parfaite. Elle prêçhoil , elle adminîs-
tix>it les sacremens, imposoit des pénitences même pu*
bliques, excommunioit, ordonnoit des évêques et d'au-
( '55 )
Ires ministres sacres, tenoit des conciles. Les princes ,
de.veniis chrétiens, ne sont devenus ni évoques ni prê-
tres, et n^ont acquis aucun pouvoir spirituel au-delà
des simples laïques. Doue tout ce qu'ils semblent avoir
fait eu matière spirituelle doit être expliqué d'une sim-
ple protection extérieure; ou il faut reconnoitre que
c'&vt une usurpation. Un des articles où Ton abuse lo
plus des faits est réicclion des évè({ues. On prétend prou-
Yer, par plusieui^s exemples, que nos Rois de la pre-
mière race faisoient les éveques comme il leur plai.soil ;
et ou ne considère pas que, dans plusieurs conciles \o*
nus par leur permission, il est ordonné que les évè«
que» seront élus, suivant les canons, par le métropolitain
et les évoques de la province, du consentement du clergé
et du peuple, sans que Ton abuse de \st puissance de»
rois pour troubler cette discipline. Ne doit-on pas ju«
ger du droit par ces conciles, plutôt que par les faits
contraires? N'est>il pas plus vraisemblable que ces rois,
encore demi -barbares, et ceux qui abusoient dct leur
autorité, agissoient souvent contre les règles qu'ils re*
connoissoient eux-mèmeb? Car enfin, qui avoit donné
à ces rois le pouvoir de choisir des év^qites? Etoit-ce
rpglise? Qu'on en montre la concession. Etoit-ce un
droit attaché à la souveraineté? Mais ils n'étoient pas
plus souverains que les empereurs romains qui avoient
commandé avant eux dans les Gaules. Or, ni les em«
pereurs , ni leurs officiers ne se méloient de l'élec-
tion des évéques, si ce n*est de quelque gtand siège,
comme Rome et les églises patriarcales, ou« les villes
de leur résidence, comme Constantinople, Milan, Ra-
vennes. On n'a point vu, sous les Romains, le prince
ou le magistrat intervenir à l'élection d*un évêque d'une
église de Gaule ou d'Espagne* Mais les rois barbares
ne commandant qu'à une province ou quelque partie
d^aoe province romaine, s'intérefsoient k chaque élection
d'évique, et il étoit raisonnable d'avoir leur consente-
ment, comme des premiers du peuple. Voilà tout leur
droit ^ le teste n*est qu^usurpation »• (Pages iki«ii8).
> (i5B)-
On foi l dbno qne le Mvant abbé Fleury, ^roil loin
de partager I«s ideea de PUhuu el des autres caaonialei
cita dans le Rapport; W n^entendoit pas nos liberté
oomroe eux» et cependant il n*a pas i\é taxe d'awir flatté
la cour de Borne, ni exagërë set ditiits;; il n-'éloit paa
moins bon. François que lesjui^scoiisiilles dont il blâni0
les excèë, et surtout il n'ëloit pas moin» judicieux , et.
moins éclaii'i^,. On voit euooçe qv'on poorroit* faire un;
recueil de pièces qui' prou veroieni tout le oeulrairo de ce'
qu*on a voulu établir dans le/brpjsor/; On netnanqoeraitf
pour cela ni dfactes authentiquai* , ni de faîis avër^, iifî*
de passages des écrits des thëologioua les pluaestins^iveli
toute rhistoire ecclésiastique, tous les monuihens'dc la^
tradition^ les conciles, les pères., lea docteum., Texer**
cice de Tatitorité pontificale , la conduite des été-**
ques, soit en corps, lioit pris séparément, Tassent imenli
des souverains pendant plusieurs siècles, donneroient*
une suite de documens d'un font aulie poids que
ceux de Yjippendix. Sir John Hippisley a enrployé
quatre, a^s- à recueillir des pièc-es pour appuyer son
plan;, ili n7y a^ pas de doute qu'avec les mêmes se-
cours,-les catholiques «tnglois sYmi seioiont pi'icnré en
bien pius>graud nombre, et d'où on «ri^duiroit des*
conséquences opposées. On ne s'aperçoit que trop que
Tesprit qui a dicté le Rappoi-t ot le choix même des'
pièces, sont conformeft aux principes et aux usages des-
anglicans^ On croit chez eux que rEgiise est sounoise à ^
rjBtat, et que c'est aux magisUals ù régler les cérémo-
nies et même les dogmes de la religion. L*babiuidede
voir les chose» ainsi leur fait trunsporlei* ce système jus-
que dans l'Eglise catholique, qui le repoiis^e dHs toutes
ses forces; ils modifient , d'happés cette idée), nos prin^
cîpesles plus rigoureux,. et rinfluence desopirifons do^
xnmantes parmi eux leur persuade qu'il n*ea< peut être
autrement chez nous. Il est évident, pour quiconque
se pénétrera de l'esprit du Rapport, qu'il tend à intro-
duire parmi les catholiques la suprématie angKcaoe^ et
i.Iifrer.Cfiglise à rautorilé séculière. Si les documens
( »5n
rapporfëd dans XAmnàix ëloient exacts « il ny aiiroit
un tond aucane dtwrance entre la discipline de TEgltse
Galliolii|iie et celle dé Fëgliae d^Angtelerre; et les souYe-
raii» n'earoient pas noiiis d*autorité sor le spiritoet
m^ine^ qu'Henri VlU et ses successeurs en ont prâ duuf
la Grande-Bretagne.
WOUT1CLLF8 E<X:r.F.SlASTIQUE5.
Paris. Le réuUissemeBt de M***, la duchesse de Berry est
ù événement auquel lente la France doit prendre part. Plul
BOUS avions été alarmés de sa maladie y plus nous devons être-
sensibles au bieiifait de la Providence qui lui a rendu une
santé si précieuse. M*', le duc de Berry, qui lui a donné les
soins lès plus touchans , et qui a voulu rendre grâces & Dien
de sa convalescence , a ordonné qu'une somme de 6000 francs
fut destinée au soulagement des femmes enceintes les jjrfus in-
digenles. Cette somme a été ertvoyée à MM. les vicaires^-gér
nerauK de Paris, pour qu'ils en confiassent la distribution à
MM. les curés.
«— Le 12 mars, Madame a assisté au sermon prononcé, à
Saînt-Tboma$-d*Aquîn , par M. i*abbé Bonnevic > chanoine de
Lyon. M"*. la ducbesse aOrlëans s'y trouvoit aussi. L'audi-
toire cloit nombreux, et la quête a dû être abondante.
— Parmi les bonnes œuvres auxquelles s'applique c<>tte
chanté industrieuse qui prend sa source dans l'esprit de reli-
gion et de piété , il faut compter particulièrement l'œuvre
des prisonniers. Il existoit autrefois à Paris deux sociétés en
leur faveur; l'une délivroit les détenus pour dettes, l'autre
portoit des secours dans les prison:». La révolution , qui sut à'
la fois enfanter tant de maux et détruire tant de biens , anéan-
tit ces deux associations. Des personnes pieuses entreprirent de
la faire revivre il y a huit ans; et, réunissant leurs moyens et
leur zcle, elles ont depuis cette épcMpie procuré la liberté à
plus de cent-cinquante prisonniers pour dettes, soulagé douze
cents indiWdus, rendu des pères à leurs familles, rétabli leur
commerce , rappelé des malheureux à la vertu, fait baptiser
desenfans, réhabiliter des mariages, et séché les larmes de
gens réduits au désespoir. Une administration toute p^ratuite et
juilernclle a obtenu ces heureux résultats. Des médecins, des
magistrats, des dames charitables apportent à cette bonne
OMtvre le tribut de leurs soins, chacun suivant sa partie. La
société n'a d'autre fonds que la obarité publique^ elle j a.
( i58 ) ,
recours en ce moment. Lundi 17, U se ljen<ira une assemblée
de charité , à cet elTet , dans l'église de Saint-Tbomas-d'Aquîn.
M. l'ubbé de Quélen , vicaire-général de la grande aumône-
rie , prononcera le discours. Après le sermon , il sera fait une
quête pour les' prisonniers. On peut aussi envoyer les dons
chez 1rs notaires suivans : MM. Denis, rue de Grenelle-Saint*
Germain; Duchesne , rue Saint -Antoine; Louveau, ru9
Saint-Martin; Lombard, rue.Saint-Honoré ; et Boulard, rue
des Petits- A ngustins.
^ -—On publie en ce moment un écrit in-S**. intitule : Questions
importantes sur les nous^elles éditions de F^oltaire et de Rous*
seau , qui porte pour épigraphe ces paroles de Louis XYI :
Ces deux nommes ont petxiu la France. Cet écrit, très-serré
et trè's^solide , tend à prouver que les éditeurs ne peuvent se
prévaloir de notre législation actuelle pour elcuser leur en-
treprise.
— M. le prince de Broglie, évéque de Gand , fait en ce mo-
ment une visite pastorale dans son diocèse. 11 donnoil, le 4
mars, avec M. Dubourg , la confirmation à Harame; c^étoit
le jour même oii il étoit cité ]>our comparoitre devant un con-
seiller de la cour de Bruxelles. Il a repondu par l'écrit sui-
vant , qui est rapporté par un journal des Pays-Bas :
« I/évéquc de Gaod a reçu le maiulat de cotuparulioo qui lai a êl^
signiGc par M. Van der Beelfn. K%iyanl aucun si\\h de douter que jet
fails sur lesquels il doit éue inicrrogé ne «loieni pie'cUéraeolles mdine*
car ce seroil reconnoîU'e le droit qui est attribué à un juge laM|iic délai
faire rendre compte des motifs de sa conduite dans reiercioc de son
mini.^tèrc.
a L^arr^le dn i5 février dernier, rendu par la chambre d^aocasalîon,
et dont révrque d** G«ind est en droit de requérir communication offi-
cielle, ne pouvant sans doute conionir que les mêmes griefs allégu«!s
par la commisMon prëcit<^e, Tévéque de Gand ne p«'ut, avant toat,
reconnottre la compétence de la cour superieuie pour juger de ces ma-
tières. 11 dira, avce autant de respect que d*assuranc4ï, à rauguslo
monarqtie qui l'appelle en justice, ce qu un des plus grands docteurs
de rFglise disoit à IVrapareur Valentinit^n, qui lui a voit assigne des
inges : « Avei-vous jamais oui' dire, trcs-rlément empereur, que les
> laïi|uts aient jugé un évéqne sur des matières qui concernent (a doo-
» trine? Irons-noux jusqu*à ce degré de foiblesse d^oublier tes droits
» de Pépiscopat, et de conûer ù un autre ce que Dieu uous a donne?
M Pourrons-nous regarder comme ju(;es compétens à cet égard des
m hommes qui espèrent des faveurs ou qui craignent de déplaire? La
» vie milme d*Ambroise n'est pas d'un assez grand prix pour cmh-
» promattrc à ce point U diguiié de Tépiscopat ».
(.59)
k Enfin f tOBS TifOipIri d^ane loi fondamenUl^ . qui «dmel Jaiis
Itc** lc« «mn àm \mmim àm îv|m ptofcsuiBl diMmlM rélîjsimiii,
tari peiil élre le tort dtcras des ëvâi|ti€t csiholkiitcii qui oomentiroient
■ In reoo^pottre coam* joict compéttiia de te«r dociriae el des acie»
àà leur mîmisière » ?'
S igné ^ le priooe Mauiick di Bioolic, évéquû de Gond.
' 'Gaad , 9 oan 1817.
Nouvelles politiques.
Pams. («€S voyagef de nos Princes sont des nourelles occasions
pour eux de montrer leur générosité. A la suite d'une chasse
dans la forêt de Marlf« M^. le duc d'Angonléme a fiiit re-
netlre an maire de Noisj*le-Roy, une somme pour les pau-
vres "de la naroîsse. \
^— M • le duc de Luxembourg, M. le duc de laCbâlre et M. le
eooile de la Ferté, sont partis pour Sens, où ils assisteront,
,9U nom du Roi , au service anniversaire pour M"*, la Daii-
pUiie, mère de S. M. , qui mourut le i3 mars 1767.
-— Les olBcîers civils et militaires, nés k Bordeaux et do-
miciliés à Paris, ont célébré Fannivcrsaire du 12 mars. Ils
Ont assisté à une messe qui a été célébrée à Saint-Germain-
l'Auxerrois, et ont été présentés à Madame et à Monsieur.
— Les opinions de M. de Bonald , de M. le marquis de
Viilefrancbe et de quelques autres députés , sur la dotation
de la caisse d'amortissement et la vente des bois, paroissent
imprinaées depuis qiie1((ups jours. Ou a été un peu étonné de
trotiver dans un journal des plai^^anleries a&s>ez froides sur les
discours du premier. Si elles nicritoient quelque réponse, il
sofilroit de remarquer que la chambre a ordonné riiiipression
de ce discours; ce qui annonce apparemment qu'elle n'en a
pas )ugé comme le critique.
— MM. les officiers Suisses de la garde royale, régiment
d'Affiry, ont fait une collecte pour les pauvres , qui sVst mon-
tée à 637 fr. , et qu*iU ont fait remettre aux Sœurs de la
Charité.
— Le gouvernement vient d'acbeler, pour 852,333 fr. ,
Fbôtel de Brienne, qui lui a été vendu par Marie-La:litia
Ramolino, veuve de Charles Buonaparte.
— M. de Cbaumareix, commandant la frégate la Méduse,
qui s*cst perdue , l'été dernier, sur les côtes d'Afrique, a été
traduit devant un conseil de guerre , qui l'a déclaré coupable
an la perte de la frégate , l'a jugé incapable de servir , et Ta
condamné à trois mois de prison.
.— Le sieur Patris a iié condamné , pour l'écrit dont bou#
{ t&a)
avons parlé , à troÎA mois de prbon , 5o fr. d^améncle et 2O0 fi''
de cautionneiiient.
— > H parott que la mémoire de Rousseau n'est pas aussi
en vénération dans sa patrie que parmi nous. On avoît donn^
son nom à la rue ou il est né, à Genève ; on vient de rendre!
à cette rue son ancien nom. Quelques-uns de nos journaux
sont fort scandalisés de ce trait d'irrévérence pour un homme
dont les théories ont eu l'honneur de contribuer si,puissam«
ment à la révolution, et un journal va jusqu'à annoncer aus
Genevois que leur ingratitude ne peut rester impuuie«
CHAMBRE DES PAIRS.
Le II tnarft, le miaislre 6en finances a présenté à la chambre trois
projets de loi «doplés par la chambre des députés, et rclauf», le pre-
mier, à la perception de deux nouveauv dnuxièracs sur les contribii-
tiuns de i$i7) le second, à la confirmation dVchanges entre le gou-
^u»rnrment et des particuliers; le troisième, à la fixation du tarif des
douanes, l/ordre du jour appeloit la discussion sur le projet de loi re-
latif aux lettres de change. Aucune réclamation ne s*éiant élevée contre
ce projet , il a été voté au scrutin sur son adofition , et sur 108 votana^
il a r^ini tous les suffrages, sauf cruaire hullclins qui se sont trouTéi»
nuls. Un membre a ]iropo«ié de délibérer df suiti* sur le projet pour la
perception de deux nouveaux dousémes. Personne u^ayant combatlu
le projet , on a pas^' aussi an scrutin, et il a été adopté unanimera<*nl.
Le projet su^ les douanes a été renvoyé à la commission du budjet. Lu
chambre a renouvelé ensuite ses bureaux.
CHAMBRE DES dÉPI)tÉS.
Le II m<irs, on a fait un rapport sur quelf^ues péiilionSt qnî ont été
renvoyées à diffrrens ministres ou à des commissions. Un mémoire
d<-* néj^ocians «VAIsace contre le mono(>nle du lubitc est appnvé par
MM. oe Brigode et Metz. L^ordre du jour appi toit la désignation de
trois candidats pour remplacer M. Pardessus, comme commissaire sur-
veillant piès la cais.se d'amortissement. Sur i55 voians, la majorité
absolue étoit de 78, et elle n'a été obtenue par personne au premier
tour de scrutin. Ceux ifoi ont eu le plus de voix sont MM. Raymond*
Delaitre, Usquin , Roy, Benoît, le duc de Gacte, de Pnyroaurin, Clan-
sel, eio. Au deuxième tour de scrutin, il se trouvoii 164 voians, et la
i»luralilé absolue étoit de S.'^. M. Raymond -Delaitre a tu c)5 voit,
M. Roy 89, et M. Usquin 88. L'assemblée s'est formée en c«>mhé se-
cret pour régler son budget, et pour entmdre les dcveloppemeus d^une
propo^'ition de M. Dubruel, de TAveyron, relative à la puissance po^
ternclle.
Le la, il n'y a point eu de séance secrtte ni publique. LVpoquede
la séance prochaine n'est pas mî'me connue. On croit que le projet
sur la responsabilité des itiinistres, sur la cour des pairs, sur les ef-
fets du divorce, ne seront point discutés dans cette session, et qu'elle
se termînem tert la fin du mois. PluMcurs mcmi>res ont obtenu de»
congés.
x
{Mercredi tg mars tSi^.) (N*. 372.)
.r a
OEtunres de Satsuet , éùéque de Jfeaux, revues sur les
manuscrits originaux , et sur les éditions les plus cor^
rectes. Sixième livraison. Tomes XX -XXIII (i).
A voir la saperiorité avec laquelle Bossuet manie
Tarme de la controverse y il semble qu'il eût âë des-
tine spécialement par la Providence pour celte espèce
de guerre ^ où il a remporté de si éclatantes victoires.
Les coups que ce vigoureux athlète porta au protes<*
tantisme peuvent être regardés comme le plus beau
titre de sa gloire 9 et comme le service le plus émi-
nent qu'il rendit à l'Eglise. Son génie ^ ses études^
rétendue de ses connoissances y la vigueur de son rai^
sonnement, le rendoienténiineniment propre au genre
polémique , et on diroit que son goût comme son zèle
pour la saine doctrine le ramenoient involontairement
vers ces discussions sur les dogmes débattus entre les
protestans et nous. On s en aperçoit^ non pas seule-
ment par le talent et la fécondité avec lesquels il
traite ces matières dam les ouvrages où il s'en oc-
(t) Le Prospectus ann6Dçoit que chaque volume seroit com-
posé de 35 feuilles ; mais les souscripteurs ont dû remarquer
que le nombre des feuilles de chaqaeToIume excède 35. Toutes
les feuilles fournies jusqu'à ce jour s'élèvent à loSo, et for-
ment , y compris les 4 volumes de l'histoire , 3o volumes , à
raison àe 35 feuilles par volume , ainsi qu'il avoit été an*
nonce dans les divers Prospectus relatifs à cette édition. Le
nombre des volumes de cette livraison est de 4) qui en repré*
•entent 5. Le prix est de 21 fr. y5 cent., pris à Versailles ^
chez Le Bel ; et à Paris, au bureau du Journal.
Tome XL VAmi de la Ileligion et du Bot, L
( »62 )
cupe ex profnsso, mais encore par sa peiile à y i-c-
venir dans ses QUtrrs éorits. Ainsi dans TOraisou fu-
nèbre de Ja reine d'Angleterre il peint à grands traits
l'esprii du protestantisme et les désordres nés dfe sa
doctrine. Nous avons remarqué ailleurs que, dans
. d'autres discotirs , il rap[)eloit volontiers et confondoit
eu passant les principales erreurs de la réforme, ci
on sait que dans ses conversations il ainioit également
à discuter ces questions, et que ce fut ainsi quHl eut
Tavanta^^e de ramènera la religion plusieurs person-
nages célèbres. On nous a même conservé un exem-
ple de la supériorité qu'il gardoit jusciue dans ses en-
tretiens familiers, et de la présence d'esprit avcG
laquelle il présentoit les difiîcultés de manière à faire
une forte impression. Le trait mérite d'être raconté,
d'autant plus qu'il n'a pas été publié, que je sache*
Il est tiré des Mémoires inédits du marquis de Dan-
gcau , dont il existe une copie à la bibliothèque du
Roi.
I^a duchesse de Rohan él<nt malade; on a lieu de
croire que c'étoil Margnerite de Rohan, morte en
i684« Elle étoit fille et unique héritière de ce duc
de Rohan si fameux dans les guerres des Protestans.
Elle avoit été élevée dans le calvinisme par son père,
im des pitis. forts appuis de ce parti , et par sa mère,
qui étoit fille du célèbre duc de Sully. Ces grands
noms étoient autant de liens qui la retenoient dans
Terreur. Néanmoins Bossiiet, qui étoit lié avec plu-
sieurs pers,onnes de celle famille, fut piîé d'aller voir
la duchesse malade. II le fit, et après des témoignages
d'intérêt , il amena la conversation stir le calvinisme
et stir le caractère de nouveauté de cette église , cîi-
Tix^Xiite qui sudisoit pour lui ôter toute autorité. La
(i65)
nlucfaesse se dâeodoit^ autant qo^elle le poQVoît ayec
un tel adversaire ^ et allé^oit petit-élre les tj'Stéoiea
ruineux imaginés alors par les ministres pour couvrir
ce grand vice de la nouveauté de leur parti. Bossuet
Tet'^t aisément confondue par des argumens tbéolo-
giaues; mais employant à propos une arme plus dé*
cjsive encore auprès d^une personne fiére de son nom^
jih ! Madame, lui dit-il ^ vous seriez bien fâchée t/ue
nwire maison ne fiilpas plus ancienne que votre religion*
L'argument souflroit peu de réplique pour une Ro-
han. Je ne sais si parmi ce qu'on appelle les bons
mots 9 il en est un qui soit plus adroit^ plus ingénieux^
plus délicat que celui-ci , qui présentpit une objeo-»
tion très-forte sous la forme même d'un hommage à
la maison de Rohan (i).
Après cette digression, si toutefois c*en est une^
nous devons parler de cette livraison et de ce qui la
compose. Elle est consacrée toute entière à la con-
trovei-se contre les protestans. Le XX*. volume con-
tient la suile de VHistoire des Vaiiations des églises
protestantes, ouvrage dont il ne nous reste plus rien
à dire. Le volume XXI contient les cinq premiers
jéuertissemens aux protestans sur les lettres du ministre
Jurieu contre VHistoire des f^ariations. Ce Jurieu, dont
les écrits sont profondément oubliés aujourd'hui , et
dont le nom est presque devenu ridicule par leë em-
portemens de sa plume et les folies de ses systèmes,
s'étoit fait alors une sorte de réputation parmi les
(f ) Nous devons dire que nous n'avons point lu nous-mêmes
cette anecdote dans les Mémoires du marquis de Dangeau ;
• nous la tenons d'un amateur éclairé qui a compulsé ces
volaminenx manuscrits.
I. 2
( '64 )
siens y et Bosstiet jagea dovoir lui répondre ^ Don sans
douée parcousidéralion pour ce théologien fougueux ,
mais par pitié pour les .'Uiri(*s qu'on égaroit. Il faut voir
dans c'*s Âvertisseinens avec (pielle vigueur il pousse
le ministre 9 comme il lui enlève l'un après i*autre
ses appuis 9 comme il profile de ses aveux , comme
il relève ses contradictions et ses bc'vues, comme il
tourne en ridicule ses vaines prophéties. Il l'accable
tantôt par l'Ecriture et les Pères, tantôt par l'iiistoire
ancionue et moderne, et fait rougir les protesians des
I>ravad(*s , îles insultes et des extravagances de leur
défenseur.
L(î cinquième divertissement eotr'autres est un des
plus intéressans en ce que l'auteur y expose la doc*
trine de la réforme sur l'obéissance aux Rois et sur
la souveraineté des peuples. C'est-là qu'il montre le
calvinisme prêchant la révolte , et succédant sur ce
j)Oiut aux fureiu^s des donatistes et des manichéens.
«La violence du parti réformé, dit-il, retenue 60us
les rt^gnes foith de François l^^. et de Henri II, na
manqua pas d'éclater dans la fuiblesse de ceux de
François 11 et de Charles iX. Le parti n'eut pas plu-
tôt s«ritî ses forces, qu'où n'y médita rien de moins
que (le partagm* l'autorité, de s'emparer de la personne
des lUMh, et de iaire la loi aux catholiques. On alluma
la guerre dans tontes les villes et dans toutes les pro*
vinces : on appela les étrangers de toutes parts au sein
de In France, comme à un piys de conquête; et on mit
c<' florissant royaume, l'honneur de la chrétienté, sur
le bord de sa ruine, sans presque jamais cesser de faire
la guerre, jusqu'à ce que le parti dépouilli^ de ses places
fortes fût dans l'impuissance de la soutenir. Ceux qui
n'otit que les dragons u la bouche , et qui pensent
avoir tout dit pour la défense de leur cause quand
( ,65 ) ,
Ils les mit seulement itommos, doivent souffrir à leur
tour q 11*00 leur rc pressente ce que le royaume a souffert
de leurs violences , el encore presque de nos jours. Us
sont convaincus par actes e( par leurs propres dëlibéra-
sions qu'on a en original^ d^avoir alors exécute en effet
par une puissance usurpée, plus qu'ils ne se plaignent
a présent d'avoir souffert de la puissance légitime. Le
fait en a été posé dans V Histoire des f^arialions , et n*a
pas été contredit. On y a dit qu'on avoit en main en
original les ordres des généraux et ceux des villes â la
requête des consistoires, pour contraindre les papistes
à embrasser la réforme par taxes, par logemetis, par
démolitions de leurs maisons, et par découi*erte de leurs
toits. Ceux qui 8*absen(oient pour éviter ces violences
étoieni dépouillés de leurs biens. Les registres dt^s bôlels*
de-ville de Nimes, de Montauban , d'Âlais, de Mont-
pellier, et d'autres villes du parti, sont pleines de telles
ordonnances. On a été bien plus avant, une infinité de
prêtres, de religieux , de catholiques de tous les états ont
i\é massaci*és dans le Béarn par les ordres de la reine
Jeanne, sans autre crime que celui de leur religion ou
de leur ordre. 11 y a encore des actes authentiques des
liabitans de la Rochelle, où il est porté que la guerre
fut renouvelée à l'occahion des prêlris qu'ils précipitè-
rent dans la mer jusqu'au nombre de vingt-bix ou de
vingt-sept : de sorte que ceux qui nous vantent leur
patience et Ieui*s martyres sont en effet les agresseurs,
et le sont de la manière la plus sanguinaire. Ces dra-
gons, dont on fait sonner si haut If^s violences, ont* ils
approché de ces excès? Et tout ce qu'on leur reproche
d'avoir enfl'epris sans erdre , de combien est-il au-des-
sous des violences, où les protestans se sont emportés
par des ordres bien délibérés et bien signés? Mais
c'étoient, disoient-ils, de^ temps de guerres, et il n'en
faut plus parler, comme s'ils éloient les seuls qui eus*
sent droit de se plaindre de la violence , et que ce ne
fut pas au contraire une preuve contre leur réform.e.
/
( i66 )
d^avoîr entrepris par maximes de religion des gaerrei
dont les effets ont éii si cruels ».
Mais Bossuet semble plus forl encore lorsque ,
dans la suite de ce même Âi^ertissement , il combat le
principe de la souveraineté du peuple, et nous en-
gageons nos publicisîes modernes à lire ce morceau,
où il trace les absurdités et les conséquences funestes
de cette doctiiue anti«sociale. Ce grand homme semblé
en cet endroit avoir lu dans l'avenir , et avoir deviné
dans quel abtme on nous pousseroit avec cet appât
trompeur. « On nous accuse, dit-il , d'être les flatteurs
des rois, mais nos adversaires n'ont pas honte de se
faire les flatteurs des peuples. En parcourant rhistoire
des usurpateurs , on les verra presque toujours flat-
ter les peuples; c'est toujours ou leur liberté qu*on
veut leur rendre, ou leurs biens qu'on veut leur as-
surer, ou leur religion qu'on veut rétablir. Le peuple
se laisse flatter, et reçoit le joug. C'est à quoi aboutit
la souveraine puissance dont on le berce, et il se trouve
que ceux qui Hattoient le peuple sont en effet les sup-
pôts de la tyrannie. C'est ainsi que les Etats monar-
chiques se font dos maîtres plus absolus que ceux
qu'on leur fait quitter, sous prétexte de les affran-
chir. Les lois qui servoient de rempart à la liberté
publique s'abolissent, et le prétexte d'affermir une
domination naissante rend tout plausible ». Ne sem-
ble-t-il pas que Bossuet fait ici l'histoire de nos mal-
heurs sous la tyrannie d'où noua sortons?
Après le cinquième Av^ertissement est une Défense
de V Histoire des f^ariations couive Basnagc. Le sixième
j4vertissement est divisé en trois parties. Dans la pre-
mière, l'illustre évêque entre dans les profondeurs
de la plus haute théologie, sur la Trinité, sur Tim-
(•67)
de FEtre dîvki et sur Yig/ùiii des trois per*
fcmoeft. Dans ie-dmxîènie partie » U^ r^ute les priQ»
cipes de Jurieu, sûr la tolerancfe* Bpps la troisiènie,
il montre les pnmrisda sodoiaDismedians la réforme^
rindifféreooe s^etablisssant en Angleterre ^ en Hol«-
laiide^ en ^ AUcmagne et parmi les rëfiigûSs françois;
le mépris Ats principes catholiques coaduiMnt a ce|
excès; le protestantisme y doonaot i [Peines Toiles^
^ le savant antèup iionclut qu il faot ître eatlioliqao
OU: indifférent; cm'il faut chercher la yénUf non par sa
aenle raison 9 mais avec TEglise, sous scm autorité et sa
conduite; que la chercher u>iu seul p et par son propre
esprii dansTEcriture, c*cst la soiutse de tous les scfai»*
mes^ de toutes les Jhérésies , et que s*il y e un mojen
aoHde d'éviter ce mtal, c*est de soumettre à TEglise^
non pas Dieu et 1* Ecriture, comme on voudroit faire
•croire que nous rexigeons, mais son sentiment par-
ticulier sur rintelligence cJe la parole de Dieu. S'il y
a y dit Bossuet, nn besoin pressant que reipérience
nous rende sensible , c*est celui que nous avons d'un
.^I secoiu*s. Que n'eut pas dit ce grand homme s*îl
avoit vu la coulagiou qu'il avoit signalée y répandue
partout, et inrectaui de son poison toutes les classes
de la société et tous les Etats de l'Europe?
I^e XXII*. volume est terminé par deux Insfruc-*
tions pastorales, sur les promesses faites par J('»sus-
Christ à sr»n Eglise. Le XXllI*. commence par la ré*
iîitatîon du Catéclûsme de Paul FeiTÎ. Elle es( suivie
de la Conférence avec M. Claude , qui eut lieu en
1678, et qui fut suivie de la conversion de M***, de
Duras. La relation qu'en donne Bossuct plaît , non-
seulement par cette force, cette logique qui ne l'a-
bandonnent jamais, mais encore par on ton de cau««
( «68 )
deur et de simplicité qui ne permet pas de douter de
)a vérilê de son récit. Le volume est terminé par des
réflexions sur un écrit de M. Claude relativement à
cette conférence y et par le Traité de la communion
sous les deux espèces.
Telles sont les matières qui composent cette livrai-^
son y et qui la rendent une des plus intéressantes de
la collection. Tous ces écrits étoient déjà connus;
mais ils acquièrent ici, en quelque sorte, par leur
réunion une nouvelle force. A mesure que les difié-
rentes parties de cette édition passent sous nos yeux,
uous apprenons à faire plus de cas d'une entreprise
si utile pour la religion , si importante pour les let-
tres , si honorable pour la nation , et qui mérite d'être
encouragée par tous les amis de l'EgÛse, de la saine
littérature et de leur pays. Ce sera une expiation et
\m contre-poison pour des entreprises inspirées par
des motifs moins purs, et qui ne peuvent avoir que
des résultats bien différens. ,
En rendant compte de 'ïa dernière livraison de
Bossuet, qui comprend les Oraisons funèbres, nous
avons oublié d'annoncer qu'il avoit été fait une édi-
tion particulière de ces chefs-d'œuvre en un seul vo-
lume (i). L'éditeur a apporté beaucoup de soin à ce
que le texte parût dans toute sa pureté. Il avoit d'a-
bord compté suivre, pourcetre partie, l'édition don-
née par Lequeux, et que Ton croyoit fort exacte;
mais en la comparant avec l'éilition de D. Déforis, il
fut étonné d'y trouver des différences assez impor^
(i) Oraisons funèbres de Bossuet. i vol. in-12; prix , 2 fr,
5o cent, et 3 fr. 5o cent. A Versailles , chez Le Bel ^ cl à Paris ,
au bureau du Journal.
K.
■V
V
('69)
tantes, qui le forcèrent de recourir aux éditions ori-
ginales. Il consulta la première édition de chaque
Oraisôfi funèbre. Imprimée séparément in-4**- y et qui
se trouve à la bibliothèque du Roi ; et après beau-
coup de reclierches, il a même découvert chez un
libraire un exemplaire de Tédilion in-i:2 de 1689, où
les sii Oraisons funèbres furent recueillies pour la
première fois. Les confrontations de ces anciens exem«
plaires ont servi à l'éditeur à donner à son travail
toute la perfection désirable. Cette édition se com-
pose des six Oraisons funèbres anciennement con-
nues, et qui ont assuré à Bossuet une si haute répu-
tation en ce genre. On y a ajouté celle du P. Bour-
goiog, général de l'Oratoire, que D. Déforis fit im-
primer, pour la première fois, en lyyS^ sur le ma-
nuscrit original , et des f ragmens de celle de M"*, de
Mpnterby et de M. de Gornay, que Déforis avoit aussi
fait connoître. Le volume est terminé par le sermon
pour la profession de M™<^. de la Vallière, que Ton
peut, dit Tabbé Pérau, regarder comme une oraison
funèbre. A ces diflérens Discours, Féditeur a ajouté
des notices pour faire connoître les personnages; mais
il s'est borné au nécessaire , et 11 a écarté avec une
sage sobriété tout ce qui avoit justement paru si diffus
et si redondant dans les éditions de Lequeux et de
Déforis. En tête du vohime est une notice sur Bossuet
lui-même , rédigée dans le même esprit , et qui est
extraite d'un ouvrage récent.
Nouvelles ecclésiastiques.
Rome. Le mercredi des cendres, il y a en chapelle
papale dans le palais-du Vatican. Le P. Joseph de Pcscia ,
de Tordre des Capucins, y a ouvert la statiou. S. S«
( 170 )
•t les cardinaux ont paru satîsraits de son lalenl. L<
prëdicatioas quadrag('.Himales ont commence lu m^m
jour dans toutes les églises. Le roi CharleH-Emnunuel d
Savoie y la reine Marie-L^onise, infante d'Kspagne» et I
jeune roi , soi^ fils, se sont rendus en celte occasion à Pi
glise de Jc^-sus.
— La congix^gatlon de Tlndex , pr^idétf par le oai
dinal Fonlana, qui en est pi^^Fet, a condamne, les
janvier y les ^rits suivons : Jnstitullo/iê de droit caru
nique , de Dojniniijue Cavallari, et ses Commeniain
posthumes sur le même sujet; V Examen de la conjeseic
auriculaire et de la vraie Eglise de J. C. Milan , an li
Dissertation de François Carega sur la loi du diifora
Gênes, i8oSJ; Y Esclavage des Dames , par là citoycnr
Rofcelli ; ces U*ois derniers écrits en italien , et les pn
cédens en latin.
— S. A. R. le prince Charles-Fclîx, duc de Genevoû
frère du roi de Sardaigne, est arri?é ici avec son ëpoust
Marie -Christine, fille du roi de Naples. Ces augu^l<
époux ont été reçus avec de grands honneurs, et soi
allés , le jour même de leur arrivée , faire visite au sait
Père.
— Le 6 février, le grand- vicaire de Turin a donn
le baptême, dans la chapelle de Tho^^pice des Catéchu
mènes, i Benjamin Norzi, juif, né à Fossano, et à si
trois enfans; après quoi il Ta uni en mariage à la d(
moiselle Viviani, catholique.
Paris. L^as&emblée de charité pour les prisoimiers
qui avoit été annoncée pour le 17 mars, a eu lieu c
jour-li dans l'église de Sami-Thomas-d'Aquin , et le dési
de prendre part à cette bonne œuvre, ainsi que celi
d^entendre un orateur distingué, avoieni attiré un audi
toire choisi. M°*«. la duchesse de Bourbon étoit dans 1
banc d'œuvre. A deux heures, M. Tabbé de Quélenef
monté en chaire. Il a pris pour texte ces paroles d
saint Paul aux Colossiens : Induite vos viscera miseri
eordiœy sicut et dilccti JiliiDei , et a considéré la mi
(.I7Î )
drieerié dans aoo précepte et dans seo'excWî^. Telle
a été la dirisioii dé son discoors. Il a rappelé les di? ers
atutifs qui doireut nous porter & la tnwncorde, les lie»
soins des paa?res, le précepte et l'exenple da Fils de
Dîeo, la nécessité d*expier nos péèhés, elc. Donnes aa
kBa1bt»nreax, a, dît Torateur, ces larmes gne tous ailes
répandre an thé&lre ponr des chimères qui n'ont point
d*objet. Il a passé ju revue les diferses œufres de mi'»
iéricorde spirituelle et corporelle qui s*ufii*ent & nous
dans ces temps de détresse et de calamité. Sa péroraison
surtoîit a été particulièrement touchante. Il a para^
pbraaë ces paroles de TApôtro : MemehMe vinciorum
hànfuàm Hntid inncii; Souvenez-'POUê deê pnaonnîer^^
comme si pous étiez priêonnierê tfouê-ménteêé 11 a peint
rhôrreur, lu solitude et les angoiases de ces noii^s ca<-
èhots, asiles de la misère et du désespoir. Lft gémissent
des coupables à ia vérité, mais qui sont aussi uos sem-
blables, cl qui peuvent encore rentrer dans le sentier
de la vertu. Soyez sensibles à leurs maux, comme si
vous les partagiez vous-mêmes. Mais qu'est-il besoin de
recourir à une fiction, quand il ne faut qu^invoquer
des souvenirs? Combien parmi ceux qui nrécoulenl se
sont vus bannis de leur pairie, dépouillés de leurs biens ,
et réduits à souhaiter les secours que nous leur deman-
dons aujourd'hui I Combien , jetés aussi dans ces pri-
ions, qui ne paroissoient pas leur être destinées, ont
éprouvé cet abandon et ces besoins pour lesquels nous
invoquons leur pitié !... Celte idée, dont nous n^ofTrons
ici que le germe, a fourni à Torateur les mouvemens
les plus touchans. Ses heureuses applications de fEcri*
tare, la vérité de ses tableaux, Ponction de son style,
la noble simplicité de son débit, la gravité modeste de
.10» maintien, faisoient pabser dans t'arae de ses audi-
teurs les sentimens dont il paroissoit vivement pénétré.
Dans un temps où le mauvais goût tend à insinuer dans
tous les genres de littérature, et h pénétrer jusque dans
la chaire^ on aime à voir un orateur, fidèle aux au-
(»70
tiennes traditions, dddalgnerlcs vains artifices de sly le ,
le luxe des figures, et ces efforts d'une imagination in-
tempérante qui fatiguent l'esprit et laissent le cœur vide»
M. Tabbé de Quélen prêche FËvangile, et aspire vrai-
semblablement, plus à produire un seul mouvement -de
pi«'të ou un seul trait de charitë, qu'à étonner par le
fracas d*une rhétorique étourdissante et stérile. La sa-
gesse de sa composition^ ainsi que celle do son action
oratoire, annoncent qu'il a étudié les bons modèles, et
fcroient regretter aux amis de l'éloquence de ne pas
l'entendre plus souvent, si on ne savoit que ses autres
occupations ont toujours pour objet le bien do l'Eglise.
Nous annonçons avec plaisir qu'il doit prêcher l'Avent
prochain à la cour. t
— Le mercredi 19, il y aura, dans l'église de Saint-
Vincent de Paule, une assemblée de charité, à laquelle
assistera Madame, duchesse d'Angoulême. M. l'abbé
Feutrier, secrétaire- général de la grande- aumônerie,
prêchera; M™^>. de Vaudreuil et d*Ormesson feront la
quête.
-—Le même jour, on rouvrira Téglise de l'Hospice
des Ménages, rue de Sèvres. Elle avoit été détournée de
sa destination depuis la révolution^ et servoil à des usager
profanes. S. M. ayant ordonné qu'elle fut rendue aux
exercices de la religion, M. de Bovet, ancien évêque de
Sistcron , la bénira , mercredi à dix heures du matin,
M. Tabbé le l^ourneur prononcera un discours. La sœur
lupérienre fera la quête.
Nouvelles politiques.
Paris. S. M. , après avoir entendu la messe dans ses appar*
temens, a reçu ]*amba$sacleur de Napics, les ministres et au-
tres grands fonctionnaires. Il y a eu aussi une réception nom.*'
breuse chez Madame et chez les Princes.
— M"»=. la duchesse de Berry continue à se trouver mieux ;
sa convalescence fait de tels progrès que , si le beau temps se
C 175 )
iDutient, elle pourra se promener bientôt dans le jardin de
son palais.
^— Le i5 mars, l'enfant nouvellement né de M. de Serre,
président de la chambre des députés , a été baptisé dans la
chapelle dn château. Il a été tenu sur les fonts, au nom du
Hoi et de Madame, par M. le duc d'Aumont et M"*«. la du-
chesse de Damas.
-^ Ms^ le duc d'Orléans a pris congé du Roi, de Madamb
et des Princes. Ce Prince est parti, le 18 au soir, pour
Londres.
*» La première légion de la garde nationale a arrêté que^
de ce moment jusqu à la récolte, elle verseroit chaque mois
eent pistoles dans la caisse du bureau de charité.
-^ La Seine , dont la crue subite avoit couvert le quaî Saint-
Paul , et menaçoit des quartiers entiers , commence Sl se retirer.
La place de Grevé n'est plus inondée , et si le .temps se con»
tÎDue , la rivière sera sous peu rentrée dans son lit.
«— M. Dentu, libraire, sera cité, le 29, devant le tribu-
oal de police correctionnelle, pour avoir publié une brochure
intitulée : Première Leilre à M. le comte de Cazes.
— La cour de cassation, sur les conclusions de M. Tavo*
cat*>général Giraud-Duplessis, a casse, dans Tintérét de la
Inî seulement, l'arrêt de la cour d'assises de Mines, en ce qui
concerne la manière dont les questions ont été posées dans
l'afiàire de Inouïs Boissin , prévenu d'avoir tiré un coup de pis*
lolet au général Lagarde.
— Un journal anglois remarque que les comités secrets se
9ont convaincus qu'il n'existoil point de catholiques dans les
sociétés séditieuses.
— Le gouvernement espagnol vient de renouveler les dé-
fendes les plas sévères pour l'introduction des journaux d'An-«
cleterre et des Pays-Bas. On dit que les ouvrages de M. de
Pradt sont compris dans cette prohibition. C'est une nouvelle
tfRmr//7i/</ qu'il aura encore, suivant son élégante expression,
à reprocher aux Espagnols dans un autre ouvrage. Il les a
ménagés moins que jamais dans son dernier livre sur les colo-
nies. Il faut pourtant espérer que ces actes d'hostilité ne trou*
bleront pas la paix de rEuro}>e.
— La cour de cassation de Bruxelles a rejeté le pourvoi
de l'abbé de Foere contre le jugement rendu à son égard.
C 174)
CHAMBRE DES PAIRS.
Le i5 mars, un pair a soumis à la chambre quelques ob*
servations sur ce qui avoit été dit par un député dans la séance
du 27 février, qu-ii espéroit que la chambre des pairs, à Teieui*
pie de celle des députés, pretidroil aussi -des mesures d'écono-
mie pour réduire ses dépenses. Le pair a fait observer que la
chambre, tj 'avant ))oint de dotation , ne recevant aucun fonds ,
n'étant appelée k connoîtreni à ordonnancer aucune dépense y
ne pouvoit répondre à cette espèce d'invitation. L'opinant a
pro|K)sé de renvover ses observations à la commission du bud*
gel , pour en faire l'objet d'un rapport et d'une déclaration
r'ciaie ; ce qui a été adopté. On a renvoyé à la commiêiion
budget quelques pétitions relatives à cette partie. L'ordre
du jour appeloit la discussion du projet de loi relatif à divers
échanges de biens domaniaux. Ce projet a été renvoyé k l'exa-
men d'une commission de trois membres , qui sont MM. le
Coûteux, d'Aguesseau et de Scjse.
CHAMBRE DES DKPUTFS.
Le i5 mars, M. de Sainte- Aldégonde a fait un rapport sur
quelques pétitions. L'ordre du jour ap])eIoit le rapport de la
commission chargée d'examiner le projet de loi relatif aux
commissaires-priseurs. M. Breton a fait son rapport. 11 a dit
que la création des commissaires-priseurs dans les départe-
mens avoit donné lieu à des réclamations, et qu'on avoit fait
aussi des objections contre le projet soumis à la chambre. Par
l'article \*^, , les attributions des nouveaux commissaires-
priseurs s'étend roient dans tout le ressort du canton oh ils
exercent. La commission a pensé que leur ressort ne devoit
pas s'étendre au-delà des limites ùxêes par la loi du 28 avril
1816. £lle a donc proposé une nouvelle rédaction qui mo-
difie le projet des ministres en plusieurs points. Par cette ré-
daction , les commissaires-priseurs auroicnt le droit de faire
les prisées et ventes mobilières, exclusivement dans le chef-
lieu oii ils sont établis, et par concurrence dans le reste de
larrondissement. Les autres articles règlent les opérations des
commi.csaires-priseurs. On demande que la discussion sur le
projet s'ouvre mardi; mais sur l'observation de M. le garde,
des sceaux , que les ministres doivent tous se rendre ce jour-
( '7^>)
là à la chambre des pairs pour le rapport sur le budget, la
discossion est assignée à lundi.
Le 17 mars , ou a lu une pétition de trois élèves de Tétole
de droit de Rennes, qui réclament contre l'ordonnance du
5 février, laquelle, disent-ils, n'est motivée que sur de pré-
tendus délits. La commission, dit le rapporteur, s'est con-
vaincue, au contraire, de l'exactitude et de la gravité des
filins qui ont sorvi de fondement à l'ordonnance. 11 s'agissoit ,
comme on sait, de troubles apportés à la mission de Rennes.
On passe à l'ordre du jour, malgré la réclamation de M. d'Ar-
rson. La chambre ouvre ensuite la discussion sur le projet
^ loi relatif aul commisjuiires-pnseurs. M. Siinéon attaque
l'amendement proposé par la commission. Plusieurs membres
parlent pour ou contre le projet. On met aux voix, l'art, l*^
on projet ministériel, qui porioit que le droit exclusif de faire
les ventes mobilières, accordé aux commissaires-priscursdans
le chef-lieu , étoit étendu au res.«ort des justices de paix de
l'arrondissement. Cet article est rejeté. L'art, i»*". de la com-
mission est également mis aux voix et rejeté. On passe à la
discussion des autres articles. Plusieurs membres font diverses
observations. I^ président, remarquant que l'assemblée n'é-
toit plus en nombre suilisant, lève la séance.
AU RÉDACTEUR.
Monsieur, j'ai lu dernièrement avec surprise, dans un de
nos journaux , le compte qu j a rendu un M. P. M. de VOraî"
ion funchrc de Louis Xl'I , par un de nos prélats les plus
distingués. Ce discours n'a pas eu le don de plaire au journa-
liste. C'est un malheur; mais enfin chacun a son goût, et
Tanonjme avoit bien le droit de donner son opinion à cet
égard. Seulement il semble que quand on parle d'un écrivain
estimé, d'un orateur remarquable par son talent, d'un évé-
que , il est un ton et des égards dont on ne doit pas se dépar-
tir. Or, le journaliste a-t-il observé ces convenances, et ne
remarque-t-on pas dans tout son article une affectation maligne
à censurer et à tourner en ridicule? L'auteur a consacré trois
grandes colonnes à relever des vétilles, à insister pesamment
sur de misérables chicanes, et il n'a pas trouv&jde place pour
une seule citation d'un discours qui lui ofl'roit de beaux pas-
iftgef et des mouvement pleins de chaleur et d'éloquence. 11
T\*A VU , il n'a signalé du moins que des défauts , la profbsion
lies antithèses, des contradictions, des fautes contre le goAt
et même contre le style; malheureusement les exemples qu'il
en donne annoncent en lui, je suis fâché de le dire, plus de
pédantisme que de goût véritable, et la continuité du blâme
donne lieu de penser que ce rude critique étoit ce jour-là de
mauvaise humeur, et qu'il étoit décidé d'avance à trouver
tout mauvais.
On a remarqué particulièrement dans son article le trait
suivant : M. de B,, que son talent, bien plus que la fa^
s^eur du dernier gouvernement, a placé parmi nos prélats et
nos orateurs célèbres Le désir de lancer un trait pi-
quant a empêché le critique de songer que jamais la faveur
d'un gouvernement n'a pu faire un orateur célèbre , et que
celui qu*il cherche à déprimer étoit orateur, et même ora-*
teur célèbre , lonff-temps avant le dernier gouvernement. De
plus, en reconnoissant que le talent de M, de B. , bien plus
que la faveur du dernier gouvernement , l'a placé parmi les
prélats , le journaliste dit plus vrai qu'il i e pense , et distin-
gue par->là M. de D. de ceux qui , sôus le dernier gouver-
nement , se sont élevés bien moins par leur talent que par la
faveur, 11 peut y en avoir quelques-uns dans ce dernier cas.
. Tel dont, à son grand regret, le dernier gouvernement n*a
pas fait un prélat, et dont il lui auroit été difficile de faire un
orateur , n'est parvenu peut-être que par %ei complaisances
Î>our un cardinal fameux, que par son courage à crier contre
'ultramontanisme, alors que le saint ^xè&it paroissoit abattu.
J'oseroi^ penser qu'il vaut mieux s'être élevé par son talent
?rue par un tel langage et par de telles condescendances; et je
ais profession de regarder ces procédés comme un peu plut
fâcheux pour la réputation , que quelques incorrections de
style et que des antithèses un peu trop fréquentes.
J'ai l'honneur d'être , etc.
T.
LIVRE NOUVEAU.
La Journée tlu chrétien sanctifiée par la nrière et Ifl méditation ;
nouTi'Ue édition, augmentée a^nn Abrégé ae la doctrine chrétienne,
par M, fabbé de la Hogiie. A Paris, chez Biaise, ei an bureau du
JoiMToal.
n-?
{Samedi aa mars i8ij.) (N*. 273.)
Sur la mission de CayennCy et sur lAs moyens qu offre
la religion pour faire prospérer cette colonie,
è
Le moment où l'on espère que la France va rentrer en pos-
session de Cayenne et de la Guyane Françoise , invite k s'occu*
per de donner à cette colonie plus d'importance et de solidité.
rius nous avons fait de pertes en ce genre , plus il est à désirer
ou'on prenne des moyens pour tirer parti de ce qui nous reste.
C'est k cela que tendent deu\ Mémoires que nous avons sous
lesjreui, et qui on tété composés, par deuxhabitans de Caycnne.
L'un est ^. le Grand, préfet apostolique des missions de
Cajenne , et l'autre est un propriétaire sage et expérimenté.
Hous n'extrairons de leurs Mémoires que ce qui a un rapport
plus direct avec notre objet.
Le premier Mémoire roule sur deux points^ i". la néces«
site d'instruire les nègres dans la religion , et de les former à la
pratique des devoirs qu'elle impose; 2**. les moyens qu'il j
auroit k prendre pour procurer aux colonies de bons prêtres.
Tous ceux qui habitent les colonies se sont aperçus de la dé->
pravation qui y règne, et chacun pro|>ose des moyens pour
y remédier. On parle de force armée pour maintenir l'ordre,
de châtimens contre les coupables. Il faut le dire , les colo-
nies sont perdues si l'on n'a recours qu'à la ngueur. Ce re—
jnède aigrira le mal , loin de l'adoucir. Les nègres se portent
aisément au désespoir, et le désespoir les pousse aux dernières
extrémités. Deux fléaux terribles menacent incessamment, les
colons, le poison et le marronage, c'est-à-dire, la désertion.
ItC poison est une arme terrible dans la main des nègres .- une
arme qu'on ne peut leur arracher, et contre laquelle il est
difficile de se garantir. Ont-ils entr'eux une querelle? il faut
que tôt ou tard un des deux périsse. Mais si c est à leurs maî-
tres qu'ils eu veulent, il leur faut bien d'autres victimes, et
les hommes , les enfans et les bestiaux sont tour à tour frap-
pés avant qu'on ait pu reconnoiti*e le coupable. Dans plu-
sieurs colonies , les maîtres se rendoient justice eux-mêmes,
et le gouvernement Cgrmoit les yeux sur cet abus. Assez
Tome XL VAmi de la Religion et du Rot. M
, ( >78 )
fourent, ils recouroient k des sorciers et â âet deTine-
resses, auxquels Tignorance faisoit ajouter foi. La reKgion
est )c lueillenr préservatif contre ces crimes et ces abua; mal-
heureusement elle a été trop négligée jusqu'ici. On se con-'
tentoit dans les colonies de baptiser les nègres , et on ne s'oc-
cupoit pas de les instruire, et dVn faire de bons chrétiens.
Un prêtre qui seroit allé sur les habitations catéchiser les nè-
gres, se seroit attiré les moqtieries des blancs, et le maitrt
n'auroit pas manqué de le pner de ne pas revenir. La reli«
gion cependant n'est-elle pas aussi pour eux , et parce qu'iU
sont e5c1aves, faut-il les réduire à la condition des brutes, et
leur interdire les moyens de éalut? Aujourti'hui que l'on voit
la source du mal, on voudroit avoir des nègres ^ui eussent
de la religion. Que fait-on pour y ^rvenir? Les Espagnols
et les Portugais sont plus sages, lis instruisent leurs' nègres,
et leur inculquent des sentîmens de vertu. Apssi on n'entend
point parler parmi eux des désordres dont nons nous plai-
gnons. 11 en etoit autrefois ainsi à Cayeime , lorsquis la colo-
nie étoit suflisamment t)ourvne de pasteurs. Nos premiers
missionnaires furent les Jésuites, et on s^iit quel étoit leur ta-
lent pour inspirer Tamour des vérités chiH^tiennes. Après quel-
que mtervalle, ils furent remplacés, sous le ministère de M. do
Sartine , par les prêtres du Saint- Esprit , qui continuèrent
leur bonne œuvre. Les nègres et oient alors assez instruits^,
jet il étoit rare d'entendre parler parmi eux de désordres.
Le marronage est surtout redoutable à Cayenne, à cause
des forêts qui nous environnent, et des retraites inaccessibles
que les nègres peuvent s'y faire, et d'oii ils reviennent pillei
les habitations. Surinam et la Jamaïque en sont des exem-
ples. Autrefois, quand des nègres desertoient, nos prêtres
t'y rendoient, accompagnés de quelaues nègres fidèles, et
pai*venoîent à ramener les fugitifs. Un dVux en fit rentrer
ainsi une troupe entière en 1787. Sous M. d*0rvilliers, beau-
coup de nègres s'étoient retirés sur une montagne. On y en-
voya un corps de soldats et d'habi|ans réunis pour les enve-
lopper. Les nègres eurent l'adresse d'enlever à ce corps tous
|os vivres, et l'expédition revint sans avoir rien fait. Ce mau-
vais succès mit la désolation dans la colonie, et les nègres
restes dans les habitations commençoient à s'ngiter d*une ~~~
liière inquiétante , lorsqu'un bon Jésuite, nommé le P. Foque,
#^treprit de vaincre les fugitifs à lui tout seul. II se neodil
( »79 )
à leur camp, passa plusieurs jours avdc eux, et les rameiMi
aux pieds nu gouverneur, qui leur accorda aisément leur
lardon. Voilà quelle est l'influence d'un prêtre vertueux et es*
timc !
Lops de la révolution , on demanda aux ecclésiastiques le ser«
ment; ils le refusèrent, et furent renvoyés. Peu après, parut
le décret de liberté générale. S'il n'entraîna pas tant de maux
à Cayenne qu'ailleurs, c'est que les sentimens de religion ne
s'effacèrent pas tout*à-fait. Pour achever de la leur faire perdre,
en disoit aux nègres que leV prêtres étoient ennemis ae leur
Kberté. En 18049 on abolit le décret de la liberté des noirs,
et alors plusieurs s'enfuirent dans les bois , d'oii ils répandirent
l'alarme dans les habitations voisines. Qu 'on nous donne des
Erétres, ils arrêteront ces désertions funestes. Les prêtres étoient
rs confidens des nègres, leurs consolateurs, leurs arbitres
dans les différends. Les jours de fêtes étoient pour les nègres
des jours de délassement. Les cérémonies de l'Église leur plai»
soient; ils y chantoient volontiers; ils écoutoient les instruc-
tions avec d'autant plus de plaisir qu'elles s'adressoient à eux.
Qu'on nous rende donc des prêtres , qu'on rétablisse les prê-
tres; c'est le cri général; c'est un bienfait que nous atten-
dons de la sagesse comme de la piété du Rot.
Mais ce qui est surtout important, c'est d'avoir de bons
prêtres. Que l'on se garde bien de nous envoyer indistinct
tement les premiers qui se présenteroient. C'est ce qu'on fit
iuEiraédiatement après la destruction des Jésuites , et on eut
bientôt lieu de s'en repentir. On recourut alors au séminaire
du Saint-Esprit. C'est aussi le meilleur moyen à prendre en
ce moment. Que l'on rétablisse ce séminaire , qu on le dote
•offisamment , et nous en verrons sortir une jeunesse zélée ,
et remplie de l'esprit ecclésiastique, qui se répandra en-
suite dans les colonies. Ce séminaire sera en même temps un
lien de retraite pour les missionnaires kgés et inârmes. Il
faut donc que la maison soit spacieuse , et qu'elle ait un fonds
assuré. Ne pourroit-on pas y affecter les biens ecclésiastiques
non aliénés qui se trouvent dans les colonies? Il ^ a à la Mar-
ImîqQe la belle habitation Saint -Jacques, qui appartenoit
aux religieux Hospitaliers de Saint-Jean de Dieu. Dans la
TÎlle Saint-Pierre, même île, les Dominicains avoientplu-
aîeara maisons. A la Guadeloupe , ils posiédoient une habita-
tion dont on peut disposer; il doit 7 avoir aussi à la Basse-
M 2
( '8o )
Terre des maisons qui appartenotent aux Capucins. A Caycnn^y
le gouverneni(>nt a' entre les niaiiis des biens qui seraient sn/li-
sans, non-seulement pour remplir l'infenlion des donateurs,
mais encore pour contribuer à Tentrctien du séminaire.
S'il y a encore quelques prêtres à la Martinique et à la Gua*
deloupe, grâce à la Providence qui y fit parvenir trente*-
deux dos prêtres qui a voient été déportés ici. Ils paroissoient
devoir périr en mer; mais ils gagnèrent Surinam , et de là la
Martinique ou la Guadeloupe, oii ils furent placés. Leur
nombre diminue chaque année, et personne ne se présente
pour les remplacer. Plus de la moitié des paroisses sont sans
pasteurs. Je suis le seul prêtre à Cayenne , oii j'ai été rappelé
après une longue absence. Je fais ce que je puis en ville; auant
aux campagnes, elles sont entièrement abandonnées. D'ailleurs
mon âge et mes infirmités m'annoncent que le terme de ma
carrière n'est pas fort éfoigné. J'ai vu le rétablissement du
trône légitime; puissé-je voir arriver des coopérateurs qui
Gontinueut l'œuvre à laquelle je suis consacré depuis trente**
deux ans!
S'il est nécessaire de s'occuj>er d'inspirer la religion aux
nègres, il ne l'est pas moins de songer à Tinstruction des
b'ancs. Avant la révolution , il avoit été fait des donations
pour Péducalion des enfans âos blancs, objet fort négligé or-
dinairement dans les colonies; le gouvernement s'empressera
sans doute de remplir les intentions respectables des dona-
teurs. Les Soîiirs Uospilalièrcs étoienl alors chaînées de l'é-
d'.Kation de!i> filles, et s'en ac(|nittoient fort bien. Elles étoient
au nombi-e de neuf; il faudroit qu'on nous en renvoyât assec
pour vaquer au double objet de 1 institut, le soin des malados
el l'éducation des enfans. tios prêtres s'étoient chargés autre-
fois de réducation des garçons. Le pourroient-ils aujourd'hui
qu'ils seroient toujours en si petit nombre? Je propose de -les
remplacer par îles Frères des Ecoles chrétiennes, qui e»-
sei'pient tout ce qu'on apprend ordinairement en re pays.
(p\\\ ({ui veulent donner à leurs enfans une éducation puis
brillante, les envoient en France. Les Frères avoient aii-
1r4'fois une maison à la Martinique, oii l'on éloit fort con-
tent d'eux Trois nous sulHroient en ce moment , deux pour les
blanrs, et un pour les enfans de couleur. Une négresse a fait,
en faveur do ces derniers , une donation assez considérable,
deitinée à rétablissement d'une maison d'éducation* il con-
i^^^lH^HK
( .»' )
ilifiit que le jjréftt «pinloliijue eu
t droit d'iri)ip*cMnn sur
oie pat da laïqu"» qui
e, et qui i..;gl.s.r<..<-nl
^nesl nulle à Layeiinei
)pre«'lre à lire à leurs
pgs pieux faits s celle
Y en a quatre priiici-
lit riche, el qui donna
servi pour l.àtir le c.l-
baliilation Jeliuile par
ron donna, vers lîoS,
ion des filles. 3°. M. de
énaserie, soixante nè-
lir des secours aux en-
Dloient adminislrés par
iiipara eu 17(10.4°. tne
lits; on ignore en quel
1., .
fin,
tnnt
Un
UDb
•Ira:
'■'■oies. .Surtout qu'on ne nous env
livnJroieiil qii« pour faire forluh
devoir. E(i ce moment, l'éflucalii
parens ne troiivfnl pas à faire Of
ns. Le gouveroemeut iouit des li
el doit en remplir l'objet. Il ;
«. 1°. r.(>lui de la négresse qui eti
ce qu'elle possédoit; on s'en est
, «l ))our former k Eprouagne une
•volution. 2°. M. de la Moitc-Aig
loiiie (le sa (ucrerie pour l'cducati
mont, gouverneur, lais'a '"•€ m
et une maison en ville pour foun
ureau ; l'assemblée r oloniaJe s'en ej
iliou faiic à J'iiôpilnl pour quatre
t.mp,.
A la siiilp (îu Mémoire dp I\I, )c préfet apostolique, sont
de» réllexions sur la conduite que les inaiires doivent tenir
envers leurs esclaves. 11 représente conibie|i , indépendant—
loent des motifs d'un ordre supérieur, il est imnoliiique de
mal parler de U religion et de ses ministres, d affecter du
Btcpru pour les pratiques de piété, et de ne jamais paroïtre
à l'église. Il est difficile que les nègres aient de la religion
Îuand les maîtres leur donnent des exemples contraires. M. le
rand s'élève aussi contre un s^'slème de sévérité outrée à
l'égard des nègres. Ce système e eu de tlcheux effets à la
Barbade, à Surinam, k ta Jamaïque. Les Jésuites àCayenne,
les Dominicains à la Martinique et à la Guadeloupe, ont
donné des exemples dont il faudroit profiter. Ils u'aclictoient
point de nègi
fort 11
leurs bal<ita
s étaient de-
mportantes, parce qu'ils trailoiciit bien leurs iiè-
nei,qu'ilsneIesaccabloieulpa$de travail, et qu'ils donnoient
«es soins particuliers aux enfans et aux vieillards. Une popu-
blioa nombreuse leur a^suroit des bras; et l'ordre, la tran-
quillité et l'aisance regnoicnt sur leurs habitations.
. L« second .Mémoire est iFuu. ancien propriétaire, qui réside
• Cayenne depuis quarante-quatre ans , et qui a été honoré
it (a confiance de MM. de Prëfontaine, de Franqiieville, de
Viileboi* et licscalicr , gouveraeurs et ordonoatieur & Cajeune.
( »82.)
n paroit avoir étiiclié les moyens de la faire prospérer, etil in-
siste, comme M. le Grand, siir l'insufllsance de Ja force ar-
mée , et sur la nécessité d'y joindre la persuasion morale et
Vinfluence de la religion. M. Malouet éloit du même avis, et
tous les anciens colons peuvent se rappeler lui avoir ouï dire
que M. Nepvin, un des meilleurs administrateurs de Suri*-
i:am, se plaignoit à lui de ne pouvoir y introduire des prê-
tres catholiques; c'étoit après le désastre de cette colonie,
en 1774* ^ temps des Jésuites, il y avoit à Càyenne beau-
coup d'unioTi entre les maîtres et leS esclaves, et les Indiens
luéme venoient volontairement s'incorporer dans les atteliers.
Ils se marioient dans la colonie. Les Jésuites introduisoient la
civilisation , prévenoieni ou appaisoient les querelles , entre-
tenoient Tordre et Tharmonie. jLes prêtres séculiers qui leur
succédèrent immédiatement n'ayant pas marché sur leurs
traces, on fut obligé de les renvoyer, et on appela MM; du
.«séminaire du Saint-Esprit, dont nous n'avons eu qu'à nous
louer, jusqu'à l'époque oii notre assemblée coloniale, parta-
geant le délire de la métropole, les renvoya pour relus de
serment. Nos églises furent abandonnées , puis brûlées. Peu
après, les jacobins se répandirent dans les habitations, exhor-
tant les noirs au pillage. Le gouvernement de H n'a pas
été moins funeste à la colonie. Ce révolutionnaire avoit pris
les nègres sous sa protection , encourageoit leurs excès, et nu-
milioit en toute occasion les blancs. Qu'on nous rende nos
prêtres, et l'ordre renaîtra. Six bons prêtres feront plus d'cf-
tet que quatre cens hommes de troupes. Ils réprimeront les
crimes secrets, ils arrêteront cet usage effrayant du poison,
qui mcuace de nous perdre. Toussaint Louverture avoit connu
) influence de la religion sur les noirs, et il avoit commencé
par ce moyen à ramener l'ordre à Saint-Domingue. Les pro-
priétaires rentroient dans leurs habitations, et les villes se
réparoient avec promptitude. La conduite des maîtres en-
vers les noirs s'étoit singulièrement adoucie avant la révo-
lution. Il n'y avoit que quelques petits propriétaires avides et
grossiers qui traitassent encore leurs nègres avec rigueur. La
révolution, qui a empêché beaucoup de jeunes colons de re-
cevoir une éducation soignée , et qui a peuplé nos colonies
,d'aventuriers , a ressuscité encore à cet égard bien des abus.
Les jacobins, qui parloient le plus de la liberté des noirs,
quand ils n'en avoient point, étoient ceux qui Itf ont le plus
( '85 )
maltraites, après avoir fait fortune. Nous en avons ea «a
exemple dans Billaud-Varennes , qui étoit derenu le bour-
reau de ses nègres. On a été obligé de les lui 6ter^ et il â
quitté cette colonie au second retour du Roi.
Si nous avons quelque chose à espérer, c'est surtout àeè
bons soins de pasteurs sélés. Il règne , on ne peut se le distf^
muler , de la méfiance entre les blancs et les noirs. Ils sont
respectivement dans un état d'irriration. Nos jeunes geni
ont perdu la tradition de la conduite sage et modérée des
Jésuites; ils ne parlent que de rigueurs et de châtimens.
Çu'ils consultant les anciens de la colonie, qu'ils lisent les
écrits de M. Malouet et ceux de M. Guisan. Us y verront
quelle peut être l'influence de la religion. Le confessionnal
•<nil a prévenu plus de maux que des milliers de soldats.
Cest ainsi qu'en jugeoisnt MM. Maillard , de Villebois i
Malouet» c'est-à-dire, les administrateurs les plus éclairés
que nous ayons eus. M. d'Orvilliers, que l'on appeloit ici
le grand-père, pensoit de même. Tels étoient les hommes
que nous envoyoit la métropole sous le règne de nos Princes
légitimes; depuis on nous a envoyé J..., G... , B... etH... La
différence de^ uns aux autres suffisoit pour nous faire juger
de la différence des goiivememens. Les premiers ne songeoient
qu'à faire prospérer la colonie , les derniers n^étoîent occupés
que de leur fortune.
Lfi reste de ce Mémoire renferme des vues sur l'admiuis-^
(ration de la colonie, sur la culture, sur le soin des bestiaux.
Kous ne suivrons point l'auteur dans ces détails ; mais nous
devons dire qu'ils annoncent un cultivateur éclairé, et un
François très-attaché à l'intérêt de la colonie et à celui de la
métropole. Il revient souvent sur la nécessité d'avoir des prê-
tres, et de les seconder dans leurs soins pour rappeler la re*
ligion chez les blancs et les noirs. 11 répète que sans cela Ta
colonie est perdue. Toutes les voix se réunissent pour publier
les services qu'ont rendus les prêtres. M.Bourçon, dans une
lettre du 27 février 1 790 , au supérieur des missionnaires du
Saint-Espnt, M. Duflot, se plaisoit à publier combien ceux
^oî étoient dans la colonie meritoient 1 estime , la considéra^
don et la confiance^ et M. Lescalier, dans un acte du ^5
mars de la même année, s'exprimoit ainsi : Les missionnaires
qui sont chargés des paroisses de la colonie et des missions
aux Indiens 1 rendent des serviees essentiels à la rel%ion el aux
( .84 )
bonnt^s mœurs , et sont sioguHërement utiles pour Tavance-
xnent temporel de cette colonie. Ils prêchent constamment et
avec succès aux maîtres et gëreurs d'habitation, l'humanité
et la douceur envers leurs nègres, senlimens dont ils donnent
eux-mêmes l'exemple. Les soins sëlés de ces dignes prêtres
sont peut-être le meilleur moyen d'entretenir la tranquillité
et la silretê, avec le bon ordre, dans cette colonie; et Tad-
zninistration trouve en eux un de ses plus grands moyens de
parvenir au bien être et a la prospérité de ce pays m.
C'est ainsi que tous les témoignages se réunissent pour at-
tester le bien que faisoient à Cayenne les prêtres au sémi-
naire du Saiiit-£sprit. L'intérêt des habitans , comme de la
métropole, est donc de ressusciter cette bonne oeuvre. Déjà
le gouvernement en a senti la nécessité. II avoit même ordonné
de rendre au séminaire son ancienne maison; mais comme
elle se trouve aliénée, il faudroit qu'elle fût rachetée ou rem*
placée par quelque autre édilice propre à la même destina-
lion. C est ce qui auroit sans doute déjà eu lieu , si la situa-
tion des finances avoit permis de faire cette dépense. M. le
ministre de la marine a montré les plus favorables disposi-
tions pour recréer un établissement dont il sent toute l'im-
portance et moine la nécessité. Sans cela, nos colonies ne se-
ront jamais sufUsammcnt pourvues de prêtres, ou n'en auront
pas de tels qu'on doit le désirer. Il faut un séminaire pour
ic5 former » et même des fonds pour être m état de donner
une éducation gratuite aux élèves qui n'auroient pas de for-
tune. Un tel ol)jr?t n'esl-il pas propre à exciter la charité des
amcs pieuses, qui désirent que le nom de Dieu soit connu et
glorifié V Leurs dons meltroient peut-être à même de com-
mencer cette bonne œuvre. Déjà il se présente des sujets.
<Juatre prêtres zélés, dont trois curés et un vicaire, se sont
offerts pour cette mission , et sont di<iposcs à partir. On est
instruit que d'autres nourrissent le même dessein. Le gou-
vernement demande, en ce moment, un prêtre pour l'ile de
Corée, en Afrique; et nous profitons de cette occasion pour
annoncer que le traitement, qui n'étoit que de i5oo fr. , et
l'indemnité de 35o fr. , ont été, sur les représentations du
supérieur du séminaire du Saint-Elsprit, portés, l'un à
aooo fr. , et l'autre à 600 fr.
Les ecclésiastiques que Dieu appel leroit à aller exercer leur
ministère dans nos colonias^ et les personnes charitables qiù
( ^85 )
▼ondroîent contribuer parleurs libéralités à cette œuvre, peu*
vent s'adr#»ssi»r à M. Bertout, supérieur, aux Missions-£tran-
gëres, rue du Uac, n®. 120, à Paris, en affranchissant les let-
tres. Oux qui se sentiroient la vocation de travailler au salut
des infidèles , trouveroient encore matière à leur zèle dans la
Guvane françoise, peuplée de tribus indiennes , qui attendent
la lumière de rEyangile.
NOUVELLES ECCLESIASTIQUES.
Paris. Le 7 mai^s, une cérémonie intéressante a eu
lieu dan$ Téglise métropolitaine. Un Juif, nommé Ja*
cob, y a reçu le baptême. 11 étoit instruit depuis long-
temps par M. Tabbé la Bouderie, qui lui a fait subir
des épi*euves, et b'est assuré de la fincérité de sa con-
T.ersion. Le parrain et la marraine i^ioîent iVî. de la Bouil-
leric, payeur de la liste civile, et M™«. de la Bouillerie.
Le néopliite a reçu le même jour la bénédiction nuptiale
et la première c(»mmuniOii. En lui adminislranl cha-
cun des sacremens, M. l'abbé la Bouderie lui a adressé
un discours pour l'cxhurler à eulrer dans les vues de
l'Eglise, et â profiler des grâces qui lui étuieul offertes.
Ces discours semblent annoncer que le nouveau chré-
tien a répondu au zèle et à la charité du digne ecclé-
siastique qui lui a donné ses soins. Il a reçu , au bap-
tême, les noms d'Alphonse-Jeati-Séhai^fieii-Louis. Ces dis-
cours se vendent à son profil; leur i^ix est de 1 fr. ,
et 1 fr. 10 cent, franc de port, chez Dcmonville, et au
bureau du Journal.
— Les chefs de rinslitution de» aveugles-travailleurs,
éf nblierueSaint-Viclor, à l'ancien ^MMninaireSaint-Firmin,
faroissent avoir senli rimporlance de la religion pour
éducation de la jeunesse. On va donner aux élèves de
cet établissement une retraite de huîr jours pour les pré-
{)arer à la Pâque. Il v aura diux instructions par jour,
'une le malin, par f aumônier de la maison, l'autre lo
•uir, par M. l'abbé Tabarié, grand-vicaire d'Avignon. Ces
(i86)
petrailet annaelles étoîenl aulrufois d'uAago daus les nuiî*
90HS d'ëduciitioii bien dirigées; et dans quelques-anet»,
elle» se faisuient dans la semaine sainte, qui est cousa*
erée plus spécialement aux souvenirs de la piëlé.
— La socié'lé de la Providence fera célébrer, le 22
niarii, à Saint -Roch, un service pour les membres et;
bien Fa i leurs décodés. Ce service sera précédé d'une messe
pour le Roi el pour les personnes de la famille royale
' moi (es depuis lu révolution* La société de la Provi-
dence , formée il y a douze ans, a placé depuis ce temps
55o vieillards des deux sexes et 35o orph(!liiies; elle a
fait traiter à domicile 353 malades, distribuer des sou-
pes économiques et j 6,000 fï*. en argent ou en habille-
ment. La sou.^cription ordinaire est de i5 fr. On sous-
crit chez le trésorier, rue Saint-Honoré, n^*. 323.
— On nous donne de temps en temps sur l'Italie
des nouvelles dont la forme el le fund inspirent égale-
ment peu de cimBance. Tautôt on prèle au chef de
TEglise des sentences philosophiques, tantôt on lui fait
châtier sévèrement des prôtres zélés. On brode à ce
8U}ct des histoires sur différens canevas, et un de nos
journaux, sur la foi de quelques correspondons, est or-
dinairement le premier à recueillir cc-s anecdotes apo-
cryphes^ qui sont copiées par les journaux françois et
élrangeis. Ainsi le journal de la province de Limhourg
l'opportoit dernièrement le conte suivant, sous la date
d'Ancône:
« Une affaire importante vient d'être décidée entre la con*^
frérie de la Trinité et la famille des Cirnini<^lio. Giovani Cir*
rimiglio, se trouvant à l'article de la mort, fit appeler l'archt-
prétre de la confrérie, et lui déclara que son intention étoit
que son épouse Camilla fit construire une chapelle, oii uH
service journalier seroit célébré pour les défunts de sa fa-
mille. La dame Camilla n dit n'avoir point reçu la déclara-
tion de son uiari. Cette déclaration n'eloit d'ai-IIeur» établie
p:ir aurnno piècff écrite; tuais l'archtprctrc, usant de la preuve
testimoniale, avoit fait rédiger une déposition par le sacris»
/ «87 )
tain et un desservant qui Tavoient assisté auprès du mori-
bond. L'aiFaire étant parvenue à la counoissance du saint
Siège ^S,S.^ avec cette haute ssk*^esse qui la caractérise , désap-
prouva les poursuites de l'archiprétre , en les déclarant anti-
religieuses et contraires à l'ordre établi. Le commissaire in-
Suisitorial , qui transmit la décision de S. S. , Tadcoropagna
'un Mandement dans lequel on remarque le passage suivant:
« La justice de Dieu est inévitable; il a également pitié de
toutes les âmes en souffrance; gardons-nous de prêter à la
méchanceté des hommes des armes qu*ils tonmeroient contre
eux-mêmes en s'en servant contre la religion. Anathcme k
celai qui méconnoitroit l'esprit de charité de Jésus-Christ!
L'Eglide , comme le pauvre de Jéricho , ne peut que mon-
trer ses plaies et attendre des secours »». L'archiprelre, ren-
trant promptement dans les sentimeus de la vraie religion ,
se dispose à aller expier son faux zcle dans les missions d'A-
frique ».
On voit qu^il ne manquoit rien à cclto anecdole pour
en imposer aux lecteui's; le nom de la confrérie^ relui
de la famille, tous les détails de Taffaire sembloieiil rap-
portés avec une fidélité scrupuleuse. Sonlemeni le pa-
thos du commissaire inquisilorial pî\vo'isso\i un peu a/n-
phigourique ei un peu boursoufïlé, outre qu'il n'es! pas
très-orlhodoxe. Un habitant des Pays-Bas, étonné de
ce langage, profila de quelques relations qu'il avoit avec
Ancone pour demander des infornialionâ .sur ce fait. Il
supposoit bien qu'on avoit pu en altérer le.s circons-
tances; il n*imaginoit pas qu'on eut pu inventer ranoc*
dote entière. Voici ce qu'on lui a répondu dans une lettre
du 3 janvier dernier : Lm conjiérie de Ui Sainte lYi/tilé
n'existé pas à jâncônCy ni par conseil uent Carchiprétre de
ladite confrériem La dame Camille Cirrimiglio n'y existe
pa^ non plus, et ce nom, ainsi que le legs, la co/îs-
truction de la cJiapelle exigée par le testateur , le res-
erit du Pape, la condamnation de Varchiprctre^ et sa
résolution d*aller aux missions d^^frique , sont autant
d* inventions dont on n a jamais oui parler ici, La per-
sonne qui reçut celte lettre crut de bonne foi qu'ciio
(i88)
feroit sur les atifres la même impression que sur elle-
même. Elle alln trouver le journulisle du Lirnbourg, es-
pérant qu'il sufliroit de lui montrer la vérité pour l'en-
gager à démentir un fait apocryphe. Mais on lui ré-
pondit qu'on ne pouvoit se rétracter sans se compro-
mettre. Que faul*il plus admirer ici, ou de la Frivolité
d'une telle excusée, ou de Timpudence de l'auteur de
l'anecdote , qui s'amuse à envoyer à ses correspondans
des nouvelles oi^ il n'y a pas un mot de vrai? Il y a
des gens qui prennent plaisir à insuller les prêtres; il
y en a d'autres qui se croient plus fins, et qui se con-
tentent de les tourner en ridicule.
Gand. m. de Broglie, notre évêque, invité à ordon-
ner des prières pour la naissance d^ fils du prince d'O-
range, avoit cru devoir en référer au saint Père. II vient
do publier la réponse du souverain Pontife à la suite d'uà
Mandement. Voici ces deux pièces:
» Si jusqu^à pressent vous n^avez nas entendu , N. T. C. F., la yotxde
Totre premier paslcujr au milieu aes acclamations d\')llegre$se qui ont
suivi la naissance du jeune prince, hrriller fulur de la couronne, ce
nVst pas que notre cœur ne tes part<igrât. Nous e'iions dans une vénLa-
ble tristesse de ne pouvoir donner IVssor aux sentimens de joie que
doivent ëprouver, en pareilles occasions , de iidèles sujets de celte «y-
nastie, qui, depuis bien des années, nous avoit honorti de ses bontffs.
Nous avions pourtant un juste sujrt dVsperor que le jeune héros, père
de l'illustre entant, n'ignoroit pas nos désirs à cet ég.ird.
» Nous attendions a \ ce impatience la décision du chef de l'Eglise, au-
quel il appartient d'interpréter les saints canons vl d'en dispenser au
Besoin, ainsi que la règle de conduite que nous devions suivre, relaii-
Tement à cet objet, dans le royaume aes Pays-Bas. En6n , nous ve-
nons de recevoir de sa Sainteté le bref ci-joint, dans lequel elle nous
déclare, comme le saint Siège Vu déclaré en d'aulrcs circonstances,
qu'il nous est peroiis d'adresser au Tout- puissant, frtr qui régnent let
rois (Prov. c. 8), et qui est l'arbitre suprême des empires, des prières
solennelles pour tout ce qui concerne le bien et la prospérité du Roi ou
de sa famille, et la stabilité de son trAnc. Que nos édises retentissent
donc, N. T. C. F., de cantiques sacrés, en actions de grâces pour les
bienfaits qu'il a plû à Dieu d'accorder à celte auguste dynastie.
a -Réunis autour des saints autels, et sachant qu'il nous est prescrit
d'honorer les rois (I. Pelr. a), et de leur être fidèh^s, offrons nos vœux
au Seigneur, pour qu'il daigne accorder à sa mait*:lé et à sa famille ,
nos-seulement la félicité terrestre qui passe comme TomBre , mais gq-
core le bonhear iDtfppréciable de le ter? ir en esprit et ea Térité.
( «89 ) ^
h A CCS causes, omis qtoua ordoiiDé cl ordonnons qu^un Te Deum
solenot'l ftoit chanli* dans tous les églises de notre diocèse le premier di-
manche qui suivra la réception de notre présent Mandement , en ac-
tions^c grâces pour la naissance du jeune prince, et Theureuse d^li-
Tra:^ce de 8. A. I. madame la princesse d^Orange.
» Les autoriie's cÎTiles et miliuires seront invitées à assister à cette
solennité'.
» Et sera le présent Mandement lu au prône des messes parois-
siales.
i> Donne' à Gand, en notre palais e'pismpal , le 8 de mars 1817 ».
Maurice, éuéquede Gandf
PIE VU, PAPE.
yénérable frère , ialut et bénèiliction apostolique,
«r Si nous n^ayons pas encore rc|>ondu à la lettre que tous nons
avez écrite relativement aui prières que le gouvernement pourroitpeut-
(Hre vous demander à Toccasion du mariage du prinre héritier de
la couronne, il f«iut rattribuer à deux causés. D^nbnrd, attendu rim-
mense unatuitc d'afif^Hires sur lesquelles nous sommes consulie' de tous
rôles, 1 examen de cette question, que nous avions commis à une con-
grégation de quelques Ciirdiuaui cle la S. E. K. , a éle' diffère plut
long-temps que nous ne Taurions voulu. Ensuite nous aurions pu,
Pexamen étant termine, et Fafiaire a)'ant été miirement examinée par
nous, TOUS faire eonnoitre notre dérision j mais voyant que Toccasion
d'ordonner ces prières publiques éioit passée, nous avons cru devoir
différer de vous répondre sut cet objet.
)> Maintenant que nous sommes prié de nouveau , tant de votre part
que de celle des autres ordinaires du royaume, de déclarer quelle rè^le
de conduite on devra suivre en de {niroilics occasions, si elles se présen-
tent encore, nous vous faisons savoir , vénérable frère, suivant le sen-
timent reçu et manifesté en d'autres circonsianccs par le saint Siège,
qp'il est permis aux ordinaires susdits, en cas que le Roi leur témoi-
f*ne son désir à ce sujet , d'ordonner des prières publiques pour une
raii-c qui Iconque qui concerne le bien et la prospérité du Roi et de la
lamille royale , ou la stabilité de son gouvernement, toutefois avec les
préi-autions prescrites par Pun de nos prédécesseurs, le pape Benoît XIV,
d'heureuse mémoire, dans sa lettre aux arcbevèi|Ues et évèques du rit
grec en communion avec le saint Siège , donnée le premier mars 1^56.
» 11 faut aus<>i avoir fattention, en ordonnant ces prières, de prévenir
avec'soin Iç scandale qui pourroit peut-élre en résulter pour les foibles, en
avertissant le peuple, dans une instruction pastorale, que ces prières
M>nt ofFerles à Dieu, soit pour lui rendre grâce pour les bienfaits qu'il
a accordés au Roi et à la famille royale, soit pour lui demander leur
prospérité, ainsi cpie la tranquillité publique et privée du royaume, et
«fin ({ue le crrur du princo soit rendu favorable à la religion cetholi-
que et bien disposé pour elle.
j» Ea vous reaouTelaal les t^joioiguages disttognés de notre tendre af^
( ïQO )
feciioti pourrons, nous vooa donnons arec ffFiisîoo de cffnr, aSusi qu*à
▼otre troiippau , notre bon^iciion apostotiuuc.
» Donntf à S. Pierre de Rome, le premier février de Pan 1817, de
notre pontificat le diz-septiéme ».
(L. S.) Signr, TiE VII , pape.
A votre rc'nrrabic frcre , Maurice ^erérjue de Gand.
Nouvelles politiques.
Paris. S. M. vif>nt d'accorder, sur sa cassette , 6000 fr. aux
bo8pices de Fontainebleau. Des le commencement de l'hiver,
elle avoit ordonné qu'il fiU fait aux indigens de cette ville
des distributions de Dois; de plus, elle avoit fait remettre au
maire une somme de 1 5,000 fr. , oui, réunie aux sommes
provenans de l'abandon fait sur la liste civile , et aux bien-
faits que ne raanauent pas de répandre les Princes , lorsaii'ilft
viennent chasser dans la forêt, pnt permis de faire des distri-
butions de pnin , et d'établir des atloliers de charité.
— • Le général Lauriston a été envoyé à Calais pour com-
fliraenter et accompagner le grand -duc Nicolas, frère de
empereur de Russie, qui se rend à Maubeuge, et qui doit
y pAsser une rrvue. Ce prince a été reçu , le 18 , à Lille^ avec
les honneurs dus à son rang.
— L'anniversaire du 12 mars a été célébré à Bordeaux
par une messe solennelle et un 7 e Deum, et par des signes
de joie de la part des habitans de cette cité fidèle.
— Le projet de loi sur les rommissaires-priseurs a été re-
jeté, le 10 mars, par la chambre des députés. Sur 173 vo-
tans , il y a eu 1 00 l>oules noires.
— M. le comte de Goyon , préfet de l'Yonne , est nommé
préfet de l'£ure, en remplacement de M. le marquis de Cal-
ville, qui passe à la préfecture de TYonne.
— M. Girod, ancien sous-préfet de Clermont-Ferrand , est
nommé sous-préfet de Saint-Gaudens.
— M. Boy, un ^es trois candidats présentés par la cham-
bre des députés pour la coimnission de surveillance de la caisse
d'amor tisse mien t, a été nommé membre de cette commission
par S. M.
— • On dit que les nouvelles élections auront lien en quatre
fois. Les seize départemens qui doivent concourir au renouvel-
( ;90
Irmpnt de 1817 serr>Dt classés en quatre divisions , lesquelles
ne feront leur opération que les unes après les autres. Les dé-
partemei.s de la Seine et de TOise seront, à ce qu'on croit ,
de la première division.
-* Une figure de la loi, assez laide, qui occupoit le milieu
du bas-relief de la faç.ide du palais Bourbon , va di^paroîfre ,
à la satisfaction* de beaucoup de personnes, qui s'éloniioient
3u'on eût , depuis la restauration , fait choix d'un tel sujet
r- scuJpture, qui rappeloit les déesses de la liberté dont on*
couvroit tous nos monumens et nos maisons pendant la révo-
lution. La figure du Roi remplacera la loi. C'est M. de Puy-
maorin , de la chambre des députés, qui a provoqué ce chan-
gement.
— On assure que les généraux commandant l'armée d'oc-
cupation ont arrêté, qu'aussitôt le départ des corps dési-
gnés pour quitter la France, il sera fait un changement dans
les cantonnemens , depuis TAIsace jusqu'à la mer du Nord,
de manière à ce que les communes qui ont le plus souffert
soient diminuées de la moitié de leurs garnisons.
— Les principaux habit ans de la ville d'HazebroucV , dépar-
tement du Nord, vierment de donner un nouvel exemple de
bienfaisance : réunis à l'hôtel-<le-ville par le maire, ils ont
ouvert une souscription volontaire pour secourir les pauvres
jusqu'à la moisson prochaine : les besoins étoicnt calculés par
aperçu à 10,000 fr. } les sommes offertes à l'instant même se
sont élevées à 12,000 fr. , et la liste des souscriptions ayant
é\é portée ensuite au domicile des particuliers qui n'avoient
pas assisté à l'assemblée, on a également obtenu une autre
somme de 12,000 fr. Ce résultat fait d'autant plus d'hoir-
neur à la ville d'Hazebrouck , qu'elle n'a qu'une populatioa
d'environ 7000 amcs, qu'elle n'est enrichie par aucune bran-
die de commerce , et qu'elle a beaucoup souffert des charges
de la guerre.
— Les journaux ont publié un rescrit de l'empereur Alexan-
dre, adressé au gouverneur de Cherson, en Tauride, relati-
vement k une secte appelée les Dnlobortzi , qui s'est établie
depuis peu dans ce pays, ef qui paroît avoir <\es rapports
avec les méthodistes angîois. L'empereur ne veut point qu'on
l^s chasse ni qu'on les m'iltraile, à inoins qu'ils np ref:èlent des
déserteurs ,^ ou qu'ils ne tentent de séduire les fidèles de l'E-
glise dominante. 11 recommande au gouverneur de s'assurer
des faits , et da nt pas eu croire des rapports exagérits.
C. Ï92 )
CHAMBRE DES PAIRS.
Le 10 mars, M. le comte d'Aguesseaii a fait un rapport sar
x?ivers échanges de biens domaniaux. Le projet de loi a été
adopté par 1 10 suffrages sur 120 votans..Tous les ministres
avaut été introduits, la commission du budget a fait son rap-
port, et la discussion s'est ouverte de suite. M. le ministre
de la guerre a pris la parole pour combattre diflërentes ob-
jections (jue M. le comte Dessoles, rapporteur, avoit faites
contre le budget de son ministère. Deux pairs ont parlé, Tun
en faveur du projet , l'autre contre.
AU RÉDACTEUR.
Monteur, Toud riez- TOUS bien faire meniion dans TOfre Journal
(i'ua déAa.«ire affreux arrivé récemnieni k Crécy sur Serre, chef-lieu de
canton, dans ratrondisKement de Laon? CîrUe commune, de plus de
aooo liabilans, déjà fort pauvre, après avoir c'ie' frappa d'oneépiioolie
générale ()ui lui a enlevé ce que la guerre avoit épargne' de besiiaaz ,
après avoir perdu par Tintempérie de la saison la majeure partie de
ses recolles ordinaire.s, a failli, le 34 février dernier, devenir, en
ptu de len)p.s, la proie d^un. incendie. Le feu sVst manifesté louC
a coup dans une rue dont la plupart des mai^tons étoicnt couverlrs en
chaume ; m un instant cinq maisons furent consumét-s , et avant que
les secours arrivassent , 3^ habiiations et plus de 80 bâlimens furent
réduits en cendres. Les malheureux habitans se trouvoient alors dans
les champs on dans les vignes. Le feu, excité par un vent de nord det
plus violens, auroit fait un bien plus grand ravage , sans le zcle infa-
tigable des gendarmes et des pompiers arrivés en loute hâte de Laon
et de Couvron. Grâces à Tactive vigilance de M. de Kicolaî, notre
préfet, nos craintes furent un peu calmées , et le désordre, inévitable
en nai cille occasion , fut arrêté.
Il n'est pas besoin , Monsieur, d'étendre cet exposé, pour vous prier
de solliciter la charité publique envers tant de malhcuri'ux : nos besoins
sont immenses j nous en éprouvons pourtant un d'un autre genre; c'est
celui d'exprimer ici, s'il nous est possible, notre vive reconnoissance
envers notre bon Roi, qui, à la nouvelle de nos désastres, a bien
voulu étendre jusqu'à nous quelques-uns de sos nombreux bienfaits.
INous pourrions encore difiicilement passer sous silence reropresse*-
ment ne M. notre préfet, qui est venu, parle temps le plus afifreus el
par trois lieues de très-mauvais chemins, nous apporter quelques con*
solations.
Les personnes sensibles qui voxidroienl contribuer k achever l'oravre
charitable que la bonté paternelle de notre Roi a commencée, sont
priées de viiuloir birn faire passer leurs secours, quelques modiques
qu'ils puis<:ent être, à M. Coussin , chef d'Institution , rue de Thorigny,
n**. 7, à Paris j et an burcan du Journal.
Je suis, avec une respectueuse estime. Monsieur, votre très^humbU
et tféi-obéii»ant serviteur,
QiPi^ssis, enré'doyen, un de poi ahonnéî.
{Mercredi û6 murs i8if.) (N". 274.)
*
'm
■ . I • I
Citerions ipnporumîes mr tes nom^ellGs éditions dei
Œuvres complètes de Voltaire et de J.-J. Kous«
seau 9 avec ces paroles de fiOnis XVI |lôu^ épU
graphe : Cbs deux hhmnws'Ont perdu là France (i)«
S'il est un témoigniage imposant ^t décisif de Tin-
Auence de Voltaire et de Rousseau sur la révolution/
ç est sans doute celui de la plus auguste victime de
cette révolution ^ d'un Prince qui avoit vu les progrès
des nouvelles doctrines ^ et qui en avoit rc^ssrati les
terribles résultats. Peut^tre ce témoignage balancera^*
t-il celtii de M. Desoer, qui , dans sa f x-ttre à MM. les
grands-vicaires de Paris, énonce une opinion con-
traire , et il y a toute apparence que 1 ex|)éi4ènce et
les malheurs du Monar(|ue feioni autant d'iitifiression
sur les esprits que Tassertion d'un jeune libraire qui
xi*a pas été témoin de nos désastres , et qui s'est tnolns
occupé d en approfondir les causes que d'imaginer desr
•pécijdations «vatitageuses à son commerce. M. De^
aoer s'est plus occnpé vraisemblablement du débit de
ses livres que de recherches historiques , et îl connoît
mieux son magasin que les règles de la logique et
que les bases de Téditice social. Ou n'auroit pas songé
a lui en faiire la remarcnte s'il n'eût pas voulu pren-*
dre un vol si haut^ et s il n'eût pas consenti à laisser
Jiarottre sous son nom une brochure ob il juge 6^
tout avec beaucoup de confiance > et parle sur la rc
(1) Brochure Îd-8^. ; prix ^ 1 fr. et 1 fr. 2Ô cent, franc df
]x>rt. A I^aris, chez Egron; et au buf(*au du Journal.
Tome XL VAmi de lu IleUgiotL et du Mot. tf
( «94 )
ligion, sur la philosophie > sur la lîtléraiure, avec la
profondeur djULJeuue homme j^ et rérudidou d'un
marchand. Plusieurs journaux se sont empressés de
le féliciter d'uu sa heureux débu( dans la carrière des
lettres , et il fôut esi>crer que sa modestie le portera
une autre fois à sfi jeter, moins vite dans la lice ^ et à
ne pas ceindre une arnmife-jrop pesante pour ^ ses
épaules. Il est bon de savoir borner son ambition ; il
est raire'que l'on réussisse à la 'fois dans le tiégocc et
duns la littérature^^ et quand on gagne tant d'argent ,
il faut savoir se passer de la gloire,
r il ne s'agit plus de caractériser une enU*eprise qui
est jugée par tous les bons-^sprits, ni de prouver oom<
bien elle peut être funeste à la reli^on et à la oiorale*
li'expérience en a déjà averti ceux qui font, quelque
cas de ses leçons ^ et des écrivains estimables ont pul*
vérisé les sophismes par lesquels on cherchoiià son-
tenir les nouvelles cditions. M. de Bonald a^ surtout
fait entendre une réclamation forte et motivée contre
cette publication imprudente. Des lillérateùrs^ dont
BOUS regrettons de ne pouvoir révéler les noms^ oui,
dans le Journal des Débats et dans la Quotidienne,
R laide la cause des principes et même du bon {^oùr.
i^onsn^osons faire entrer en ligne de compte nos articles
sur le même sujet dans ce journal; mais nous indi(pie->
rons avec confiance plusieurs écrits où Ton apprécie les
services que Voltaire nous a rendus^ et les bienfaits
que .nous préparent ses nouveaux éditeurs. Parmi ces
écrits 9 celui que nous annonçons aujourd'hui traite
la question plus à fond, au moins sous un rapport.
L'auteur s'est pariiculicremcnl occupé de chercher si
nos lois n'oifroient aucun moven d'arrêter mie telle
entreprise, et voici comment il divise sa matière:
l^. Les lois bjumaiocs peuvent^-elles autoriser c^ qui
f 195 )
reorerme une iasalte directe contre la Divinîté^ et ce
cjiii teod à lextioction de toute religion et de tout
culte parmi les hommes? 2^. Une société a-t-elle le
droit de se détmire elle-même^ ou Lien^ en d'autres
termes 9 a-t-elle le <lroit de proléger et de mettre
sous la garantie sacrée de la loi une entreprise dont
le résultat immédiat est de propager des écrits et des
principes cpii tendent ouvortenicni à sa dissolution et
k sa ruine? 3<». La publication des Œuvres complètes
des deux chefs de Hncrédulilé moderne est-<JIe con-
ciliable avec les principes de la Charte ? 4^. L'atteinte
portée aux mœurs par les nouvelles éditions peut-elle
se concilier avec les lois imprescriptibles qtn régis-
sent toute société ?
L'auteur discute ces dlflerentrs questions avec au-
tant de précision que d'énergie. Voici, par exemple,
le passage où il développe la tendance et le but des
émis philosophiques de Voltaire :
« L'un des apologistes des nouvelles éditions est forcj
d*a rouer que la religion est un des plus grands besoins
dett sociétés huntaines, (Constitutionnel du 3i février).
.S^il avoit dit qu'elle en est le premier besoin et le fon-
dement le plus assuré des empires , il h'auroit point af-
foiblî une vérité tellement reconnue dans tous les âges,
que ce seroit perdre le temps que de chercher à 1 ap-
puyer d'autorités et de preuves. Or, que les écrits de
Voltaire et de Rousseau détruisent, anéantissent cette
base de l'ordre stocial, et que, par une conséquence
inévitable, ils tendent à la dissolution du corps politi-
que, c'est ce qui n'est obscur pour aucun homme sensé
qui a la moindre teinture de leurs ouvrages. On veut
aujourd'hui tout pallier, tout excuser dans ces hommes
célèbres, même leurs excès les plus monstrueux. Di*
sons la vérité : ceiiains écrivains traitent la nation, à qui
ils adressent journelleinent leurs homélies philosophie
•qties, comme si alla étoit tombée dans un état d*aveu-
N 2
( »90' )
glemenl complet et de stiipidilé. On vondroît presqafe
nous persuader que Volt«iire a servi la cauw du chris-
tianisme en cotnbdtUint la êuperstilion qui déshonore
la ivraie religion. (Consliiuiiotuiel , ibid.) Mais qui pour-
roi t prendre le change, et y a-t-il au monde, un fait
plus notoire que l'ardeur infatigable, ou même que la
rage avec laquelle Voltaire a travaillé, surtout pendant
les trente dernières années de sa vie, i avilir, i cou-
Trir d'opprobre et de mépris, à déraciner de toutes les
âmes la foi de l'Evangile? Comment e^père-t-on nous
distraire de cette vérité en se bornant à le représenter
aux prises avec quelques pi*éjugés surannés et quelque»
absurdités étrangères au fond de la foi, tandis qu^il
est visible qu'il a voulu, si je Tose dire^ frapper ait
cœur la religion clirélienne, et qu'il n*a pas mênvd
cherché à déguiser cet aifreux dessein? Qui ne cou-
noil sa réponse au lieutenant de police Héraut, que
Condorcet rapporte avec tant de complaisance? (^yie
de Voltaire, page 42). Ce magistrat lui ayaiit dit:
Quoi que voua écririez, vous ne viendrez pas à bout de
détruite la religion chrétienne» — C*est ce que nous
verrons, répondit Taudacieu^c philosophe, et la suite u
pi*ouvé qu'il étoit en efiet résolu à n'oublier, pour at-
teindr» ce but, aucun des moyens que peut suggérer
l'impiété la plus noire et la haine la plus furieuse* L'or-
gueil sembloit en être le principe : Je suis las, disoit-iï
nn jour, de leur entendre répéter que douze homme»
ont suffi pour établir le christianisme , et j'ai envie de
leur prouver quil n'en faut qu'un pour le détruire 0^
(Cond.9 P^ie ile P^olt,, pag. l'f'i). Je buis loin de vou-
loir souiller ma plume, et révolter les lecteurs honnêtes
par la citation des blasphèmes, des formules d'impiété,
des tui*pitudes de toute espèce, des dérisions exécrables
qui furent comme les armes que Voltaire eut toujours
i la main dans le cours de cette longue et effroyable
guerre. Ceux qui ^pourroient ignorer ces excès ^ ache-
teroient chèremci^t l'avantage de s'en îiistruire par ï^y-
bligation de paroottrir les vingt volume» d'une Corre**
I
( '07 )
pondance qui u'cst, on quei(|ue sorte, fjtruii luaiiiti'sle
coiilre le ciel , où celui qui en est descendu pour sauver
noire nature, suivant la foi de tant de peuples, et sans
contredit de la partie la plus éclairée du genre liumain,
est continuellement 'foUjet des moquetû^ les phis insul-
tantes, et souvent d^un cri de fureur qui fera frémir
josqu^à nos derniers neveux. Cest-là qu'on trouvera sur
la divine Eucharistie, dont cet homme si ennemi de
ThypocrUie (i) approcha au temps pascal, pendant
quelques années, des bouffon neries sacrilèges, et d'une
impiété inouie, par lesquelles il cherchoit ù se faire
pardonner, par ses sectaires, cet acte extérieur de
reiigioa* Une fouie d'autre^s écrits qui grosaissent la col*
lection de Kehl, sont expressément dirigés contre nos
dogmes les plus saints; je veux dire, coiilre la révéla*
tîuii, contre la divinité de Jésus - Christ , contre l'au-
thenticité ou la sainteté des Ecritures, contre les mi-
racle», etc. etc.; et je suis, en quelque sorte, liontenx
d'insister sur une circonstance qui est l'un des faits les
plus saillans et les plus notoires de ces derniers temps,
et qae personne no connoit mieux que ceux qui met-
tent aujourdUrai tant d'importance à le nier. Four ce
qui regarde Bousseaii, on connoit assez le but d'un fa*
meox épisode de son Emile , les attaques qu'il a livrées
à notre foi avec autant de malignité, et même avec plus
de vigueur que Voltaire; enfin les maximes impies qui
coulent sans cesse de sa plume, particuliùroment dans
ses Conjèasiona et dans son Contrai social, où il ose
avancer que la religion de I)escarti*s, de Pascul, de Bus-
suel, est ai évidemment mauvaise, qiée ce aeixyit perdre
le tempa de s'amuser à le démontrer» ((Contrat social,
livre IV, chapitre 8). Trouve* t-on cv langage obscur
ou modéré? £t je le demande aux incrédules munies,
est-ce ii faire une guerre excusable et presque inno-
cente à des supei*stitions et k des erreurs populaives, ou
(i) A-C-on jamais pori^ unf haine pin a profonde qae la sienne à toute
#^c0 d'hypocrisie I {Comtitutionnel du ^ifèi'ricr)^
( »98)
bien est-ce saper a?ec fureor les fondemens de la reli-
gion publique*^ arracher des coeurs Tamiour «et ie respect
qu^elIe inspire aux peuples, et après dT^ir blé à la so*
ciéié cette base nécessaire, la IbîsÀer en pi oie à toutes
les passions^ et svipeudoe sorr un abîme»?
l^^.l
La coucluaîa'D de l'ouvrage ne >mérke pas moins
d'être remarquée y en ce- qu'on ,y trouve réunies les
plus fortes raisons t[\xe Ton - peut opposer aux nou-
velles entreprises :
«Passons aux .objections : quelques mois suffi rontv
j'ose ledire^.fxmr lesitaire évanouir. On parle de com-
merce, de spéculMion utile à FËtat et qu^il est d'au-
tant plus indiscret de troubler^ que notre malheureuse
patrie a plus de besoin dans ce moment d'opposer à ses
malheurs toute L'activité et touteè- les ressources de son
industrie»
» N'est-ce pas. donner une excessive importance i
l'entreprise dont il s'agit que deda fiiire regarder comme
un moyen de rétal>lir la fortune publique? Quoi qiril
en soit, je me contente d'observer qu'on ne seit point
les Etals en achevant- d'y ruiner la religion et la ;roo-
raie; que pour réparer les brèches d'un 'édifice, on ne
doit pas en saper les fondeniens; enfin, pour parler un
langage qui a été entendu par tous les peuples où Ka-
ibéisme n'a pas étendu ses ravages*, qu'on ne sauve pas
les empires en provoquant, par une violation publique
du respect dû à la Divinité, les vengeances de celui qui
tient seul dans ses mains la destinée des empires.
)> Mais, dit-on, une loi sur la librairie déclare pro-
priété publique les ouvrages des auteurs morts depuis
un certain laps de temps que cette loi, détermine. •
» J'en conviens; mais il est également vrai que di-
verses considérations, tirées de l'intérêt général, des
égards dus à riionuètelé publique, du respeci inviolable
que doit inspirer la Divinité, ou mêmeleSouvtrain qui
e&l son image, règlent et limitent Tusage de celte prov
prii'lé. n y a dans le commerce quantité de lÎTres in-'
ilmesi aaxqueU la rëvvl'ution a donné naissance. N*â-''
t-îl point paru, dans un temps de. délire, des écrits in-
titulés : />* Crimes des JRoiê , 1e9 Crimes des Rei^
nés, ^tt.' etc.? N^a-t-on pas publié des recueils de ca-
lomnies qtroces contre le plus infortuné des Monarques?
Seroil-il permis d'appeler aujourd'hui , par des annonces
fastueuses, Tattentioii de tous les François sur ces pro«
dnrlions détestables, de les réduire pour en faciliter le
débit, sous une forme plus commode et moins dispen*
dieûse? L'herbe vénéneuse qui croît dans un terrain va-
cant ba abandonné est aussi une propriété publique;
seroit-on autorisé' par cela seul a se servir dfe' ses sucs
meurtriers pour pOrtèr la mort dsfns le sein de ses sem*
bistbies? '
w On croît nous fermer la bouche par une autre ob-
servation dont il n*csl pas moins aisé de faire sentir le
fi)îblc : on nous repn'ieiile que les ouvrages dont la réini-
pYf-ssion nous cause tant d'alarmes, sont dans toutes les
mains; qu'on les vend K)us les jours sans réclanialion ,
et qtie le silence que nous avons gardé jdsqu'ici sur ht
circu/afion Ae ces livres suffît pour condamner les plaintes
que nous élevuns coiilre les éditions nouvelles.
» La réflexion que je viens de fi^ire s'applique à ce"
raisonnement, et en découvre la fausseté. Les coupa-
bles productions que j'ai indiquées pins haut, et que
la révolution a enfantées, sont distribuées dans quan-
tité de bibliothèques; elles conlinuent à circuler, et sont
dans le commerce. Je le demande encore ici : s'en suit-il
qu'il fût libreà un spéculateur de les réunir, d'en jeler
des Prospectus dans le public , de les répandre avec
profusion dans toutes les parties de la France, et de
rallumer, par tous les moyens, reulbousinsme insensé
qui faisoit rechercher ces (Euvres d'une noire impos-
ture et d'une démocratie sanguinaire? Voici, en deux
mots, ce qui di^ssipe Tillusion de ce vain rapproche-*
ment. Il est une infinité de choses que la loi ignore ou
est censée ignorer : des raisons de bien public ^ et queU
Îpefois m^me de Traies ippo«iibiIilà, la forceni à celle
i;^iniulatjun et à ce ai{«ac4f« Ce qu'il but. seulemept.
remarquer a.yeo soin ,. c*eat qu'a lora elle n'appronVia
point , et 66 borne & fermef les yeux et a tolërer. Mais
ait dans une pnti*eprii*€^ë?ideninieDt funeste aux nijODuni
et à Ja rel^gun de TËIat ^ vops cherchez l'éclat et I(i
publicité: si» vous aFertjss^s, pour ainsi dire» la. loi; si
v.ouK.vuulez la, rendre complice do ralteirite donnée eux
mœuçsiel au cuite divin;' ei| un mot, si voua prétendes
]|ielij:eh corruption souSji^a^tde, et placer, en quel-
que sorte, le scandale à la soMr.ce.nième de l'ordre et de.
la vertu, alors elle ne peut p}u^ ni dissin^uler^ ni se
tpire : son, inaction. U inontre^'oii au monde entier
comme l'j^ppui.et la protectrice de rirréligipu et.de la
licence. Dciitinée par sa nature à maintenir le% droits
de la Divinité, dont elle pe fait qu'exiEuxer la puissance
«ur la terre, ollo serableroit se liguer avec ses ennemis,
ejt^ les. encourager par une criminelle connivence : Té-
gjareiQent des^ hommes u'auroit plus de remèdp; la so-
ciété seroil frappée dans sa: i::cine; et soif aUijipce avec
la vertu, qui est. sa force, e^ le principe de «a vie, ye*.
liant à se rompre, elle n'auroit plus devant les yçux-
que des abim^, et l'attente prochaine de sa disaolulîou
ei de sa ruine»
)» Le ciel ne permettra pas. qa'un. dessein si perni-
cieux^ »1 la France s*exécute; il sauvera aux mœui's pn^
btiquj^ cette nouvelle et profonde blessure : et , dans
un t^mips.où jious voyons briller sur le trône ei dans
le palais da nos Bois les vertu^ les plus pures; ou 1^
parole divine, portée dans toutes nos provinces par, de
nouveaux apôtres, y ranime la foi antique da nospères^
y iùlt refleurir les vertus, la concordoet le zèle pour
Il gloire du Pi'ince; dans de semblables circonsti^nces,
la bouté céleste ne soufifrira point qu'une funeste en-
treprise détruise c^ espérances d'un retour prochain
i l'ordre et à la paix , et rende inutiles a la nation de
fii touc)jans ej^emples et de si augustes modèles».
V
i
9
il
L^auteur nV pas inÎ6 son nom à cet écrit ; mais oa
V reconnoitra aisément la touche serrée et solide de
recclésiastiqiie qui , dans deux écrits précédons , avoit
défendu avec aèle la cause de la religion et de TE^lise.
Cette dernière réclamation ne lui fart pas moins d'hou-
neur que les précédentes; si ses vœux ne sont pas
exaucés y et si nous sommes destinés à voir encore le
succès d'une entreprise que les intérêts de la société
et de la morale sembloient également proscrire , on
saura du moins que les amis de la religion ont fait
leur devoir^ qu'ils ont prolesté contre ce nouveau
scandale, et qu îk obt averti leurs contemporains des
pi^[es qu'on leur tcndoit.
Nouvelles ecclésiastiques.
P^aiS. La trpisième et la quatrième conférences de
M. Ffavflsinou3 ont en Iteu à SaintrSulpicc, Ws dimuq-
chef 46 et 23 mars. Dans lu première, Torateur 0 con«
fiidéiré la l^gislaiiun mosaïque soms le rapport moral et
aous le rapport poliiix|oe; telle a été la division de sa
cvpft^rence. Il a rappelé les idées magnilique^s que les
lois de Moïse noiis donnent de Dieu, et la précision lu*.
minq^sc des préceptes du Décalogu.e. Les objections des
inpréUules contre ce code si simple et si pur ont été
pa(tsécs en revue par Torateur, qui en a fait voir Tiu*
jus^ice et le peu de solidité. Les menaces que Dieu fait
aux transgreaseui's de ses lois ctoit^it nécessaires pour
contenir un peuple indocile et inquiut, et la simplicité
du atylc convenoU à qne époque où le langage ignoroit
ces raffinemens qui appartiennent aux temps de cor-
ruption. 11. seroit ridicule d'exiger qpc Ton parlât à des
Hébreux, il y a quatre mille ans, comme Ion purle-
roit aujourd'hui è des François, et. i^n des plus heu-
retix génies du siècl.e de Louis XIV, Fénéioii, r^^gar-
doit rÉcriture comme un modèle de tous les geui es de
( 202 )
fllyle. Voltaire a iTprocIië i Moïsg de ij\iroîr poînl en-
seigné le dogme de rimmurliilîlé de Tanie, tandis quk
ce dogme est supposé d*Qn bout & ra^llre du Pentaten*
que. Quelques passages l'énoncent oiéine formellement.
i/idise ne rapporte-i-il pas que Dieu créa Tliomme a
sou image et à sa ressemblance? qu'aiiruit-ii voulu dir«;
par-là si l'amc ii'éloit pas immortelle? Les honueuç^
prescrits pour les morts ne sont-ils pas une autre preuve
de la croyance de liramortalité de i'ame? Si Von pavié
râleur, après être entré dans quelques' «détails, a'cuii^
ciu arec Bossuet, que Moïse fut à la rois'IeplussuUjm^
des philosophes el le plus sage des législateurs. Une pé-
roraison brillante a terminé ce discours.
Dans la conférence du 35 mars, M. Frayssinous a
considéré Moïse comme historien. Il nViève point . a-t-il
dît , la Tojit' pour combattre 'la science , el poili^fbl^-
mer les recherches du génie;' qui interroge la uïtin*^;
et iiVffbrce d'eu pénéti^er les secrets; il ne combat iqye
fabus dc^ syslèAit's, les écarts de Timagination, et trotte
pente u mettre des rêveries à la placé des faits, et à
hafir des mondes aVec les éléraens lés plus vagues. L'b-^
râleur s'estaltaclié à discuter deux points prîncipapk
de l'histoire de là Gêhèse, la création ot le déluge. Quel-
ques uns ont reproché à Moïse de n'être point assez phy-
sicien; mais nu objet plus noble oçcupoit ce législateur;
il vouloit. élever son peuple vers Dieu, et instruire tout
le'genie humam. Sa science, toute- simple et toute po-
p\)laire, n'aspiroit qu'à tracer les grands traits de rhis-^:
toire du monde. Quelle modeste simplicité, quelle hà-
posante rapidité dans ses récils ! Ldngin àdmiroit comme
un modèle de sublime ces paroles énergiques : Fiat lux
et facta est lux. Quel est le fait 'démonti'é qui' soit en
opposition avec là narration de Moïse? On sVtonne à
la vérité qut! Moïse ait parlé de la création de la lu-
miciv avanl celle du soleil 5 mais savons-nous bien cer-
( 203 )
(ainerneni d^où vieut la himîère, 0t d'Iiribiles astronomes
n'ont- ils pns ëmi sur ce sujet des opinions diverses?
Oit a Tait des ohjeclioits sur les sfx jours, et on a enfantft
difE^rens systèmes sur leur durée. La religion ne paroit
point intéressée dans ces discussions, et nous croybn's
que ce sont là des objets que Dieu abandonne aux dis-
putes des hommes. Comparez les grandes idées que Moïse
nous donne de Pliomme en rapportant sa créatidh;':iveé
les idées, Irop souvent basses et ignobles, que des mo*
demies nous ont' tracées de ce Roi de la natuiT. Eiiiin
(j^qui achève de nous rendre le récit de Moïse respec-
iTOle, c'est qu'on le retrouve, quoique déguisé, dans
les fables de la mythologie, dans Thistoire des anciens
peuples, et jusque dans les poésies des Grecs. Le déluge
de Moïse a aussi donné lien a beaucoup de dilHcultés,
et le fait en lui-même et ses principales circonstances
ont été attaqués dans le dernier siècle. Mais que de-
vons-nous croire sur cet article, ou des modernes, ou
d^un auteur si ancien^ qui a voit pu voir de son temps
des traces encoi*e subsistantes du déluge^ et qui vrvoit
au milieu de peuples chez Icsquel^ie souvenir s'en éfoit
conservé? Des géologues ont trouvé dans les couches
de la terre des indices d'un grai/d* boulevel'seraent.
On demande pourquoi il n'a jamais été trouvé d'osse-
niens humains; c'est peut-être parce que les recherches
n'ont encoi^ et ié faite» que dans rOccidrnil, qui sans doute
ëtoîl aldrs la partie du monde la, moins peuplée. L'o-
rateur dans sa péroraison à déploré les préjugés de son
siècle, et cette maladie de l*esprit hunhain qui ne sait
point s'arrêter dans de justes bornes, et que son ardeur
porte, non pas seulement à observer et à décrire, maïs'
encore i inventer des systèmes^ et i rt'éer dfcs hypo-
thèses. Toutes ces cosmogoniès qu'on a imaginées de^
puis soiitante ans n*ont pà^ fait faire un pas k la science.
— La piH>cliaine conférence wi\ remise au dimanche d«
la Quasimodo, à cause de fa longueur des offîces des
deux dihiahchcs prochains.
— -Le Ttfndredi ai mars, anniversaire de la mort fu-
( 204)
neste de Ms^. le duc d'Enghieii , un service a èïé célt'bi*é
pour ce Priuce infortuné daus le lieu même qui vil tomber
cette tête illustre. Ses restes sont toujours déposas dans une
des salles du château Iransibrinde en chapelle ardente*
M* l'abbé de Quélen, vicaii^e général de la grande<^aumô-
nerie, a officié. Les musiciens de la chapelle du Boi et ceux
de l*artillerie royale ont exécuté les chants deTEglise. M. le
uiarquis de Puy vert, gouverneur du château, des person-
nes de la maison du prince de Condé et des officiera de
divers CQips assistoienl à la cérémonie. La cliapelle éloit
tendue de noir avec les armoiries de la maison de Condé.
Lô cercueil qui. contient les restes du Prince^ étoit d9>
{)osésur une estrade, et ou avoit placé dessus.iine palme»
a plaque, le cordon bl^u et lepée de S. A. S.On voyoit
au bas les douzç balles qui optélé Tiustrument du crime
et qu*on a trouvées dans le corps de la victime. Des sou-
venirs déchirans assiégeoient tous les assistons à la vue de
tant d*objets de douleur, et on ne pouvoil parcourir sans
une sorte dViTroi les lieux témoins d'un si grand atten-
tat. Le fossé où il s'est commis est entouré d\n)e barrière^
et si|r l'endroit mèuiQ on a élevé une tomlieen gaz^on,
et planté des cyprès et des fleurs. Mais un monument
plus religieux sera élevé au Prince dan^ IVglIse du châ-
teau, qui a été long-temps c-onverlie eu magasin, mais
que 8. M. a ordonné de rendre à sa destination primitive.
On fa déjà débarrasse des objets qui .y>étoient enta>sés,
et on n'attend plvis que des fonds pour.y.fair^ les ré-
parations convenables,. et la mettre en état de servir aux
exercices, de la religion. C'est-là que la dépouille mor-
telle du Prince trouvera un asile digne d'elle, et que
la religion donnera à sa mémoire les prières qui lui
furent inhumainemctit refusçles à ses dernier» momens.
— M. le ministre de Tiiitérieur a mis à la. disposition
de M. le préfet de la Seine une grande partie des mo-
numens funéraires qui étoient réunis dans le Musée t
dit des Petits-Augustins, et ic gouvernement , secondant
les vues des familles, ainsi que des pei-sonnes; pieuses,
vtnd ces monumens aux églises* Ainsi Saint -Êustacbe
( 3o5 )
recevra les manmAies de Colbert et de CheTert ; Saint-
Germain -des- Pré» ceux du roi' de Pologne Casimir et
de la famille Castellane; Notre-Dame ceux du cardinal
de Gondi et dei maréchaux de Gondi et d'Harcouri'^
Saint«Nicolaa-du-Chardoi]iiet ceux de Jërômè Bignon,
nvocat général, et de Charles le Brun, peintre; «Saint*
Sulpice ceux du célèbre curé, Langiiel de Gergy, qui
acheva celte église et fonda l«i maison de TEnfant^Jésust.
On reportera dans l'église de Monlmoi-ency la chapelle
sépulcrale du connétable Anne de Mohtmoi-ency, ainsi
que sa statue et celle de sa femn>e. Les cendres du tia-
▼ant Mabillon- et de 0. Monlfuucon seiVDut rendues &
Saint- Germain-des-lVéb.
Nouvelles politiques-
Paris. Une ordonnance du Roi , relative aux bourse^ des col'
léges royaux, porte que chaque collège royal à pensionnat
aura cinquante pensions aox frais du gouvernement; que les
villes continueront à acquitter les bourses dont elles ont éii
chargées jusqu'à ce jour; que la distribution de ces bourses
antre les divers collèges et la fixation du prix des pensions
particulières sont provisoirement maintenues, etc.
— M. Pellspra, receveur-fçénéral de TAllier, est nommé
receveur-général de la Meurt lie; M. Millet, receveur-géné-
ral de la Meurtbff passe, à la même place, dans la Moselle^
M. Grosiéede Virville, receveur-général de la Corrèze, rem-
place M. Pellapra dans TAlIier ; et M. Pemot de Fontenoi est
nommé rcceveur**général de la Creuse.
— - On annonce qnc, le lo mai prochain, on transférera à
Saint-Denis les restes de S. A. R. M'*'. Elisabeth , qui avoient
•té déposés , en 1794 9 dans un emplacement de la uiaison dite
du Christ 9 près la barrière de Mousseaux.
-7- La cour d'assises de Troyes s'est occupée, les 17, 18 et
iq mars, d'une affaire de conspiration qui a quelque analo-
gie avec celle de Pleignier, au moins quant à la condition
ëes accusés, et à la nullité de leurs moyens. Le principal ao-
cusé, nommé Clialt«is, a été condamné k mort; Milcent «
bojnnie de couleur^ à cinq, an» de fars , et Iloudaille à deux
de prisop*
( io6 )
— Le tribunal de police comectionnelle s*est occupé, le
29. mars, de raflàire relative à un paniphlrt iiUituié : Catnot,
11 a été cité divers passages de cette brocliure contraires au
respect dû au Roi^ c'est îinê iipolbgîe perpétudie (le Caruot,
cf e sa vie", de %ts principes Voiîtiques, et Je ceux 'dé la ré-
volution. Le ministère public, par Torgaiie de M. Vatis-"
mesnil, a conclu à ce que l'auteur, le sieur Rioust, et l'im-
primeur, la veuve Perronneau, fussent condamnés à trois
mois de prison , 3ooo fr. d'amende et 3ooo fr. de cautionne-
ment.. L auteur a demandé la remise de la cause à huitaine
pour plaider lui-même sa cause.
— On exige en ce moment un serment de tous les juges
dans le royaume des Pajs-Bat. Le ministre de la justice a pu-
blié une lettre explicative, oii il dît que ce serment n'intéresse
point les croyances religieuses, et oii il anuonce qu'on n'ad-
mettra aucune restriction. Cette dernière clause a donné lieu
à In démission de plusieurs juges qui ont cru que le serment
blessoit lour conscience.
— ]\Jf. James Monroë a été élu , à l'immense majorité de
voix, président des Etats-Lnis. I) a dû entrer en fonctions
le 4 mars. On sait que la présidence est pour quatre ans.
CHAMBRE DES PAIUS.
Dans la séance du 70 mars, ou M. le comte Dessoles a fait,
comme nous Tavons dit, le rapport au nom de la commis-
sion sur la loi des finances^ il a ajouté quelques réflexions
à celles qui avoient été faites dans le sein cie la chambre
des députés sur le besoin de Téconomie, et a dit que d'ail-
leurs la chambre des pairs dovoit, attendu le^ circonstances
urgentes, s'occuper moins des améliorations du moment que
de celles qu'il falloit prévoir pour l'avenir. Il a, fort insisté
SUT ce que le ministre de la guerre, dans le dernier budget,
avoit excédé de 36 milliops ce qui lui étoit accordé pour les
dépenses de son ministère, et a caractérisé cette mesure de
violation de la loi. L'obligation oii sont les ministres de se
renfermer dans leur crédit , contient , a-^t-il dit , tout ce que
leur responsabilité a de plus positif j s'ils s'en écartent, la
loi peut encore les absoudre , mais il faut un acte législatif,
et les ministres aurpient dû demander une loi furmelle d'in-
denmité. Le rapporteur s'est plaint aussi du taux des peu*
( ao7 )
sions militaires. Sur Tarlicle du budget de la chambre des
pairs y M. le comte Dessotes a proposé de n'y faire aucun
c&angeiuent, parce que tout atiiendement aineneroit des re-
tards préjudiciables à la chose publique; mais il a exprimé le
vœu que cet article fût modîGé en 1818. Le rapporteur pas*
sant bn revue plusieurs autres chapitres de recettes et de dé-
pensas, a faitpIuMeurs observations, et a terminé en deman-
ciant l'adoption de la loi. "M. le ministre de la guerre a ré-
pondu à divers reproches du rapporteur. Il a rendu compte
au travail relatif aux soldes de retraite, travail qui avoit été
fait en partie avant sa seconde entrée au ministère. Il en a
explique les bases et justifié les détails. Le ministre a parlé
en finissant de quelques libelles publiés contre lui, et de bruits
aussi absurdes qu^injurieux répandus sur ses sentimens et sur
son administra imn. Il espère que Topinion de la chambre fera
Justice de ces vaines attaques , et que personne ne doutera de
son dévouement au R61 , à la cause de la légitimité et au bien
public. M. le dite de Brissac.a particulicrement combattu la
vente des bois du clergé, comme aussi contraire aux principes
qu'à l'intérêt de l'Etat. M. le duc de Raguse a proposé des
améliorations dans le budget de la guerre.
Le 2 1 mars , la chambre a repris la discussion du projet de
loi sur les finances: sept nouveaux opinans ont été entendus;
Ja chnmbre a ordonné l'impression cfe leurs discours. Le mi*
nistre de la police a donné des érlaircissemens sur quelques
faits avancés par les adversaires du projet.
Le 22, la chnmbre a repris la in^me discussion. Quatre
nouveaux orateurs ont été entendus. M. le garde dos sceaux
a eu la parole , et a défendu principalement lo titre II du
projet. La chnmbre a fermé la aiscussion sur le fond, et a ré-
servé la parole aux ministres du Roi et au rapporteur.
Le 24 9 M. le comte Dessoles, rapporteur, a fait le résumé
4e$ débats. M. le vicomte Tabarié, sons-secrétaire d'Etat nu
département de la guerre, a répondu aux objections faites sur
le budget de ce ministère. M. le vicomte Dubouchage, mi-
nière ne la marine, a dotiné à la chambre quelques écIaiiTis*
semens qui avoient été demandés, f^a di^cnS'ion s'est ouverte
sur les aniendemcns proposés, qui ont clé écartés par la qurs-
tion préalable. Les divers litres du projet de loi ont été suc-
r^Sdivement mis aux voix et adoptés. 11 a élé ensuite voté au
9f;rufin sur l'en^iemble de la loi. Sur 164 votans, elle a réuni
1 (Kl siiffrages. Son adoption a été proclamée,
( ao8 )
À V aSD ACTEU R.
. Monsieur , on ordre respectable par son aoliquitë , par md otij«l
rt par ses services, laltç depuis quelques années coiilre les circnDsUiii<»
ces fâcheuses qui Vont dcfpouill^ de sa rêsideoce et 4l*une partie de scf
domaines. U a irouTC d^ëloqucns dëfcrtseurs dans son infortune, et def
souverains ont pdru sNntëresser à sa coosfrvai'ioo. Queloues personnel
alléguoient que depnis la dernière rs|>rditinn de loi a Exmouth k
Alger, Tordre de Malle ëtoit iuuiile, et que la Méditerranée, libre
désormitis, n^avoit plus à redouter Taudace et les fairafçes des barbnres-
ques. Mais cette natteuie illusion s^est bientôt dissipée , et les jour»
tiaux nous annonçoient dernièrrroeni quelles piraU-s rcconimen<^i<-nt
leurs clrurKÎons, troubloient la navigation et roenaçoient même leW
côtes. La Médiierrance redrmanilc encore 1rs protecteurs de son eom-
mirrcc, ei puisqu'ils ne peurent es^iérer de rrco«tvrer leur ancienne ré*
roit-il pasdi^nede la sagesse comni<*dela gcuvrosiié du souverain Pontife
de Irnr céder ce port, d*où les rbevalicrs vctllcroietit facilement à la
tranquillité de cette partie des rôles et dt\s mers Toisines? Le saioi
«Siège, protecteur oé de Tordre , rrtrouTeroit ilatis Wa scnricesdcs chcta-
licrs le prit de ses bienfaits, et conserTeroil d*Ailleiirs son droit de siixc,-
raincté. L^ordre auroit bientôt rétabli ce port autrefois si fameux et si
fréquenté, et auroit yivifié tout ce canton ; et ce lien detiendroit comme
une citadelle qui défendroit TEial romain contre les incursions des
b«f barefqaes.
Ce projet a parn a quelques fiersonnes être digne d^attention. Ptnt-*
C'tre en jugcres-vous de même , et lui donnerex-TOus place dans votiw
ioumal. J^ai Thonneur d*£ire.<..<
J. C. G.
Livres nouveaux.
Voltaire. Particularités curieuses de sa vie et d« sa mort , arec des ré-
flexions sur le Mandement de MM. les vicaires'généranx, admÎTri»-
(ratcurs dn dioct-se de Paris , contre la nouvelle édition de ses ISu-
Vrrs, et de celles de J.-J. Rousseau ^ pnr M< Elie Harel, de l'aca-
ilémie des Arcade^ de Rome, i vol. in-$o. de 900 pages, orné d une
gravure en taille-douce, représentant le désespoir des philosophes:
prix, a fr. 5o c. et 3 fr. aS c. franc de port. Au bureau du Jourùa).
Sous presse , peut paroiire prvchainefnetii.
Réflexions snr les deux éditions des OEituret complèUi de P^oUaire;
in-8*. de G\ pages.
Deux moLs au Constitutionnel^ et un mnt au Mercure , au sujet de»
nouvelles éditions des Œui^rct complètes de yoUmire , cl reiaiU
vement à la phi!gsQi»bije el aux philosophes^ in-0o. de ^o paget^ '
(Samedi a^ mars iSif.) (IN'. 375.)
Documens sur les rappoHs das iiijj'ér<-ns Ftats avec
le saint Siège, et sur Vauturité ifuil exerce dam
l'Eglise. (Kajiporl du comité anglob^.
SECOND ARTtCtR. '
Tons ceux qui ont quelqae connui.s.saiice de l'hUtoir^
ïcdésîastique du deriiior sîpcle, naveiii «soez ijue, pen-
dant cette, péiiude, un parti trÉ.')-pri>ii<jii<'i^iç signala par
uneoppatilian conslaiiteà l'aiiluiilé clu l'ËgU^e, eln c«lle
du souveritin Ponlift.-, Rome avuit condainnë un iiTm
Ameux, et les ëvfqu&s avuient adliéi'é â ses dëcictf.
Les «fuis de l'aiilear et du livre It^ui' ont bîeu Citii ex-
^îei' di-puis cL-ile ceniiure et cellu uiJhi.'iJun, quulijua
justes qu'elles fussenl. C'est depuis cette ëpuque qu'ils
tt sont attachés à déprimer la puiss.ince ecclésiastique,
et à relever l<i puluiince civile dont ÎIh ei^péroieiit plus
d'appui. ASeclanl un grand /.èle pour le pouvoir Ava
Princes, et ch(>rchant à les flatter par une oxtpnsioa
de leurs prérogatives, ils ont fini par leur Lranspurter
toute l'autoritii, Ct par mettre l'Eglise dans une dépen-
dance abitolue à leur égard. Les Prnices, disuit-on , ïont
In protecteurs des canons, ct »6u.s ce prétexte on leu^
atlribuuit le privilège, non-seulement de les fuire ob-
server, mais même de les délruiie. Ce système ,iroi)TH
des partisans dans des cuips de magislralure qui, chat"
gés de rendre la justice au nom du iloi, duvoieut èlr^,
par unepenteasaeiG naturelle, disposés à tlindre les droits
de Ih puissance dont ils éloicnt les organes. Ce qu'il y
eut do plus singulier, c'est que les défensiurs de ce sys-
tème invoquoient à tout propus les hberl^ï do l'Eglî^Q
gallicane, loul en la réduisant sous le joug; et (]iie sous
prétexte de l'alTraiicliii' de h cour de Rome, ils l'asservia-
Kiienl aux laïques, comme s'il çiil été plus boiileu.s pu
Tome Xi. L'^mi de la flclighi et du /l'of. O
^ 1^. laav « lJ^.-> jUSUli il l(SlirS
f I cl en vit s'inlrotluiro parmi les i
♦ ' ti des règles contre le^(Jueiles It
et les évoques rëcJamèrenl pins d'
rernemeiit lui-même parut impi
casions.
Jusquè-Ià cet esprit n'aroît éc
icÈ autres Etats de TEuropo sui
'àticienntt traditiotis. On tie s*y a
'pr^galives da saint Siëge , et on
son autorité cette défiance et cet!
funs bien nés ne ressentent jam^
ti'est que Ioi*sque le respect et Tai
qu*oil i»*avise de trouver la soumis.
odieux y et l*aUtotifé lifgilime ne
' ''Ou ault ingrats. Les rapports des
lUâpIeb fidète àTec le 'chef dé TE
'^aûcÎ60si'O>ncordat8 ou par d'an
aitivôU paisiblement une disciplina
'dre et r harmonie entre le spiritt
liMi enfin de ee calme et de ce c
^ âigl*es et dispotèurs^ plus en(raîn<^
■i|i leiifli propres dispositions que sëd
I pandus en ^rance sur ces rnatièi*^
Il discorde entre les deux puissances
Ivient abattre le saiot Sîëge. D'autres circonstances don-
nèrent encore plus de force a ce parti dans une des plus
importantes portions do PEglise catholique.
Màrie-Thérése y cette princesse justement célèbre, et
dont le règne mérite à tant d^égards l&s dioges de This-
toii*e, contribua, sans le vouloir, k.un changement si gra-
ve, amon<^, comme il arrive souvent , par le fait le piwt
indiSerent en apparence. Elle avoit hiit demander au
fameux Bôerhaave, professeur de médecine à Lcydt^, de
lui envoyer deux médecinj« habiles, qui pussent lui don-
Âer des soins ainsi qu'à sa famille, et répandre le goût
des bonnes études de médecine eu Autriche; elle avoit
mis pour condition qu'ils fussent catholiques. Boerhaave
lai enTova deux de set> élèves,' Van Swieteu et de Haën ,
quia'étoient distingués dans leurs études, et qui se trou-
vireDt être tous tf^ux de familles attachées aux évêques
d'Utrécht. Devenus médecins de Timpératrice, ils mi-
rant beaucoup de zèle à fcivuris^r le parti dans lequel
ib aroient été nourris. De Haëu en avoit conservé tous
Jes préjugés^ pour Van Swietcn , son jansénisme ne con-
aialoit guère que dans une forte anlipalliie pour la
coar de Aome, et il n*avoit pas été inaccessible à la
séduction des idées philosophiques dominantes dans
son siècle. Ses préventions anciennes et nouvelles le por-
tèrent donc également à soiihuiler un changement dans
renseignement des écoles aulj'ichicnnes, et son crédit
auprès de Timpératrice lui en donna les moyens. Une
commission fut nommée pour suivre ces projets de ré-
forme. Van Swieten y fil entrer des hommes dévoués à
•ca vues. On renvoya les Jésuites qui occupoient des
places dans renseignement, et on fil venîj' des étrangers
pour leur succéder. Les chaires do droit, canon né fu-
rent plus conHées qu'i des laïques, et'c^lto science prit
entra leurs mains une couleur toute nouvelle. On abaii-
duniia la doctrine reçue jusque -Jà dans les écoles, et
on exagéra les droits des houverains dans TEglioe. Stoc«k,
Biegger, Bauttenstrancb, Oberhauser, Slogger, Peheox
O 2
- -.nï
I
• • . « ■ « • •
furent l'es principaux proprigAleurs de ce syMémè j ijtil
se répandit danâ leit UuiverMU's. La cônr seule nomniaît
tous les professejurs, même ceii^ de droit canon et d»
théologie; et ce'q^ui jusque-là a voit été regardé comme de
la conipëlence éxcinsive dés évèques , leur ëtoit ôté sami
a von* ëg^rd k looi^s rëclâraatiôus. On ne soùBi^it que
les (5cri?ain9 elies mof très qui se montroieot fftvorablei
au noirv eau "plan de Van Swieten et de la cçiumimon.
Les jandénist'ésV ou ceux qui en prenoient le maoteâa^
8'in^înuèrenr'ttartDuK ^lock fit placer auprès des eAfaos
de l'impéralrice,' pour leur enseigner la religion, ujx*
ispirer les ipi^j^ij^à* airx jeàn'éSs pi
fit pas sarisHdotiie des parlii^ans de Qnesnel; nmtS'M
instructions frnctifièrent sous un autre rapport^ et 4^
'saini
fac<
leçons de TabrW dé Terme qu'il faut cherche^ Torigine
'des querellés de Joseph il avec la cour de Rome.
C'est surtout* le règne de ce prince qui vît se déve-
lopper rexëèuiion du plan trnJErë par Van Swielen et
))ar Tucole qu*îl dvoit protëgëe. Ce qu'ils avoient déjà
hii, h'ëtt>it *<î|ue oôhinie un essai. A peine Marie-Tbt?-
rèsc eu belle ferthë'lés yeux , qu'on vit se succëder avec
rhpiditë^ les laisses plus singulièi'ès sur les matières qui
dëpendeni là moins de l'auforitë i[^ivile« OuTrapplà dV-
'bôrd lt*t'relî^l8uK,- on leur dëfendit d'obëir à leurs si>-
ipérieuf^'Vtrbhgers, et de recefofr des novices^ on sop'^
IJrtima^beaucoup de couvens, oi| s'empara de leurs re-
Veuùi^. Il Art' interdit' de recourir à Rome pour les dia-
dèmes de* 'rilMriage. Les évâques eurent ^*dre de cesseï^^
'|H;tiddnt quélcjfne temps, de couPëfer les ordres. On snp^
prima des (>tMifrérîes , on abolit 1^- processions , on i*e-
'tt^ncha d^ fèics. Joseph dèk^endft jùsqu'ù prescrire l'or-
dre dèa* ôffioesi^et les cérém<mies • le nombre des messes^
( 3.5 )
la piipreB du saint, tl la «juiiniiii: de ciwpr» qu'on y
alliimei'uit. Le placet impérial fui reijuis pour Kms Iim
rftteriU vcriaut de Bume. Le» évf-ques u'avurtiil plu> ilt-ii
ifiiire; pttuit IVniperetir qui sechaigcuil de luiirs loiic-
liuiU; il stipprînioit mfnio leurs sit'ges. Oii jjeul consullci'
•Ui'cesd^liiiJsdesMémoii'psr^ceus, uù l'on n lucoiiléiivec
tuez d'tlenilue ces iunoviiliuns, cl où on en a nxiiiIréUs
■nile»; mais.ce quî n'est pas nioius curieux, v'rBt qu'on y
ippi'fiiid quelles (iloienllea vues secrètes el prolundet d'un
pnnce t^gait^. On y lit qu'ayant f^iit, à la tin de ^"j^^', le
Tovage (le Runm , iî iît part du fond de ses projeU un cbo-
Mlier Azara , ministre d'Espagne auprès du tiiint Siège.
Une «'agis&oit de riou moins que de lonipic cniièiement
iTec la cour de Rome, et de soiislraiie tuut-à-fuit ses
•ojeis à l'auloril^ ponlilîcaie. Il développa celle îdi-e
atec une chaleur tl utie vivacllé esfiOini.'s , et ce no
fut pas sans peine que le chevalier Jui tït i-entir les auites
d'une telle resblulion. L'oppusilioti d'un homme dont
les principes philosophiqiit-s étoieut asse^i connus, fit
impression auV Joseph 11, el le plan de lupiuvo us fut
ménage qu'avec plus de Icnléu r. Ces délailssuntlîrrs d'une
wurce non suspecte, des Mémoires JiUtorigiies et phi-
loKwhiguea sur Pie f^I el son punli/icat , 1798, 3 ïul.
iQ-0°. , dont l'auttjur, Bourguing, avuit ^\t' lie avec le
chevalier Azarn , el n'eloil pas inuins philosophe qijio
lui. Ce même ëcnvalu trace de Joseph un purUait qui
ne sera pas suspect snus sa plumu. Il cnrivieut que ce
prince eloit transporté (Cua amour ilèsordonné de lacé-
Ubriléi qu'il éloil dévoré (Curie activité de corps el d'et-
prit qui a accéléré sa mtrl ; qu'il croyoil àvotr mùii
te» projets parce (]u' iî y avait songé; qun son impatience
aurait voulu en hâter l' éxecution ; qu'il manquait de me^
*ure et de prévoyance; el qu'il juuiasoil , en suivant sen,
grands principes, des inquiétndt:a qu'il donnait au Pape..
Û'autres historiens, qu'on n'arL:usei-a pas d'avoir ixé con-
dutlapar trop de zèle pour la religion, ont porté le ni<:i;ne
Jogemeot de Joseph. Aucun préjugé, dit M. 4^ S^S">'l
(»-4)
dans son Tahîfau de l'Europe depiiU i^S6 jitadiien
iyf)6, n'enc/uiînoil son espril. Il lié laissa jainaie i Eu-
rope en repos, changea ao.ri.t cesse de plan , et échoua
dans presque tous su projets. Il 'était avare, gl ruina
son pays. Il était philosophe dans ses opinions, el des-
pote dans sa conduite. Il aurait gttéri ses tujets de
leurs préjugea en les éclairant, il les révolta en vott'
iant les conduire à la raison par la jôrce. Il voulut ,
fiM mépris de leurs penchans , de leurs habitudes et d*
leurs privilèges , 1rs assu/étir unijbrmément el rapide-
ment aux mêmes lois, à la même forme d'administra-
tion, Ee triste résultat de ces inconséquences est afsei
connu. Des troubles en Hongrie, uue iasiiiTeclion gé-
nérale dans les Pays-Bas, le relôchcmeiil des liens qui
unissent te piiiice et les sujets, le ini'pi'is des lois, les
progiès de rinél'gion , voilà ce que prctdiiisiif.nl cea
Wformes subites il i*ipons>ées par l'opinion gi'm'ralc; et
Joseph, vîcliiiiG de Sun activité inquiète et dévoie par
sea chagrins, put se convaincre, avant de descendra au
tombeau , qu'on l'avoit entraîné dons une fausse roule,
til qu'il n'nvoil travailla ni pour sa glsiie ni poHr le bou-
heur de ses peuples.
Tel est rependant ce prince dont on nous donne fci
régtemcns comme des modèles à suirre, et t-omni4 fai-
sant loi iin Autriche. On \a même plus loin, et le Rap~
port du comité anglois trouve dans ces rëgtemens ce qui
n'y est pas. Nous en voyons un exemple à la page 5
rie ce Rapport. Le comité y assure qu'en Hongrie, le»
évêqucs nommés par te soiiveraiil remplissent aussitôt
toutes les parités de leurs lonciions relatives à la juri-
diction, avant d'avoir é\é confirmés par le Pape. Si
éel usage existe en Hongrie, ce ne peut être qu'une ex-
ception à l'usage contraire, qui est général par toute la
chrétienté (i); «t partir de celle exception pour lufir-
(i) Reclibrrgrt IiiJ-niJme ap[wiJe c«U nn usage liitgulUr, uiat tia-
giJnrij. {Ai'pcHJU ,' f»f^ loi).
(„5)
DKrrusAgQ contraire, co sfixtil comme aï, de ce ()ut
i'Ktïite Bccorile dos il i» pu uses , un vuuluit conclure
queU«B font inulilo». Ca qui »uit dans lu Jiapport mI plu*
iiii*t I Dana Un autre" Etala hihéttïtairei , Uê évi'quea
n'ont pan le potn/aîr dt remplir cva fonction», ou du
moine ila ne t'exercent pat juaqu'à ce qu'il leur ait éti
mnfirè à leur sacre; mai& qu'ils ait nt néantnoînt ce
imit , ç'eal c* que l'on conclut d'une déclaration ex-
prtue de« lois autricltiennea , que les éve'ques tiennent
Iriir poui'oir directement de Dieu, »oit quant aux or~
ares, toit quant à la juridit n. Par un décret impé'
f*st, du ♦ septembre ij8i , ira évéques d'jiutricJie fu-
rent en conséqtfence inviléa à exercer les droita qui uur
vitnnenl de Dieu. Le rapfmrttur du comité iait voii'
ici qu'il ne coniioueoit pas oiioux le» faits que la doc-
trine. L'^dildu 4 Mplembre 1781 u'oKloiinoit nullem^at
lux ëïÉ((iiej d'exerter Iciit- jiiiidiclitxi avant les huiles
^ PafW «i avant jeur «avre; il iiVluit relatif qu'aux
ViifmÊm da mariage, pour l«ê>quetlo(i Jusepli ne vouloit
«lui ^g^va'rewurâl i Borne. Mais il ne lui vint poioC
dans V'vU% d'ordtMiner quu les évèques eutrasieiit dans
Teketcie* de la iuridicUoB immédiatament après leur
noniiaatioD. II faul complet eœent ignorer la doctrine
eaiholiquB pour cmre qu'une lui civile piiîwie donner
an tel droit. De ce qu« les ëv^u&t tiennent leur pou-
voir de Dieu , il ne a enauit ntillcnvent qu'ih n'aient pas
bceoiii que ce poaroir leur soit communiqué par une
talorîl^ ri3il>l«, et s'ils avoieni tous les droita in^mt^dia-
temeat npiêt la nominalion du prince, ce leroii donc
'cett« Domination qui les Uur ijonneiuil; principe ad-
mis dans réglise anglicane, mais conlrairv à toutes les
noiiutis reçues chez nous.
UAppendix des pièces relutives à l'Autriche, et qui
■livenl le Rapport, forme ^^ p^geS| sur lesquelles il
j «n a 69 remplies par du lutigs extraits de canunislBs
et de jui'iscon.vultes allemandi*. Celle piMtie n'a pas dû
evûlsr beaucoup de travail au i npporlcur, ni beaucoup
( ».6 )
flfl recherchée à "MtfX qu'il «voit cfaargà de ce soin. Qam
prouTPiH ces extrait!? Aien astre chose que l'opinion
des auleiirs ciUa, et celleopision, qui ne fait pM Im
en Autriche, • moiiu de poida encor« hors de ce pny»i
D'ailleurs, quelle eut cette al^latîon de ne oiterqa*
des canoniales modesnet? L'Autriche n'aroît-^Ie pas d*
droit canon aTahl le 1 8*. siècle, et a voit-on atl end u est ta
épotjiie pour régler les rapports entre les deux puis-
sances? Non; mais les anoiens r^glemens ne f^droient
pas avec les vnes de sir John*Hippisley, et les ca&iHiisteB
antérieurs ne lui ont point paru assez libéraux pour en>
trer dans aon recueil. Bapporteur impartial , il n'a cru
devoir Taire enlrei* en ligne de compte que ce qui fa-
Torisoit son plan, et il n'a montré qu'un câté de la
mMiiilie. Les auteurs qu'il cite exclusivement sontd'a-
hord , Van Rspen , canonisie plus modéré que ses sqc-
cesscuifl, niais qui avoit di)i commencé à restreindre
lesdroitftde l'Eglise, et qui, ayant proraqué l« mécon-
lemënt de l'empereur Charles VI , et la censure de l'u-
biversilé du Louvain, tilla mourir entre lev t>raa des
jnn^nisles de Hollande. Les autres canonislesaont tous
des derniers temps, et ne sont pas irès-célèbres. C'est
I)omini'|i)« Scliram , Bénédictin de Bantz, auteur A'Ins-
titutiona de droit eccléaiaatlque , public et particulier,
accammodées aux usagea acluela rfe l'jélUmagnê, 5 Tol.
Augsboui'g, 1774, et qui poioît «n effet e'ëli-e ofcom-
mode an temps. C'est Grégoire Zallwein, Bénédictin
de Weissenbrun, en Bavière, proii'»ieiir à Sallebourg
et conseiller de l'archbT^que, qui publia, i Augsbourg,
en 17B1, des Principe» du droit ercléaiaatique , général
0t particulier j de l'j4llemagne; la confiance de M. d«
Colloredo ne servit pas une garantie rassurante pour
la pui-elé de ses piincipes. C'est surloiit Georges ftfK;h-
terg^r, auteur d'un Snchiridion Juris eccUisiaalici
:4iialriaci, 1809. Co dernier occupe seul 46 pages dans
r^/j/wrtrfi*,el il temëiitoii; car il paruit avoir fait son
Huàt principale de connsenler et de justifier Its édils de
f =>7 )
Joseph Tl. n fait valoîi' fréquemment les droits primitirs
disi évêques, et la jutilire île les y fnit-e rentrer contre tes
D5urpalion5 de la cour de Rcime; et II les aalreinl â chaque
insLant à demander ranturi^ation du pHnce puur les fonc-
tions de leur minibtére. Ainsi il approuve qn'on les oblige
'Â soumettre à la puissance civile 1* i-8 Lettres pastorales et
Manderaens avant de les publier; ce qui est assurément
la plus grande servitude de l'aulorité épîscopale, servi-
tude tellement contraire à tous les principes et lellenicnt
choquante el d^raisonnable.qu'elle ne vint point à l'esprit
du despote le plus exigeant el te plus disjiosii à tyranniser
l'Eglise; il vouloil Stiuknieul que les <'vê(|ues onïoyas-
sent leurs Mandi>mens au ministre des cultes, mais
après les avoir publies , ce qui éloil fort difféienl. Rech-
beiger est donc plus ddGoilo encore que Buonaparte,
el le canoniale va plus loin que l'usurpateur. Son zèle
contre l'exercice de l'auloiîtë pontilicale est extrême ,
mais son ardeur à étendre la puissance civile semble
plua grand encore; cl dans la pratique te droit de pro-
tection ^n'itriKotinoii; dan» les princes f si ai vaste, qu'il
Vipplique à tout, oi di^vient une véril>ibie chaîne. Dans
Tacceptinn ordinaire, un protecteur est celui qui fait
da bien, qui défend contre les ennemis, qui écarte les
dangers; mais avec des siiblililés, on fait de ce protec-
teur un maître, et on réduit le protège k la condiiioii
d'esclave, qui doit à chaque insiant demander des pcr-
mtHsions, qui ne peut faire un p»s de [ui-inèmc, et qu'on
Cinit s'il s'écarte du cercl-; l'troil oii on l'a rciiftirmc.
ne telle protection n'est qu'une tyrannie dëguist^e, et
un zèle pour les droits de IVpitcopal qui aboutit à jus-
tifier celle lyraimic le-seinbie fort ii une dérision. J«
me mëfîerois moins d'un ennemi déclaré que d'un omi
hypocrite, qui ne m'ombrasse que pour m'étOuSêr, et
qui proclame ma liberté en me douiKint des chaînoï.
•La même parlialilé qui a dicié le choix des cano-
nistes autrtchions, cilis dans la preuiièi'e partie de V^p-
pendix, a pr«sidé à -la rédaction de la seconde partie
(ai8)
do Yjépp^ndix reUiife oux Etals eccli^stasliqaes c|*AU«-
niagii«. Le rappoiieur y a ioA^rë en entier les actes dit
congrès d'Ems en 1786; mais U a dissimule que ce coii#
grès avoîi ëtë jirovoqué |^r Joseph; que des quatre
prt^lats, Tun éioil sçn frère, Tarchevèque de Cologoe»
et Tautre le fils d^un^^e ses ministres, l'archeTC^ue de
SallzlKMirg, et que ces prélats ne fai!K>ient qu*obëjr è
son influence. Il s'est donne garde de remarquer que loi
actes d'Ems ne furent point adoptés en Allemagne, qm
la diète de Rati&bonne ne Tes ratifia point y el quela plupart
des évèques d'Allemagne se prononcèi*ent contrt <^etta
démarche. L'évêqueet le clergé de Litige résistèrent anx
sollicltatkms qu'on leur fit pour entrer dans la ligue. Vé^
^èqiie de Spire écrivit contre le congrès, et se plaignit
que les quati*e archev^ues, ^ous prétexte de reformer
les abus, n'eussent cherché qu'à élerer leur suprématin.
Les évèques de Paderborn, d'HUdesheim, de Wurt»»
bourg, de fialisboune, de Fulde, etc., continuèrent à
suivre la même conduite à l'égard du Pape et des nonces.
L'électeur de Bavière défendit d'avoir égard auiL ordon-
nances des quatre métropolitains. Enfin , ces pi^lats eux-
mêmes seutiicut qu^ils éloienl allé» trop loin. L'archevft-
quede Trêves dérogea aux articles convenus k Ems, et
demanda, comme auparavant, les induits pont'ificaux
pour les dispenses, ainsi que des lettres pour purger le
vice de celles qu'il avoit accordées pendant les diffé-
rends. L archevêque de Majence promit de différer l'exé-
cution des ai'ticles d'Ems, jusqu'à ce que l'on fût con-
venu d'un arrangement à l'amiable. La mort de Joseph
et la i*évolution françoise achevèrent de dissiper cette
ligue imprudente, et les quatre archevêques expièrent
bientôt, par la perte de leurs Etats, leurs prétentions
ambitieuses. Sir John Hippisley n'a fait nfention d^au-
cun^de ces faits. S'il ne les a pas connus, ceseroit une
ignorance étonnante pour un homme qui a dû faire tant
de recherches, eX s'il les a omis à dessein , c'est une par«
tiaiité qui inspireroit peu de confiance en sa droiture. Un
C"9)
rapporleor ttjnilsble devoil leiiir l;i bal.inre plus l'g:!!^,
«poser le poiiv cl le contre, el mellre, par une eii-
ijuètc esacle, lepnrlement Angloiseiit^tnl di^ pruiiuncfc
uniufiement avec connoiitsance (lGjrnii>e. LYglîse d'AHe-
tnsgiie, poiirroit-cm lui dire, n*avoil-elle pas de droit
*i-cli%ia!<U(ii)e3r.int lecongrwd'Cfns? Puuiquoi necilex-
Toiis aiiruti Concunldl, aucun acie, nuoiin ri^gkmriit,
iucuti usage anlt-rrrui' à cfile époque? C'enllà que ïous
laritz 1i-u[ivé ta jurisprudence caiioni(]ue des rglU»
4'Alleinagiic, bien iiiicus que daiiH un congrus que ni
U diéle, ui le» évêqnes de celle coiilriîe ti'ont i'4li&^,
et que ses auteurs mémo ont abandunn^. II faut coo-
Tniif que re n'est pas être heureux dans ses choix qu8
de négliger les autorilés les plus anciennes et les plut g^
néraltcini-nt suirica pour fte hui'ner à un acle <l)t»!^ daiia
un muuieul d'Iiuintur el dan» un lemps de brouillerie.
Il auruit êlë élounant qu'avec de (elles di^positioDs
VÂppendix n'eûl pas renferme quelque sortie vieoui-eus«
contre 1^ dÀ:rétales. On n'aara pas cette omission ft r»
prochei' aa rapporteur, et il a cité une tirade énergique
d« l'alleiqand rulter sur ce sujet. Les amateurs y trou-
veront ce que les écrivains protestans ont dit de plus
fort Contre la collection d'Isidore. Un autre extrait non
moins précieux danii le même genre, est celui d'un écrit
de M. Buldwin-Bruwii , avocat angluis, sur les droits
du souverain dans rEj^lise. Ce jurîxonsultea découveit
que les empereurs pr4^lidoient autfefois aux conciles,
et qu'on ne faisoit point alors de distinction entre le
chef suprême de l'Église et le chef suprême do l'Etal.
n Faut convenir qu'un concile présidé par Dioclétien
ou par Julien est uufl imagination plaisante; ce qni
r«sl presque autant, c'est le choix des auteurs que cile
H. Browu à l'appui de son assertion; c'est Baniage,
Blondel, Mosheim , Giannone , l'auteur de YHittoire
philosophique des Papes, et Gibbon. Voilà où il Faudra
chercher désormais l'enseiguemeat et la diictpliae da
fEgliso catholique.
#ii
I
/
«■<
(; 220 ) f
La partie de VJfppandixr^lBlife^hJa Lombardie j^p^
trichienne donneroît lieu aux mèmM observation qu%
rAlIemagne. Puisque ce peyaappartenoit à Joseph ^^ il^
n'est pas ëtonnant qu'il y ^it introduit le ipime aya^
tème que d^na ses autres Etats héréditaires;. nous avons
vu plus haut que sa tnéthode étoit àLO^sujetUr $es ê^ir.
Jets urUformimerU et rapidement aux mêmes lois, <nf
mépris de kurspenclians, de leurs habitudes e,t de leurf
privilèges. II auroit fallu dire d*ailleurs qu^ plusieurs def
mesures prises par Joseph furent révoquées parson st|G-
cesseur. Voyez à. ce sujet les Béponses de Léopold iu^^
repréijientalions dÀ Tarchevèque de Milan, sous la date^
du 9 avril 1791. Sir John Hippisley n'a parlé ^ue ^e
la discipline ecclésiastique que Joseph II vpuliil mlrtH^,
duire en Lombardie, et il a gardé un profond silence fm;.
celle qui étoit observée avant ce prince. Ainsi , il ne
rapporte que les actes d'un règne aussi cDurt que tu-
multueux, et néglige et les temps qui ont précédé et les
te^ips qui ont suivi; et il se flatte, après cela, de nous
faire coanoitre le droit ecclésiastique d'un p^s, Cest
comité ai on vouloit juger du droit public de l'Angle-
terre par des faits recueillis seulement dans dix années
de son histoire. ,
Ceo réflexions s'appliquent encore à ce qui est rap«-
porté de la Toscane dans Vjfppendix. On sait bien que
le rèf(be de Léopol^ en ce pays ne fut pas moins fé-
cond que celui dé Joseph en innovations. Peut-être ce-
pendant falloit-il pbserver que Léopold parut changer
de système après la mort de ^son frère , et que lorsqu'il
eut quitté la Toscane, son fils donna un règlement, du
i5 octobre 1792, pour modiner une partie des édita
précëdens. Depuis, le i5 avril 1802^ un édit du nouveau,
bouverain de ce pays rétablit le recours au saint Siége^
comme par le passé, l'indépendance des évèques dans
leur ministère, la subordination des religieux pour
leurs généraux étrangers, etc.; et il pnroit que l'arcbi-
duc Ferdinand, depuis son ixtour à Florence, à cher-
(...)
m à meltre lin sux anciens ililR'i'eQda par un armn-
gemeiil è l'amiable avtc le saint Sii^^o.
Nous terminons icî Texurnen de colle parlic du Rap'
port et de V.4ppendix, non qu'il n'y eût encore beau-
coup de chose» à remarquer sur \cs principe» et les fait»
qui y sont avanct^s^ mab uuiis sommes ubligi^s de nous
restreindre, et peut-être trouveroit-on mènie que nous
u&us sommes trop étendus siw cet tirlîcle, si l'on ne
réiléchissoil que le Rapport l'ait en ce moment beaur
coup de bruit parmi lea catholiques d'Atigleicne, qu'il
tend k légitimer tous lei empiélcmens du l'autorité né-
CDlière, et que nous ne Gauriuns être indifFerens au sort
de la religion dans un pays xi voisin, ni nous empÊ-
cher de réclamer conli-e les idées Tiusse/i que l'on cherche
à répandre «iir la doctrine de rE{;lise,-sur son goitvein»-
uent et sur sa discipline la plus cunstantu.
NOUVELLES ECCLESIASTIQUES.
PaAis. pM-mi le» prédicateuri qui remplissent avec succè*
les chaires de la capitale pendant ce Carême , il en est un i»v~
tout qu'on a paru entendre avec un intérêt tout particulier.
M. l'abbé de la Fage, ancien chanoine de Paris, aujourd'hui
chanoine de Versailles, prédicateur ordinaire du Roi, doit
sans doute cet avantage uioins encore à l'autorité de son âge
qu'à la noble simplicité de son talent. Ce doven des orateurs
cnréliens, parvenu à l'âge de 84 ans, a été suivi, dans l'église
des Quinze-Vingts, par des personnes des quartiers les plus
éloignés, qu'attiroit une composition sage, également éloignée
de la recherche et de la familiarité , et un débit encore plein
«)e force. Ses discours, vraiment chrétiens, se dirigent spc-
cialenent vers la pratique. M. l'abbé de la Page est désigné
pour prêcher te Carême prochain à la cour. '
— Le 31 mars, jour anniversaire de la. mort du duc
d'Engbicn , il a été célébré dans la cathédrale de Strasbourg
liiaires, et des délacbemeus sausarnie* de tauslts corps de la
^rnison élment f résens-
( Ma )
' ' *^ Vue cirémomÊ Mifianle « ea. liea fc Booeii , le a4 nUtoT!
Cinquante sous-officiert et «oldats iui', régiment de im mmi
TOjrale y oa( Sait leur preaûkre cc^mmunion dans ]*<^iaaii <â
Samt-Patrioei et j <mt |ét4 copiCnnës jMir M. le carÀoi^"^
chevéque de Rouen , qui leur a adresaé une courte ezboru
lion, (c eénëral commandant le déjiartement, le préfet « i
officiers oe la garnison asâitoieni à ôet acte de jpiété^ qui «vu
attiré un grand concours dliabîtaBS. On n'avoit rien oikiîsi
Ïa quelques années, pour é|;arer l'esprit et le coeur éeém
taires, et pour leur-èler tout sentiment de reKmoR. tl'«
conspUnt de les Yoir fvrtnir am pratiques de Is fei dbi
s'hotorotent Bayard et Turenne.
— La mission de Bordeaux s'ert ouverte, le 17, .dans ceti
ville par une procession géiiAràle qu^a fiûte le vénéraUe \m
dievéque, et a laquelle ppt assista les chefs des autèritél ^
vîtes et militaires» lA- le comte hinc^L et des pflicîimf tp
de la garnison que de. la garde nationale. Nous dofUMrgf
dans le prochain, numéro des détail sur la mission de Tooc
NoUVELtlS POLITIQUES. : '
. Panis. iLe 26 mars , les ministres se sont ré«nts«. \ dinj
heures, sous la présidence de S. M. Ce conseil s*est pro)oi|(
jusqu'à cinq heures.
— Monsieur, accompagné de plusieurs oificMrs sunérieiir
^a fait l'inspection de la garde suisse , casem^ à la NouvelI<
France.
—M"**', la duchesse de Berrjr est parfaitement rétablie, (
est même sortie, le dimanche a3, Dour se proniener dài
.le bois de Boulogne. Le 26, elle a tait sa visite au Boi, <
a recommencé de dîner avec S. M.
— Mr. le duc de fierry a présidé , le 27, rassemblée gé»
raie de la société philanthropique. S. A . R. a prononcé, kiki
de la séance, un petit discours , oii elle a promis de reiidi
compte au Roi des travaux et des services de la société. C
Prince a ajouté, en son nom et en celui de M*"'. la duchesi
de Berry, 4000 fr. ^ sa souscription annuelle de 6000 fr.
— Une commission spéciale est chargée de Texamen de c
qui s'est passé à la Martinique, d'oii-ijuelques officiers tviff
( 23? )
ficurf ûgrit éié renvoyés en France put ordre du ffoùvemenr.
CtVtè commissioa est tomrioii^e de MM. d'Autichanip et de
FoRlangeSy lieiitenans-ffëneraux, de M. de Rosiljr, amiral, et
4e MM. de Makors el de Colonia , conseillers d'État.
— ^ M. le comte de Cëly, lieutenant-général , qni avoit servi
avec distinction à l'armée de Condë, et qui étoit rentré en
France avec le Roi , vient de mourir k l'Age de 84 an$. Cet
estimable officier-général eut dernièrement froid en restant
long-temiM à Téglise , et se sentit frappé en sortant de la ma-*
Jadie qui Va ravi à sa famille et à ses amis.
-^ Les opinions de M. le duc de Brissac, de M. le duc de
Ftls-JameSf de M. le vicomte de Montmorencj, de M. le vi*
romte de Chateaubriand, sur le budget, paroissent impri-
mées. Ce dernier s'est borné k examiner le titre Xl du budget,
%snr l'article de^bois. M. le vicomte de Montmorency, dans un
discours plein de la plus noble franchise , a rappelé publique-
ment que, dans les premiers temps de sa carnere politique, il
avoil céfJé au torrent des maximes révolutionnaires, dont sa
jeunesse ne sentoit pas encore le danger. Il n'étoit personne
qui , en l'écootant, ne se rappelât combien il avoit expié de-
puis ce toft par l'exemple de sa piété et par son attachement
eux saines doctrines.
— Les épiciers de Paris ont fait , pour les indigens, une co1«
lecte qui a produit plus de 2000 fr. ^ et qui sera répartie entre
Itè bvreaàx de charité.
«— On a appelé , le' ^5 , en police correctionnelle FafiTaire
de MM. Sîlvy et Egron, auteur et imprimeur de l'écrit inti-
tulé : ReUitipn concernant tes Mnemens qui sont arrivés à
un laboureur de la Beauce dans les premiers mois de 18 16,
C'est l'écrit relatif à Martin et aux révélations qu'il dit lut
avoir été £iites. La procédure n'ayant pns paru suffisamment
instmife, la cause, après un court délibéré du tribunal , a été
renvoyée par-devant le juge d'instruction.
— La société coloniale philanthropique a fait partir, le i^,
du Havre le premier, bâtiment qu'elle envoie sur les cx>\f^%
d'Afrique, oii elle se dispose à former des colonies. Colto
colonie est dirigée par des particuliers. l*a Belle Alcxandrinè ,
c'est le nom du bâtiurent, porte, avec /les colons, des vivres,
des marchandises, des outils et des instrumeus de labourage.
(i24)
— (^uinEe cénU hommes de tirrapes angloifetf te font em^
iMirquees à Calais , le aa et le 23 mars, poar l*AiigIeterre. .
— L'ambassadeur d'Esjpagne près le roi des Pays-Bas vieni
d'intenter un procès aux rédacteurs du J^nULibéxtlj cî-devaût
le Nain jaune,
I — L'abbé de Foere, rédacteur du Spectateur Beige, a été
condamné, par la cour spéciale de Bruxelles, à deux ans
d'emprisonnement et aux irais du procès. Cette affaire, avoit
excite l'attention générale dans les Pays-Bas, et l'abbé dm
Foere a reçu de nombreux témoignages d'intérêt. II a allégué
l|u'en usant de la liberté, constitutionnelle pour censurer cer«
tains actes du gouvernement , il avoit toujours prêché l'ordre
et la soumission y et n'avoit prétendu faire que des représen*
tations fortes, mais respectueuses. Le serment exigé des jugea
continue k diyiser lès esprits; tous ceux de G>nrtrai Toot re*
fusé.
CHAMBRE DES PAIRS.
Le a5 mars , Tordre an jovr appeloit le rapport Je la commission
charg($e d'examiner la loi anr les aoaanes. Le rapport a été fait |^r
M. le comte Gamter. La discussion t'est onterte de sîtite. Aucnn
amendement n'ayant été propose, les divers articles du projet ont été
successivement mis aux toix et adoptes. On a ensuite vote au scrutin
sur l'adopuon dé6nitive. Le nombre des voians étoit de ii4y sur les*
quels le projet a rëuni lit suffrages.
Le a6, M. le duc de Richeliea et M. le duc de Feltre, ministres du
Doi , Ont été introduits. Le premier a remit au président une ordon*
nauce de S. M., conçue en ces termes : La seision dt 1816 de Ut
chambre da pairs et de ta chambre des députés des départemens est
et demeure close, La chambre s'est .séparée après avoir entendu oetia
lecture.
CHAMBRE DES DEPUTES.
Le a6 , il a été faH plusieurs rapport sur diverses pétitions dont
aucune n'a offert d'intérêt, et qui ont été presmie toutes écartées par
Tordre du jour. M. le mtnlMre de l'intérieur, M. le- garde des sceaux
et M. lé ministre de» 6naiices ont été introduits. Le premier a remis au
président' l'ordonnance ci-dessus citée, dout il a été lait lecture. Le pré-
sident lit de suite l'article du règlement qui porte qu'en pareil cas la
cbambre se séparera à Tittstaut; et la chambre »'cst en effet séparée dm
aiD^ita, - .
\9Ê«rareJUaa¥rili8if.) (N\ 276.)
* ■ ' '■* "'^- * '1 '-■ - ' - - ' ^' -*-'- . .' ■ ■ «^
Dûcoiirr cfe i!f. tMque de Trojres, en installant le$
olives de son séminaire dans^toficien Igçal affecté à
cd éuMissemtnL
m
On aime à voir rendus m leur destinalion primitive
cet édifices qti'avoit élevés la piété de nos pères , et
fpie la révolution avoit consacrés à d'autres usages. Les
iéuitoaireSy ces établissemens si précieux 'à ia reli<«
gidD, avoient été envahis et dîsssous^ et les maisons
avaient été ou détruites | ou aliénées , ou tranforméet
ea casernes. Le séminaire de Troyes étdit dans ce
dernier cas, et à l'époque du Concordat on ne put re»
couvrer cet édifice , alors occupé par des troupes ; car
il éioit naturel que soùs un soldat le militaire envahit
tout. M. de Boulogne, évéque do Tro\os, plus heu-
reux que son prédécesseur, a obieuu de S. M. ia res-
titution d'un local si précieux pour son diocèse. 11 la
fait réparer, et le dimanche, t6 mars», il y a installé
ses séminaristes , au nombre d'euviron deux <:enls. Le
prélat est parti processiouuellenient de sa cathrdrale^
en habits pontihcaux, accompagné de S4»ii ehapiue^
de tous les curés de la ville, et d'un ^raud nombre
de fidèles empressés de prendre part à cowe cérémo-
nie touchante, qui s'est fixité avec autant de pompe
que d*édif]caHon. Après la réconcilia lion de la cha-
pelle, et la bénédiction du cimeiière et de tonte la
maison, M. li^vêque a prononcé un* discours qui na
pas peu contribué à augmenter riniérèt que les amis
de la religion prennent à cet établissement, dont il a
Tome XL VAmi de la Religion et du Rot. V
( 226 )
relevé rutilité et les. avantages avec autant de force
que d^onctioo. Il est difficile en effet de ne pas re-
connottre M. 1 cvéque de Trojres dans les morceaux
suivans:
(iCest sans doute pour nous, Messieurs, la plus vive
et la plus douce satisfaction que la sainte cërëraonie qui
nous rassemble en ce moment. C'est aujourd'hui pour
nous une véritable fête que l'inaugurialion et la xéno-
▼ation de cette maison sainte, dont la restitution est
bien moins due encore à nos sollicitations et à nos lus»
tances, qu'à la pieté et à la justice d'un Monarque dont
la légitimité est la plus forte garantie de toutes les lé-
gitimités, de toutes les propriétés, de toutes les justices:
et c'est bien ici le lieu de chanter avec l'Eglise, et de
répéter ce cri de joie et d'allégresse qui commence au'-
jourd'hui sa lithurgie : Réjouis-toi, Jérusalem ^ et vous
tous qui êtes ses amis, réunissez-vous pour la féKciter. Ice-
tare Jérusalem et conventum facite omnes qui diligitià
eam. Oui, réjouissons-nous de voir enfin rendue à si noble
destination, cette école sacrée, toute étonnée, ce sem-
ble, de se trouver encore debout. Réjouissons-nous de
voir ce temple du Seigneur, naguère lé séjour des ar-
mes et de l'agitation , et pollué par des usages peu di-
gnes de sa sainteté, redevenu la maison de la prière,
l'asile des anges de paix, où les cantiques saints et les
chaste^ accens de Sion , ont succédé ^ux chauts pro-
fanes de Samarie. Lœtare Jérusalem. Réjouissons-noûs
â la vue de ces nouveaux soldats de Jésus-Christ, armés
du bouclier de la foi et du casque de la justice , de ces
nouveaux Gédéonsdont les mains vont être formées aux
combats du Seigneur, non pour volera la conquête des
villes, mais à la conquête des ames^ non pour abattre
les forteresses, hiais pour abaisser toiJKb hauteur qui
s^ élève contre la science de Dieu ; non pour forcer les
camps, mais pour forcer l'iniquité dans ses derniers re»
tranchemens; non pour délivrer la France de ses enne-
("7)
mb, mais poar la aaaver dWIe-mèmey mais poar Taf-
d(mtable que la gMerre, et plus terrible encore que les
orages et les tempêtes : Lœtare Jeruscdem. Bëjoôissons-
oousenBu dans le Seigneur^ en bénissant son adorable
Fro?idence qui nous a ménage cette faveur inespérée :
qoi a daigné appianir d.evant nous les obstacles, cou-
roooer nos efibrts , et nous aider à conquérir une mai-
son qui semble renfermer a elle seule toute la destinée
de ce diocèse, ainsi qu'elle fera l'édification 4e notre
▼illeépiscopale; et qui lie concourra pas moins & la res-
tsuration des mœm*8 publiques et sociales, qu'au main-
tien di^la religioaet a la renaissance* des mœurs chré-
tiennes et sacerdotales : une maison qui intéresse égale«-
ment et les riches et les pauvres, el les grands et les
petits, et TËglise et TEtat, et la génération présente et
les générations futures, Lœtare Jérusalem, etc.
)» Mais que faisons-nous? et la joie qui nous anime
en ce moment, nVst-elle doue mêiée d'aucun motif de
tristesse et d'aucun sujet d'amertume? Jérusalem n'est
plus désolée, ainsi qu'aux jours funestes d'où nous sommes
sortis, mais est -elle heureuse? Elle n'est plus enchaî-
née, mais est-elle indépendante? elle n'est plus persé-
cutée, mais est-elle honorée, est-elle secondée? Elle n'a
plus de tyrans, mais a-t-elle beaucoup d'amis, h^au-
coup de protecteurs? elle ne gémit plus sur les profana-
tions de son sanctuaire, mais ses chemins ne sont-ils
pas déserts, et ne pleurent-ils pas toujours de ce qu'on
ne va plus à ses solennités? Pouvons-nous donc nous
réjouir quand nous voyons tant de campagnes s;ins pas-
teurs; tant de pasteurs sans fonctions et. sans ministère;
tant de terres incultes qui nous montroient jadis des
pâturages si fertiles; tarit de sables arides, là où^cou-
loient abondamment des fontaines d^eau vive; tant de
ronces et d'épiues, là où croissoient des pépinières si
P 2
( 228 )
fëcondes en finiils do grâces et de salut? PotiroD8*noùii
donc nous rëjouir, quand la ra<?e sacerdotale est prêlo
à s'ëtetndrc; quand 8*ouvre devant nous ce vide efitayaitl
que creuse chaque jour lu mort de tant de prêtres vieilli»
avant le temps, et emportes par les mnl(beui*s encore plus
que pa4* les années , et qu'à la place de ces chênes vi-
goureux et antiques qul'ombrageoient la vigne du Sei-
gneur de leurs branches salutaires , nous ne vovons au-
tour de nous que de foibles arbrisseaux qui de long7
temps ne donneront des fruits; quand eufin^ bien plus
inconsolable encore que Bachel , l'Eglise pleure tout à
la fois, et sur ses ent'ans qui ne sont plus, et sur cenx
qui ne naîtront plus, ou qui ne naîtront que lente-
ment, avec eflFort^et avec peine?
» Mais non : et détournons nos regards de ces (ristes
objets et de ces funestes présages, pour nous livrer à la
joie sainte à laquelle TEglise nous mvife en ce jour, et
disons encore à Jérusalem de se réjouir, et à tous ses
amis de se réiTnir pour la féliciter : JLœtare Jerusa-^
îeniy etc. Réjouissez-vous surtout, enfaus chéris quele
ciel m'a donnés; jeunes Samuel, élevés à l'ombre du
sanctuaire , el bénissez mille fois le Seigneur qui vous
a retirés de cette arche sainte pour vous sauver de^ce
déluge d^iniquités qui inonde le monde, vous garantir
de SCS fatales séductions, et préserver votx'e innocence
de ses tristes écueils. Réjouibsez-vous de vou& trouver
danf ce précieux asile où tout profile également pour
votre esprit et pour votre cœur , pour votre instniclion
et pour votre vertu; où vous êtes oourris du lait vivi-
fiant de la sainte doctrine; où vous puisez le goût des
saintes lettres, l'amour des bonnes règles, le respect
pour la discipline dont la futaie décadence se précipite
chaque jour; le-i'espect pour l'antiquité vénérable, ainsi
que le mépris pour les profanes nouveautés; et le res-
pect pour l'autorité des Pontifes , vrai caractère des bons
~ rêtres. Réjouissez-vous enfin de vous voir sous la conduite
e ces maîtres éclairés qui mettent leur gloire dans vos
s
( 32t> )
Kiiccè», UmrbonhsOr ijnii» voiii: s;ilul, el rouiilonnfnt
« la luis la leçou el l'exuiiiple. Hîlcz-vuti.t dyne J'wi
profilw eu V0U6 montrant ('gnleoiGut dociles ii Iciiia
yviâ, sensibles à leurs soins, leconiioiMnns pour leur
soliiciliiili-. lldlez-vous de vous rcudre dignes de IVlat'
a.iiul auquel vous asplicz, en vous pénthunt avaiil lout
(le l'esprit de piëlé plus nécessaire encore que l'tspriL
d« science, ou plulôl eu vous animiiiit de l'umour de
la scioDce pour peifeclioiiiier la pli'ti*, et de l'espril de
pi(;lé ptmr mieux régler cl diriger raiimur de la «ienrc.
C'est aiiisi^iie vous consolerez volru évoque, que voua
allégerez W («jids de son épiscopal, pl lievieudrei! sa,'
gloire el sa couronne ; c'esl ainsi que voua veiii^ilircz
l'alteiilo de vos nviJIrcs, do vo» hienr.iiteiir!i , des amis
de la religion, et que, croissant chaque juur en iigc et
en sagesse, vous attiicicz surcelle iuslilulîuii toutes lea
^éu«dicliuiia du ciel vt de h terre».
Nouvelles ecclésiastiq^uks.
BomE. s. s.' Mt toujours au V^ilican, où elle n tenu
chapelle Ions les dimanches de Carême. Elle a ("-lé iu-
diaposée an commencement du mois, mais elle est bc-
tuelleroent i-ëUiblie. S. S. est enireu, le l'i mars, dans
la dîx-tiuitième année de son ponliBcai, 11 y a eu, &
cette occasion, chapelle pnpalc, aprèa laquolle lu sou-
verain Pontife, précédé àoi cardinaux, alla visiter la
haailique du Valicau,
■ — M. Nicolas, comte Matteî, a été nomme arche-
»êqae de Camerino et admiiiixlraleur de l'évficlié de
Trejaî il est élève de l'académie ecclésiastique que S, S.
prolëge spécialement, et qui est destinée à former dans
la' carrière de la prëUture des hommes utiles à l'ËglisQ
d à l'Ëlat.
•<— Le P. Fvédéric de Saint-Jean in Persiceio, de
■■■
( »5o )
Tordre des Capaeins, pr^dicateor aposloliqae, est nommé
ëvéque de Bertinoro. L'archidiacre Serarcaogeli, viiçaiie
capitniaire de Camerino, est nommé ëvêque de Fano.
M. Charles Monti y ancien vicaire apostolique, puis prO-
vicaire de Tëvèque d'Imola, est élu ëvéqne de Sarsme;
et M. Pierre Mazzichi, grand^vicaire d'Assise, est fait
ëvèque de Moni'Allo*
-^ M. G>mpagnoni-Marefo8chi , archev^ue de Damas
el nonce du saint Siëge près S« M. très-fidèle , est parti ^
le 5 mars, jpour se jrenare dans le Brésil.
-^ Le 7 mars,- ai:riva dans cette capitale O. PierreCe*
Tallos, ambassadeur de S. M. catholique près la cour
de Naples.
— Joseph Alberghetli, ancien religieux, auteur d'on
Abrégé do l'Histoire de cette rille, publiée en 1810,
en deux volumes, a signé, le 39 janvier dernier, un
acte où il reconnoit que, sur le témoignage d'auteurs
suspects et sous Tiufluence des idées et des passions qui
dominoient alors, il a inséré dans son Histoire des choses
fausses, calomnieuses, injurieuses au saint Siège et anx
Pontifes romains. Il en témoigne son repentir^ et dé-
clare qu'il est prôt à réparer ses torts de là manière
dont S. S. le jugera convenable. .
*
-^ Le 5 mars, mourut ici Ms*'. François Catani, de
TAssocialion de Saint-Paul, apôtre, qui y avoit établi
rOraloire de la jeunesse , et qui s'éloit voué à Tinstruo-
lion des militaires, des matelots, des malades et des ga-
lériens. Sa charité et son zèlo avoient produit de grands
fruits parmi ces diverses classes, et il laisse une mé-
moire précieuse à ceux qui l'ont connu. Plusieurs per-
sonnes ont mis beaucoup de prix à se procurer quelque
chose qui lui eût appartenu.
Parts. Le vendredi de la semaine de la Passion, jour
où TEglise cëlèbre là fêle de la Compassion de'Iafainle
Vierge^ il y a. eu uue assemblée de charité dans IVglise
( a5i )
de Noire-Dame de Bonne-Noutelle , pour riustallatîon
du bureau de chanté du cinquième i^rrondisâement.
Madame , duchesse d'Angoulême , y assistoit. M. l'abbë le
Grîs-Duval a prononcé le discours. II a voit pris pour texte
ces paroles du Sauveur : f^enite ad me omnea qui la^
boratis et onerati eatis et ego reficiam vos , paroles si
touchantes, et bien dignes de la miséricorde d*un Dieu
fait homme pour sauver le genre humain. L'orateur a
trouvé dans ce texte même la division de sou discours.
Il a montré que les afflictions nous ramenoient à Dieu,
et que Dieu seul pou voit en tempérer Tamertume par
ses consolations. Jamais la philosophie ne se seroit avisée
de dire : Beati qui logent ^ quoniani ipai consotàbunlur,
parce que la philosophie n'a en efiot aucune consolation
efficace à offrir à ceux qui pleurent. M. le Gris-Duval a
tracé les consolations de la religion en homme pénétré
de l'esprit de TEvangile^ et il a développé les paroles
du Sauveur de la manière la plus persuasive. Il ne s'éloit
point proposé de combattre les ennemis du christianisme ;
il s'est borné à les plaindre de se priver volontairemeht
d*QQ appui dans leurs maux, et d'ignorer la puissance et
les attraits d'une doctrine céleste. Ceux mêmes qui étoient
accoutumés à l'onction du style de l'orateur, ont été par-
ticulièrement touchés de celle de ce discours, soutenue
par l'extérieur d'une piété vraie et par un débit affec-
tueux. Après le sermon , M. l'ancien évèque de Châlons-
sur-Marne, pair de France, a donné la bénédiction du
Saint -Sacrement. La quête a été faite par M™«'. la vi«
comtesse de la Rochefoucauld et Hulteau d'Origny.
— Le lundi-saint, il y a eu dans l'église de Sainl-Sul«
pîce l'assemblée annuelle de charité pour les jeunes filles
4lerinslitutiondefeuM'"<:.deCarcado. Madame, duchesse
d'Angoulème , qui ne néglige aucune occasion d,e montrer
l'intérêt qu'elle poiie à toutes les bonnes œuvres , est venue
prendre part à celle-ci comme elle l'avoit déjà fait l'année
dernière. Un grand nombre de personnes de distinction
remplissoit l'église. M* l'abbé te Gris-Duval a proaoncéle
y
( 252 ) ^
discours, qui a roulé sur Tauraone. L'orateur a prouvé que
noire intérêt cornme notre lievoir ëtoit de faire Taumôue^
et il a rappelé le:^ grands exemples de charité et de gêné-
roeité que nous donne' une Famille auguste. Il a partîco*
lîèrement attiré Tattention sur l'œuvre iotêresunte qai
faisoit fobjet de la réunion, et dont il a montre Vknfop»
tance et les heureux fruits. M««. la duchesse de Damai
et M^. la vicomtesse de Montmorency ont fait la ^pi£te«
— M. le curé de Saint-Germa!n*des-Prés et les admi»
nistrateurs de la fabrique, ont adressé au préfet de la
Seine une pétition pour obtenir les tombeaux des rob
fondateurs de cette église, et ceux de {liusieurs hommes
délèbres qui la décoroient autrefois. On ne doute paK que^
cette demandé ne soit prise en considéi-ation par l'anto-*
rite. Ce seioit un moyen de repeupler nos églises de
pieux et nobles souvenirs, et d^effacer la trace des dëvaa»
tatlons que plusieurs offrent encore.
-*Le sermon de la Cène sera prêché, demain jepdi,
à la cour, par M* Tabbé Clausel de Montais^ chi^noiiie
honoraire d Amiens, le même dont nous avons anooncif
successivement ti*ois écrits importaus et fort solides.
-«-Le tribunal de police correctionnelle a condansod»
le 39 , à Tamende un assez grand nombre de marcbanda
du Palais-Ro^'al , de la rue SainU-Honoré et de quelques
autres quartiers, qui ne s'iloient pas conformés aux
lois et ordonnances, et qui avoient laissé, le dimanche
précédent, leurs boutiques entrouvertes.
—» Tandis que les amis de la religion et de leur paya
réclament contre des entreprises funestes à Tune et i l'an-
tre, des spéculateurs intéressés se disputent à qui fera
mieux revivre des ouvrages jugés par le mat qu'ils on^
fait, il y a en ce moment sur le métier quatre nouvellea
éditions de Voltaire, et cVst parmi les libraires une vivo
émulation à qui les reproduira avec plus d*élégance, tl
attirera davantage le public par des /irMr/MC/otfsédnisans.
de ce redoublement de sèlei il a encore paro
^<y-.. y' 7-^ \i ■■' 'i
«a
(a55)
^qoei ëèrils dieUh par des principiiB pTiii pori «1 im
U« plus droîlek Nous en rendrons compté prochaine-
ment*
Tours. Cette ville, faroriftëe de la vmie des mission»
Mires qui aboient firit tant de fruit & Poitiers, conti-
Boe de présenter le spectacle le plus consolant « et les
sBrts de leur, prédication ont surpasse les espérances
<|Q*on en amit conçues. La mission commença par une
procession générale i laquelle assistèrent différons corps «
st H. l'abbé de Janson prononça un discours qui fut
Ho&té de tous les. assistans. Les sept missionnairesse par-
tigàrent les dififêcentes paroisses; ils donnoieut trois ins«-^
tractions par jour k la métropole et à Notre*Dame la
Biche,' deux discours par semaine aux Minimes, et une
imtraction chaque Jour à Saint- Sstnmin et si Saint-
François de Paule..Ces discours et oient fort suivis^ mais
on sembloit se borner à cela les trois premières semaines,
et la mission n'avoit pas encore ébranlé les esprits. En-
fin, quelques instructions pleines de force sur les grandes
vérités de la religion donnèrent nne impulsion gént^rale,
et les tribunaux de la l'éçoiiciliation furent assiégés d'une
fonle de pénitens. Les missionnaires furent alors con-
traints de se partager entre le ministère de la parole^et
celui de la confession, et ils se bornèrent à prêcher dans
la métropole et à Notre-Dame la Biche. Des officiers-
généraux et des personnes distinguées doimoient l'exem-
ple de l'assiduité à entendre la parole de Dieu, et à
chanter des cantiques. Les cérémonies principales de l«i
mission ont été Tadoration du crucifix, la consécration,
a la sainte Vierge, la rénofation des vœux du bap«-
féme et la plantation de U croix. Cette dernière céré-
monie a eu lieu, le m février, et a été extrêmement édî«
fiante. Tous les corps y assistoient. Plus de mille per«
sonnes s'étoient fait inscrire pour p(»r(er la croix, et on
les avoit partagées en divisrous qui se relevoient. Tout
le passa avec recueillement et piété. La communion gé*
néraie des femmes se fit, le 27 février, et fut de 55oo^
( i54 )
environ; celle des hommes, le 3 mars, fut de aSoo. Lt
jour des odieux fat remarquable par qo discours toa*>
chant que pronouçn M. Tabbë de Jansoo, ef qui excita
un rnouvement général de reconnoûisaoce et de aensi*
bîlité. MM. les officiers de la garde nationale, les élères
du collège, les demoiselles pensionnaires dans plusieura
maisons religieuses, exprimèrent, dans des cantiques, la
gratitude et les regrets des babilans. M. l'abbé de Jan*
son étant parti le lendemain. Fut instamment prié de
Tenir encore donner sa dernière bénédiction a la croix
de la mission, et se prêta aux désirs des Bdèles. Depuis
son départ, ces heureuses dispositions contimient, ret-
prit public paroit meilleur, les églises sont plus fré*
^uentées, le nom de Dieu n'est plus blasphémé.^ et le
peuple, affligé par le malheur des circonstances, soufire
avec plus de patience. Il y ;i eu dus réconciliations et
des restitutions. La croix de la mission est constamment
visitée par des âmes pieuses, et on a vu des péniteus y
passer les nuits entières en prières. M. TabbëFayet, un
deo missionnaires, est resté quelques jours de plus pour
organiser les associations de MM. de la ville, des dames,
dos demoiselles et des artisans, qui veulent contiiiuer à
▼ivre dans la piété, et se soutenir mutuellement par
une communauté de prières et de bonnes œuvres. Les
habitante de Tooi*s espèrent bien n'oublier jamais ces
jours de bénédiction et de salut, et le clergé particu^
iièrement conserve une vive reconnoissance du eèle in-
fatigable et des travaux assidus de ces hommes aposlo-*
liques, qui ont ranimé parmi nous l'esprit de religion.
Ar.BY. Le clergé de ce diocèse a perdu celte année
un de ses membres les plus estimables dans la personne
de .M. l'abbé de Boyer-d'Anti, grand-vicaire et officiai
de Montpellier, et chargé spécialement de Tadminid-
tnliun ecclésiastique du Tarn. Maurice-Fabricé*Ignace
d'd Boyer-d'Ânti a voit d'abord été directeur du sémi-
naire d'Alby, puis chanoine d'Aire. M. de PuységUr,
évèque de Sainl-Omer , l'avoit nommé a ce dernier bé*
Ca55)
nëfice, et Teinroeifa ensuite, comme grand- ficaire, à .
Gircaasoune. L'abbë de Boyer se dëmit de son cano-
nicat, et seconda son ëv^ue dans l'administrai ion da
diocèse. Rappela par M. de Bernis, coadjutoar d'Alby,
il fut nommé chanoine de celte métropole, et remplit
^liverset places dans le gouTernement du diocèse. En
1792, il se relira en Espagne, d'où il reTÎnt dès que
la^ persécution le permit, et il fut admini^trateur du oio-'
céjùe d*AIby jusqu'au Concordat. Il remplit cette tache
difficile avec /lolant de sèle que de succès ^ exerçant en
même temps les fonctions du ministère, prêchant, con-
fessant et catéchisant. Loi*s do Concordat^ il fut fait fi-
caire-général de Montpellier, fice- président du chapi-
tre et officiai, et il a occupé 'ces places el fait le bien
dans celte partie du diocèse jusqu'à sa mort, arrivée
le 1 1 janvier dernier. Sa piété, son /ùle, son esprit con-
cîlinnl Tavoienl rendu cher à tout le clergé, non moins
qu*à son honorable famille, el une assemblée du clergé
de France (apparemment celle du 1788), dont il étoit
membre, lui décerna une pension de 4ooo fr. , dont il
n'a guère joui. Loi's du serment de 1791, il publia qu.el-
ques écrits qui furent uliles. — On est étonné que les
journaux n'aient pas annoncé dans le temps la mort de
M. Jean-Augnste de Chasienet de Puységur, ancien ar-
chevêque de Bourges, mort, le i4 août 181 5, à Ba-
bastains, département du Tarn, dans sa 75«. année. —
Nous perdîmes également , au mois de septembre der-
nier, M. l'abbé Sadous, ancien doyen-curé de Millau,
▼oué, depuis le Concordat, aux misâions^ et qui refusa
plusieurs places pour se consacrer à celle œuvre, qu'il a
remplie depuis ce temps dans le Bouergue avec beaucoup
de zèle et de courage. Une maladie courte l'a enlevé è
un diocèse qui espéroit jouir encore de ses exemples et
de ses travaux. Il est mort à Trémouilles, près Bodez.
Madrid. LVdit de prohibition des livres a été publié
ici le 2 mars. Ces livres se divisent en deux classes, sa-
Toîr : ceux qui sont prohibés pouV les personnes mêmes
auxquelles on accorde dis pertiiissîons pnrliriilièrcs, et
ceux qui ne sont (léfeiidus qu'en g<^nt-i.<]. Lus uiivryge»
de la piejiiière classe soiil au nombre dehuil. Qtiuique
par IVdit du i8 août 1763, les (Buvrea de p'otUùre
aient élé priiliibces m^ini: ponr ceux ([ni avuietit de»
licences, et que, d'après la règle élahlie à ce sujet, les ;
ouvragen défeudua dons une langue doivenl l'èlie dan* ^
une autre, on a renoiirelë la pvoliibilion de In Heri'
riail'e, Ir.idiiiteen e.spagnul. La prohiliiliun de t.i seconde ■
classe tomhu sur quaritnte-sept c'crils comme dangereux
pour la religion, pour les mtcurs ou pour l'F.lal. Durii I
ce nombre sont compris plusieurs ouvrages françoU da '
M. Benjamiu de Cunslant, de Pierre Blanchard, de t
M. la Croix, etc. La comMio des f^iiiiandinea est do j
ce nombre. On croit, en Espagne, que les plaisanlerica 1
de celle pièce contre les religieuses et les prèlres , outre 1
qu'elles sont de mauvais goAl, son! d'un plus matiTaîa
exemple, et ne peuvent avoir que des efïels l'unest*». ,'
BllïXKl.LES. Voici quelques-uns des passages du Spee- j
tateur Belge qui ont molive le jugement rendu par la <
cour speciala de Bruxelles contre M. l'abbé de (oere,
rédacteur de ce journal:
« . . , . La constitution, tant qu'elle ne sotnVa pas des
chaiigemen* , tendra à démorali.^er Il-s Belfjes catholiques,
qui ne remplimnl des fonctions qu'après avoir foulé nui pïedi
les lois de la religion; en dernier heu, la Belgique se verr»
administrée, contre la volonté de la nalion, iinr des hommes
irréligieux et immoranx , en qui le peiijilc n u jamais mis la
confiance, et en qui il ne In mellra poinl.... Mais, dans notre
Toyaome, où Ton siî plail à tout révolutionner, tes coups por-
tés à la religion parlent du luême point d'où dflvroil partir Sk
^fensc. Mais que ses défensetirE établis par In constitniion,
f{ue ses protecteurs cîvilt eux-mêmes ilirij^ent contre elle
iearg attaques) qu'ils lui oleni ses droits Iv; plus sacrés, la
liberté de son exercice et la pureté de se; principes; qu'ils
entravent sa marche na lu relie , son goiiveinruient, en pré- ,
tendant la diriger et lui commander eux-mêmes, voilà ce
t »'7 )
yiitA à la fois le comble de rinjtisliçe Pt ^ Udàetalion....
(J'est que cetre sujétion (du cWge) devient deglniclîve àf la
Higîon, dès que, entre les mains des pouvememens , elle ejt
un perfide moven pour faire céder le clergé è leurs abeurdei
J|iïiention* anii-religieuses. Or, telle» paroisscnt ^Ire en pat^
l'eulier le» itijuslc» nianreuvres de noii-c gouvernement
On ne mécontente pa» d'imiter Buon.-iparte , mais ira renciiérit
Wncoup sut- lui Le peuple lie'ge est donc deçà danj
Utle juste espérance, comme diins tant d'autres, que la liberl«
citile ne seroit plus un vain nom.... Nous ignorons si la voii
ivl» justice tt si l'atceadant de la raison ramèneront nu jour
noire gouvememenl à des mesures d'é(|uilé et de inoiléraliun,
n le contiendront dan» les bornes ê[eruelles i^ue la nature et
l'objet de ses fonctions lui ont assignées >>
Le 2b mars, M. Je Foere esl p;ii-li de Bnixclles pour
la tnaisoti de détention ùe Vilvordc. Uti espère encqm
qa'ïl nejieia poinl coi)l't>ndu avec \as autres piisoimiers.
"Ofi recomineiiceà pailiT tl'iui nianJal d'aôieiier coiitje
M. l't'vêijue de Gdiid, luaiij il nu jj^ioît pas qu'il doivu
recevoir d'exécution.
Nouvelles politiques.
Pann. Le vendredi 26, LL. AA. Rit. Monsieur et M. le
duc d'Angouléme se sont rendues au clminp-de-Mars, oii elles
ont passé «quelques corps en revue. A deux heures , les Prince»
ont paru à l'iiiitel des Invalides, oii ils ont été reçus par le
couvemeur et l 'état-major, Les invalides formoient la haie.
Lfi. AA. se sont rendues à l'église, oii on a chanté le Do-
mina, salvumjac Regem. Elles ont ensuite visité l'hôtel dans
toute» ses parties.
— Le îq , BloNSiEOB , les demi Princes ses fils, Al. «dîme et
IH**. la tJiiclies«e de Berrv sont allés à Saint-Germainr«n~
'Laye pour la bénédiction ries drapeaux de la garde nationale.
' Leur présence a été pour les habitans le signal d'une joi-'; qui
•'est manifestée de la manière la plus éclatante.
— M- le duc de Mouchj , l'un des capitaine des gardei de
(a38)
m
S. M. remplacei;^, au r*'. avril, M. le duc d'Havre pour le
service près de la personne du Roi, et M. le maréchal duc de
Tarente remplacera M. le maréchal duc de Bellune dans tes
fonctions de major-général de la garde royale. Les six batail-
lons de service , pendant le trimestre de janvier , se rendront
dans leurs garnisons respectives. MM. les gardes du corps des
compagnies de Noaille^ et de Luxembourg sont arrivés de
Versailles et de Saint-Germain-en-Laye pour remplacer les
compagnies d'Hayré et de Grammont
— Une ordonnance du a6 mars , porte que la présence des
préfets dans les conseils-généraux est utile au service ; que
plusieurs conseils-généraux ont appelé les préfets dans leur
sein avec voix consultative pour accélérer la marche des délî-^
bérations, et qu'il convient d'étendre cet usage à tous les dé-*
5artemen9..En conséquence, les préfets assisteront aux séances
es conseils-généraux , et les sous- préfets aux séances des con-
seils d'arrondissement. Ils y auront voix consultative. Ds ne
pouri'bnt néanmoins assister aux délibérations qui auront pour
objet d'entendre et d'examiner les comptes des dépenses qu'ils
sont tenus de rendre.
-« Une ordonnance du Roi 'défend de faire sans antorisatiod
aucune coupe dans les quarts de réserve des bois des com«
munes , des hôpitaux , des bureaux de charité , des collèges ,
des fabriques, des séminaires, des évéchés , et de tous autres
établissemens publics. * ' / '.
— On a parlé dans le public d'une rixe qui a. eu lieu k
Versailles la semaine dernière. Quelques gardes du corps,
surnuméraires de la compagnie de Noailles , s'y sont trouvés
compromis. Ils ont été rayés des contrôles et d'autres mis
aux arrêts pour plus ou moins de temps.
— ^ Le comte de Croquembourg, Belge, ancien capitaine an
service de France , et M. Armand de Briqueville ; ont été
arrêtés; ils paroissent accusés d'avoir entretenus des corres^
pondances dangereuses avec des réfugiés de la Belgique.
— Une souscription ouverte à Reims, pour venir au se-
cours des pauvres , a produit plus de 4^,000 fr.
— L'empereur de Maroc, voulant donner une preuve de
sa vénération pour la personne du Roi et de l'intérêt qu'il
porte à la France, a autorisé une extraction illimitée de
(259)
tnitti à$m tes Etats.^ Dix bAUment sont ea chargement pour
H mmiëre exportation. Les grains achetés pour le compte
de la France , seront de plus exempts de tout droit.
— Des bdtimens chargés de blé sont entrés k Ca)ais et dans
i'tatres ports du royaun^.
— M. Asselin Despares, ancien habitant d'Yvetot, a lé-
{oé à cette ville un immeuble de la valeur d'environ 100,000
nmcs, k condition de l'employer à fonder un hôpital qui por-
tera son nom. Le Roi a autorisé l'acceptation .de ce legs.
— M. Rioust, auteur de la brochure intitulée : Camot^
tfsc cette épigraphe : Fruiturfamd sut, a plaidé, le 29, sa
caoïe en police correctionnelle. Lo\)d de rétracter ce qu'il
amt dit dans sop écrit, il Ta confirmé. 11 a dit. que ç'avoit'
As long^-temps pour lui un devoir de dire la vérité aux rois;
^nll remplissoit auprès de Louis XVI un ministère impo-
•uit, et qu'il porta des consolations k ce Prince en 1799.
Qodqnesi-uiBS se sont étonnés de voir M. Rioust rappeler un
&t qa*il a abjuré , et des fonctions dont on auroit cru que
at philosophie rougissoit aujourd'hui. Mais oii ne l'a pomt
interrompu, et le tribunal Ta laissé vanter à son aise sq%
principes et ses services. M. Rioust a prétendu que le Roi ac«
tuel, alors Monsieur, lui accordoit une attention bien flat-
teuse, et ne se rappelleroit pas sans émotion tout ce qu'il avoit
fait, lui Rioust, pour la famille royale. Âpres avoir parlé
de lui avec cette modestie, M. Rioust a entrepris de justider
sa brochure, oii il parle, avec beaucoup d'égards, ae Car-
not, de Buonaparte et de la convention. 11 a assuré, de nou^
veau, que Buonaparte étoit vraiment monarque le 24 juin
i8i5> et il ne s'est point défendu d'avoir appelé la convention
une assemblée éminemment françoise, et d'avoir dit que la
création des piques étoit morale et politique. Dans un autre
endroit de son pamphlet, il parloit des absurdités religieuses,
ce qui convenoit, aussi bien que tout le reste, à un homme
qui venoit de rappeler qu'il atoit paru autrefois dans la chaire
evangélique. Il est accoutumé, a-t-il dit, à dire la vérité aux
princes, et est descendu, avant d'écrire, dans le cœur du
jnoi; du reste, il saura se soumettre à sa condamnation sans
foiblesse et même avec un noble orgueil^ car il n'est point de
ces hommes rampans qui s'dccommodent de toutes les révo-
lutions, et s'assouplissent à tous les régimes. Ce ton de con-
fiance, qui est ii imposant dans la bouche d'un homme irré-
( 240 )
procliahlc, ce noble orf;ucilnaL pas touche , à ce qu'il paroft
M. Vnlimesnil, avocat du Roi, qui a réponita sur-Ie-cham
à la plaidoirie du sieur Rioust, et lui a reproché d^avoir ag-
frave ses châlits par uùe hauteur et u» e jactincé affiectées, e
'avoir .manqué de respect à la justice, il a mppdé pluficiir
assertions de l'accusé , et a fait sentir l'indécence de pirocla- *•
iher» devant la justice, des principes, tels que la foaverai
neté du peuple, la justification de la révolution et de la doc
trine du gouvernement de h\i , et d'autres maximes qui on
été si fécondes en crimes et en désordres. M. l'avocat du Roi i
pris aussitôt de nouvelles conclusions plus sévères, et ad
mandé que la détention de l'auteur fut portée à deux aot^
l'amende à 20,000 francs, et le cautionnement à la méme^
somme.
— Il se répand qu'il existe encore on Russie un assea grand
nombre de François, tristes débris de cette brillante armée
sacrifiée avec tant de barbarie par l'orgueil et la folie d'na
conquérant enivré de sa prospénté. Dieu veuille que €:e hrcrit
se confirme, et que cette année nous ramène pinneors de
ceux que pleurent encore des familles privées d*an père» d'an
époux ou d'un frère.
-^ La cour prevôtale d'Ajaccio a condai^né à mort in bri*
gands arrêtés au mots de février dernier , après une fjpaîllade
qui a coûté la vie à deux d'entre eux. Leur audace avoh ré-
pandu quelque temps la terreur en Corse.
— Le 27 mars , ort a célébré , à Bruxelles , le bant^* dtt
fils du prince d'Orange. La cérémonie se fit dans I ancienne'
église aes Augustins, devenue temple protestant. On y a mis
autant de pompe qu'en permet la simplicité du rit calviniste.
'- L'électeur de Hessc, contre lequel les acquéreurs de
domaines confisqués sous Jérôme avoient porté leurs plaintes
^'la diète, continue à contester la com})étence de cette assem*
blée. Les ministres des cours p^ës Ip di^te en défendent les
droits. On ne sait pas encore comment se terminera cette
lutte. L'électeur fait valoir son droit de souveraineté.
— Le bill pour prévenir et réprimer les assemblées sédi-
lieuses, a passé dans 1<'S deux chambres en Angleterre. L'as*
^emblée qui devoit se tenir ^ le 24 mars, h Spafields, n'a pas
eu lieu.
— Des avalanches considérables ont causé de grands rava^
ges en Suisse et chos les Gnsons.
(Samedi 5 awa/ iSi/.) (N*. 377.)
Mémoires historiées sur Loaîs XVÎl, Roi de fmncc
et de Navarre, avec notes et pièces justificatives ,
et ornés du portrait de S, M. , dédiés et présentés
à S. A. R. MdDjKE, duchesse d'jingouléme i par
M. Eckard. Seconde «dîiioo (i).
La rapidilé avec laquelle la prcraière édition de
ces Mémoires a été enlevée ne tieut pas sculemeut
Uns doute à l'iniérèt attaché au nom, à IVtge et aux
luallieurs de l'auguste enlèui; elle est due aussi, on
peut le croire , à la niaDièie dont l'ouvrage est rédigé,
' aux recherches qu'a faites M. Eckard, à la confiauce
qu'il inspire, et au choix des matériaux qu'il a etn-
plovés. On lui a su gré de n'avoir point l'ait un ro-
man, de n'avoir pas mêlé des fables à de si terriblet
ré.nliiés, et de n'avoir point ^ùté, par des inventions
îiMËgDet de soa sujet , la simplicité d'une histoire n
attacbaoïe par elle-niéme. U a même dédaigné de
parler de ce* bnûts «bsurdes qtd oot circulé sur cd
jeane Prince , Qt oît l'on ne sait ce qu'on doit le plut
•doiïrer, de l'audace de ceux qui les oot inveotés,
-on de la crédulité de ceux qui les propage<nent. S'il
est une fable mal tissue , c est saos doute celle qui
icroit revivre après vingt ans un enfant dont le d^-*
perissement physique et la mort ne furent que trop
DÎen coDstatéa. Comment auroit-ii échappé à la pri-
(1] I vol. în-8*.| prix, 6 fi*' et 7 fr. 5o c. franc da port.
AParii, clieENicoll«,mede Seine; etaubureau du Journal.
Totne XL L'Ami de ht Religion et du Hoi. Q
( 24^0 ^ ;
fOD^ OÙ it étoit si cruellement resserre? SU écok
resté en France y comment auroit-îl trompé la sur*
Teîllance inquiète et ombrageuse des gonvernçmem
qui avoient envahi son héritage? et sal uvoil pu pfisser
en pays étranger, comment n'eùt-ll pas été recomiu
sur-'lc-cl)anip par une sœur sensible autant qu'au-
guste , qui donne encore des larmos à sa mort , et [i9t
une famille qiie son retour eût comblée de joie? Tout
ce roman est plein d'invraisemblances y et n'aurôit pus
fait de dupes , sans ce penchant au merveilleui qiû
chez les imaginations vives repousse la réflexioq , et
adopte avidement les récits les plus singuliers et les
aventures les plus extraordinaires.
Parmi les augmentations qu'a reçues cette édîtîoa
nouvelle, il 7 ^ une note assez ciu-iense, où Tauieur
parle des Mémoires particuliers , [lubliés, il y & queL*
Îuesmois, sur la captivité de la famille royale au
Vmple. M. Eckard remarqué que ces Mémoires ^ tels
qu'ils ont été Imprimés, ne sont point conformes sur
Beaucoup de points an manuscrit original qu'il en
a vu. Il reproche à l'éditeur de s'être permis ces
altérations, et de supposer que ses Mémoires étaient^
avec l'ouvrage de M- Hue et le Journal de Cléry, les
seules sources où Ton pût puiser avec confiance des
détails sur ce qui s'est passé au Temple. L'éditeur, dit
M. Eckard , n auroit-il pas du connoître les Mémoires
de Tabhé de Firmont ,• Quelques Souv^cnirs , ou Notes
fidèles sur mon service au Temple, par M. Lepîlre ; une
Notice sur Louis XVII, par M. Simien Despréauy^
et les présens Mémoires historiques sur le même Prince?
M* Eclcard annonce de plus qu'il a obtenu des pièces
et des documens absolument inconnus sur le S(*jour
de la faïuilie royale au Temple, et sur les signaux par
l«quels ou avertissoit les .itij^usUrs prisonniers de ce
qu'il éfoit important qu'ils siissl'iU. Il i\ nu eoinniiini-
Caiion de ptmieui-s billets de hi Reine et de M""*. Eli-
sabeth. Il se propose de réunir ces pièces et ces do-
cumens qu'il tient de la source la 'plus respectable,
et dy joindre d'autres renseiyneniciis; ce qui com-
plétera toutes les notions que l'on petit souhaiter sur
une jmrlioD si intéress-inlc de l'Iiûloire de la révolu-
tion. L'exactitude avfc liiquellc M. Eckard a pmct'ât;
Jaus les Mémoires iiiiloriques , répond de celle qu'il
mettra dans sou autre ouvrage; el le disccrnetiiciit
qu'il a mis diins le cboix des matériaux, donne ôc justes
raisons d'espérer qu'il emploiera avec la même saga-
ciié ceux dont ÎI est dépositaire.
Explication fie V Allégorie prophétique contenue dans
tfi jugettwfil de Snlomon; par F. J. Cadart (ij.
Clef de la Révolution (a).
Lemêmeamonrdii mf'rveîllcux, dont nous parlions
tout à riioure, a doniu: lien y ces deux écriis, qui
ne dmvent pas cependant être jugés avec la même
•évérilé. Dans le premier, l'auteur considérant le ju-
gement de Salomon comme un événement figuratif,
T découvre, 1°. le nouveau moyen que Jésus^lilirist ,
le véritable Salomon , a procuré à l'Eglise romain*
(t) Cet ouvrage est imprimé à Epemsy, et s'y troave,
cIiM Fiévet, imprimeur-libraire.
(2) In-6*. àt 110 ptges; prix, t fr. 80 cent, et 3 fr. 2S c.
firaoc 3e port A Avigaon , ches Aubasel.
(a44)
dans la persécution philosophique , pour prourer éti*
jdhsmmeut qu elle est h vn-tije £g]ise^ et pour ea çoih
vaincre d'un seul coup ses principaut adversaires;
2^. Ain moyen d*ëclaii cir la question de la liberté des
<niltes^ de développer ]es dîQerentes combinaisoDS
que la puissance temporelle |>eut donner à ses lois
stir cette madère , et d'exposer à cet éijard les droits
. de TEglisc et du Prince. Tel esê^ à la^fois le titre et
le plan général de M. Cadart. Oserai-je lui dire qu'il
voit dans le jugement. <le Salomon bien des choses
dont on ne se seroit pas doute? Je sais cpie l'Apôtre
a dit que dans Fancien Testament tout étoit figure^
et je révère les applications qu'on en trouve dans ta .
nouveau, ainsi que celles que la tradition a codsa*
crées. Mais on peut abuser des meilleures choses ^ et
j*avone que je me méfie un peu de ces rapproche-
mens arbitraires et de ces inductions forcées qu'ima*
ginent des personnes bien intentionnées d'ailleurs ^
tuais trop portées à donner du corps à leurs rêveries.
C'est trcs-bien fait Sans doute de militer l'Ecriture ,
et d y chercher de nouveaux tuotiTs Je nous, exciter à
Tamour de Dieu, à ia pratique de nos devoirs et à la
connoissance de la religion ; mais des allégories ne
sont pas le plus puissant moyen d y arriver ; des al*
légoi*ies ne prouvent rien , car il est aussi permis de les
nier que de les inventer; <*t puis ce ehamp est si vaste
qu'on peut bien s'y égarer^ et trop d*cxemple$ ea
font foi.
Ce que j'ai peine à concevoir surtout , c'est le rap*
port ({u'il peut y. avoir entre le jugement de Salomon
et la liberté du culte , et je dois confesser que l'ex«
plication de Taïueur, et ses elToris pour me faire saisir
ce rapport, Q(Qt éclioué contre mon peu de pénétratioa^
( a45 )
Se- Vej^ette que M; Gadart ait mêlé des anafogîcft irès-
fcy claires à des mes qui pe sont pas sans mérite. Ses
principes sont sains ^ et loin d'être fortifiés par des
iUégoiies contestaUes , ils né peuvent qu'être ébranlés
par ce voisini^. Je prends donc la liberté de lui re-
présenter que son écrit vaudroit mieux s'il étoit dé-
gagé de cet alliage inutile y et que ses raisonnemens
feM>ient plus d'impression s'ils établissoient la vérité
iodépendbimmeut de ces rapprochemens équivoques*
Je crois l'auteur digne d'entendre ces conseils 9 et j»
les lai donne d'autant plus volontiers qu'il me (larolt
désirer et chercher le bien avec une intention pure*
Ce qu'il dit sur le Concordat est surtout judioeux^
et pourroit servir à redresser les idées de quelques
kommes exagérés.
Le second écrit est loin de mériter l<»s mêmes
éloges, et quel que soit r.iuieur, car il ne s'est pas
nommé y je ne puis lui accorder cette sagesse et
ce discernement que produisent des choses utiles*
(^ue -prouvent ced visions qu'il nous raconte^ et
dont il ne $e met seuleiiK*nt pets en peine d'établir
l'authenticité? Il nous est recomni^indé de ne pas
croire à tout esprit, mais d'cprouvcr si c'est Dieu
qui l'inspire. D'après celle règle, il est permis de
rejeter tout ce qui se présente sans les signes aux-
quels on peut reeonnoitre la vérité. L'auteur confond
les révélations qu'il prétend avoir eues, avec la révé-
lation en général ; et parce nue notis sommes obligés
de nous soumettre à celle-ci , il veut aussi nous as-
treindre à nous soumettre à celles-là. Nous lui deman-*
derous la permission d'attendre qu'il ait fait quelques
miracles pour lui accorder upe entière confiance. Nous
pourrions même lui passer ses visions qu'il n'en se-
( ^6 )
rolt guère plus aTancé ; car il lui fatidrolt encore éUH
blir la vérité de l'applîcatioa qu'il eu fuit et dés coq-
sc^qiiences qu il en Itre'^ applicalion qui semble si ar*
bitraire y si biscarre y si peu con Forme à la vision meniez
qu'il nous faudtoit une nouvelle autorité pour nous
décider à y croire. L'auteur nomme plusieurs pcr-
sonnc$ de sa province coninie dés garans de ses pré-
dictions : nous soupçonnons qu'il s*est prévalu un peu
légèrement de leur témoignage^ et nous en attendrons
la confirmation "de leur bouche même. Jusque-là noûâf
rejeterons des' explications dont quelques - unes sont
fort ridicules. Nous pourrions égayer nos lecteurs èa
leur racontant quelques-uns des rapprocheiuen» qile
l'anonvine établit : nrais nous nous interdisons ces
pluisfiuleries à cause de la uature du sujet. Nous notuf
contenterons de dire a cet interprète si confiant ,
quil u'avoit que de fausses clefs, et qu'il n'a ncd
ouvert.
NOUVSLLES ECCLESIASTIQUES.
Paris. La famille royale a donné, le mardi -saint »
jan grand exemple. Cq jour -la, Sa Majesté, après
avoir entendu la mesae dans ses apparlemens, a fiirl
SCS Pâques. Le matin, h huit heures, LL. AA. RR»
Monsieur, Madame et Ms^. le duc d'AugouIéme, ••'
sont rendues à Tëglise paroissiale de Saint-Germain-
l'AuxerroIs. Elles ont ëtë reçues sous I« portail de Vé*
gl.ise par M. Magnin, curé de la paroisse, qui a eu
l'honneur de lés haranguer. LL. AA. RR. ont é\é con-
duites processionnellenient au sanctuaire, et se sont mises
à genoux sur les prie- Dieu qui leur ëtolent destinés.
M, IVvêqued'Aroyclée, premier aumônier de MONSISITR,
a dit la messe, et a donné la communion aux Prineas
(a47)
«f i U PrincMW. Leur recadillenfent' prirfbnd pendant
t<Njl te sacrifice t MnMë redoubler «ncouf 4atis le «dq>»
ment de Pacte le |ilUà auguste de ia'rqligiMi; Aa nmae
de la comfuanioh a^dté suîfie d'ode nesls d^aôlioos de
grâces, que m A A. RR. ont auaii etAenduei MàDAdiS
eÉ les Prtncea ëfofeni aocompagnéi'dekp^inoîpateii pev^
somies de leur ibeison. Dea gàrdea 4ài (éoq|b de Mon»
ii£UH entoqi*oieal PaiHel , «t des détaclie«iei»'de la garde
royale ei de la qnàtrttaîe'iëgîon de la garde naltonalii
ftffiDOteatta haieHfÏMuii'^lisey qui ëtoit décorée comme
fna n^^joiilr de solennilë. Les fidèles tf,y ëloienf porfdji
m grand>rtombrei leé uns petrt-^(re par nn moavemeDt
dtrcfttrïdftitë, les aïkves'pour li'ëdificn dn spectacle d'une
pîëtë èi toaehdiKte dans uu siiiiiut rattgj'Qid poorroît,
tptM «^"lelè exemples , èlre ésste ttdieulëmeni orgueil*
lelik fKHir imaginer 'qu^il est ao-dessoosjle lai de croire
la religion et de la praliq«ier? et surtout ,- qui ne de-
Vroit pas rougir d'in«uUer a une foi quo'de aï augustes
personnages s'honorent de suivre? C'est sans doute un
singulier contraste de voir, d'un c&të nos maîtres et nos
modifies se prosterner'' avéo r^^spect dans nos temples ^
et de Tautre de petit» ^espnts, pétris d'une misérable
ranité, rêver qu'ib s'abaisseroient en se soumettant i
la foi y et nonveanic BnceUdes lancdr andacieusemeiit
des sarcasmes contfe une croyance deraiit laquelle les
grandeurs de la térres^incliiient. Une telle CurFanterie
inspire une profonde' pitié* Les Princes sont surfis do
Tégltse avec lea >nlètnes honneurs, et sont rentrés aux
Tuileries à neuf heures et demie.
— A dix beureà-, M. rabtXi'Ciausel de Montais a pré-
vhé è la cour le sermon de In Gène, auquel ont assisté
llON9mùti , tes d^nx Princes ses fils, et lea deux Prin^
eeastfs. Nous pourrons revenir sur ce discoui^v ^^ ii*^
guère duré que (rente-cinq minutes, mai» qui a été re«
marqnabte paV dea'-m6rceaus*vigouiiBusei^eai pensés et
rapidement écrits. On avoit dressé un- autelidans la ga-
lerie; c*esl-là que lé'mésse a été célébrée. Lacérémonie du
iaremcnl^dès piedà a>étë faite par MoNàkfitlél, an nom eti
(=48)
la p!ao« tie S. M. Mf*. lei ducs d'A ngODlAme et de Bn-ry
porloienL l«) pain tA le vin. On a dUlribué à chacun dus
treize enfans leprësenlant les apôtres, treize plaU dans.
un panier, et une bourse contenant tieize pièces d'ar-
gent. Madame et M™<. la duclie&se rJc Beiry occupoieut
une Iritiune. Celle céit'monie touchante, dans laquelle
la majesië des Princes s'humilie devunt les pauvres, re-
eeroit encore un nouvel intérêt de l'exl^rieur religieux
cl. pénètre avec lequel nos Piinces l'ont remplie.
■— La «ociel^ formée pour l'amélioration du sort des
i'cun<^ détenus, fera, le mardi de ['â(|ues, l'ouverture de
a maison de it<<l'uge où elle compte recueillir ces enfan&
pour ecliever leur instruction, leur faire contiacler dea
fiabiludeslioiln^tes, et leur apprendre an métier qui lea
dëlanrne de l'oisiveté et dus vices vera le!>(|ueU elle en-
traîne. La mesaeseracèlëbrée, à midi précis, par M. l'an-
cien ^véque de Chàlons. llyaura un discours et une qu^le.
On dit que M, le minisire de I'inl«^rieur et plusieurs
rrsounes constituées en dignité se proposent d'assitiler
cetle céi-^monie. Celle bonne ceuvre a déjà excité ua
vif intérêt quand die n'étoii: encore que prujetéo. Cet
intérêt De pourra que redoublai- quand o» verra tous
les aoïiiit qui ont été pris pour aauver les enfans jles
dan^r» oii .il>..r«tomboienl ordinairement au »orlir de
leur prHon. Ils seKtiil surveillée parjdes Frères des Ecoles
cbrétienoes, et (rouTerunt dans U maison des secours de
tout genre. Le charité ingenieusaq^A exécute cette bonue
xenvre, sert par-là , non-seulement I9 leligiun , mais l'Etat
et ta société, auxquels elle rend des sujets utiles , et aux*
" i|[uels elle épargne de nouubtux crimes. Elle consolera
tes familles, et procurera même aux uielicrs des ouvnç^
laborieux. C'est ainsi que la pieté est utile à tout, çeœnw
dit l'ApAtre, et que l'esprit de religion (end chaque jonc
& fermer les plaies que la licence «I riri-éligiuii fbol
parmi le peuple. La maison de Bëfuge est rué àtia Giit
Saint-Jacquea ^ d^,1i.
.^ Le lundtciaiDt, Dae IrcDlaine d* soldats de la fsarda
«oyais ont .ftit Itnn FA^uesi i Bquodj d«[i8 l'égitab
)
' r
( ^49)
liëtrapolitaint, Ib ont été exhortés t?Mit et aprèi la
eommaoion par M. Tabbë Motte , et ils ont paru rem-
plir cet acte de oommauion avec le recueillement con-
venable.
. <— On a c^Iël^^ le 38 mars, i Rennes, nn serrice
pour il. iè duc d^Éosbien..
<— On a. signifie à rëvèi^ë de Gand nn mandat d'a-
mener conire il. de Broglîe* Ce prélat ne se troof oit
pas ches luL Quelques journaux disent qu'il étoit alora
911 o6l< de Bmgea, d'autres répandent qu'il s*est re»
tiré en France.. Le fait est qu'on ignore où' est en ce
itooment H« de firoglie; mais il parott certain qo*il a
ipiné les Ptya-Ba8« La GaseUe ék JSarlem prétend qnll
•crrriCy il y a: quelque temp, aux curés de son diè^
'aèse, qvCUs eussent i refuser rabsolulion è ceux qui.prft»
teroient* le sermeut au roi et à la conslitutiop , et elle
ajont.e qu'il a depuis donne des ordres contraires. Ncis
journaux François auroient bien du se dispenser de rë«
^éter HP pareil fait, qui n'a pas besoin d'èlre démenti.
NofrysLLXs politiques.
Fàkis. s. m. a paru deux fois , ces jours derniers , k une
les fenêtres de 9es appartemens. Plusieurs promeneurs ou
pBSsans s'en étant aperças , en ont averti les autres par leurs
acdamatjons , et, en peu de temps, il s'est rassemoTé beau-
coup de monde. S. M, est restée quelque temps à la fenêtre ,
St a pn juger de l'effet que produi'soit sa présence.
«<- S. A. R. Monsieur a fait remettre , sur les fonds de sa
Msettç, à M. le préfet de li^ Meuse , par les mains de M. lé
im^réd^. duo de neggio , une somme de 4000 fr. destinée à
|6ç^rir les indîgens oe ce département.
— » Un journal a annoncé que M**^. la duchesse de Berry
ini% £ure ses couches à Versailles : cette nouvelle est aussi
éiSnuéé de fondement que celle contenue dans d'autres feuilles >
One le Roi passeroit une partie de Tété dans cette même rési*
Ottioe. Le cnâteaude Versailles , presque entièrement réparé
qoant aux bâtimens eatérieurSy n est pas meublé , et n*est pas
ta éiat d'être babit<« ^ ^ ' ' ^
(.5o)
— M. le maréchal duc de Tarente se trouvant indisposé,
M. le maréchal duc de Bellune continue &on service auprès
du Roi.
— Le Rôi a accordé un secours de 3ooo fr. aux pauvres d«
la MottP-Saint-lIéraye , département des Deux-Sèvres.
— MM. de Croquembourg et de Briqueville , prévenus de
eorrespondance avec quelques ro'fugiés iVançois , ont été mis
k la disposition du procureur du Roi.
— M. le duc de Laval-Montmorencv, pair de France, e*t
Aiort dans sa soixante-onzième année. Il laisse deux fils, M. le
prince de Laval, ambassadeur du Roi à Madrid , qui se trouve
en ce moment à Paris et qui succède à la pairie , et M. le mar»
quis (£ugcne) de Monlmorencv» maréchal -de- camp, attacha
à rétat-major de M. le maréchal comte de Vioménil, goa-
verneur de la i3". diN-ûion militaire. *
— Nous avions .annoncé, d*après d'autres journam, que
les élections n'auroient pas Heu en même temps dan^ tons lét
départcmens de la première série, et qu'elles ne se feroîent
que successivement , à des épotpies différentes. Cette nouvelle
est officiellement démentie, et il paroit aujourd'hui certain que
tous les collèges électoraux désignés par le sort seront convo-
ques à la fois dans les premicis jours de septembre » époque à
laquelle les travaux des récoltes étant terminés, permettront
à tous les électeurs de se rendre à leur poste.
— Les souscriiJtions pour 1»'* soulagement des pauvres se
sont montées, k Strasbourg, à la somme de plus de 499OO0 fr.
— Les brasseurs de Paris ont fait pour les indigens une col»
lecte qui a produit 600 fr.
— M. le commissaire-général de la marine au poit de Nantes
a informé le commerce que la remise de nos établi'^taieti's
d'Afrique a été faite ^ le 24 janvier dernier, aux cotlimandanè
nonmies par le Roi. . ' "
— Le tribunal de police corrc^stlionnellé de Versailles a con*
damné, le 1 1 mars, la veuve GuiMeinain , cardeîise de thk^
telas, a un an d'emprisonnement et à 100 fr. d 'amendé, jNmr
avoir tenu des propos outragrans pour la majesté î*oViileV '
— Le nomme Rendon , et dix-neuf autres individus ^ii^elta|s
de complot contre la sûreté intérieure de l'Etat, et qui dévoient
cire mis en jugement, le 26 mars dernier , devant la cour d*ai^
sises de la Gironde , se sont pourvus en cassation contre Ta^H^t
de la cour royale qui les met en accusation.
— L'affaire du sieur Rioust a été continuée , le i*'. àvrîï-, rt
. ( 25l )
a encore plaidé ininnéine ta cause aver la même modestie
; b même mesure (mè la première fois. 11 a annoncé qu'il
Toît toujours digne de Ini-méuie ; il a parlé de son calme,
i son caractère ; il t'est étonné qu'on manquât de respect
les cheveux blancs : il est 6er , dit-^I , de ne pas ressembler
en hommes qui grandissent dans les tronbleft y comme hn
Mcle« dans la cormption. Il a cherché ht atténuer ce qu^il
'oît dit dans son éicnt et dans sa défense. Il a fini ainsi :
L'Europe attend ce qne vous allez prononcer sur un homme
i a échappé à vingt-cinq ans de révolution , et que Fonibre
! Louis XVl a t6u|oors suivi depuis ces vingt^nnq ^nnée^.
ert derrière cette ombre sacrée que je me. .retrancfie : c*e&l
fa*il faudroit venir m'arracher pour me traîner sont let
ffoux ^ et là encore elle m'apparoitroit pour me prodiguer
iboodantes consolations ». Le tribunal n'a pas été ému* k ce
% paroit, par celte singulière prosopopée; et malg^ré l'Eu-
^, qui ne s'en doute pas, malgré 1 ombre de Louis XVI,
roqjué si à propos par un tel homme et dans une telle cause,
président, M. Chrestien de Poly, a prononce le jugement
Il suit :
« En ce qui concerne Bioust, attendu, i^. qu*il est, de son
ee, l'auteur de récrit ayant pour titre : Carnot , et pour ép'-
aplie : Fruiturfamd sui : 2°. que dans cet écrit , et nolam-
•nt aux pages 34,38, 89, 64, 207, 221, 20.9, 280, 2'^i ,
3o4 9 Kioust professe des principes anarchique^ et contraires
% maximes fondamentales de la monarchie ; que ces passages
idenl à aftbiblir , par des caTomnies et des injures , le respect
k la personue et à l'autorité du Roi; 3**. que dans une )>Iu!-
irie eutiëremeut écrite à Faudience du 29 mars , Rioust a
f tOQtenir une doctrine contraire à la légitimité , prétendre
e l'asurpaleur des cent lours pouvoil encore être salué du
re de monarque, et déclarer à la face de la justice qu'il
>fessoil hautement àes principes qu*il qualifie de libéraux ,
qui ne sont que séditieux. £n ce qui concerne la veuve
rrooneau, attendu que si,, en thèse générale, l'imprimeiir
i a rempli toutes les tormalités prescrites par les lois et règle-
nt tur la librairie, peut être réputé complice de l'auteur de
nît'irépréhensible sorti de ses presses , il n'est pas suflisam>
nt prouvé dans l'espèce particulière de la cause , et d'après
itat cet circonstances que la veuve Perronndau ait assisté
connoissance de cause nioustdans sa tentative pour publier
répandre un écrit séditieux; le tribunal déclare Rioust
( 253 )
coupable des délits prévus pAr la loi du ip novembre i8i5;
déclare définitive la saisie de l'écrit; ordonitt*^ qu^à ladiligeoce
du procureur du Roi tous les exemplaires seront lacérés et
détruits par le greffier du tribunal ^ condamne Bioust à deux,
ans d'emprisonnement et par corps à 10,000 fr. d'amende; le
prive pendant dix ans de l'exercice des droits civils et de
famille; ordonne qu'à l'expiration de sa peine, il sera place
pendant cinq années sous la surveillance de la police* et fixe
à 10,000 fr. le cautionnement qu'il devra fournir; met la
Veuve Perronneau hors de cause, et condamne Rioust anx
dépens , dans lesquels entreront Timpression et l'affiche du
présent jugement, au nombre de deux cents exemplaires n.
•— Le journaliste Cobbett, un des plus fougueux révolà*
tionnaires de l'Angleterre, n'a pas cru prudent d'attendre
l'exécution de la loi qui autorise le gouvernement à faire ar«
réter les personnes suspectes. Il vient de partir pour les Etats-
Unis , mais il annonce qu'il reviendra. 11 espère apparemment
des temps plus heureux. Lord Cochrane , qui s'est ]eté dans le
même parti , se propose de partir pour le uiidi de l'Amérique ,
et d'y porter des secours aux révoltés.
Extrait du discours de M. de Chdteaubnand , sur le budget,
dans la séance de la chambre des pairs, du a i mars,
« ÀTunt d'entrer dfto» la question de mofftle rt de haute poiîti<7ne, ta
ftrule que je prétende traiter dans ce discdtirs, il faut un peu eiainlner
le» fait». • '^ .
a Si rKglise gallicane possédoit encore ton» ses lurn», s\ le sacrifiea
d^une partie de ses biens pouvoit sauver la Frnnce, il fnudroit noos
adresser à TEglise. Comme en 1789, elle accnurroit la premièrp au*
devant de nos besoins; elle se dépouillcroit rtle-meme . sons Pauto-
rité et par le concours des deux puis<%snces. FUe pafinrroit à son sa-
crifice^ car si la religion est indi^p«-ns;tblc à la Frunce, la France doit
^tre constTvée pour faire Ooutir la rt^li^ion. Mais ici , de rpioi s''agilril?
d'un roisifrable h-imbeau de pr«>prie'i«? dont à peint* vous rcstera-l 71
quelque chose qnanc) il aura subi toutes les pertes qu'il éprouvera i
1 aliénation. Sera-ce donc une cbélive ressource de 10 à i5 millions ar»
rivant lentement, et d'année en année, qni comblera Tabîmc de votre
deile? C'est détruire les l>ois sans nécessité, vendre pour le plaisir de
vendra, allaqucr la propriété et la religion sans avantages pour la
France , s^il peut toutefois y avoir des avantages pour un pays quand
on attaque la propriété et la religion.
i> Mais à qui rendroit-on les oiens provenant des différentes fonda-
tions de rRglise? Les titulaires sont morts. L'év^qno de GrenoMa
peut il hciiler des Bénédictins de Clervaux? H faudra donc une ad-
>' 'î .-.
C253)
ttniisrraiion ^a clergé. Voilà donc le clergé rctlevciia un corps dani
» Remarquons d*abord que le fsil n'est pas exact : il existe des bîeas
nmi fendus qui ont appartenu à des évdchës, » des chapitres, â des
Mninaires^ ei ces évéchës, ces chapitres, et ces séminaires, oai ël^
ttiablis : ici le propriéiaîrc ne manque donc pas à In proprie'le'. De plus,
à» biens consacres au culte peuTCnt changer de titulaires, poorru qu'on
«IflDOe à ces biens nne destination pieuse, et quVn remplisse les con-
ilitioDsimffoxët'S par les fondateurs. On trouve dans tonte la chrétienté
dneirmples de ces» tritnsniutatioiis laites du consentement des deux
puissanre.«^ il suûîl, |M)ursVn convaincre, d^outnr les Zoij ecc/c'Kaj-'
tUptes d^Iiericourt.
»! Quant au r.lerf;e' (fui, dit-on, dcviendroii un corpft de TFltat, f'il
•▼oie une admîniftiratiou commune, iaut-il apprendre à ce siècle, si
tk^tTi < n iégisdation , que re nVsi point radministrHlion qui fait le corps
p«ilitiqtic? Ce qui constitue ce corps, ce sont des droits, un ordre hie-
farchique, une part à la puissanre Ic^islaHvcj autrement toutes les
communes de Franci* et nos six ou sefii iDÏnislêrcs seroieul deft corps
politiques. Quelle .Hin<;uliêrc de«tinife qtirï celle du clergé parmi nous!
Aijonrd*hni <(uM a ces*>é d'tHre un rorps pQliti(|ue, on craint qu^il ne
ptfeèdc en cette qualité^ et au commenreinent de la révolution, lors-
^iiM étoit véritablement un corps poiili(pic, pour prouver qu'il ne puu*
^«il pas [fOssétlt.T, nn \c lri«n.>f'»iiuoii en corps moiv»/; cVtoit ropinion
de Thonrel. I^es dnijl^ ijtii r.onsi iieni la propriclc civile , sont : rar.lmi ,
le tinn ou rhcrilni;r, vl la posvesî»i<»n. Ur, rFl;;lise a souvent achelf,
on lui a donné , rlli* a hérité, clh: a possédé, elle est don»; propritiain- •
s.« |K»sscssion surtout e^^l si anrienne qu'elle rcnionloil dans qtul'pK i»
provinces à la po.«>essii»n romaine.
»» Mais n«' l;«is.son.s pas le plus pi'tit prétexte à la plus petite objec-
tion. Hien n'est plus facile , par la loi qui rcnilroit à TEglise le reste de
se* l>ien<<:, que de mettre lé clergé à portée d'i n disposer par vente ou
par échange ^ de sorte que dans un temps donné il n'y eût plus (pie des
benéfic^-s particulicis, attribues à des églises particulières, toute adrai-
ni.«tralion générale cissant de plein droit à ré{)u«|ue lixée par la loi. Qua
P'Mii-nn répondre à cela?
y Opposera -l-on a la resiilnliou des bois do l'Flj^lise non encore alic-
nik un droit de prescription , produit par une iuterruptiun de jouissanca
(le vingt- cinq anm'-cs? Louis XIIl lit lefuîre aux t'élises du Rédrn des
biens ((ui leur avoient étcenb'vés cinquante un ans auparav.mt, et dot. t
la puifLsance eccltMastique rravoit pas saniiionnéla saisie. Nous avons
vu l'asfcvmblcc eonsiituanle remlre, en 17^9, a"x proteslans des pro-
priétés non vendues, dont ils avoient élc deji'>uillés en i685 , et nous
R\iins ions applHiidi à une léparation qui venoit plus d\in itiècle aprt'-s
i'iniusu«e. ^c pronoocerons-nous la désiicnnicc que pour la reli^ioa
dePPr.!?
fc Mnison donneàTPglisedes dedommai»empns;on lui accorde 4 mil-
lions p.tr le nouveau budp;el, et on lui reconnoît la faculté de re<;cVoir
de.% iniuienbli-s.
« M vous reconnoissez le principe, admetlpz donc la conséquence:
u TFi^lise peut po<ïS(>der, rendez-lui donc les bois qui lui restent. An-
irrmcat quels testateurs asfteA ingénus voudront en fiTat léguer quelque
( =5/, )
ïÎK*? a l'Eglisf . Undi» qur nom ^oiuiues orcuin^ a vpnilrr wa iltiMEM
Diiluri'llc, ne verra ilin*ciscliii(iii!«{>umiiiB«i|u'uDi;iui;»uc lie fisaoïMlJ
pourl'Bïtnir.
» Quiinl aux 4 ""■'lio'" donoca, ]r. mu cnnlrnl^rxi ili ,_
^ii'hd HincodtiDfiit • éii propiili: rt adupu' p:ir \a rlia|nhlv îr» diepn^
té>, rrlAllieiDi-at â ns 4 millH'i'S- H e«( ilil ijin' lu tlnl diopoMta ddb '
ijuiinlilù ik' boi> n^ccBuire i c<(le JoUlion il» clrr^«.
" Cet BmcndcniRnl en trè'ftcheui [>nur rBiilniili: mjilf ,
tais»iiiit rurbilntae à la couroDiie, il lui Ul«sc ~ ' '
rmi ,„-oll, ,
rrndrc. Ad rcale, f
ni.-nd.n
Il ot nul pur Iq
tir fï»^ QulliNnipumi Ifi aneicnnri rmifrletw (!r rE$liM-, l'»tU 1^
l>il cQ inlrnlirail la ficnlli-. Cri article iltrl^ri; in lerinu fxpré* qwa
la (lorlioD i'é»rrTcé pour le cler]te str.i prise ilini /ej gronJi cor/n <h
Jnrgii. Or, Ir.i grand» Corps de forais appftriii'iineDi lout à l'ancirn it»>
>■ Lorrai
r de U <
ccple pcDL-^lie quelque
a Flandn:
>■ Mala lnrs mjmr que l'FgliM cnnMnlimii à couvrir m niidji^ 4a la
dépouille de n'A Bai', dcTlrudroÎL-elte pouf cela propfîélairr? SVcUl
tiaa (ividfnt iju'im evïque de Prorravr, ânlé <uT (in grand ror^ Ot
bois rn Normandie, ne nourra rri;ir la doialion qu'a*Fc di-t fnia qâl
coiDBicni pjtiaçcr ce» granda
tiendra eomple de la dolnlinn à IVii'iiiie ; le bnU niriccdc
[iIms igu'uni: eapii-e irjiypullii'ijue : j'hi bien |i>'iir que
■s foï*lt
le»cr
[• de c
L-dii, .
let marna ne» rréanùers de l'Etal? radon» J'abucJ de ce gage.
K Ce n'esl riai le fflgf Bial^cirl , c'ett 1a morale d'un peuple rjiii fait
le efédii public. N* psnlii pas le bien de l'Eglise, et YOtia acquenca
(llu* de crédit en le rendant i{u'cb le vriidinl.
» La l'rancr, pendant le r'^ne ri-ïoluiionnaire, n pOMedé tous le*
biena du clergé, dct' émigrés cl de la coiiroiiDe, tant «ur son tIcuX sol
^ue daua tes couquiV*. et la France a fait baiii|iii-roiitf .
V La l'rynce, aous Diiiuapatle , Icïoil diB contributions de guerra
{'normes, augmenloit abaque année le doni^iiDc riiraerdinaire, et l"UI
Ir.s ans il y avuil un arriéré iudcCoi, el un arriére iodcBnï cal une
u Le nVil donc point le gaer mnléiirl, encore une faia, qui fait
' - "■■ • -' ■ -^ >. Sojei ^-- ---- --- -•-'
anfianc
el'oD
probil.
" rt" eafie, patsniit à la vente.
>. Parlavenle desfor>'ts, on rassure, dil-on, les ai
nationnui, ri l'an finit la révalulion.
u Ceux qui viutint la jualifier ne s'atieicoivrn
déclarer coupable que de la repr^icnuir ai alarmée
f»t Iraoqaïlle. La vente des boia de l'Egliac n'opérera point la me
tciUa que TOUS es atitndiij uUe na rataurara point d'abatd le* ai
t-ilspasque
( 255 )
ifu^revr^ ùr% hWfï% Jrs émîj^rv», des tiôfâunz et des fabriquer, puis-
c|u^oil a rcnJii le rrstc de ces biens, non encore ftHetié^, aux Mncirn.H
|>ropriot:«ircs ci aux ancienne» fnniluti(.>n.<; elle ne rassurera pax da-
Tantale ) s )K>As«*iiseiirs defi biens cominnnuux, piii«qu*on h relirtf tirs
inropriêlés nationales ce uui uouvoit encore «nparlrnir aui cttmniun<>f.
Vou^ aurez beau motliplier les aliénations, il nVst pas en votre |-k)u-
Vnir de changer la nature des faits. Le timps seul peut guérir la grmilc
plaie de la France.
» Qn« de raisons mordes et rcligien«es se présenteroirnt encore pour
comliattre Palienati^n du reste des bicn.« dr rK^li.Nc! Je demande, par
cirmnlr, à ceux qui m* di^'utcbreliens et catholiques, s'ils ont le pou -
yro'ir dUtlicner de» propriétés auxquelles sont attaches des services pi«Mn ?
Oa nous croyons, ou nous ne croyons pas : si nous croyons, ne met-
tons pas les morts contre nous, et lai>sous TespaVane^ à la douleur.
Il D'y a qu un moyeu de di>po$er des bienn de PEf^li^e sans le eoncourt
de la puissance spirituelle : c\'St de cb'jnger de religion; tons les |m-u-
ple« qui oQt etc consequens en ont agi de la sorte. Mais si nous lestona
catholiques, rien ne peut donner le droit à la puissance temporelle
de s^anproprier les dons faits à Tautcl.
» Vous De ra^iRurex (ionc ni les acqucfriurs des biens dVmigrc^s, ni
les arquéreors des biens des communes, en vendant lé reste des biens
de rfiglise. .
» Voyons maintenant s^il e.<t vrai que la vente ^des biens nationaux
nette un terme à la révolution : je nr* tends, an contraire, que cVsi
donner à cette révolution une nouvelle vie. On a souvent déoliin' qiiis
la révolution étoit finie, et cVtoit toujours à la veitic d'un nouveau
malheur.
m Comment (înit-on une rc'volution? En rétablissant la religion, la
morale et la ju^liee; car on ne fontle rirn sur Timpiélé, J''imn)ora-
lîlé et riniqni'é. Omment prolonge- l-on une révolution ? Kn mainte-
oant les principes qui font fait naître. Dans un sujet si pliilosopln'qut
et n grave, c'est aux pairs de France quM convient d\'tendrc leurs re-
garda dans |*avenir.
> Sons la monarchie légitime, si vous n^irr^iez pas la vente des bienf
nalioQaux, aucun de vous ne peut ^trc assuré que ses entaris jouiront
paisiblement de leur héritage. Vos fils auront d^aulant plus à craindre ,
3n*ds se trouveront dans la position des hommes qu'on a dépouillés
e DOS )ours.
Mais, dira-t-on, presque tons les biens de FEglisc sont vendus, re
qui en reste n'est rien ou peu de chose : on ue pj-nt revenir sur le f>a«sé.
ISon, sans doute, la Charte a consacré la vente d«'S biens nationaux,
rt il importe au salut de la Fraitee de s'attacher à la Charte; mais ce
a'esl pas du fait matériel qu'il s'agit, c'est d'éviter de légitimer, ptiur
ainsi dire, le principe de la violation des propriétés, en continuant i
tendre les forêts de l'Klat sons le Roi légitime. La (Jiartc a aboli U
peine <le la confiscation ; les biens qui restent ^ l'F.glise et à Tordre de
M^ltc doivent donc leur être rendus. Maintenu/, les venli^ aux termes
de Part. 9 de la Charte ^ r<^ndez les contiscations aux ternies de Part. GGî
vous seres conséf|nens. Vous aves reconnu la justice de ces n\xii(uti<ins
pour les émigrés et pour les communes j b religion a-talle moins d«
^iU aoprés de tous?
if
( a54 )
cTkwp a TEgliie, uadUjqne noufl sommes occupés • ireadreisc
birns? Une défiance mal fondée, sans doûu*, mats une' déAanat
nalurrile , ne verra dans ces cluritiàk permises qu'upe mctum de
pourravcnir.
» Quant aux 4 million.^ donnés, je me contfnierai de reoMfiOwv
^u^HQ amendement a été proposé et adopté par la cJiaaihre des dcpa^
tés, rriaiivcmcot à ces 4 millions. Il est dit qiMf le Rot dfnposefa da»b
quanti le de bois nécessaire i cette dotation dn clrrj;é. .
^ Cf't amendement est' trcs-flchenx pour Pautorilé rojrale, car, fft
lais>aiit rArbiinae à la couronne, il lui laisse touJi K'S iocoavénitiisdjn
parti quVlIc Toudra prendre. Au reste, cet anir'ndi^ment est nul parli
t'ait: (>t quant la piéte de notre verltirux Mcjnar«)uc le norteroit adMr
sir leA 4 millions parmi 1rs anciennes nroifriétés de rËgliae, Tact, iff
lij^ en inicrdiroit la facnlté. Cet article derlare en termes exprès ^m
la portion re'serréè pour le dergé sera prise dan<( /e« grandi corpê A
forêts. Or, les grands corps de for^ appartitMinent tous à Pancien do-
maine de la couronne, excepté pcut-^ire quelques-uns en Flaiidru,H
en Lorraine.
» Mais lors m^me que PEglise consentiroit â couvrir sa nudité de la-
dépouille de nos Rois, dcyiendroît-elle pour cela propriétaire? ITcilîl
pas cvideot qu'un éveque de Provence, dote sur un grand comdt
Dois en Normandie, ne pourra régir sa dotation qu'avec d«i feus ^pii
absorbcroient une partie du revenu? Et comment partager ces grands
corps de bois? il faudra donc s^cn rapporter au gouvirnemeat, i|W
tieudra compte de la dotation à TévOque \ le bol» concédé ne sera doa#
S lus qu^uue esp<'-cc dMi^potbèque : )''ai bien peur que tout ici SoH
lusion.
V Que veut-on faire des forêts de l^lnt? Vcul-on les aliéner , veo|^m
les conserver encore comme un moyen de crédii, comme un gageeoln
les mains des ej-éanciers de TEtat? Parlons d''aburJ de ce gage.
» Ce nVst pas le gage matériel, cVst la morale d^un peuple qui (aif|
le crédit public. Ne gardez pas le bien de TEglise, et to<|S acquittas
pIiMde crédit en le rendant qu\*n le vendant.
»La l''rancr, pendant le règne révolutionnaire, a possédé tous les
biens du clergé, des émigrés cl de la couronne, tant sur son TÎeux sol
que dans ses conqnc^tes, et la France a fait banqueroute.
» La France, sous Buonaparle , levoit des contributions de gucrrt
énormes, augmentoit rbaque année le domaine czlraordioairey etlmis
1rs ans il y avoit un arriéré indéfini, et un arriéré indéfini csl «M
banqueroute.
» Ce nVfit donc point le gage matériel, encore une fois, qui lait
le crédit, c^est la )u«>tice. Soyes intègres, moraux, religieui surK^alj
et la confiance que Ton aura dans votre probité vous fera trouver dit
trésors.
» Du gage, passons à la vente.
» Paria vente des forêts, on rassure, dit-on, les acquéreurs des faîcM
natlonauz , et Ton finit la révolution.
» Ceux qui veulent la justifier ne s^ajierçoivent-ils pas que c'est 1%
déclarer coupable que de la représenter si alarme^ ? ce qui est inuoœot
4M tranquille. La vente des bois de TEgliso n^opérera point la mt»
veilla ^ut tous en altcadi'r.j olle ns rassurera point d abord \m an-
( a55 )
àe% hitw^.ân émifBtéê^ dw liàpium cl an fabriqttm, piii^-
fNêû rcoJu le rrMe im eif biras, non enmre aliônét, ««s nncirm
fnyrirlJiirvt el aux «noMiiM foodaUtii»; elle ne ràwvrvra pan da-
^riMipK I ■ powKPiwAri dct biem cnoininiiaux, piii«|nVn • relire des
inpnàéi nalioaalct ce crai pouToit caoorc appartrnir eut onmrauni*!.
VcH Mnes beaa Bmlliplirr Ut aliciMÉiion» , il n\*ftt paa en TiKre poo-
im de dun^ar la aainra des liiu. Le U:a|ips tcul peet %uétit la gnmle
fkiidak France,
' > Qne de niia<ma mnraleaet relîgirn«eft ae préirnieroinit encore pour
iMibeiire falicrnaiien Sn reaie des bien» de rKelÎM;! Je demande, par
Âmnlêy à ceux qui » diarnlobrêiiens ot oatlioliquca, s'ils nm le poti -
viir dûiliéier des proprUftés auicpiellrs sont attachés des scnrîees pji>ni ?
CKr no« croyons, ou nona ne croyons pas : si noos cmjrons, ne met-
Wm% pas les mort» contre noos, et laissons rcspéranoe A la «louleur.
B a^ a <|ai*un moveo de di»poa«r drs biens dt» rËf^liiEe sans le mncours
Hela^Nuasanee spiritudie ; c'est de changer de religion j tons les |ieii*
piM «ai oql M consëquem en ont agi fie la sorte. Maïs si aons irsiont
feith«lii|iief 9 rien ne peni donner le droit à la poissanoe lenpoiella
4is*anproprîer le» dons laits à raotel.
a Vons ne nusares donc ni les acqu^'nrt des biens d^tfmlgnÇs, ni
ht aeqnérvnrs des biens do» coniniun<fS, en vendant te reste des biens
4sr£|lisa..
a Voyons maintenant s*il e^t yrai qur la vente ^des biens nationaux
■cttc on terme à la réTolution : je nntrnd.H, an contraire, qnc cVst
«ioBoer à ente re'vointioo une -nouvf'lle vie. On a .«ouvrnt iliîoîan' qit<i
It rërolution éloit finie, et cVtoit toujours à la veille d'un nouveau
■utUeur.
«Comment finit-on une rrYolution? En rëtahlisAsnt la rrligton , I»
nonite et la ju*^iire; car on ne fonde rien sur Timpieie, Timuiora-
l^Uiet Piniquiié. Comment prolonge- t-on uac rc^volulion ? Kn m:iiote-
aaot les principes qui Toot fait naître. Dans un ftujet si philoAopliiqua
K«i grave , cVitt aux pairs de France quM convient détendre leurs re-
{afds d»n^ Paienir.
» Sons la monarchie It^itîme, si voua n\nrr^iez pas Is V4>nte des biens
sationaux, aucun de vous ne peut ^trc assuré que ses erilaus jouiront
piftiblement de leur héritage. Vo4 fiU auront d^autiint ftlus à craindre ,
3aMs se trouveront dans la pOMtion des hommes qu^oo a dépouillés
f DOS ioors.
Mais, dira-t-on, presque tous les biens de rK^lisc sont vendus, re
jni en reste n'est rien ou peu de chose : on ne pint revenir sur le pa«se'.
Aon, sans dente, la CJbarte a consacré la vente d«'s biens nationaux,
nQ importe au salut de la France de s'attacher à la Charte; mais ce
a^ert pas du fait mat«^iel qu'il s^agit, cVst d\'viier de légitimer, pour
siasi dire, le princ4|>e de la violation des propriétés, en cooliniiant i
tendre les forAs de rKlal sons le Roi légitime. La Charte a aboli la
Sine de la confiscation j les biens qui restent h TEglise et à Tordre de
aile doivent donc leur rtre rendus. Maintent'£ les ventes aux terrons
de fart. 9 de la Charte ; r<*ndez les confiscations aux termes de Part. Gf\'.
voas seres conséqoens. Vous aves reconnu la justice de ces n^siimtions
podr les ëmigrës et pour les communes ^ b religion a-t-dle moins de
dmtU anprés de tous ?
( 256 )
)) On A soutcna dans l'autre cliambre que les biens de l'Kglise se
trouveni sai&is en vertu de certaines lois) ces lois nVlant pas abrogées
commandent Fobéisiuince.
M Puis(|u^Qn argumente des lois non abrogées conlre les propriélé» da
TEglise , )e dirai qne je reconnoiis Teffet de ces lois ponr tout oe ^f
Cêi vendu ) non pas en yertu de ces lois mêmes, mais en Tena.de
Pauloriië de la Cnaite qni a sanctionné une vente de'ji rendue pins ré*
Kulière par le concours de la pnisMnce spirituelle. Pour ce qui n^cst
£as vendu, les lois préteitées nVzistent point) en voici la preuve:
.ouis XVI, partant, le 90 juin 1791, pour se soustraire k ses oppres-
seurs, proti'Sta , dans un mémoire , conlre tout ce qui avoit été dit avaat
cette époque.
» On 0 justement appelé la voix de Louis XVI un orûeU; éooutra
donc cet oracle qui vous parle des portes de rEleroel :
(c Je prie Dieu, dit Louis XVI dans son Testament, de rcceroir le
» repentir profond que Tai d^avoir mis mon nom ( quoi<]ae cela flkt
» contre ma volonté) à des actes qui peuvent être contraires à la dîsc
M cipline et à la croyance de TEglise catholique ».
a rarmi ces actes, on doit nécessairement comprendre la vente
des biens de TEglise faite sans le concours et encore pins contre Ta»»
torité de la pui.ssance spirituelle : f^us les canons sont formels à œl
égard. Et nous reconnotirons la validité des décrets qne Lonia XVI^
au moment de parotire devant Dieui nous déclare avoir aancùonnés
contre sa volonté! La contrainte et la force, lorsqu'elles soni pro««
vées, rendent nuls les actes les plus solennels) et des décret» frappés
de réprobation par la protesuiion et le Testament de Louis XVi mê
•croient pas abroges!
» On peut attaquer la religion dans son culte, dans let biens |
dans ses ministres) mais on ne peut pas faire qu^une aodété svb^
siste sans religion. Vonlons-nous sérieusement sauver notre patrkr
devenons aux saines doctrines; rempla^ns les prestiges de la gloire
par la solidité des principes : ce n'est plus le temps des cUoset éola*
tantes^ c'est celui aes choses honn^îtes. Mfendons-nous de ceux ^i
pourroient vouloir la reli<;ion sans la liberté^ mais craignons bii-n
davantage ceux qui veulent la liberté sans la religion, ri'introdni*
sons pas le iaux dans la morale) ne créons pas un sjsiéme où le
droit et la justice ne pouvant trouver leur place, devtendroienl des
λièce$ gênantes et inutiles dans la machine : nous arriverions à cet af*
reux résultat, qu'il n'y auroit plus d'illégitime en France que la lé*
gi limité.
M Je vole conlre les arlieles du budget qui mettent en vente cent
cinquante mille hectares de forais (le l'Etat pour l'année prochaine, et
aficctent le reste des forêts à la caisse d'amortissement. Si ces articles
passent, je 4erai forcé de voter centre tont le budget) et si le budget
est adopté par la chambre, je me «ouraettrai, mais a regret, à TarL 5^
du règlement qui défend toute protestation ».
M. le comte de Lally-Tolendal , M. le ministre de )a police, et M. le
ministre des finances, sont ceux qui ont parlé avec le plus de force dana
le sens contraire. Les deux derniers priocipalcmenl m sont atlacbéa à
réfuter M. de Chateaubriand.
^' "
■- tt„ .
lil IMI. Ml II I ■ J
Mumél des Mais, oa des DroUs et des Devoirs des
Sem^aïamsf par M. Qxes (i )•
jt0f G6ufiemethe9u represenuaifel mixte ; par M. Cbaê.
Un Mmmel pour les ftobi que fee titre est mo-
destet* Combieo M. Chas est bon de ooosaorer ainsi
set veilles à rinstruction des Princes^ et combien ila
doivent i^tre recoonoissans des soins cpi il prend pour
|teik3aurerl Je m*iinagine qu'il n^est aucun d*eu« qui
M se so\t procuré aussitôt ce Manuel, çt qui n eu
ftssè déjà sa lecture habituelle et journalière; car
c^est-Ià ridée que nous attachoDs à un Manuel^ c'est
on livre qui ne doit pas sortir, en quelque sorte ^ des
mains; un livre à ouvrir matin et soir, à consulter
dans les occasions imporianies, dans les cas épineux.
N*esl-il pas infiniment heureux pour des Rois , que
fon ne trompe que trop souvent^ de trouver dans 91
pages des décisions lumineuses, des conseils sans flat*
teries^ des vérités qui sans cela ne parvieudroient pas
à lent* oreille? Tanctis que des courtisans ambitieux
et intéressés cherchent peut-être à fermer l'accès du
trône à la plainte du pauvre et au cri de Topprimé^
n'est-i) pas consolant de voir un citoyen obscur à la
vérité^ et plus illustre par son zèle que par ses titres ^
et par son courage que par ses richesses y tracer dans
(i) Depx brochures iii-8*> A Paris , chez Qiarles Yillet,
Kbratre.
Tome XL VAmi de la Beligion et du Bot. R
( 2jS )
W)n humble réduil un Manuel pour les Rois , et leur
adresser presque pour rien des leçons qu'aussi I>îea
ils ne pourroieut jamais payer à leur valeur? (.es peu-
pies mêmes ne doivent-ils pas bénir récrivatu géoc-*
reux qui plaide leur cause avec une coBslance qu oa
n'appiëcie point assez, et qui s'arrache au monde et
à ses plaisirs |X)ur dicter aux Rois des maximes sév^
vcres , et les guider dans les sentiers de la juatice ?
L'Europe devroil peut-être pour de tels s(Tvices éii-
ger une statue à M. Chas, et je ne serois pas siirpris
qu'elle la lui votât quelque jour. Eu attendant y elle
feroit Lien, pendant qu'il vit encore, de le dédom-
ma£;er, si elle le peut, de ses nobles travaux.
JiC Manuel des Bois n'est même. que la moindre
partie de ce que M. Chas se propose de faire poor .
eux; ce n'est eu queilque sorte que les élémens do b
science à laquelle il a la bonté de les initier. Quaud*
ils les puront bien médités , il leur donnera quelque
chose de plus profond encore. Il travaille àun ZVoài^
complet des droits et des devoirs des souverains^ il a
puisé dans les sources les plus pures , dit-il , la 'vérité
et les avantages de ces dogmes politiques, quon n*à
traitée jusqu'ici que superficiellement; et il s'est. e/ii't-»
ronné des lumières et de Vnutorité des publicistes qui
ont étudié et approfondi la science de la politique et
Vart de la législation, M. (.lias nous met ici dans un
extrême embarras. Nous étions disposés à croire qu!a-
Vant lui on n avoit traité que fort superficiellement les
dogmes politiques, et voilà qu'il promet de s'environner
des lumières des publicistes qui ont approfondi cette
science; de sorte qu*il se trouve qu elle a été en même
temps approfondie et traitée superficiellement , et qHC
M. Chas , qui devoit creuser plus que ses devanciers^
îm/orptè ncanmôû» hur ayioriti et leun hurdhfiBS. Ges
petites coDti^idMlDi dans un ^uertissemeni d*une
page fcroient craindre que lautenr n'eût pas la tête
M9es forte pour embrasser' toute la science de la po*
fitiquey et |>ottr en dérelopper tous les rapports.
Celte insaffiiance se (ail apercevoir en effet dés
ks première^ lignes du Manuel. M. Chas y dît d a«-
Bora mi*it est eonvainon que la royàul<$ est d'institution
(livtDe^ mais comme il désire ne méoententerpersonney
f t qn*ii n'a d ukks arrêtées sur rien y il i^eut bien ad*
mettre qu'avant i'<>rganîsatirm des sociétés politiques ^
la souveraineté apparieooit à tons les membres de
rassociaûon générale. Là-dessus il fait le tableau d'un
éial primitif oii l'homme yivoit dans les forêts , au
hasaïKl, sans lois, sans mœurs, exposé à la rigueur
des saisons, et à la fureur des bétes féroces, et il
suppose que tous, ayant seoûles inconvéniens d'un pa-
reil ordre de choses, firent un pacte sQcial , et trans-
mirent la souveraineté à un gouvernemeru héréditaire.
Mais et cet étal primilif et ce pacte social sont égale-
ment des chimèros. C'est trop rabaisser l'homme, c'est
ftire injure à la sagesse du Créateur, que de supposer
qu'il avoit jeté nos premiers pères sur la terre au ha«
lard, sans lois, sans mœiHS, vivant apparemment de
glands qu'ils, disputoient aux bétes , el sans défense
contre elles. Celte rêverie des poètes païens ne se con-
cilie ^ ni avec la raison, ni avec l'Ëcriiure. Quant au
pacte social, c'est aussi une fiction , non plus des an-
deos poètes, mais des philosophes modernes, el nulle
doctrine n'est plus inculquée dans leurs écrits du der-
nier' siècle. Rlalheureusement celle hypoihcse n'est
appuyée sur aucun fait , et quoiqu'elle serve de base
à^ tant de systèmes , elle n'en est pas moins une con^
R 2
• ( flfio )
jecture dont riiîstoîrc craucim peuple ne'prëseotth-
réaliié. M. CliJis convient lui-raéme dans ia stiile que
le système de la souveraineté du peuple est faux <C
absurde en lui-même 9 et diiugereiis dans ses cods^
quenoes. Il auroit donc pu se dispenser de faire m
lauteurs de ce système une cone^ssiou dont ils aba-
seroient^ s'il etoit possible qu'on abusât de ses ëcriti
Après ce préatnbule, lauteiir expose &ï débôti
d'abord les droits, puis les devoirs des sbuverains. Je
n'ui pas aperçu de mauvaises maximes dans son écrit; '
je n y ai rien trouve non plus de neuf et de remar^
qiiable. L'auteur répèle et délaya ce qu^bn a dit «îvaiA
lui. Il cite Grotius, Montesc|Uieu et d^aqlres pobli-
cistes , parmi lesquels il y en a un qull ne 11091111W
ras, et que je soupçonne être M. Clias lui-même. Sûr
article de la religion , il accorde beaucoup à rautorité
du Prince ; c'est sans doute qull h*est pas aussi fort sur
la théologie ipie sur la science politique. Une autre foii
il ne parlera que de ce qu'il sait, il à voulu nieiljf^
dans un eudroit de sou ouvnige un peu dVruditiiorD
ecclésiastique, et cela lui a porté malheur. Il a accu-
mulé dans trois lignes les bévues les plus ridieuleï*
Il vonloit prouver qu'on peut demeurer uni avec It
saint Siège, et cependant désapprouver la conduite
de la cour de Rome et le seniinient personnel du
Pape; et voici l'exemple qu'il cite : Vemperettr Jus*
tinien honoroit le saint Siège , et cependant il Jit re^
trancher des distiques le nom du pape Firgile , et Tim^
ifiyya en exil. Autant d erreurs que de mots. M. Chas
peut voir dans les historiens si l'empereur Justioien
honoroit le saint Siège. Ce prince dispuienr mît le
trouble dans l'Eglise, fit des éclits sur la doctrin'e,
persécuta les évêques, et tourmenta surtout trois Pap^s
f 2GI ) ' '
successifs, Agapei, Sllvesirc et Vigile. Nous ne ren-
voyons pas M. Chas pour s'instruire de cqs (ails aux
auteurs ecclésiastiques; maïs qu'il se donne la peine
de parcourir cette partie de V Histoire du Bas-^Empire y
|>ar Lebeau ; il y verra conament cet habile historien
juf;e Justinien. Il est bon encore que M^ Chas sache
3u'il n'y a point eu de pape Virgile ; c'est Vigile qu'il
evoil dire. Quant aux diptyques, dont il fait des rf/5-
tiques, la méprise est plals/mte; je ne ferai cepen-
dant pas de distiques contre M« Chas, mais aussi je
ne le meitrai pas dans les diptjques. Ce dernier mot
est probablement nouveau pour lui ; je laisse à d au^
très à lui en expliquer le sens.
Dans la brochure intitulée': Des Gonvernetnens re-
pi'ésentatif et mixte, M. Chas continue à éclairer Tu-
uivers sur le§ grandes théories politiques et sociales,
çt à redresser les erreurs de ses devanciers. Il dislin-
gue le gouvernement représentatif du gouvernement
jnjzte. Le premier est le meilleiir, c'est celui de la
France dans l'élat actuel ; le second ne vaut rien , c'est
celui de l'Anglelerre. M. Chas, qui ne paroît pus avoir
l'anglomanie , dit à nos voisins des vérités sévères et
mén&e dures. 11 leur annonce une grande catastrophe,
et en détaille tous les présages. Quant à nous, il nous
traite beaucoup plus favorablement , et nous fait es-
pérer Favenir le plus heureux. Nous n'avons garde
de repousser ses» pronostics consolans; nous lui pro-
poserons seulement avec la modestie qui rou^ cou-
vient, car nous n'avons pas l'honneur d'être publi-
ciste , nous lui proposerons , dis-je , une petite dif-
ficulté. M. Chas nous donne notre gouvernement
pour un gouvernement représentatif, et cependant il
ne souffre pas que les membres des deux chambres
( 3<5a )
prennent le tilre Ae reprcsentaus de la nation. Mi«mi
où il n'y a .pas de représcnians, il n*y a pas de re-
présentation. Je vqudrois qij« .Je profond écrivain
m eclairctt ce polol ; car enfia on aime à savoir suna
c{.uel j^uvemement on vil. *
Toute réflexion fake, }e ne pense pas que les tliéo-
rios de M. Chas cdipseut celles des puLlictstt^s cjui
l'ont devancé 9 et je suis porté à croire que le Manuel
des Rois uo fera point oublier la Politique saeréà, de
Bo5suet , et les Directions pour la conscience d'un Roi,
de Fénélon.
Nouvelles ecclésiastiques.
Paris. Le jour de Pâques , M. le duc d'Anmont , pi-e-
mier gcnlilhomnie de la chambre du Boi, a pr^ntë^
au nom de S. M., le pain bënit à la paroiKsc Saiut*
Germsiu-rAuxerrois.* Le portail de iVglise <^luit tendu
de draperies. Les Cent-Suisses , velus dans leur ancien
uniforme, occupoient io sanctuaire , et un d^tacliement
de la quatrième légion faisoit la haie dans réglise. Les
huit pains bénis étoicnt portés par des Cent-SuissA^ et
entourés de petits drapeaux aux armes do France. Un
aumônier de la maison de S. M. les pfécéduti , et douzu
valets de pied, portant la grande livrée do S* M.» sui-
voient. M, Magnin, curé de la paroisse , a reçu et béni
le pain.
•
— 1^ même jour, Ms^. le duc de Berry a présente
le pain bénit à l'église de rA5Somption, dans l'arrondis* '
sèment de Inquelle est situé le palais de l'Elysée. M™*« la
duchesse d'Orléans, douairière, l'a présenté à Saint-
Thomas -d'Aqnia; M. le chaocelicr, président de la
chambre des pairs^ à Saint-Sulpice ; M. le uiiiiî:»tre do
U police i ^&iMt-^aittiÛtt des Présr M. le prëiel d^ poi-
Iftv ii, U Métropolev .
— Tmm les officH de la •emaîne-sainle ont été
câëbr^s dans lia cbajpelle du 'château , et Madahîb et
lea PHiioeB y ont ooobtafnment assiste. Le rendredi-
awaty LU AA» fiB. août descendues dans la chapelle «
fiour l'adoratidi de Ja Croix* Ce même jour^ Madame est
•liée tt Saint fitioh , pour faire aes stationa. Ces nobles enc
fana de aatnl Louia-, hërîtiers de sa piélé comme de aa
pageaie » - apprennent au monde, par leur exemple, qael
Cil. le. f^rttable. esprit d'une religion- qu^on calomnie en>
«ore, et la réunion qu*ils offrent des vertus les plus at
ttiables avec la pratique des devoirs du chrétien suffiroit
pour GonfiHidre les détracteurs d*une foi qui inspire ces
▼ertos, en m£me temps qu^eile' commande ces devoira*
Qni sont ceux qui dans ces temps de cakmitës soula*
EHfit arec plus de sèle les misèi*es du panvre? On peut
«dire hardiment, ce sont ceux qiii font profesbion de
pratiquer la religion, ce sont ceux qui Tréquentent nos
églises, et qui approchent de la source du salut. Il a
/K^mbié que celle année la foule des Bdèles éloi t. encore
fjlln§ considërable pour prendre part à nos solennités.
Les églises éloient remplies le jojhr de Pâques, et les
plus grandes ne pou voient huiSro à Taffluence. Les of-
fices de la aem aine-sain te ont été fort suivis, quoique
beaucoup de personnes aient été probablement empè-
•cbëespar leur commerce ou leurs occupations d y pren-
dre part. On a vu un gi^and nombre de fidèles ^'asseoir
a la table sjiinte. Ainsi celte ville, foyer de licence,
d^irréligion et d'indifférence, offre eneorc à Fobserva*
leur des exemples plus consolans; et tandis que la fjî-
Tolilë et les piaisirs absorbent les uns, le^ autres pan-
tagenl leur temps entre les exercices de la piété et leurs
devoirs de famille. Ainsi les traits les plus éclatans de
religion et de charité brillent dans cette même capitale
où rincrédulilé forge de nouvelles armes contre le chria-
tîanisme et reproduit d*ancienues attaques'; et Dieu ,
poar coiuolar son EgUta, ptM* de* BodAIflv.dvlaplot-,'
haute vertu i câté de* Kandalai In plut affligcMiM. Nht '
est abbnviata nuumê ejua at stUvare nê^êiatt tuqu»
eggravata eit auri* ejua ut non txaadiat,
— On sait que, lorsaoe let ordi-M rcligieox furrital
proscrits par l«i décrsll da l'aiMnibl^ cooilitoaQle , pln>
Bieurs dos religieux et dw no/icM de ]■ Trappa «ottî*
rent du royanme poor aller pratiquer leor rjgl«d«aa' '
va pays oà I'od pât iooir de cette li^të, qui ii'iiih '
toit que de nom «i France. Ils m relirArent «■ SaiaM,
d'oilt ils formii-eat des colonioi eu Espagne , en Belgi-
que, en Westphaliff, en Angleterre, en llalio et niHiM
en Amërique. Une commnnaulë entr'autres s'établit,' ctt
I7g4, dans la paroisse de Westmaèi, pris Anvent elW
n'y fut pas long-temps tranquille. L'invaiion dea Pay>>
Bas par les François obligea les religieux A oherenar .
ailleora un asîie. Au commencement de 1796, D. Bu».
gène ( i'abbë Bonhomme dq la Prade) fonda «on moniae-
tére dans un bois pria d'tïarfetd, dans l'ërèchK d«
Munster, ert Wealphalie. Doué d'un sèle infatigable, et
Itiein en même temps d'une couBance sans bornw en.)'
a Providence, il firaubaister une soixantaine dereU*. .
gîeax, et une cenlame d'eabns, k qui l'oadoiiBoit le .
logement, loT^tetnent, la nourriture, ei que Ton in»-
truisoit avec soin. Il accorda, pendant l'espace de sene '
ans, l'hospilalité à plus de deux mille personnes. En
1806, les secours élanl venus à manquer, D. Engine-
; se rendît en Angleterre pour y solliciter les libéralité
dea catholiques, et mâtue des protestans bien inlenlioa-
nës. Ce fut pendant ^n absence que ses frères le choi--
sirent ponr leur abbé, le 6 juin 1806, et S. S., par
un bref du 3i juin 1808, aoressé & M. Ciamberlanî ,
^igea Harfeld en abbaye, sous le nom de JVtMra-Auns
àe l'Eternité, et confirma l'élection faite par hw reli-
gieux-, déclarant que, non-senlemeat la nouvelle ab«
baye, maif les colonies qui en sortiroîeot, serolent son-
mises i D. Ëagine. Ëa 1811, oet étsbliaiemeQt éptoan -.
(05)
U wmûà'^miï^m^éitîm do tbênie «tdre^ 4oi (b«>
Wliupprimrfi |MN^tt;^Ar4 do BoonapaHe. AosrilÀt
aprte la dâhrance dttTBurope, D« Bagène raaseynbla
M» fipèr«i diipariéf; ai Aant v«nu i Para, il eut, lo *iO
AoAl i8i4, une andlence dn Roi, qui lui promit sa
prialiçlioft , et Itti pèriltoil de se ûxpt en France. Il eu-
"W^^^fimç M P. Bernard de Girmont fonder, près Laval,
iMMiNMlina do. Péri du Salut, ^i a élë depuis érigé
'^ ^«M||bajaMMur le Pipe. Les religieux prirent possiessioilP
évmMSê'umkmï an ctawieneement de 181 5, comnie nous
k rapiportlmes 1 eelte époque dans le Journal, et ila y
t^« Viième pendant tes cent jours , sans éprou-
weriea: Le P. Eusène,* après 6(re rentré «n
d'Harfeld,. sobgeoit à ramener sa cornmu**
aaiilé ian Pkvnoe^ lorgque Dieu récompensa ses travaux
,al fnpetiiii lut, lej5 juin i8i6. Ses frères n'oublieront
janîMB te exemples qu'il leur donna de douceur, d'hu*
miKcé, de patience, de charité, d'attrait pour la retraite
etlè4)itence. Après sa mort, le prieur, D. Arnaud , suivit
aon projet, et grâces aux libëralitës d'un pieux habitant
do'Ja* Belgique, il trouva le moyen de s'établir dans
l'ancienne abbaye du Gard, à trois lieues d*Amiens, où
loi et sea religieux sont entrés au commencement de
cette année. Jusqu'en 1811, on avoit observé à Harfeld
dea austérités plus grandes que celles qui éloieni d'usage
i la Trappe avant la révolution; mais lorsque les reli-
gieux de cette maison se réunirent , en i8i4, D. Eu-^
Î^ène crut devoir leur conseiller de s*en tenir à la ré-
orme et aux ohiervances de Tabbé de Rancé. Tel avoit
été l'avis de plusieurs personnes, et S. S., par un res-
crit du 10 octobre 1816, adrettsé au supérieur du mo-
nastère du Port du Salut, autorise ceux qui avoient
▼oaé de plus grandes austérités, à se borner i celles
qo'flvoit prescrites l'abbé de Ranré , comme étant plus
accommodées à la foiblesse humaine. Nous voyons dans
an discours du P. Eugène à ses religieux , ses raisons
poar revenir aux usages de la Trappe, et pour ne pas
( 266 )
adoptet* tout ce qui aroii é\i ^it à cel ëgard à I^Vat*
6iiiiiley dam ua (ireniier luomeul do ferveur. Ce^rni*
sous uuus ont para fur L piauaibleB. • * . .
Nouvelles politiques.
Paris. Le jour de Pâques, S. M., après a voîr* entende la
inrsse dans ses apparlenieus, a admis un- grand nombre de
]>pr.«onnes à lui faire leur cour. Les méines persoimetontM
introduites chez Madamc et chei les Princes. S. M. « itçà
é^ulement le lundi.
— M. le maréchal duc de Bellune a remis le commasHle-'
ment de la garde royale à M. le maréchal duc de TareaCe. '
— Il y a eu le lundi une grande revue dans la coordttCae*
rousel. Des bataillons de la garde nationale et de le gaide
royale , et des régimens de cavalerie , y ont été patiée en !»•
vue par les Princes , qui ont parcouru tous les rangs, et w dé-
filer les troupes. Madame et M***, la duchesse de Berrj éloinit
à une des croisées du château,' et suivoieut les mouTemebi
des troupes.
— -M"**^. la duchesse d'AngouIéme a donné loooiiri poer
les incendiés de Marissel , près Beauvais.
— M. le duc et M"*". la duchesse /l'Orléans sont sur le pomt
de revenir en France. Ils ont fait leurs adieux à la famille
rovale d'Angleterre. On prépare, pour les transporter à Ca-
lafs, l'yacht royal qui y a conduit aerniërement le grand-due
Nicolas.
— M. Rigny, préfet de la Corrèze , est nommé préfpt de
Puy-de-Dôme, et M. Harmand, qui occupoit cette dernière
préfecture, passe à la Corrcze.
— La cour de cassation a rejeté le pourvoi de Rendon,
Soubiran, Renauld, et de plusieurs auires ihdividus accnsés.
de conspiration contre l'Etat, et renvoyés, par arrêt de la
cour royale de Bordeaux , devant la cour d'assises de cette
ville. Les débats, devant les jurés, s'ouvriront probablement
à la fin d'avril, ou au commencement de mai.
— André Masséna, duc de Rivoli , prince d'EssHng, me*
réchal de France, est mort à Paris, le 4 avril. Il éloit ué k
( 267 )
Bice, en 1758, et i*enga|^a, à seise ans, dans le régiment
de royal italien, oii il aevîtii sergent. Ses campagnes d'ifal.'e
•l de Suisse le rendirent célèbre. Ses expéditions J £spagne c t
de Portugal furent moins heureuses.. I<e Roi le combla encore
d*honneurs en i8i4- Masséna étoit depuis long-temps dai s
un mauvais état de santé.
été de plus déclaré incapable de servir , et dégradé de la Lé-
gum d'nonneor et-de la croix de àSaint-Louis.
— - Les maisons centrales de détention de Beanlieu |
dans le Calvados; de Ciairvaux, dans l'Aube; d'Embrun,
dans les Hautes- Alpes; d'Ensiskeim, dans le Haut- Rhin ^
d'Evsses, daAs Lot et Garonne; de Fontevrault , de Gaillon ,
de Limoees, de Melun, de Montpellier, du Mont-Sainl-
Uicbel, oe Bicétre et de Saint-Lazare à Paris, de Rennes
et de Riom, sont établies, 1°. maisons de force pour ren-
fermer les individus condamnés à )a réclusion, et les femmrs
condamnées aux travaux forcés; 2°. maisons de correction
pour les condamnés par voie de police correctionnelle, lors-
que la peine sera de moins d'un an. Le Mont-Saint-lNlicliel
sera, en outre, affecté au\ condamnés à la déportation, jus-
qn'à leur départ pour leur destination primitive, qui sera ul^
térieurement désignée. Les individus condamnés au bannisse-
ment seront transférés h Pierre-Cliatel , et v resteront pend ai t
la durée de leur ban , à moins qu'ils n'obtiennent d'élre refus
en pays étranger, et, dans ce cas, ils seront transportés à la
frontière. Ceux qui auront la faculté de s'embarquer seront
conduits dans un port.*
^ Les nommés Laroque et Gallot, qui avoient dénoncé
plusieurs militaires du régiment des Vosges, et qui ne rap-
portoient pas la preuve légale des faits dénoncés, ont été con-
damnés à six mois de prison et 200 fr. d'amende.
-* Un nAmmé Colin , meunier près Dijon, convaincu d'à-
Toîr répanon des nouvelles alarmantes, et d'avoir calomnié
le 6*. régiment de chasseurs, a été condamné à (Quatre mois
de prison et 5o fr. d'amende.
*— > Des patriotes anglois avoient formé un complot h Mau-
C a68 )
cheiterr II devmt éclater dans la nuitdttdiiiiamte-dljarBJH^
ttieanx. Lear projet a été éveotë^ let on a arrêté jploiicw^P
Sersonnes; ma» on remarque qa*â existe, en plàneon na» ■
roits> une disposition à la révolte, et nn espnt de malreil ■
koce, qni ne demande qu'à éclater. Les révolutioniuiirai
s'entendent d'une ville à loutre. On espère que le eonvmc^
ment prendra des mesures sévères pour réprimer •& projeta
qui amèneroient le bouleversement de TAnglelerre. Le ipà-^
s est passé en France est une grande leçon.
-^ Les journaux de la Suisse sont pleins de déikila affli-
geans sur les désastres arrivée dans ce pays par ks ata^
lanches.
•— Il paroit qu*il j a eu en Suède nn pn^At contre le prince
rojal, et pour rappeler le fils dn dernier roi. Le prince royal
a reçu k cette occasion les félieitations dès difiërens ordres, et
a protesté de son dévouement pour la nation suédoise, qiii
Tavoit porté k renoncer aux douceurs de la vie privée* IÂ[^
lice prend des mesures pourconnottre les auteurs de ce detieMiT
LIVRE NOUVEAU.
DUserîatio theologîco^philosophîca de unione menth ciati
eorpore , authore Ludovico Poussou de la Rosière ^ jntsbyr
iero Biterrensi (i).
autres s'en occupèrent, et composèrent sur cette matière des
écrits très -protonds, sans néanmoins donner une solution
satisfaisante de et problème métaphysique. Malgré les ef-
forts dés plus grands génies, on a toujours senti que cette
discussion laissoit quelque chose d'essentiel k désûsr , et que
l'homme étoit toujours un problème à lui-même. G»in«»
ment cela peut-il être? C'est,. dit l'auteur de cette Diswr-
(i) Brochure io 8^ A Paris, ches Mignerct, rac da Dragon, n^. ao.
f 2Cg )
Htion, que la qneition fut toujours mal fOiie. On npv
HJM, sans autre examen, que cette union etoit constituée
or la dcpendniiec réciprotjuc des deux &ub»tanccf, et l'on
'occupa unjijucment de i-echercher la natnre de cette de—
tendance. Leibuits prétendit qu'elle étoit purement ap|»-
»nte. De là Kon système d(! YhJarmvnîc pnVtahlie. Descarlei
ifutint que Dieu seul est la cause plrfsi<fue, lantdet senia-
lons âe l'âme «jue de* niouveniens du corps ; de là le syitênie
es i-ause.' onutionnt^llri. AlallelirnncLe se joiguit à Descar»-
4 ; Crouzas pensa , avec les peiipalélicieris, que l'ame agifi
)k phvsiquement mit le corps, et celui-ci sur rame. Chai{a«
arti emptoja, pour soutenir son ppinioii, ce qlfon pouvoit
ire de plus raisonnable. M. l'ubLé V. prétend qu'un tel pro-
édé substitue à la question principale une question pure-
lent accessoire. Comme il s agit ici d'une union hjjiotlati-
ue, qui, de deuï substances récUemeni distmctes, ne fonuS
u'un individu, ou une seule hjpoilase, il falloit, dit-ilj
oser la question comme il suit : Pourquoi et comment deux
ilMlnnces réellement distinctes, l'une matérielle et l'autre
pirituellc, pL'uvent'clles n'avoir qîi'une individuation , ou
absistance , pour parler le langage des scolastiques?
Après avoir exposé de cette manière l'état de la question ,
I s'attache û fixer la notion de subsistance ; il trouve qnc
otites celles uui ont été donnée), soit par les philosoplies,
oit par tes théologiens, manquent de juïfwsie i les unes de-
iiandanl trop pour l'individuation , les autres cle«nandaat trop
wu, pt il réduit cette notion à l'eipressioii suivante:
Sultsittentia est incommunicatio idteri, lamquàm comparti
ntrinsecx simul etperfectivas.
Cetle notion convient à toutes les hypostaseg connues, soit
MF la foi, soit par la rlison, et il est facile d'en déduire
[oe l'action réciproque des substances est insulBsaate pour
onttiluer l'union hypostatique. A l'égard de l'homme , il est
«rlaiii qu'elle n'est pas non plus nécessaire , paisqus cetle
inipn sul>siste sans cette réciprocité d'action , ce q^i'ii démon-
rc par tes phénomènes des enfans renfermés dans leseîn.de
eurs mères, du sommeil, de la paralysie, de la léthargie,
t dei extases. A l'occasion de la paralpie, il ob«erve que
'activité extérieure de l'ame est assujettie à certaines condi-
ions établies par l'auteur de la nature, d'où il conclut, ea
Auaat , en faveur du sj^itème des causes occasionnel le*.
• ■ - . ■
' Pour mieux eipiîqoér sa clëfinîtion ForKiametilaley Taulrtr
filtre Hans une diïicussîon concernant la dîflprmre ei^tre In
coucoplioi 8 {convepms) et les pt rcrp lions ; différence qn'il
appelle dne nouvelle clef philosophique , qni ouvre Ta porte
à la véiîté, et la ferme ^ 1 erreur, il défaille fei caractcrei'
dîslinctifs des uu^s et des antres. Les perceptions sont foo*
dëcs sur Tévidence, la propension, la nivdilation et le rai-
sonornient i elles appartiennent k l'intelfocf. Les concep-
tions sont fondées sur les impressions sensibles ; elles ap-'
parliennent à la sensitivilë. Les conceptions ])ortent souvent
a des jugemens faux et absurdes; mais ces jugemens sdiit
reclrcssés par la perception. Dieu emploie celle-ci, lors-*
(/u*il veut nous faire connoître ce qui est réel ou possible;
il emploie les conceptions lorsqu'il veut nous faire parotlre
comme rrel ce qui n'est pas, ou même ce qui est im-
possible. On ne peut lui contester ce pouvoir, puisque la
hommes eux-mêmes se Tattribuent. Par exemple, lorsque je
rapporte une douleur au pied, je ne perçois pas. que taon
pied soit le sujet de ma Couleur : la perception me dit an con^
traire qu'une substance physiquement composée ne peut re^
revoir la douleur : cela ne veut dire autre chose , sinon | il
me semble que mon pied reçoit la douleur, et cela ert vertu
d'uue impression sensible qui vient immédiatement de l'auf* '
teur de ma nature, et qui ne dépend pas de moi. C'est pour
avoir confondu \e$ perceptions avec les conceptions qn*oft â
vn^ deux erreurs diamétralement opposées s'introduire parmi
Ics'savans, le maténalisme et l'immatérialisme. Ne faisant
pas attention que Dieu peut faire que l'esprit nous paroisse
participer aux propriétés de la matière , et la matière à celles
de résprit, certains philosophes ont dit, et disent tons les
jours : Uame est malérielle ; d'autres ont dit au contraire:
Les corps ne sont que des fantômes spirituels. S'ils entend
doient parler d'une matérialité ou spiritualité apparente ort
viriuflte, leur langage pourroit se justifier. Ces virtualitél
ou apparences ne laissent pas que d'appartenir k l'essence dei
choses , parce qu'elles ont pour cause immédiate l'action irré-
sistible du Créateur, et que, par cette raison, elles tiennent à
la constitution des choses.
Ces principes mis en avant, M. P. passe r.u fond de la
question, et met en thèse que l'union de Tarae et du corps
consiste dans la nature de no% affections , eu vertu de laqueUe
(271 ) •
tre amé rapporte kn corps ses sensattoru et soki eiistence ,
hrant une loi -constante.
Koiis avons liabitueMement conscience de ce rapport. Tout
monde sait que nous rapportons la pensée au iront , Ta-
our au coeur, la vue aux yeux, les sons aux oreiiies, Jes
vaurs au palais, les o<'eurs aux narines, la douleur à Ja pnr-
» lésée, etc. Or, cette relation fait que l'aine et le corpi
al conçus, en vertn de leur constitution , comme deux sal>s-
nces intrinsèques l'une à l'autre , et perfectives l'une de Tau-
a, c'est-à-dire, que l'aoïe existe virtuellement dans chaque
irtie dn corps, qu elle participe virtuellement â l'étendue
es corps, et que te corps participe de la même manière k
L lensitivité des esprits. L'auteur )>rouve fort au long cette
roposition, dont la vérité se fait d'ailleurs assez sentir par
le»méme. L'ame et le corps sont donc censés deux suos-
HBcet qui se pénètrent et se perfectionnent mutuellement.
UmCf en partant de la notion fondamentale de subsistance,
bàçuoe d'elles perd rindividua!ion; donc elles n'ont qu'une
nia et même individuation ; et voilà la thèse prouvée à
fiori. D'oii vient, dit-il à la page 9.0, q<ie je regarde comme
MNi corps le corps A, à l'exclusion de tous les autres? C'est,
it-îl, parce que je rapporte mes sensations à ce corps A;
es^ donc le rapport des sensations au c<»rps qui unit l'ame
ifporps, et* voilà la même thèse prouvée à posteriori.
L'application que M. P. fait de ces principes au mystère
! l'Incarnation mérite une attention pariiculicre. I^e système
li cpDStilue l'union hypostalique dans la dépendance réci-
"oque des deax substances, représente l'Inrarnation comme
Q doit considérer, dit-il, dans Jésus-Christ une série de
Oiatîons semblables aux nôtres : cette série unit l'ame de
•foa^^hrist avec son corps, comme le rapport de nos sensa-
ma Qnit notre corps avec r*)tre amc; il faut en outre adm-
ettre dans Jésus-Christ une série de volilions. La première
s peut constituer l'union de l'ame de Jé.?us-Christ avec le
erbe divin, parce qu'elle ne peut se rapporter au Verbe
TÎn, qui est impassible de sa nature. Il n'en est pas de
lêmede la seconcle, qui ne suppose qu'une parfaite confor-
ilé de volontés : Quœpiuctla iuni eifacio scmper. ëq vertu
( ^7^ )
de celt^ seconde relation^ Tatne de Jésut-Cbrtst e«C Y<mtaiit<
dans le Verbe; elle participe à rimmensité et autres attribut
du Verbe, ce qui la perfectionne infiniment; donc elle com-
munique avec le Verbe comme co-partîe intrînsëqne et per-
^ective , et doit par conséquent pérore sa subsistance. Mais 11
Verbe souverainement parfait ae sa nature n'acquiert ni m
perd par-là aucun degré de perfection ; donc ^ en commune
quant avec Tame de Jésus-Cnrist comme co-partie intnnaà>
que , il ne communique pas avec elle comme co-partie per-
fective^ il relient donc sa subsistance ; et partant llianuoiu
de Jësus^-Cbrist ne subsiste que par la subsistance du Verbe
M. P. confirme ingénieusement cette explicatign par un teit<
de saint Paul aux Hébreux ^ cbap. x : <« lfi§redicn$ mundun
dicii : Hostiam et ohlaliontm noluisti : corpus auiem apitui
Tïtihi^ tune dixi : ecce ve.nio ». Les premières paroles : in-
gredians mundum , dénotent le premier instant de l'Incam»
tion; les suivantes: Dixi, etc. , expriment le vouloir de n*
cbetcr le genre humain. Cet acte, rapporté au Verbe | es
donc la cause constitutive de rincarnalion. Le mystère con
siste donc en ce que nous n'avons , ni ne pouvons avoir \\m
idée claire de cette relation des actes de Jésus^Christ au Verbe
mais nier la possibilité de cette relation , ce seroit comme s
un aveugle ne nioit.la possibilité des couleurs. ^^.^
A quoi sert donc l'action réciproque de l'ame et du corpsr'
n répond : Quoique l'action du corps ne soit pas de Teisepci
du lien liypostatique ) cependant, dans l'état actuel des cho-
ses, elle en est une condition, sine qua non, eu égard à Ij
véracité et la sagesse de Dieu. Le' corps est dcnc le principt
occasioiHiel des sensations de Tame , et l'homme existe tan
que l'aptitude du corps à produire des sensations n'est pa:
toot«-à-fait éteinte : ce qui fait évanouir les difficultés ôisur
montables que l'expérience oppose au système vulgaire. /
regard de Terapire de Tame sur le corps , cet empire n'es
pas fait pour produire l'union , mais il est un moyen néces-
saire pour que l'homme puisse remplir la destination moral
prescrite par le Créateur, qui est cîe mériter le bonheur su
préme par l'exercice de sa raison et l'observance de la loi.
Telle est l'analvse de celte Dissertation, dont l'auteur s
flatte d'avoir rendu un service important, non-seulement i
la philosophie, mais encore à la théologie. Nous laissons au:
métaphysiciens à examiner le mérite de son explication.
{Snmedi ta wril i8i/.) (N*. 279.)
f.':M Al
Haison de Jtefuge pour tes jeunes condanmés qui ont
fini leur peine.
^ Cette ai«Uoii,doiil nous avions parlé dans notre dernier
BQmëro, ^ iout-à-Fait établie ^ et l'ouverture a eu lieu au
jour indiqué , dans Tancien couvent des Dominicains de la
rue Saint- Jacques ) qui n^avoit point élé aliéné, et qnelo
gouvernement a cédé pour celte iTonne œuvi^e. Le local
est asaes vaste et asses commode pour le but qu^on &•
propose» Au premier élaee on a pratiqué une chapelle*
An second seront les ateliers; au troisième les dortoirs
où coucheront les enfans. Le tout a élé mis en état avec
le soin et la diligence convenables. Les salles de travail
et les coiTidors sont propres et aéri^s , et il y a une
pièce destinée à servir d^infirmerie» Ainsi on a pourvu
a tout ce qui regarde la salubrité. Une cour suffisam«
iQ6lit grande , qa*on transformera en jardin , fournirai
un lieu de récréation et de promenade pour les enfans,
(iTon pourra même y trouver quelque ressource pouir
la naison. Mais d6 toutes les dispositions prises, celle
^ui mérite le plus d'éloges c'est d'avoir confié le soia
des enfans è ces bons et modestes Frères des Ecolea
cbrélîennes y qui semblent être destinés à se mêler i
toutes les œuvres utiles, et qui dirigeoient autrefois en
France des établi»semens à peu près semblables. Ces
oommes simples et respectables y sont déjà placés au
^ nombre de trois , et seront chargés de Tinstructioni de la
surveillance et de tous les détails de la maison. On peut
aisément prévoir que le nouvel établissement prospérera
par leurs soiiis^ et que leur zèle et le bon esprit dont
ils sont animés y feront régner Tordre, l'amour du tra*
Viil et la pratique des devoirs du christianisme. Déjà la
Tome XL Vjimi de la Religion et du liof» S
pii'ftt de ptilice, M. le pti'fel du déparie ment,
sci!li;is df !.'< cour de cas-slioii cl de la cohi- ri
procureur du Roi pris le tribunal de preinitre
i'y Ploient rciiduH, et il éluit aise de sentir, i
«reneineAl des premiers or^nnes de U justice,
■ b'éturent pénëtriSi d« Cutilïté d'une unreille ini
Chorgés par leur ministère de punir les crimes,
Agence ne leur a que trop appvin que le* «n
roii repris par I» ji»ltce, et reQlvnot dans lei
Texpiration de leur peine, y retombenl ihtH I
ËÎennei haliiludes, Fâule de «avoir nnmAîerq
lear fiiii-e gngner leur vie; et ils ont ipplandi sd
S las qflfl perM>nne ft rtieureuM idée d ^oigttw
ins Ile Torruion At Vire, de' lent Bnprstidrtf
de leur inspirer l'aniuiir dia lràTa!1,"el'Me'^
bea i peu i des habitudes tiumiétes. On rujoîT
oan* la chapelle dea ecclâliaailques, de* fKnn
grand nom, des dames pins recummaintablt
par Iwir pi^të que par ]enr rme; des peraoéi
de tbules les conditions. Les eiiuns d^sigiiàti
ÏDér le premier noyau de l'éttibTîIwitmmt Acd«
' i la gauche de Taulel, el aniroient rarieiAîA
■ioiit ca£ore qn^au nombre de dix , parce qaVrnl
prendre d'abord dans In priwn qub Aux dod
péi'oft davantage, Lee nns orri Bnî leur temps i
lion; les autres ont obtenu des leltrcs de giÀce.
itfi Millicili!» nniii- ruv nnr las niâmes nm-sniiiips
( vs ) ^
MoKMCPtagM dm iOÉMÎbilîi^ ei é$ MPNrtir ifui prarMt.
iwUMpu quelque CMofi«fico. A oûdi «i domi , M. Ài
BMiroioiit*T<ionfrf3i»,,Mioîeii évèqH<9 4» Châtflni^^wr-
||i(ra«9 ilm%t9l^vé diap« |# jrhafîdla, U QMmofBlim%
qpvès l«qu«ll| il. r«t>lMi Arnoux^ principal pirowéliHir
Ipt i'ëtfbltateoitply a prouonoé uq dUcourt plein d%l^
^vél. 9ttr -In Dtlare- et l^ bal de e^le fleuvr^ Jl #: sen»
piM. «PKViaieireaiettl les maux qu*af4iii faila le néroi»-
t{fN|,J^ dépravatiao qu'elle a?(»î|» iD4rodaâle (larepi la
Eipl#9 ^< i^gUgQiK^ .uu la pet'ferMUdee piyrwairrao*
jMxifond de Di^o pm iU t iwieul, el le malheur d'ape
tmiii4^i9tï çrçîaaaut eous de tela exemple! » jptiyép 4e
IflMie jnatruGlioiiy jàfà touie morale, et pervertie jpinr
(fuj^ mêmes qiiî dévoient la détourner du vice. Il a
pi^lfé Tétat dfa prinons où doa ^nfaDs dëlenua pour
dee vqU qttje(que&^ peu imporlana fe trouvent associes
i àm 9çélév^U vieillis daps le crime, el acquièrent de
tiip^tes counoissaopesr C'est pour les aouidraire & ce dan^
EW .qui^n obiiul ^ il y a déjà quelque temps , qu'ik ba«
Ifwienjt un local sëp^ré; et c'est pour achever de les
rendra 9 a'ileat possible, a la yertu , qu'on a établi la
QM^iHOU du Reloge. Iil.. l'abbé Àrjioux s'est ensuite adressé
lagc eufaria, et leur a jf^it uoe exbortilion fort touchante,
1^ d<IMt on di( qu^. quelques-uns ont été attendris. Il
Uipâ^a.préaeuié^ enire autres motifs pour les ramener
i la religion j leuM< propres avantages, et le spectacle
^.^^tte réunion provoquée pav la charité, et qui prou*
voi( assex l'intér^ que la société prenoit à leur sofîf.
I2qfalen#- ^ payé nu tribut d'éloges aux magÎ3trata qui
DOljoutiMiii c-eite bonae œuvre de tous leurs eSbrta, «et
fÙLf^fUit de perler que de ce qu'il avoit (ail lui-même;
PMW f 1 9'étoiii parsonne qui en récoat9nt ne se rappalàt
n'iléloit le premier autew de Tentreprise, et q«'U
fii^j; ypué diepjHis dix-huil mois ^ rinstrpGtioa fi. ati
M^lfimml 4a» jiWfiidélwaifXMoiivwîi' de^eeMeux
S a
^
\
( 276 )
•ervicet ajoutoit un nouvel intérêt à la mo^Uestie de sea
récits; et la jeunease même de forateur ne iaiaoît que
tendre plus admirables el plus louchantes la peiwvé-*
rance de mm sèle » «1 la sag^fsse avec Ia(|uelle il avoit di-
rigé l'e.Kécution de fon pi*ujet, et applani les obstaclw
qui pouvoient te rencontrer. Le discours terminé , oti
a chanté le salut , et M. Tévêque de Ckâions a donné la
bénédiction du Saint -« Sacrement. La quête a été faite
par M"*. Emmanuel d'Ambray, et a produit 600 fv» Le
cérémonie terminée, M. le garde des sceaux , -accora*
pagnédes principaux magistrats ^ a. parcouru la maison ,
et s*est montré fealisfait de la disposition des lieux et des
S récautions prises pour la salubrité et la sûreté. On »
éjà avisé, au moyen d^apprendre aux eufaua des mé^
tiers, et ils seront assujettis à des réglemens concertés
entre les promoteurs de celte œuvre et les Frères dea
Ecoles chrétiennes, et qui auront pour but le bien ,el
Tins) ruction- des enfans.La Providence, «lui s*est mon«
trée d\me manière si sensible dans la formation de cet
établissement ,. le consolidera et le fera prospérer. fiNe^
a applani les difficultés, arfait concourir toutes les au-
torités à Texvcution d\m projet si utile, et y a inlé*
ressé des âmes charitables. rluBÎeora personnes ont sous-
crit pour une somme annuelle, d autres otit fisiit deê
dons plus ou moins considérables. Cette bonne volonté
se soutiendra, sans doute, et la même piété qui a pro-
voqué c^ largesse, proportionnera les secours aux be«
soins, et veillera au maintien et même è Textension de
cette bonne œuvre. M. le préfet dé police, qui en coo^
nott tons les avantages, a souscrit* pour une somme de
1900 fr., et'ce magistrat a manifesté Tintention de con^
courir de tout son pouvoir è la stabilité de la maison* Notas
ne faisons point connottre tons ceux qui ont pris part à
cet établissement , soit par leurs largesses ^ soit , ce qui est-
eocoreplus difficile et plus roéritoii*e, par leur assiduité
à visiter les enfans, par leur patience à les inatraire»
et par lear s4la à ouvrir le nouvel asile. Noua aoounes
• (m)
pornuidiSt'qM nooi les affltj
voit ce qui ae Ml mtÊmaM; laurarlonr rendre le piî«
et lean 'terricdAii II aout-taiifit dto dire que ieurt iitrci
oonine leurs Tertua sont de nature i ioapscer one kaato
confiance. Pretqof tous lOQt d^ magiafrala qni,'cliaq|éa
Mr 1» jimice de ponir le crime , &iTent a la «eligiM
Fidrfe aalulaire de chercher k le prëreoir, et qui, aprèe
•voir frappe le. coupable et exerce contre lui on ml*
WÉIère rigoureux, aeflbrcent de le gagner par la dou^"
eenr^ de le corriger par de» exhortaliona paternellei ;
4o l^iciairer aur aea iotérèta, et de le rendre à la re«
MgEott ,' à la morale» à la «ociët^. Ceux qui vondroat
aonacrîre en faTenr de la maison de Befnga, on j oùtvi.
tffihoar par mw somme ^ne foia donnée, pourront a*a«
dreascr i M. rabbé^moox» b&lel do petit Uixemboorg^.
me de Vaogirard«
mmm
B^ivtim 4W ehtfpeU» dam tUpiuU du Fat-d»^
Lni6pîtal militaire ëtafali an Val-de^Griee Àoit pri? d
4*iliie chapelle, et Ton ? oyoit a? oc peine que cet im«
menae ëdince, an milieu duquel s'élère une si magni*
fiqne ^lise, n'eât pas cependant on lien consacré aux
exereicea de la religion^ &i les circonstances ne permet-
toioBl pas encore de rendre celte église è sa deslmalxon,
do mohis les besoins des militaires, dans un des plus
«astes hfrpilaux du royaume, demandoient-ils une cha*
peDo intmeure et proportionnée i la grandeur de Té*
lahlisMmrnt Cest ce qui irient d'£ti*e exécuté. M. le.
■mialre de la guerre a ordoané que ron conirerttt en
ahapeHe Tancita réfectoÎFe de Tabbave, que aa graïi*-
danr reodoit confenable pour cette destination, et il %"
aflaelé pour la dépense nue somme de mille, ëcus^ Ou
* ( 37» )
D dispose un aolel, on a évMi une sacrisfie/et on a fdîf
tou5 les arrangemens et eiiibellisst;nien« nëcessnires» Les
Iravanx ayant éié terminés ponr le mercredi -8«i in I ,,'
M. l'abbë Jalubert , yicaîre- général du diocè&e , a , ce jour--
là , Q avril, béni la chapelle avec beaucoup de pompe. H
<toit assisté de M. Tabbé Deloutte, chanoine honoraire
d'/\ micros, curé et aumônier de rh6pital. Plusieurs autrev
ecclésiastiques él oient reuus prendre part à la cérémonie»
Après la bénédiction de la chapelle, dn a chanté le
Veni Creator, et M. Tabbë Jalaberl a célébré la measé
du Saint-Esprit. A la fin de TEvangile, il a prononcé
un discours très - convenable dans Ta circonstance. Il
avoit pris pour texte ces paroles de Tapô're saint Pierre;
Deum timete, regem honorificate, finternitatetn diligiie,
qui lui ont fourni une divisiiJn très-naturelle sur lei» de*
voirs que les militaires ont à'remplir envers DieuV^H*
vers le Boi^ envers leurs frères. L'orateur a traité ce
sujet avec une attachante simplicité, qui a été goûtée
de tout Taudltoirè, et il a saisi Toccasion de faire IV*
luge de LouisL XVI et du Roi actuel, dont les bustes
ornent actuellement la maison. A la communion, 611
a vu avec édification plusieurs militnires malades sap^
nrocher de la sainte tabla avec recueillement. L'of-
nciant , avant de leur donner la communion , leuir
a adressé une courte exhortation, qui â Fait im)[>i^e9^
sion sur plusieurs de leurs camarades. M. le minisire
de la guerre s^étoit d*abord proposé d'assister a bette
cérémonie; mais ayant été retenu par une indisposi-
tion ^ il s'est fait représenter par M. le baron de Joiù*
ville, commissaire -ordonnateur en chef de la pre-
mière division militaire. M. le général Dè^pinois avoif
envoyé plusieurs officiers de son état-nlâjor, une coin«
pagnie de grenadiers et le corps de musique de la lé*
gion de l*Eure. MM. les administrateurs de la roaisoi^y
les officiers de santé et les élèves de Técôlo d'instruction
appartenant au service drs hôpitaux, se trouvoient réu-
nis, ainsi qvit tous les militaires ectnellement dans Vh^
C 2*79 )
oilal , et qui ardent é\é en «tal de quiller lenr lit,
bet fidèle* du dehori s*éloieat irgaleinent rendus à la
chapelle. Après la cérëmonie^ M» le graud - vicaire ,
II. raumôiiier et les eix^U'siasIiques pi*ëseiis ont é\é in-
yilAi à un dîner , qui a M servi tout en maigre. MM. les
ûffiniers et administrateurs ont remercié M. Tabbé Jala-
bert de sa. complaisance à venir présider cette céré*
munie, et lui ont témoigne le dé»ir qu*il voulût bien
livrer son discoura à Timpresaion. Les soldats ont ma*
ttirealé le m^me vœu. Ils.out élé particulièrement Frap-
pés des véritén que Porateur leur a fait entendre, et ue«
tuis ce moment un plus grand nombre s'approche loua
% jours du tribunal de la pénitence, eLse dispose à
remplir le devoir pascal. Le respect humain perd cha-
que jour de son influence; et le bon exemple de quel-
qnei braves militaires, la céi^émonie du mercredi-saint,
les exhortations réitérées de l'aumuiiier de la maison ,
jichèveut de décider plusî^^urs qui hésitoient encore. lU
profitent dus grâces qui leur ont été ofTertes dans ces
luui-s de salut, et des bontés du Boi qui leur accorde
un lieu de prières. Ils savent que S. A. R. Madame a
bien voulu s^occuper dVux, et qu'elle a procuré à
M. raumônicr les moyens de leur distribuer des livres
et d'autres objets de piété. Cet aumônier, qui précé-
demment habitoit hors de la maison, est maintenant
logé dans Tenceinte, afin de se trouver plus à portée de
. ceux qui auroient besoin de son ministère. Il visite ês-
siduement les salles, et montre un zèle actif |)our le siilut
jles âmes confiées à 6es soins, il semble, a dit M. Tabbé
Jalabert dans son discours, que la Providence ait pourvu
i leur bien spirituel en sauvant cet estimable ecclésias-
tique du massacre des Carmes, dont il fut délivré par
un militaire. Dieu, qui lui a donné d^abondantes con-
solations dans les fonctions qu'il exerce, lui en réserve
peut-être de . uvelles. Plusieurs militaires ont appro-
ché de la sainte table le jour de Pâques. On les voit avec
plabir ne pas attendre la dernière extrémité pour se
( 38o )
réconcilier avto Diev» oo bien profiter de leur cohre*
lescenco pour faire lYec plus de fruit ce qu'ib n'a? omt
peut-être pas fait avec asMZ de connoissance el de nuM
turité pendant ja violence de la maladie* Après s'être
déclara ainsi franchement chrétiens , ils soutiendront
cette première démarche , et ne retourneront point es
arrière; un bon soldat une fois engagé dans le ser-
vice de Dieu , n'y doit pas plus reculer que dans celui
du Boi. L*hdpital du Val -de -Grâce présente è cet
égard des exemples con&olans. Un jeune militaire, qui
y est retenu depuis quelques années par une blessore
grave, ponrroit 6tre cité comme un modèle de verln
et de piété. 11 ne te contente pas de pratiquer la ne*
ligion avec ferveur, d'assister, quand il le peut^ à la
messe, d'approcher des sacremens, et de donner l'exem*
pie de la patience dans ses maux; il est encore le oon-
solateur de ses camarades, il leur parle de Dieu à pro*
pos, il les gagne par sa douceur et par ses complaisances,
il est pour plusieurs l'instrument de la grâce, Dien bé-
nit les soins de sa charité, et ses manières engageantes
fi*ètent un nouvel attrait è ses insinuations* Ainsi, la
rovidence se ménage partout des apôtres qui répandent
autour d*eux la bonne odeur de Jésus-Christ, et qui op-
posent leurs vertus i la contagion des scandales , et leur
Kieuse adresse aux e£Forts du démon pour perdi*e les âmes.
le tels traits ne sont-ils pas plus touchans encore dans
un état exposé à tant de dangers? Nous savons que l'hô*
et ne craisnoit pas de montrer hautement et son repen-
tir de ses fautes, et son amour pour le maître qui avoit
daigné le rappeler à lui; il vécut assez long-temps pour
manifester la constance de ses sentimeus. Un autre, qui
avoit pris malheureusement part aux v «es de la révo*
lulion, voulut les expier en faisant précéder sa confies*
sion de Taveu de cette partie de ^ vie , qui n'étoit pas
:v^ aii Irioflip^Iioar la vdigiiHi» oua dis toir mi
MM qai s'éLoil «iigDalë par «a naine iiu*ieiMe oôotra
niai fNrêtraa, /hMOiiliar afam aux pieda d'an da cet ûàU
oitÈKm Jfam •Toil.Mtrabis maudiUat frappes , at mI*
dWlir èvae lay lai aum pardon, comme ce» bourreaux
néiB rfnflûarv cludliadt qui lomboîent aux piadi da
jJBffa wiiiBii, .at qui imploroiani leurs piîèi^ ^^
titas «voir feil auUr des lonrmens. Ces prodiges de la
'méam apoT aoèara-moiDs rares qo*on ne pense, et Dieu
imlk^wémifi daeis lôos les étaU des serf ileors longrtempa
JnUèlas «t-i^fralK» dont la retour vers lui atteste et sa*
lwHiOi^.4t 89 bonlé. I7a militaire plein dlionneur et
ioi<Mt< ast ^naimiefbis moins ItSm du royaume Âa
JBi^pi^ 99 Fmmfvia. Ini-mème, et les secours spiri^
lieli'^pa la faëKjdn Boi a ménajgfs à ses troupes dans
JenooMlle oqianisalion de Tarmëe, rappelleront peot--
-âlreiHi grend nombre de soldais à ces senlijoaens de ro-
4^900, qui fortifient la discipline, soutiennent le cou-
' -figi»- el ennoblissent encore un tlat si périlleux.
NOUVELLES ECCLESIASTIQUES.
Rome, Le quatrième dimanche de Carême, ont corn*
mifiicé, vivant Tasage %lau5 les églises de cette capi-
tele, les catéchisities établis par Benoit XIV, pour pré-
parer à la PAque.
« — ^ Le 31 mars, jour anniversaire du couronnement
do 8. S., elle i-açut, au Vatican, les félicitations des
sooTerains qui se trouvent à Rome, et qui lui envoyè-
lént leiirs gentilshommes de cour. Les ambassadeurs,
las prdlats et divers corps pn'seqtèreal en personne lenrs
kommages ay saint Père, qui assista à uue me^e solen*.
Belle dans la chapelle du Vatican. Le soir, un grand
nombre de palais furent illuminés*
f a8a )
— Va des ^talilis^temens qui honorent 1^ plus BonM
€lari> ce.< derniers leiupa, est TAcadëmie de lu religiuft
cailiofiquc, c]«ii fut fonilée ponr encourager rëtudo da
in religion , pour arrt^lcr le torrent des erreurs, el «•
pi éserver la ieiHie>se. Le dessein et l'éxecution sont diia
1)rincipalemcn( au zèle d*un prëlat romain, ftfar. Jeaa*.
'ortnnë Zamboni, connu par divei'ses pixxiuetioiis Kl-
l<M*»hvs tTJatives à la n^ligiuiK L'Âcadëmie est- divisée eu
doux classes, les académiciens et les candidats. Eilecoa-
tnençn en 1800, el tint celte annëe-là douze aëanr«a| dan»
nue chapelle du collëge romain. Lorsque Pie VU retînt
de Venise, elle obtint son approbation, et Iranspoiia ft»
srnnces à la Sapieuce. Elles eurent lieu pendant neufeas,<
et Turent frëquenlëes par des hommes distingues par
leur rang et leurs connoissances. Il est d'usage que dans
ces réunions un des membres lise une dissertation auf
^n point de critique relatif i la religion, et que dea
candidats s'exercent à des dialogues instructifs. Tous kf.
Journaux littéraires de TËurope ont parle avec ëioge
d'une Dissertation de Ms^ Testa , sur les Zodiaqacëd*£r
gypte, qui fut lue en iSon, à TAcadëmie. Les Mélangea:
de philosophie, publies chez Le Clere, à Paris, pat^
lèieiit avec iutôiel de cette institution, et eil relevéï'enC
les avantagc^y iMc^. Zamboni la rendit de plus en plus
utile, en y joignant une imprimerie, dont il fil I ac-
quisition, et en formant une bibliothèque des apologistes
de la religion. Les rëances furent suspendues de 180^ k
)3i6, par feffet des circonstances malheureuses où te
trouvoit Rome. Ms^*. Berlazzoli et Zamboni ont mis
leur zèle k la rëtablir. Celui-ci prëpare le i*ecueil dei
Mémoires de l'Acadënhe^ qu'on se pi*«pose de livrer i
l'impression.
Paris. MM. les grands-vicaires du diocèse, le sîëge
VMcaut^ ont donne, sous la date du a avril, un Mau-
dément (1) pour annoncer la quête annu/slle ponr le»
(1) Au bureau du Jouroal j prli, 5o c. el 60 e. franc de poru
C 283 )
b^«oîiH des »«îm!iiaîrw el cenx dw pi-ftires infirma. Feu
Md''. le caitlinal de Belloy nvoit fixé ces deux qiiéiCà au
premier dîmnuche après Pâques, et an quatrième di«
manche de rArciit. La quête scn*a faite, le tiimauche i3
avril, dans toale» les églises, et à Iuuj» le» offices du jour.
MM. 4es grands vicoiiies «xpc seul daitn leur Mandeuient
la Mluatiun du diiicèse, sous les deux rapports pour les*
qirels ils proToquetit ia charité des fidèleii. Ces détails
soni de tiaiure A iulére<^ser tous ceux qui prennent pai l
i la situation du clergé:
: « Des bourses royales sont distribuées k tous les séminaires
êe France. La part du diocèse de Paris est de cent trente
bourses, on demi-bourses, divisibles en fractions. Un sup-
flément est nécess-iire à la |)ension alimentaire de ceux mêmes
qiii le Hoi accorde une bourse pleine. A cette dépense ,
ajoutes elVabsolue pauvreté de plusieurs élèves, et la dépense
ffénérale et fondamentale des etablissèniens. Le diocèse de
Paris compte , en ce moment , dans les divers degrés de l'é-
ducation ecclésiastique, deux cent six éïeyts^ dont la plupart
réclament de grands secours. Aux frais de Téducation ecclé-
siastique, se joint, N. T. C. F. , la plus sacrée de toutes les
dettes, celle en faveur de laquelle il faudroit, à l'exemple
des plus saints évoques, dépouiller les autels mêmes, les se-
cours dus à la vieillesse et aux infirmités des prêtres invalides,
de ces prêtres qui présentent à la sollicitude maternelle de
l'Eglise autant de litres qu'en eurent autrefois sur le cœur de
Loiiis-le-Grand , et qu'en ont aujourd'hui sur le cœur de sou
auguste petit-fîls, les militaires invalides. Hélas! N. T. C. F. ,
disons-le avec attendrissement, et toutefois sans murmure et
sans autre ambition que de voir des prêtres, qui ont blanchi
dans les fonctions les plus saintes et le plus utilement exer-
cées, secourus dans le «dernier âge; disons-le donc avec at-
^ndrissement : les militaires invalides ont conserve, avec les
fondations faites par nos Rois, leur retraite royale, monu-
ment qui, lui seul, sufliroit pour honorer la mémoire de
Loub XIV; tandis que les prêtres infirmes ou décrépits, pri-
vés de l'ancienne maison de relraif^ fondée pour eux dans un
des bourgs voi^ns de la capitale (i), n'ayant plus même,dani
'- — ■ -
V fi) La maison des prêtres de Saint- FrançoIi-de-Salcs, à Issy-lc»-
^aris.
(384)
lef bApiUin ie Parit, des lieux seiMiréf, <|iie le respetf ppoT
le caractère sacerdotal , et def fondations ènwesset , leur
ayoîent réservés, sont confondus aujourd'hui da«a les der-
niers asiles de Findigencet avec les malades de toutei lea
classes^ hélas! avec ceux nlémes qai Uaspbément le saint non
de Dieu; conservant seulement la consdation d'avoir à se
dire, comme autrefois le Sauveur : « Les anioant mit leur
9> tanière, les oiseaux du cid ont leur nid », et neus n'sivona
pas un lieu oii, sur le déclin d'une vie sacerdotale» consumée
sous le poids du jour et de la chaleur, il nous soit domitf de
reposer honorablement notre tête ^ et d'attendre paisîblemeni
notre dernière heure.
M Réunissant, N. T. C. F., cette créance sacrée des pré^
très indigens , à l'éducation des clercs , une somme annudie
de 46,000 francs doit être ajoutée aux bourses payées par le
trésor royal; dépense dont nous devons même désirer Tac^
croissement, autant que nous devons souhaiter et demander
à pieu une multiplication de ministres proportionnée aux be«
soins spirituels des peuples. Quelques fondation^ ont été faites.
Les fabriques dé vos églises paroissiales sont soumises , par
nne loi , k une contribution en faveur des prêtres infirmes et
des séminaires. A.près ces moj'ens fixes, la suprême Pro-
vidence , au nom de laquelle nous vous exposons les besoins
du sanctuaire, attend oe la charité volontaire, dont elle 1^
mis dans vos cœurs le sentiment, une somme annuelle àm
plus de 39,000 francs. Deux quêtes générales , ordonnées par
feu Ms^. le cardinal de Belloy, ont eu lieu dans toutes lea
églises du diocèse. Vous avez répondu à notre attente, N. T.
C. F. Malgré la difficulté des temps, malgré ^os charges pu-
bliques et domestiqués , malgré les nombreuses aumônes ver^
nét& par vous dans le sein des pauvres , la quête des demierr
jours de l'année 1816 s'est élevée à 14,600 fr. Vos offrandes
étoient attendues pour acquitter les plus urgentes consomma*
tions de cette même année et des trois premiers mois de l'an-
née qui s'écoule. Nous entrons dans le quatrième mois , ayant
i disposer encore d'un quart seulement de vos dernières au-
mônes. Neuf mois s'écouleront depuis la quête que nous voua
annonçons , jusqu'à celle fixée au dernier dimanche de l'A*
vent y ai décembre prochain ».
<p— La quête faite, le lundi-saint, à Saint -Salpice,
puur riustitution des jeunes filles^ fondée par M*^« de
Éatjjiyëé ptg% Bot ^-<^ fr. |NirMAi>Jixs9 les «omnM»
«Dtafëfetf par iiHfHirétitei pèrtunnes , et les qoêtét fiii(«i
fMt lè itfèiaiè 'oljfçt dans dés éociélttt parUcuIièrts.
^^Xes JtteièiiKïiîires qà! sont alléi exercer leur
i*BoàV|;e9J péroiamit y afoir lii*oduit des fmiu «bon*
dfatM Idé sètgt; lié' dlnlaacb^ ils ont présidé:!
v^pS^pB(éà\t'i!^ni lavôil pour al>|et defaii*a uoe ameiid«
kaoÂiiile au hoof' de» nabilaiis de la fille , pour lea
eriiyes oomous dorant' la réTol«tion. Cette cmmonio
•jqmUNra êtu Heii danâ l*églM «nAfopolitaiae de Saint*
ïkicnneyél atoit rïMeoiblé uim Souk très-(;onndéràliie.
^Quelqjies^tin après j linferoioa de H. Limbert, auir
Ka danger di-a maiiyais livr^, a Vivement firap{ié mb #4»f
dHetira, doiit pliisieni's se sont dléfaît de pnnioctionl
Ijcencîefises et impies. Les beaux esprits de la capitalo
n'op^^^i l<^ qo%in acte ridicule de faiialisaia, et ont
presque crié & finloiérance et à la barbarie; car, ia«^*
aulter à la i^ligion ou aux mœurs, u'ebt a leurs yeux
c|u'uite"'peccadiUe4 ee quMs ne pardoonefit pas , c'est
dé:ii^roh\poist-.de respect pour fauteurde la PueeU^i
et de regarder ce poème et quelques autres comme d^
oovrâges corrupteurs. Tel littérateur trouve fort manf
Tais qu*on bràle les livi*es irréligieux o,u libertine; ne
aeroit-ce pas q^u'il craint qa^on n'applique celte règle
anx siens même?
NOUVXLLXS POLITIQUES.
Paris. Le Boi a , chaque \<mr , ou travaillé avec las miflifl^
ttif', ou présidé lui^-méme le conseil.
« ■ • ■
— IJne ordoQoance da Boi dissout h compa^ie de Noailles>
des çardei du corps , qui se reformera immédiatement à Ver*
sulles. On dit qu'un mouvement d'insubordination qui a eu
Ken dans cette Golnjiagme a provoqué cette meintè.*
( a86 )
•«— Les places de lecrétaires-gén^rant àei prffectarci
iiipprimées pur.niesure d'éconoitiie. Leurs auributioiift <enwft
cou liées à uu pieu^bre du coaseil de préfeclure.
— Les conseils- génërauz de département simt ccmroqaëf
pour )c 24 avril.
— M. le comte Femand Nunnes , aml^as^adeur d'Espurut
à Londres, est nommé , en la ni«me c|ualité, auprès da Km
de France, en remplacement de M. le comle de rcraladà.
•
— Lrs obsèques du maréchal Masséna on! élë célébrées, le
10 avril, avec beaucoup de pompe. Tous les maréchaux de
France y assîstoient aVec un grand nombre d'officien-^;éiié»
raux. Le corps a été conduit au cimetière du P. La Chaise,
oii le lieute.iant-général Thiébault, compagnon d'armes dn
maréchal^ a rappelé ses exploits dans un discourt asses
étendu.
— Le second conseil de guerre de la première divisi(Mi îdî-
litaire s'est assemblé pour )uger le général Grouchj. On se
rappelle que le premier conseil de guerre s'étoit déclaré in-
compétent. L'instruction a été recommencée. Le rapporteur
ayant doi.né lecture des pièces, un des fils du général a de-
mandé à parler. 11 a proposé l'excuse de l'absence de soa
père, mais le conseil ne l'a point admis à plaider le moy^a
d'incompétence. M. le rapporteur a combattu ce moyen, et
a conclu k ce que l'accusé fût déclaré coupable d'avoir atta-
qué la France à main armée. Le conseil s'est déclaré incom-
pétent , à la majorité de cinq voix contre deux.
— Le tribunal de police correctionnelle s'est occupé y le 10
avril , de l'affaire du sieur de Maubreil , accusé d'avoir en-
levé des diamans, des bijoux, et une somme de 84,000 fr.
en or, à la princesse de Wurtemberg. IVl. le procureur du
Bol a soutenu dans son plaidoyer que le tribunal étoit incom-
pétent ponr juger le délit, qui devoit entraîner la peine des
lera. De Mavbreil 1 k qui qn a accordé la parole pour parler
sur l'incompétence, a paru dans un grana désordre d'idées.,
et s'est livre à de fréquentes divaeations. Le tribunal a remis
la cause à huitaine, et a nommé d'office M. Couture pour dé-
fendre l'accusé.
<*- Le sieur Rioust , auteur dn pamphlet intitulé : Camoi.,
( à87 )
à «ppelé du jtiffpnient qui le condamne à deux ans do prison
et tOfODo fr. d amende.
— Le chnli^au d»» Mebun, en B^rry, célèbre par le séjour •
qa*jr ât Charles \ U, tomboiten ruines, et alloit cire démoli
par le propriétaire actuel, lorsque M. le uiarquis lîe Vill--
neiiviiY préfet du Cber, en a fait l'acqui^ilion au noui du dé-
Ertement. C'est une beureuse idée que d avoir soustrait cette
meure** royale aux coups du vandalisme.
— - La cour prcn'ôtale de la Côt<MrOr a condamné k la dé»
portatîon Pierre-Jean Manière, officier en retraite , convaincu
d*avoir, dans les premiers jours de février dernier, distribua
et fait lire, dans un cabaret, une prétendue proclamntion do
l'nsarpateur , qni renfermoit des menaces d'attentat contre
le Roi et la famille royale , et provoquoit h. s'armer contre
Tautorîlé légitime.
— * Une circulaire du lord anglais Sydmouth, secrétaire
d'Etat. pour le département de Tintérienr, en date du 27 marti
dernier, rapjielle aux mngistr.'its oûjabÎMi il pst important de
prévenir la circulation des écrits et pamphlets blasphéma-
toires et séditieux dont le pays est inondé, et de sévir contre
ceux qui les distribuent.
— Tous les ycnx sont fixés sur la Suède, oh il règne, îr ce
u*il parott, beaucoup d^'nqniétude dans les esprits. Le fils
u dernier roi conserve des partisans et des espérances. D'un
autre côté, le prince royal , élu il y a quelques années, s'at-»
tache, de plus en plus, Tarmée par ses prévenances et par
des bienfaits.
I
tatinn
Ordonnance du Roi , du a avril,
LttVTs , etc.
Voubnt delerminer le» régler qui doivent ^ire suivies pour Taccrp-
lîon et remploi dfs dons et legs qui penyrnl »^lre faits en fiwmr «lis
elabli.«MmfDS ecclc^iasiiques, en vprlu de In loi tîu 1 jnnvirr 1817, «»t
de tons 1rs autres cftahlis-^mens publics, confrrmdroent à Tari. 910 du
Code civil, nous a\ons ordonne et ordonnons ce qui sa:t:
Art. l*^ Confema^ment à Part, gio du Code civil ot à la loi do 3
janvier 1817, le* dispositions entre- vifs, ou par testament, de bM«n«.
mrublet et immeubles au profit des églises, des archev^rhes ei évf^cliés,
4te% chapitres , dis grands et pttits séminaires , des cures et des sucroc-
( 288 )
iSitp^) (les fabriqties, dct pauTre», des hospices ^ des odll%rS| des toÊB».
m unes, cl m gëncral de lout ëublisscmeDi d^ntilîtë pobliqiie ci dtf
tonu* AKsociatinn religieuse reconnue par la loi, ne pourront être ac-
ceptées ({ti 'après avoir été auiorisées paf nous^ le conseil d^Elat en-
tendu, et sur ravis préalable de nos prdets et des êtêques, suivanC
les divers riis. L'accrptation des dons ou legs en argent ou objets tao*
biliers uVxccJant pas 3oo fr. , sera autorisée par les prëfets.
a. L^autorisaiion ne ^era arcordée.aa^aprés TapprolMition provisoire
de révi^que diocésain ^ s^'l y a charge de service religieux.
3. L^accrpiatiun desdits legs ou dons ainsi autorisée sera faite, sa*.
Yoir : Par les e'vt^ques, lorsque les dons ou legs auront pour objet leur
év^hé, leur calhcdr«iie ou [eur% séminaires; par les doyens des chapi-
tres « si 1rs dispositions sont faites au profit des chapitres^ par le curé
ou desservant , lorsqu'il s^agira de legs ou dons faits à la rure on suc-
cursale ^ ou pour la subsistance des eedcsiastiqnes enlployés k la des-
servir 5 par les trésoriers des fa briques 4 lorsque les donateurs on ieslii-
lenrH auront disposé en faveur des faoriques ou pour Tentrelien dos
églises et 1«* service divin ^ par le supérieur des associations religieuses ,
lorsqu'il s'agira des libéralités faites au profit de ces associations; par
les consistoires, lorscfu'il s'agira de legs faits pour la dotation des
Casteurs, ou pour l'entretien des temples; par les adminisiraleurs des
ospia'S^ bureaux de chante et de bienfaisance, lorsqu'il s'agira de
libéralités en faveur des hôpitaux et autres établissemens de bienfai*
sancc; pa/ les administrateurs des collèges, quand les dons ou legs att«
ront pour objet les collèges, ou des fondations de bourses pour les ëtu»
dians ou des chaires nouvelles; par les iViaires des curhmunes, lorsque
les dons ou legs seront faits au piofit de la généralité des habiians, ou
pour le soulagement et Tinstmction des pauvres de la commune; et
enfin par les administrateurs de tous les antres établissemens d'utilité
publique, légalement constitués, pour tout ce qui sera donné on léguë
a ces établissemens.
4. Les ordonn.'inres et arrOtc^ d'autorisation de termineront, ponr
le plus gratid bien des établisscmeDS, Temploi des sommes données^
et prescriront la conservation ou In vente îles effets mobiliers, lorsque
le testateur ou le donateur auront omis d\ pourvoir.
5. Tout notaire dépositaire d'un testament contenant un legs aa
profit de Tun des eut uli.<se mens ou titulaires mentionnés ci>dessus»
sera tenu de leur en donner avis lors de l'ouverture ou publication
du testament. £n attendant l'acceptation , le chef de rétablissement ,
ou le titulaire, fera tous les actes conservatoires qui seront jugés né-
cevsflires.
6. Ke sont point assujettis à la nécessité de l'autorisation, les acqui-
sitions ou emplois en rentes constituées sur l'Ktat ou les villes , que
les établissemens ei-dessus désignés pourront acquérir dans les formes
de leurs actes ordinaires d'.tdminislration. Les rentes ainsi acquises se-
ront immobilisées, et ne pourront être aliénées sans autorisation.
7. L'aolorisaiicn pour faceeptation ne. fera aucun obstacle à ce que
les tiers intéressés se pourvoient par les voies de droit contre les dispo-
lions dont l*aoeeptattoo aura été autorisée.
• • ■ *: : •••!' ■• •••
#1iitaâe. PardcuUÊrUés dé sa vie miS^-^^moinp aP€ç
ééêi^eximu mut ie Mmidehwni de âlÀt.J§^vicairê$'
. génénUiX'^ Paris i par M» H^cd (4.)f</f :
tt^âxions J«^ l«s ifeiu: éditions des Œuvres con^lèlm
de Voltaire (2)»
Jkftx Mois an GmstUtttîonnel y et un Mot (m Mercure;
p«^ M. G. J- M. (3>
. On Ta dé)jî remarqué ailleurs; les admîrateuK de
Vohnre out aujourdliuî Hcn moins de fràiicfaise et
de boone foi que de son vivant, et ses meilleurs arniâ
DiVoieut pas y à beaucoup près, ce zèle ardeni que
Foo montre actuellement pour sa mémoire. Ils ne se
dissirouloient pas les torts de sa conduite , et ils ne se
croyoient pas oblig<^s de tout admirer dans ses ou-^
nages. M"^. du DefTaut, qui étoit en correspondanoà
tamue avec lui, et qui n'éioit pas dévote, n'approuvoit
passes attaques continuelles cotui ê la reli^iou. Elle lui
écrivent 9 le 20 septembre 1 760 : Je bldme M. de F'oU
îMire Ouand il s'associe ou plutôt se fait chef d'un parti
fd ma rien de commun avec lui qu'un seul article.
(i) Brochure iii-8**. de 200 pages; prix, 2 fr. 5o cent, et
3 À. a5 c. franc de port.
(a) Brochnre in-8^. de 64 pages; prix, i fr. et i fr. 2S c.
franc «le port.
(3) Brodiiiré in-8^. de 40 pages; prix, t fr. et l fr. 25 c.
franc de port. A Paris , au bureau du Journal.
Tome XL L'Ami de la Jieligiçn et du Boi. T.
( ^9o )
Dans une autre lettre, du 28 décembre 1765, ell«
cherche à ic disMiader d'écrire coutœ lu religion , et
elle lui ouvole uue lettre du prf'sideul Hénaull , teu-
dant au riiétiie but. Ce célèbre historien y faisitit des
représentations à Voltaire sur sa Philosophie de VHis-^
toire. Il trouve une barbarie insigne dans ces sortes
d^ ouvrages , et n'aime point que Ion ôte la religion
aux malheureux. Cette leitre, qui est d'ailleurs Ibrt
polie, est bleu fuite, et sera litt^ avec intérêt. On la
trouve au lome IV, [>age 261 de Tcdiilon des Let-
tres de M"»c. du Deflant à Walpofe, publiée en
181 1, en 4 volumes. La marquise (lent à peu prés le
même langage dans la lettre suivante, du i4J3ti^lcr
1766. Elle n'approuve point cette même Phihsophio
de V Histoire , publiée sous le nom de Tabbé Ba^ui , et
veut qu'on laisse aux gens leurs préjugés. j4 l'égard
de vos philosophes modernes y dit-elle, jamais il nj- a
eu d'hommes moins philosophes et moins tolérans. Ils
écràseroienl tous ceux qui ne se prosternent pas devant
eux. Taiy à mes dépens, appris à les connoUre (toin. IV,
f)ag. 267 ). Dans la lettre du i5 novembre 1766, elle
ui dit encore : Ehl M. de F'ohaire y croyez-^moi ,
abandonnez le fanatisme Laisse z-là les prêtres et
tout ce qui s'en suit. On volt assez que c'est une femme
qui n'avoît point de rell<^ion qui parle ainsi , et elle
en convient elle-même dans celte correspondance.
Ble Insinue néanmoins à Voltaire cpie ses redites
contre le christianisme et la Bible commencent à en-
nuyer. Elle lui reproche d'avoir fait contre le prési-
dent Héuault uue critique qu'il atiribuolt tour à tour
à Bélestat, à la Beaumelle et à Béloste, et elle lui
fait sentir avec esprit la fausseté et la malhonnêteté
de sou prooédé.
I
■ 1
(^9^ )
;* D mtrès amis de Voit aire se pennel tolent t^alemen t
de désapprouver ee qa*ils trouvoient de répréhensible
dîiDS sa conduite et ses écrits. D' Alembert et le comte
di*Ar};eDtal y quoiqu'ils eussent avec lui les liaisons les
plus intimes^ et qu'ils ne fusseut pas étran|{crs à la
.conspiration philosophique^ hlâméreut cependant leur
chef sur plusieurs points^ et ron voit dans la corres-
fwmdanoe^ qu'ils lui écrivirent au sujet de ses com-
mmnoiis hypocrites 9 et qu'ils lui exposèrent ^ quoique
mweméoagetueul^ ce qu'on en |)ensoit à Paris. Giimm^
qnî-élott assurément bien philosophe , s'exprime dans
M Correspondance avec beaucoup de franchise sur le
:C8QinpCe de Voltaire. 11 avoue franchement qu il ne lui
^croit pas le talent d'éciire l'histoire ; il fait une cri-
tique fort juste de quelques-uns de ses écrits; il blâme
-le rabdclioge des uns, le persiflluge des autres , et
pousse rirrévérence jusqu'à traiter J auteur de panta-
lon, f^oltaire , dit -il, est trop absorbé par son beau
jsèle contre, tinjdme.
Voilà donc ce que pcnsoient et disoient de Voltaire
des contemporains qui ne sont pas suspects. Aujour-
d'hui, on ne se pique plus de la même équité^ et
c'est avec raison que dans ï Encyclopédie méthodique,
partie de Y Histoire , on se plaint qu'il ait des zélateurs
Junatiques qui ne peui*ent souffrir la moindre critique
■contre lui. Cette disposition a semblé croître encore
depuis, et il n'est plus permis de parler de Voltaire
sans professer une sorte d'idolâtrie pour .ce héros de
l'incrédulité. Si, même en l^ant ses talens, vous
déplorez l'abus qu'il en a fait ; si vous lui reprochez
ses emportemens, ses provocations anli-chrétiennes,
ses .communions sacrilèges, la licence de sa plume,
la persévérance de sa haine pour la religion , et tous
ï 2
(^93 )
les excès où elle J<^ piTcîpila; si vous o«ez dîrc qne
ses oiivra^f'S sont dangereux pour la jiMinesscTet pro-
pres à r\;il(cr Jes passions, on vous appellera iutoié-
rant et fanatique , et des gens qui sont modérés et lo*
lorans, à peu près comme I eloil Voltaire, vous pro*-
dîgueront les mêmes épii hèles do^iccs et polies qui
abondent dans ses écrits. Ils vous soutiendront que la
gloire nationale est intéressée à louer indistiDClenienA
tout ce qu'il a fait, et il leur paroit plus ioiportaoC
de njainltMiir leclat de la renomuié(ï de Vollaii-Cj que
de 8on,^er aux iutéréls de la religion et des mœurs
qu'il a outragées. Rien assurément n éloit plus naturel
que de voir l'autorité ecclésiastique «^élever contre
des éditions remplies dlusultes contre le chrisiiaoisme
et son divin auteur; et cependant quel soulèvement
des esprits I quel débordement de sarcasmes etd'in*-
vectives! quel redoublement de zèle pbilosO]>bique !
On aui*oit fait moins de bruit si TElat eiit été menacé
d'une invasion. 11 semble que les prêtres se soient
rendus coupables de blasphème en signalant les dan-*
gers des nouvelles éditions; qu'ils aient insulté k
la nation en cherchant à Téclairer sur de telles en-
treprises, et peu s'en faut quon n'ait publié ime
croisade contre eux. Ou leur a prouvé doctement
qu'ils n'avoient aucun droit de se plaindre d'attaques
contre la religion et les niœiiis, que cela ne les re«-
gardoit pas, et que la cliarité les obligeoit k tout soul^
frir en silence, et à interpréter d'une manière favo-
rable les procédés de Jeurs ennemis; c'est-à-dire, eu
d'autres termes, qu'ils dévoient laisser injurier et périr
la religion , dont ils sont les ministres, sans lui prêter
leur voix pour la défendre, et qu'il ne leur étoit pas
permis de prendre en main sa cause au milieu de cette
iin<H»de*cUS(nicienrs€iuî eoj^iloyoiebt tous les moyens
pour la reurerser; ccsuà-diie enfio, que tout ce qui
se faisoît contre elle devoit ctre libre et impuni ^ Un-
dis que ses amis resterolent muets et enchaînés. Voilà
r^iuité et rinipartîalité de ce siècle de tolérance.
N*esi«U pas bien étonnant q\xh des écrivains religieux
aîènt refusé de souscrire à des conditions si jiisles et
tt douces?
Nous avons déjà fait connottre plusieurs réclama-
tions coolre les nouvelles éditions de Voltaire et du
Rousseau > et contre lesprit qui les favorise et Ira
propage* Aujoiud*hui nous avons à parler de troia
Bouveaux écrits d'uîgés vers le même but ^ et inspires
par le sentiment des fnaux et des dangers de TEglise.
JLe prenfiep de ces écrits est déjà connu, et parut
dans le temps de la mort do Voltaire. L*auleur, nui
«toit un religieux estimable, recueillit des paiticula<<
ritc^ peu connues sur la vie et la mort du patriarche
de Ferney, et mit ses lecteurs en étal d'apprécier le
caractère, la conduite et les écrits de cet homme ei«
traordinaire. Il y inséra entr'aulres un Mémoire de
Tabbé GaiJtier, sur les ra[)porls qu'eut cet ecclésia.s«
tiqiie avec Voltaire dans les derniers jours de celui-r
ci. Ce Mémoire est assez întéressanl^ et Touvra^e en
général reulerme des traits qui ponvoient diminuer
reutliousiasme aveugle des partisans du philosophe. On
regrette <|ue M. Harcl y ail mêlé quelques anecdotes
douteuses, et qu'il n'ait pas profité, dans celle nouvelle
édition, d'écrits qui n'existoient pas encore lorsque son
livre parut pour la première fois. 11 y auroit trouvé
matière à des révélations importantes, et 11 auroit reo-»
tifié des inexactitudes qui , sans ébranler le A^d de
ses raisonnemens^ nuisent peut -être à leur efiçt sur
(394 ) _
l'esprit du leotenr instruit (i). Les différentes vies de
Voltaire f par le marquis de; CoodorGe]t^ par le mar-
quis de ViUette, eic.^ lui eussent fourni des aveux
et des faits ésalement précieux. La Correspondance
de Voltaire n est pas une mine moins féconde de dé-
tails piquans qui dévoilent son caractère ot ses vues;
c'est Voltaire jqgé pnr lui-même. 11 est fâcheux que
M. Harel se soit prive de ce secours ^ qui n'eût £siit
que donner une nouvelle force et un nouveau degré
d'authenticilé à. ses révélations. Il auroit appris ^ par
exemple y d'une manière bien positive ^ ce qu'il faut
penser du motif qui porta Voltaire à faire ses Pâques 9
en 17699 démarche qui^ loin d'éire une expiation do
, passé ^ éioit un scandale de plus.
M. l'abbé Harel a fortifié d'ailleurs cette nouvelle
édition de son livre par des additions plus assorties avec
les circonstances actuelles. Son Avant-Propos entr'au- '
très ofTi^ç des considérations , non pas seulement sen-
sées et judicieuses, ce seroit trop neudire, mais quel-
quefois même vives et animées. C'est Tépanchement
d'une ame honnête profondément alfcctée des maux
qui menacent la religion et la société. Enfin y l'auteur
a terminé sa brochure par un extrait du Mandement
des grands-vicaires de Paris y et par des reflexions sur
les réponses qu on a prétendu y faire. II expose dans
(i) Le Jésuke, professeur d'éloquence, qui eut Voluira
pour disciple à Louis-le-Grand , n'étoit pas le P. Poirée , mtîf
Forée. Ce dernier est assez célèbre pour qu'on ne dàt pas 8*j
méprendre. L'auteur se trompe aussi sur le nom du grana
seigneur qui se vengea de Voltaire, en 1725, d'une manière
aussi peu honorable pour l'un que pour l'autre. Ailleurs il ap«
Îelle M. l'évéque de Genève , il/*'. éCAnnery, Les évêqoH
e Genève n'ont jamais porté ce titre.
C 295 )
ces Ili.^t!xions les subliiilc's cl les sophismcs par les-
qut'Is on a essayé de défendre les nouvelles cdilions,
cl il (Ii'|>Iorc av«c iou>i les gens sa^s , cetlc licence,
cet oigueil , ce* c4ÎvT(>meut d'impiéié et d'indt'pcn-
danc*' qui menacent de loijt envahir, et qnï eniraî-
neroieot la mine de la aocif^lé , s'il ne nous éioit per-
Ttiis rl'espcrer que le ciel meilra nne digne à ce lor-
reiit, ei consolera son Eglîae par qnelqne signe écla-
Unt de sfl miséricorde.
Le second écni, inliinlé : Ité/Jexions sur les deux
éditions (fcjOICuvres complètes de Voltaire, est d'un
écnv;iin qui paroît avoir un goût décidé pour les ma-
lliématiques , et qui a dirigé Vers ceiic science ses
iihVII talions et s<'s éludes. Aussi , après avoir cscar—
moticbé conire le Constitulionnel , qui avoît pris la dé-
fense des uonvalles éditions, l'aulcur laisse bientôt là
et VnUaife cl sl-s écrits, pour allaqncrd'Alciiibort et
M. (le la Place, et les priacipes des matliémalicîeos
actuels. Il est persuadé qu'en cela il ne s'écarte pas
de son objet; nous sommes portés à croire qu'avec
un peu plus de rcfloxiou il sera d'un autre avis. Il n'y
a entre los nouvi-lies éditions et les matliématiques
que des rapports si éloignés qu'ils échapperont à la
pénétration des lecteurs ordinaires, parmi lesquels
nous sommes obligés de nous compter. Quoi qu'il eu
soit, M. Buée soutient que d'AIembert, ayant fait,
dans la plus brillante de ses découvertes, une faute
de logique , et celte faute n'ayant été aperçue de pei^
ionne, elle a décidé sans retour la perle totale de In
logique parmi les mathématiciens françois, et a fait
prendre aux mathématiques pures une marche rétro-
grade si rapide qu'on peut demander si elles ne sont
pas redesexïndues jusqu'au s)ècle de Fermât et de Pa*-
l
ttl. Nont tramUont que cette dedaratloD de goerM
B attire sur M • Buée ua orage ëpouvantaUe» et noua
ndus hâtons de dous retirer de la mêlée avant ou*eIIe
devienne trop sëriense. M. Buce afpiqte encore BI. de
}a Place y qui^ dai|s sùu. Essai phUosophitpie sur iH
prohabilkés, pose ea effet des principes d'où Ton pour*,
roit déduire des conséquences contraires a la foi. L'il*
ktstre f^épînètre semble y dire que tout est néceasaife)'
et y atténuer la force des témoignages sur lesquels re-
pose lliistoire de la religion. M. Btiée lui remontre
avec politesse ce qui, ooiitre son intention sans dontej
découle dé sa doctrine , et il établit des principes ooo-
traires sur lesquels il entre dans quelrfues développé-,
mens» Ceue partie de sa brochure est peut-être ht
{ilus méthodique et la plus suivie j et on regrette que ,.
'auteur Tait mêlée à un autre sujet , et qu'il n*eu ^
as fait tm ouvrage à part^ qui eût certainement gagné ,
être traité seul. M. Buée étoit là sur son terrain*
n revient pouitant à Voltaire vers la fin de sai bro-
ehure , puis retourne à M. de la Place ; et entremê-
lant la littérature et les mathématiques y les nouvellea
éditions et l'algèbre ^ il fait succéder les uns aux autres
des pastsenptum , dos résiunés , dés notes et des ad*
ditions^ dans lesquels ces diflférens objets sont passa
tour à tour en revue. Ce défaut d'ordre et de suite
déroute un peu le lecteur^ et on voit trop que Tau^
teur u'avoit pas conçu ^ avant de commencer, looft
l'ensemble de son plan, et qu'il a travaillé, comme,
on dit , à butons rompus. Nous nous permettons da
lui dire fi^anchement notre avis sur la forme de sa .
brochure , parce que nous savons qu'il aime surtout;
hk vérité , et parce que nous avons éprouvé qu'il joint
)a modestie au savoir, et qu'il a un véritable désir dei
faire le bien.
k <- •+ ■ / v»
( ^7 )
Lie dernier écrit dont nous nons proposions de
Erlcr, Deux Mots au Constitutionnel y et un Mot au
ercore, méri(er§it plus de place que nous ne
poQVOns lui en consaci*er ici , vu la longueur de
tist article. M. Masson dit très-bien aux deux joup-
Diliates leur fait, démêle leurs sophisnics, et ré-
duit à leur juste mesure leurs éloges exagérés de
Ycdtaire. Son style est plein, facile et soutenu, et
la réfutation est «errée et pressante. Nous avons
renurqùé surtout un endroit où Fauteur répond
i^oeux qui veulent bien admettre une religion pour
b pei]q>Ie , mai^ qui craient au-dessous d'eux de so
eompreodre dans cette classe. On croit s apercevoir
(jaè Vauteur avoit destiné d abord son travail ponr un
journal , et ses trois arlicles n^eussent pas en cflet é(é
tlfelacés à cote des judicieuses réflexions qu'ont pu-
Uiées, sur le même sujet, quelques journaux politi-
ques. Le troisième ariicle est diri^'é contre M. Jouy,
qiù, àtm^ .\q- Mercure , s'est fait aussi le cham^
pion des nouvelles éditions, et qui a dit, avec au*
tant d esprit que de mesure , que les adversaires de
ers éditions attaquaient y sous le nom de Voltaire , la
Charte et ses défenseurs. On ne s'attendoit [)as assu-
rément à voir la Cliarte en cette affaire , et ce zcle
dont M. Jouy se sent animé pour elle , ne peut que
nous édiGer. Toutefois il scroit possible que quel-
qnes lecteurs trouvassent un tel rapprocbcment un
peu ridicule pour un homme d'esprit , et peu bien-
veillant poiir un ami de la tolérance. M. Masson nous
paroft avoir toute raison contre lui, et il n'a peut-être
pas même usé de tous- ses avantages avec un ad ver-
«aire en qui on ne croyoit pas rencontrer un intérêt
tt tendre et si chatouilleux poiu* la Charte.
(298)
.. Nouvelles ecclésiastiques.
Paris. Le dimanche de la Quaaimodo^S, A. B. Mon-
sieur Q rendu le pain bt^nil à tSaintGermoin-rAuxor*
rois. L^aumûnier de service du Prince a iail la pr^o-
liilion des pains, qui Ploient au nombre dci^ix, et purlës
par des Suisses. LVgli.se éloil décorée des lupisseries des
(iobelins.
— Les amis de la religion rerronl avec intérêt les me-
sures prises pur Tordonnance du Boi , du 9 avril, en
faveur de celte partie du clergé dont lu sort éluit le plus
à plaindre. L'augmentation accordée aux desservaus en
g<'nc'ral, celle qui est stipulée en outre pour les seplua-
gonaires, celle qui est assurée aux desservans que les
évoques autorisent à biner, les sccotn's promis à ceux
que leur uge ou leurs intirmités obligeruient à quitter
lem's places, les traitemens Uxés pour les vicaires, prou- -
vent la sollicifude de S. M. pour les ministres de la re-
ligion dont les intéièts avoient été le plus négligéts jus-
qu'ici. C'est le commencement d'un plan qui recevra
probablement son entière exécution lorsque toutes les
affaires de TF-glise seront terminées.
— Les journaux ont dit que M. de Broglie, érêqii«
de Gand,étoit à Paris depuis quelques jours. Nous croyons
pouvoir assurer que ce prélat n"esl point à Paris. Il se*
roit plus convenable peuUelre de ne pas prétendre don-
ner l'itinéraire d'un prélat, en butte en ce moment i
des procédés rigouieux. Les amis de TBglise ne peu-
vent que s'intéresser vivement au sort d'un évéque per*
sécuté pendant trois ans sous l'usurpateur, et qui ne
devoit pas s'attendre à des nouvelles disgrâces.
— Il y a eu à Meaux, le dimanche de la QuaaimodOf
une cérémonie fort intéressante. Une quarantaine de mi.li- |
taircs y ont fait leurs Pâques, dans l'église mélropoU*tl
I
( ^99 )
Uine. Parmi en/, il y en avuil plusie«r« qui ji^avoient
*poînt ëlé inétriilu 'pendant leur jeunnsse, et qui s'ap-
pruchuienl pour la première fois de la aainle. table; d*aii-
Itrea renouvoloient ceC.acte de religion. Ces militaires
■ ool édilié les fidèles par leur altitude recueillie. Ils ap*
I partiennent au second rëgimoni do cuirasdiei*s de b garde
I royale. M, Tévèqoe leur a donne ensuite le sacrement
4e Confirmation.
-— Taiidis qû^ln joamal, connu par son esprit irréli-
gieux, tait de mauvaises plnisanlt-ries sur le zèle de
quelques hahitans de Bourges qui ont anéanti des pi-o-
doctlons licencieuses et impies, Pesprit de charilé et de
ifeligiou se montre dans cette ville par des lil>éi*alités
envers les pativ^^es. La quéie de Pûques, en leur faveur,
a produit 3800 fr. On peul être mu* que ceux qui ai-
Jneut lej» mauvais livres n^uiit pas fourni la plus grande
parlie de celte somme.
— - M. le comte de Villeneuve, préfet des Bouches-du-
flhunc, el M. le marquis de Monigraiid , maire de Mar-
seille, se sont rend Ui^ , le 28 mars, a Noire-Dnme de la
Garde, et ont déposé dau^ la'chapelle une petite statue
en argent mal, représentant la sainte Vierge et IVnfant
Jësus^ offrande de M"»', ja duchesse de Berry. La statue
Rit liénie, et on chanta le Te Deum, On a commencé
de suite une ueu vaine pour rhcureu:>e délivrance de la
Princesse.
— M. révêque de Lausanne, résident à Frihourg, a
prévenu le gouvernement de ce canton de la publica-
tion des nouvelles éditions de Voltaire el de Rousseau à
Pans, et il Ta invité è prendre des mesures pour que
ces éditions ne se répandissent pas dans le canton. En
oouséqueoce, le conseil d'éducation a reçu Tordre de
veiller au maintien des ordonnances, et de faire, en cas
de besoin, des visites chez les libraires.
' GhOS (Orne). Depuis long-temps vivoit ici M. Jac-
foas Meule, qui, après avoir prêté, en 1791, le serment
h la constitution civile du clergé, accepta des fonctions
f 5oo )
devicnire, puis <1« cure, don» le iltoci-sart'EvreoT.
preuiièie faille lu comluisil k dus t-hiiKS ^tiia gra*^*
et en 179?, suivant t exemple de IVt^qun de l'f'^Mn;
le convonliutitiot Lindct , il «e maria , et vînl e'oiabltr 11
Glos m'i il <iiibiii(iluit de quelque négoce. At1nqu4 d'tint
lotiguvmaliidie, ii ix^nira fiilîn en lui m&i]iQ fil iVctaXH
Im recours de la icligiuii. Mais il sfiitil Ia u(-ues«ilt' d'cBa^
CCI-, par [111 actP aitiheiitique, les scJtxiales qu'il »»«!(
doniii^s, el le 21 niant deruioi', il fil di-esNcr la (iéc\a~
ration suivanlo : k Par-devant iio»f>, Tlit'udore DreuXj
iiuiaire ruynl, au (luurg de (ilus, arroiidiwenienl d'Ar-
gentan, département de l'Orne, fut prissent le GÎfiur J«>
qu(3 Meute, pmpvi^laiie el préUe marié, deoieunHl
■udit liuurg de Glus, lequel, juul^taiinl do tuutes !«ea ït-
cullés inlelIeGldelle:^, quoique inalude do corps, noua 1
a diclé, en pi'tf>euce des quai i~e témoiu» ci-api ù> iiv4i- ■
iiK'it, la déclaration suivante que iiuus avuns écrita d« |
Buile cunfui'iiu'nienl à ce qu'il nous diciuil : au raépiir
do mes devoirs ni du la ieli;>ion dont j tluit mini^rre,
^garé par tes erreuis de la révoluliun, j'ai exeicé sdi» 1
ponvuirs tes fonctinns de. curé, après avoir prèle an ]
«crmi:til it'prouïé par l'Eglise; j'ai ciihuile roulraclé un |
ni.'ii'iugc civil qui n't'iuil p:is moins ruMiluiuiiul)!*^. Je |
di'L'I.'d'e l'él racler (jgiil(.-nienL It'S sei niejia qiit: j'ui pii^lés,
e( Jo niariii^e qiit; j'iii coiiUmcIc'. Je deni<itide pardon
h L)ieu du st-anjale qui a pu résuller de ma conduilr.
ai )u ne craignuis d'avuir poui' moi- ni^me épuisé »a
iniséricurde, je. le supplîcrois de pardonner à ceux qui,
par moncxpnipk-, ^lutuiinl éléei.lruînésdan^ le» mfines
erreurs. Pui.ise Iti riei ilaus :■: bonite recevoir les pro-
téstalions <le mou aiiicère repfiilirl que ce repenlii'
puisse tue servir dVvcuse dans l'esprit de tous les Bdèles
que j'^uiruispu .scaTiddli-.er ! Il ne me le.sic plus que quel-
qiii's inutans d'vxi.stcnce; j'en prulilf pour mt préparer i
lecevuir dignement les sacrenu-us H les det niera »ecnurtf
du In religion calliolique, apostolique el romaine dans la-
quelle je veux mourir. Tels sont mes sentimens, et ]e d<#v
un 0 qut) ma préwnlc déclaralign soit reudno publique par
. ( 5o, )
Iles les Toîen possibles. Fait & Glos^ au doroiclle du slenf
Mlle, où noiis noua soin mes (rans|XN'léi dosa r^atûUoli
presse, le ui mars iS<7 »• Suivent les signatnres da
faaire et des tëtBoins^.le i»ieur Meute ayant dëclaré nt
èv>diraifrner en raison dosa maladie. M/^Meule survécut
isilnirs jouiv k celle démarche, et mourut , le aj mai*s,
iK<cfessentinien8 de repentir c*t de piété qui paroissoient
A vifs. 11 a supporté sa maladie avec résignation, et a édi*
[MfMX qui Tout approché, il se propuaoit, s'il eût vécu,
liM^îciloiv de jRome uoe dispeiiite dWdre, et s*il ne
Mffit pas obtenue, de rester séparé de sa femme. Son
a été un grand sujet de coiiMilation ptiur iecui*é
paroÎMe, et pour loutf ceux qui a voient été témoins
tjft culiduile.
Nouvelles politiques.
Paris. Il y a en, le dimanche i3, rcccptîon nombreuse k
esiir. S. M. a entendu la luesse dans ses appartemens. On
si4 qu'elle reprendra bientôt ses exercices ordinaires.
•- Le samecii 12, S. A. R. AIon^ieuh a passé, dans la ga«*
fié du Miiséum, la revue des oiilcîers de la garde natio-
Je. M. le maréchal duc de l\eggio a eu Tbonneur d'adrcs*
r un dÎKOurs au Prince au sujet de Tanniversairc de son en-
ie dans la capitale. S. A. R. a répondu : « L'anniversaire
r la avril me sera toujours précieux; c'est toujours avec
fliliaè plaisir et la même confiance que des Bourbons, des
— çois se mettront entre les mains de leurs compatriotes f».
rsçris de f^ivc h: Roi! vivent les Bourbons I ont retenti
as tous les rangs. Avant la revue, les ministres et \ts ma*
chaux avoient présenté leurs hommages à S. A. R. A deux
ares, Monsiiur est monté à cheval, et a visité les princi-
la postes de la garde nationale.
— - JUoKSiEUR a fait remettre à M. le préfet de Versailles
le sotnmc de 2000 fr. pour le soulagement des pauvres de
jnt'^G^rmam , d'Argenteuil, de Poissy, de Me! un , de Ruel
de Marly.
-— Le Roi a accordé des lettres de noblesse k M. Chauvcsu*
(garde, avocat, qui, en i^c)3 et 1794* ^ut chargé de la
■piee de la Reine et de M**. Elisabeth devant les tribunaux
rdotâocmaires.
1
( 502 )
— Un vol a été cpinmis , la nuit de saniedî h dîmanc
dans réglise niétrr>|>oli laine. On croit qu'un individu i
resté le soir dans l'csiise. Il a enlevé tontes les nappes
autels. C'est le second vol qui, depuis trois semaines, a 1
à ^ioI^p-Dame. J)erniè renient, les troncs se trouvèrent f
ces. 11 n'y a pas de doute que ri«olement de l'église dcpuîi
dernières démolitions n'ait contribué à favoriser ces coupai
entreprises.
— M. Cazabonne de la Jonquièrc, président de la a
royale d'Agen , mort le i". avril , a légué à ITio^pice de ci
ville un bien de campagne et cinq cents sacs de Dié lirnl
en dix ans. il a lègue aussi à rétablissement^ dit du Bonîl
des Pauvres, à Agen, une somme de io,ooo fr. payabit
la même manière.
— L.a cour royale de Dijon a confirmé un jugement
tribunal de police correctionnelle de Cbaumont, qui.o
damne François Martin , propriétaire à Moiiier, à une amei
de 4i3i fr. et aux dépens pour fait d'usure habituelle au ti
énorme de 3o et 40 pour 100 par an. Il n'y a que trop,d
les campagnes, de ces misérables qui contribuent à nnner
paysans par de monstrueuses usures que la société estiutéi
fiée à réprimer.
— On a découvert à Baslieux , près Longwi , une suite
tombeaux renfermant presque tous des armes. On conject
<ju*ils sont des premiers siècles de notre ère, et de l'époqOe
irruptions des peuplades de la Germanie et du Nord dani
Gaules.
— Les troupes angloises qui se sont, en dernier lieu, i
barquées à Calais, pour retourner en Angleterre, se
tent de 6 à 7000 hommes.
Ordonnance du Roi, du g avril.
Louis, rlr.
??ous avons ôv]ài eu occasion de manifester le besoin de noire c(
lie taire cesser la (lclres.«e affligeante où se irouvoit rckluit, purticall
meiil dans les campagnes, le cierge, qui compte un si graod doo
de véne'rrtblrs pasteurs, non moins recommanda blés par leurs Tc
«t leur lesignntion , que par leur âge et leurs longs services.
Les chambres ont constamment partage nos vœux à cet c^ard.
Dans le but de soulager la classe la plus nombreuse et la oimioi 1
des ministres de la religion, et d^enrnurager e:eux qui se dmînf
l'ciat tcclcsiastique, noire ordonnance, du 5 juin déroiur, a aflfa
f.
( 5o5 )
rtogmciitAlion de cinq miUioné accordée an clrrgif, en 1816/
'Sjgrfoydoo fr.» puur pejer, chaque annér, mille boomes de plu% dmit
^.A_ «teinairra, po«r aitarfr un IraÎLemcnt de 300 fr. asz vicaires de
iiiifei de» plu* iieUlra coamuoe», pour augnimter de ick> fr. celui
deMcrvans , des curéi de seconde cUsm ei des cbanoinrs, rt |ioiir
' ma moins à 900,000 fr. par an la somme à disirilmer à de» eoii-
îons èrlici^nses, et i des ecclékiasiiqiieft Agés et infirinesy iodé»
mneni &* secours annaels précéderomrnt fiiés.
jltio«^ooo.
fXrerBtt cirooiwtances ne nons permettent pas d^arréter encore cet ta
t«>t«te} mai» voulant pîrmrvoir aux besoins les plus urgens,
ftw ^ qu*il niHis a élë- représenté,
DV»e part, boe les curés de ranlon , pensionnaires, ont élé, josqn^à
rfMot, m senis dont le sort fût amélioré à Tâge de'^ ans, par la
MitBôii do prélèrement de la pension sur le traitemertt ;
' ' 'DVme antre part, que llndrmniié accordée pour Tannée 1816, aux
^^ÊÊÊTtàim autorisés A niner, n*a pu être acquittée sur les fonds affecr
lAi ans dépenses du clergé pendant la même année, lesqueb ont déjà
Mipporlé cette dépende |>oiir Panne'e 181 5;
rions aTons ordonné et ordonnons ce qui suit :
Art. I*'. Une somme de 3,900,000 fr. est afFcctér, savoir:
i85,ooo fr. pour porter, à compter du i**". ianvier 1817, le traite<*
■ent des archevêques A 35,ooo fr, et celui des évéques à i5,ooo, sauf
■ In retenues au |»ro6t du trésor.
AyigayOOQ fr> pour porter, à compter de la même -époque, le traite-
^.■enl des desservans a 700 fr. .
383,000 fr. pour donner en outre une augmentation de 100 fr. ans
Jeiscrrans septuagénaires, ainsi qu*auz curés de canton du même âge
■on pensionnés.
^ 4<Mit<'^^ fi** po^'' porter de 200 à q^o fr. le traitement des TÎcaires
•ntresque ceux des Tilles de grande population, et pour que ce traitt-
■ent soit acquitté a tons ceux qui y ont droit.
45o,ooo fr. pour compléter la somme de 900,000 fr. A laquelle !«V-
lèveront, par approximation, les indemnités à pajer pour les années
1816 et 18171 aux defiserrans autorisés A biner.
• 300,000 fr. pour assurer des .secours annuels aux dcsscrvans que l'âge
it les infirmités forcent A abandonner leurs fonctions.
00,000 fr. pour compléter l'acquit des dépenses du chapitre ro^ral de
JBanifc-Denis, s'élcvant, pour 1817, à 175,000 fr., confor/némént a
■oiro ordonnance du «jS décembre 1816.
Total, 3,000,000 fr.
9. L'emploi de la somme de 3,300,000 fr., qui complète celle de
CbtoCLOOQ fr. A répartir, sera ullérirurement fixé.
3. notre ministre secrétaire d'Etat de l'intérieur est chargé de l'exé-
mUinn de la présente ordonnance.
SMné a« ofaAteao des Tuîieriat, U 9 avril 18 17.
r»i,iK
i d'une ù'Ilii
. On a
du. L
lU (jUP
;trcti!L' dépolis i|uplr
Jiression des Ol^uvres de Vollaire va l'aire de nouv
er Ms erreurs, c'ctoit rendie service à la religion
1res d^ reproduire aussi un drs meilleurs uuvragea
opposés BU pliilosuphr; et iiTm que le reiuède ce
cote du mal , on a ado|ilë le loéiue funnat A tes m
ccdes tvpographiijues nue pour l'édilion de Volt.
On le propose de rcnlernier en un sml vulunie
4 Toluines 1(1-12 de la dernière édition de l'abbé C
caractère, le papier elle format , tch qu'ik«nnl ann
Je PforpKtiis, puroifsrut dignes de fixer l'arienliau
D'un autre c6lé, le libraire, <|ui a publie la demi
en 4 volumes, en fait valoir les ^ivanfages. Nous ai
cette édition il y a tjuelqups mois , et nous devons <
est faite avec soin, et ijuc l'exécution répond au
l'ouvrage. Le public va donc avoir \ choisir entr
édiliant. Ceux qui s'accommodent mieux de volim
et d'un caractère d'impreiiion moins serré, préfén
cienne; ceux qui trouvent plus agréable d avoir
rrage réduit en un seul volume, souscriront poi
velle. Ainsi, tout le monde pourra satisfaire ses ^
deux éditions s'écouleront peul-élre ausM vite l'um
tre. Celle qui est annoncée cbea M. Le Bel , à Yei
pour laquelle on souscrit cbcE lui , ou au bureau di
sera de 7 fr. 5o cent, pour 1rs personnes qui auro
avant la publication. Celle de M. Méqiiignon est m
encore . et ne se vend que 6 fr. La itioilicité du pri
XSamOtismHliiiy.y '(N\ aSi^
«a:
TVttArf des smmts Êfystères, oft ton réwn b$ prind^
.. paks d^ftaM» 4fd $e remeonU^nt dans hur ciUbv^
timrpar Colltt Huitième ^dhioDi remc vm^
jrand aoioy él aufvifDtce (i).
FSom GoUety no des ecdétiasiiquet li9$ pK» etlî-
Iwblwt dm écrifiiiis les plus féconcb qu'ait prodoils
Il oonigh^cioa dé Stînt-Letare^ est prin«ûpfd^iiieiit
tomu pir des ouvrages de th^logie et de uiorale qui
iêÏLfiSL ina graud coursi et qui le mëriioieiit à beau-
«wp détord! ■ Uauteur ëtoh fort ioscnut^ et ttmnôl-
toit «tec Tadlitë. Il eut de phas Tatantage de se pr^
tenrer de rinflueoce d'un parti qui , de son temps ^
ifoit acquis beaucoup d empire , et il le combattit
aème avec ardeur dans plusieurs de ses écrits. D*ail«
leurs la forme de ses productions est assea commode ^
Cl see Imités assez méthodiques et assez prëcis offrent
me aiûte de dédisions et de cas de conscience utilee
pour la pratique. Le TnUté des saints Mystères est dm
eçMfidMre, Il parut I pour la première fob, en 175^^
ft ratiloar en publia successivement • en peu d'années^
d^[ autres émtions à peu près pareilles s la première»
Bi ae i^ootenta d ajouter à la fin un jibrégé des ciré^
mmdas da la Messe basse et la Réponse smx djjfiaiM4$
(1) % vel. in^ia; prin, 4 fir. 5o c. et 6 fr. Se e. firstic èe
pM. A Farit, à la librairie de la Société TjTpofrapbtqae >
diss HéqaigtKis , fils abë / rue Saint-Sévtria j et au baref il
Ar Journal.
Terne XI. L'Ami de la Religion et du Rox. V
( 5o6 )
qu'on lui avoît proposées conire plusieurs de ses dé-
cisions. La septième édition, publiée en 1768^ fut
augmentée d*un volume , qui comprenoit trois disser-
tations ; la première y sur t usage de la langue vulgaire
dans la liturgie, contre les protestons; la seconde, sur
la manière de réciter le canon de In Afesse, contre la
méthode propagée par quelques novateurs assez con-
nus du dernier siècle; la troisième^ sur la légitimité,
l'importance et la signification des cérémonies de là
Messe; c'est un abrégé de l'ouvrage du P. le Brun^
sur cotte matière.
Après la mort de M. G>llet, arrivée le 6 octobre
1770, le P. Nicolas Collin, cliauoiue régulier de la
réforme des Prémontrés, fit paroîlre des Observations
critiques sur le Traité de la célébration des saints mys-
tères, I vol., 177t. Le njèmc religieux avoît publié,
en 1765, des Obsery^ations semblables sur le Traité
des dispenses y de Collet, et il donna depuis, eu .1 770,
de Nouvelles Observations critiques sur le même Traité,
avec une réponse à l'antcur d\\ Journal encyclopédique.
lue travail du P. Collin mériloit d'autant plus Tatlen-
tion, qu'il redressoit M. Collet sans y mettre ni pré-
ventions ni aigreur, et qu'il ne paroissoit chercher que
le bien. Il n'éloit pas très-étonnaut qu'il fut échappé
au vertueux Lazariste des erreurs et des mépiîses; ou
savoit qu'il composoit très-vîie , et on présuraoit qu'il
ne se donnoit pas toujours le tem|)s de vérifier toutes
ses citations et de revoir ses épreuves avec soin. De-
là des fautes assez nombreuses , dont les unes appar-
tenoient à l'auteur, et les autres à l'iniprimeiu'; mais
qui réunies coni ri bu(àent à reudre l'édition peu cor-
recte et les décisions peu sures. Aussi (]uana les Ob-
servations du P. Colhn parurent, imagiua-t-on de les
' f 5o7/ )
joindre simplement an Traité de.CoUet^ comme si ellçs
en eussent forme le IIP. volimie; de sorte que Pon
«toit obligé de parcourir ce volume poufir savoir st les
dédsiods qne' Ton avoît tronvéeè dans le premier né*
loieot paiS: sujettes' à quelques difficultés. *
II déveiioit donô nécessaire de faire* une nouvelle
édition, où 1 ^profitât des ObsehHÈtiàrtààvtP. Collin,
loit pour tes ftire entrer dans le texte <^ soit- pour les
mettre en note au bas dés pages. Or les rémferques de
te Prémentré ëtpient de detiie sortes. Les première»
tomboient sur les décisions de Coliet'y qui lui avoient
paru^ bu fausses, ou contradictoires > ou inutiles; l^s
JMiCondes sur les citations basaitlées de ce même au--
•leor. Il y a'2i la vérité plusieurii de ces Observation
qui sont sévères, et quon polirroit même qualifier de
minutieuses ; mais aussi il y en a ud assez grand nom«
bre qui sont de quelque importance. Le nouvel édi-
teur les a toutes passées en revue. Il ne s'en est pas
rapporté entièrement au P. Collin,*et a vérifié par
)m-même les remarques de ce religieux. 11 a com-
pulsé les ouvrages des théolof;ieDS et auti*es auteurs
cités par Collet, et a redressé quelques erreurs qtii
avoient échappé aux recherohes du critique. Comme
nous connoissons la paûence et la sagacité de cet édi*
teur, nous pouvons répondre de l'exaclitude quil a
mise dans sou travail. Il a indiqué de nouvelles cita^
tions qui avoient été omises, et recourant toujours
aux sources, il a rectifié des passades rapportés un
peu trop légèrement et de confiance. Il a corrigé quel-
ques négligences de style , et a fait disparottre une
foule de taches qui déparoient le Traité de Collet. Les
chaogemens indispensables quil a faits daus le texte,
quoique avec beaucoup de réserve, et les notes qu'il
V a
( 5o8 )
a nûses au lias des p«nges , assurent à cette édition cle5
avantages r|iie n'avolt aucune des préc<'*dentes. Plu-*
sieurs répciitk>ns eut été suppiîmées. Parmi les acMi*
lions I les plus remarquables sonl quelques articles sur
les fautes où J'on peut tomber en disant la messe^ ti<^
rés de Y Ordre des cérénèonies de la Messe bossé, pù-
l)Iié par Tautonté de M ^ de Beaumont^ arcbevéqiie
de Paris ^ et un Appendice oontenani des instmcaiem
sur la propreté des Ueujc saints, des églises et dés ^r»
nemens, eitrait.des règles données par saint Charles
sur ce sujet.
Si Ton veut juger du soin que l'éditeur a mis dana'
son travail, on peut comparer surtout dans. la nou-
velle édition les pages jy ip, 49» ^^» ^7^ >4^> i^'>
2i5, 219, 264, 267, 272, 277, 554, 341, 34961
420 du tome I^*". ; et les pages 1469 147^ i6i) 172»
175^ 18g, 2:;o, 224 et 228 du tome 11 , avec les en*
droits correspondans dans les ckliiîons précédentes.
Ou Verra combien le texte a éié amélioré , et com-
bien les citations ont été rendues précises. Il 7 a de»
notes fort longues, et où Téditeur dlsaxte des 'point»
assez importans; celle par eisemple de la page i^Sf
où îl montre que G)llct , par une diH^ision hasardée,
s'est mis en opposition avec les constitutions des
Papes , sur un point de discipline qui peut se ren-*
contrer assez souvent. Plijsieurs de ces noies appar-»,
tiennent en entier à l'éditeur. Los courtes discussions
auxquelles il se livre, annoncent autant de sagacité
que de réserve et de sobnété de paroles. A la con-
noissance qu il avoit déjà de la matière , il a joint les ^
avis de personnes graves et éclairées. Nous nous étions»
proposés d'abord de citer quelqu'une de ces notes,
et rectifications de texte pour faire sentir rexactiludê
y
( 5o9 )
(ense qui avoit présidé à ce travail; iiinis noua
m eomnta devoir laisser dûu^ ju{{ér par tni^
le œ qui ne poorra numquér de frapper fœil
la exercé.
Mses prpnter qit*on tià neu omis de cp qui
.jvodre cet|e«édmou ploseotmcteet plus espoir
Ddt a travaillé ea cela pour f iilÀité mê eéclé-
es k qai ee Traité est deaiinéy et qm ont lie-
r trouver des déôsiîons sûres et' des citatiobs
Mê pourront actuellement consulter avec plus
ianoe fouvrage de Collet ^ qiii a gagné inltnir
être revu par un ecclésiasùqiip anurue^ çbinDâe
déâr dëtre utile , et qui a déjà fait ses preuves^
éditeur, dans plusieurs entreprises du «uéme
Cette nouvelle cdiiion est à la fois le résultat
ail primitif de Collet , des Oiseruaiiont cri'-
lu r. Collipy et de Keicamen réfléchi d*un
très<^capable de perfectionner 1 ouvraj;e. On
Lparott en ce moment deux auti^ édifions
lé de Collet, lune à Lyon, l'autre à Avignon,
lions 5 calquées sur les précédentes, et en re*
int par conséqueot tous les défauts, ne pa-
pas pouvoir soutenir la concurrence avec celle
ua venons de montrer les avantagies.
JCOUVKLLES ECCLESIASTIQUES.
I. M. FabbéFrajesinous a consacré sa confërencé
rril, à parler du divin auteur du christ iauismeji
vres qui renferment sa vie et sa doctrine. 11 a
avec quel éclat celte doctrine avoit paru dans la
iyré aux ténèbres t»t à la corruption ^ et quelles
( 5.0 )
contradictions elle âvoit eu à essuyer de la pari des pas-
sions inléressées à mëconnoilre sa cëlesle origine, et &
fermer les yeux i sa pureté. Elle a cependant triomphe
de ses ennemis, et son empire s'est étendu jusqu'aux
limites de' Tunivers. Le nom de Jésus-Christ étoit révéré
de l'Orient à l'Occident; ses vertus avoient été admi-
rées de ceux mêmes que leurs préjugés devoi«ut por-
ter à les contester, et Mahomet n'avoit pu refuser des
éloges au Fils de Mario. Il étoit réservé k notre «iè-
cle de renouveler, de surpasser même l'injustice des
païens , et de reproduire avec non moins de haine des
attaques oii le sophisme et le mensonge se joignoient à
la puissance du glaive. On est allé de nos jours beau-
coup plus loin que les premiers ennemis do christia-
nisme, et les Celses modernes, moins timides que leurs
devanciers, ont poussé la maladref^se et la mauvaise foi
jusqu^à nier l'existence même de J«»sns- Christ. Pour les
confondre, M. Frayssinous a discuté ie^^ trois questions
suivantes : Jësus-Christ at-il existé? Les Filvangiles sont-ils
des auleurs dont ils porietit le nom , ou sont-ils authen- ^
tiques? Que faut-il peii.'^er de leur intégrité? D'abord ,
Jésus-ChrisI a~t-îl existe'? Il y a dix-huit siècles qu'on *■
vit pareil re sur la terre un sage également admirable ^
par la sriinteté de sa vie, par la pureté de sa doctrine
et par l'éclat de sqs miracles. Sa naissance, sn mission , -,
sa mort furent accompagnées de circonstances trop im-
portantes, trop multipliées, trop notoires pour qu'on
pût les révoquer en doute. Elles sont alleslées par la
croyance de tant de peuples, par une suite de téuioi- ,
gnages du plus grand poids ^ et par les Juifs mêmes qui
avoient intérêt à nier des faits qui les condamnoienl ;
de sorte que , suivant l'expression de Rousseau lui-même» ^
les faits de Socrate, dont personne ne doute, sont moitié ^^
attestés que ceux de Jésub-Cbrist. En eftet, les monti' '^
mens, les histoires, les traditions, tout est plein i^-à
Jésus-Christ, Les quatre Evangiles et les actes dea Apd^?
(5.1)
1re3 nous offrent le rëcll de ses actions, et Texposë de
ta doctrine. Il nou;) reste encore des écrits d^auteurs
contemporains, ou qui ont vécu peu de temps après,
et dans lesquels il est parlé de lui comme du fondateur
du christianisme. Il est vrai qu*avec des passages tron-
qués et un peu de mauvaise foi , on peut tout confon*
di'e, et présenter sous un aspect ridicule ce qu^il y a
de plus respectable. C'est un talent dont l'usage est aussi
facile que peu concluant. Les Manichéens, qui avoient
fait on mélange monstrueux du christianisme et de
l'idolâtrie, et qui voyoicnl les chrétiens se réunir pour
prier le jour consacré au soleil , en conclurent que les
chrétiens adoroieut le soleil y et cette absurde accusa-
tion a trouvé de nos jours de faux savans empressés &q
la reproduire. Ainsi celte belle morale de TEvangile,
cet esprit de charité, de douceur, de désintéressement,
ces vertus si pures dont le christianisme offrit l'cxem*
pie à la terre étonnée, c'eût été le soleil qui les eût
inspirées! Ainsi ces mêmes chrétiens qui s'exposoient
aux tourmens et à la mort plutôt que de renoncer â
Jà^uB-CIirist et aux vérités qu'il avoit enseignées, c'eût
. été au soleil qu'ils eus^senl fait ce couragei^x sacrifice 1
Cétoît donc le soleil que vous annonciez, magnanime
Apôtre, dans ces épitres que vous adressiez aux diffé-
rentes églises! Gémissons d'une idée si extravagante, et
plaignons les érudils modernes qui ont tenté d'expli-
jfluer le christianisme avec les fables de la mythologie.
Les Juif» étoient plus francs. Le Talmud contient bien
des inculpations contre la personne même de Jésus-
Christ; mais il n'eu conteste pas l'existence; et sans
rappeleii* le passage où Khistorien Josephe parle de Jésus«
Christ, passage dont l'authenticité a été combattue par
quelques critiques, il dit que le grand-prêtre fit com-
paroitre à son conseil Jacques, frère de Jésus - Ch rist ,
jOui fut condamné à être lapidé. Parmi les auteurs païens.
Tacite, Pliuc le jeune ^ Lucien de S^uior^ate^ Lan^prido^
( 5« )
TotpHîre, Julien, Hi^roclè» 8upmien( tous TexiBlei
ii% Jësufl-CIirist. Ce fait ne peut donc plus ètr« cunti
par quiconque connoît les règles de la critîqm; eC
pyrrhontsœe le pins obstine, on plulAt la mauToistt
la plus décidée, peuTent seuls tenter d'obicoroir Vii
et la Térité d'une bistoire corroborée par tant de téfH
gnages. 3^. Que pent-ôn demander pour prouver 1*1
thenticilé des Evangiles? qtt*on y raconte des biU î
portansi palpables, opérés sous les yeux d*na gn
nombre de témoins; qne les historiens qui ont dressé
récit n'aient pu être trompés , n'aient poiùt voohi Iro
per, et n'aient i>u y réussir quand ils Taoroient tou
Or, les ETangiles offrent tous ces atantages. Ib a
tiennent sans doute des faits atsseos importans, puîaq'
5'agit d'une doctrine répandue par toute la terre. ',
rlirétiens ont toujours regardé les Evangiles comrai
code de leur foi; et comme ils ont pris ces livres p
la règle de la conduite, ils ont d& en foire on exirn
sérieux. Dès le second siècle, saint Justin, qui de p
}osophe étoit devenu chrétien , soutient rauthienticitd
évangiles. Saint Irénée, disciple de saint Polycarpe,
l'a voit été de saint Jean ; Tertullien , Origène , Clém
d'Alexandrie s'appuient constamment sur les Évangi
Mais y dit-on, ce sont les chrétiens eux-mêmes qni
écrit leur histoire. Eh bien! nierons -nous l'bistc
grecque parce qu'elle a été écrite par des Grcicii,
kl'ajouterons-DOus plus aucune foi i l'histoire roma
parce qu'elle nous a été transmise par des auteurs
mains? Ni Porphire, ni Julien ne se sont avisés de e
3ue les quatre jSvangites fussent l'ouvrage des autc
ont ils portent les noms; en sorte que nous ponv^
nous glorifier que les plus beaux titres de créance
ces livres nous viennent de leurs ennemis mêmes,
doit-on pas, d'après cela, d^'plorer amèrement l'igi
rance et la témérité de Ceux qui viennent si tard p
contester ce que tout le monde a reconnu avant ec
\^.->>
tvwÔgQçit êitr4ii4 ont ëlé fiÉbrîqo^^pir qaelqiM^
^ HMltor. Mfti» à ^«fule ^époque i-l«il paru? fiîucd
iorâia'il exktoil eueore des témoins dss bits? efrlroo
ii|Mèi Imt' iiMii? l^uno otTsuIrs sappositiouB préiebr
JMHI'fgrieaiCBt^ds^diQoatMs que iWslsora hit ssntii*.
Jkjr^^ ftt à$ fims <!r«QAies» il oil Ti;si; msk lo soUk
mêtti^ftofomM pris do jbft disliiigiior dipo ? ériloUst, prou!i^
tplbVilin df Ml ^raisn. K Qno jp^i-il pwa^r do leiâr
1«M|rM7 IL ort posH'Uo saiis doaîo mo lloodvwiiàiiro
.jÉsfKpiilspoîf bitoodiiit^penidtaiBtlsilt Msiicloy^q^
-WtSÊMnmâêm rBi9Sii|Bo^ nais oà poi^ asNira^ aa'ik
MmI pMl sujiMiiit d*allérstioii ponr oe qni rôgsrae la
-dwMlK-^biMiptct des premiett obréltons ponr ces li'*
Mi^<aNpli*iiiM|n*«9 sentpute, et ce qui errifa lors de la
àttfflfMitk éoùniit per &sint Jérôme» |nroove areo'qnél
iKiiB religieux on rousert oit ces orscles dirîns. Ijes éra-
'dBle se sont donné la peine de compter les ▼ariantcs; il
;.T*.*èn a beaucoup', et il n y en a point déportantes.
lias écriTaitts du siècle d*Augasle ont aussi les leuini, et
.411 no s'en est jamais seinri pour nier leur fidélité snr^ le
ïiffcillirhicîpaL Que sont au fond tontes ces difficultés?
*ibm CTipawes qtli uo résistent pas & la critique. Qui sont
,elM99( qui les élèvent 7 fréleudeul^ils soutenir la compa-
* taiiMi afoo les génies de tous les siècles (|ui ont cr'b et
' 4/Sùmia ce qu'ils croyoient? Dégageons nous de nos pas*
siona^i et la Térité nous frappera de son éclat /et la reli-
tiaioD ee aïonlrera à nous toute resplendissanlede la beaàté
H'dosa doctrine^ de la pureté de sa naoraie, et' du spêcta-
:cle des vertus par lesquelles elle a consolé «a tei*re. Telle
t ait r^aoalyse rapide de cette conférence, où l'auteur s^est
«^jMatré, eorame à IWdinaire, digne de son sujet , et
f ot il Vesl concilié Tatiention d'un auditoire distingué,
V^^ffimmblt s'augmenter de jour en jour. *
.!J. .ftomsa. LlienreOx ebangènient que la mission avoit
. '.ipéré ai\ cette irille se soutient; el ce qui se passe encore
(5i4)
aujonixl'hui, pronve que ce n'a {>oinl éié une ferveur
d-un momeoL Le même esprit de piélë paroit régner
parmi ceux qui ont suivi les exercices de la mission. Il
y a tous les jours beaucoup de monde à la croix qui a
ëtë plantée. Le jour du veudredi-saint , toutes les pa*
roisses, à l'exception d'une, y sont allées en procession,
M. révoque, le chapitre, la paroisse Saint- Pierre , et
les nombreuses congrégalions d'bômmes et de femmes,
s'y sont rendus également à cinq heures du soir : un dër
lâchement de la garde nationale et la musique accom-
pagnoient la procession. On a remarqué que , pendant
tout ce jour-là, il y avoit eu constamment au moins
quin/c cents personnes au pied de la croix. Les| égh'ses
où la dévotion du chemin de la croix a élé établie, ont
élé visitées par un grand nombre de fidèles qui faisoient
leurs stations. En général , les églises sont beaucoup plua
fréquenté&s, et il y a plus d^ardeur pour les bonnes œu-
vres. Des rixes factieuses ont eu lieu; si quelque chose
Eeut calmer les esprits , c'est sans doute les prières des
onnes âmes qui ne cessent de demander à Dieu qu'il
éclaire leurs frères^ et l'exemple des vertus et de la cha-
rité qu'elles exercent cnveis les pauvres et les affligés.
Orléans. Il y a ici depuis plusieurs mois en garni-
son un régiment suisse de la garde royale. Tous les ca-
tholiques, qui en forment la majeure partie, se aont
approchés publiquement des tribunaux de la pénitence,
et ont, pendant la quinzaine, officiers et soldats, rem*
li le devoir pascal avec l'extérieur le plus recueilli. Un
ataillon qui devoit partir pour Paris au commencement
de la semaine-sainte, s'étoit préparé avant son départ
à cet acte de religion , et l'avoit rempli avec la même
édification. Le peuple a été fort touché de cet exemple.
Ainsi tout concourt à ramener les esprits à la religion.
Les campagnes mêmes qui sont le plus abandonnées par
suite de la disette des prêtres^ viennent de recevoir des
i
( 5i5 )
ijworin/ fnmgtnk h mérite, mM. oéanmoiiu fart pr<*
cieiix. Un tiûé -niiiiîoiiQaire a paroduru ploMeurs pa«
rouNs de ce diocèse^ a ranimé la foi , et. a troavë en-
core dea ceears docUea et empreiaé» i rentfBndi*e. 11 n'est
que trop naturel d*opBIier la religion quand on n*enlend
plna M Toix; maia las esprits même assoupis se riweiU
but an son de se» oxhprlations touchanlen. Cest une
nèçe qni n'a besoin que 4e parler k ses enfans pour les
£iuce céder àaôn autorité, ou plutôt àsa tendresse. C'est
cvque Ion a ^prouy^dans les campagnes où le mission*
Mira a*est montré. Seut^ il a fait impression sur dea
liODimes moins pervertis. qu'égarés. Il y a des paroisses
foA il n'a fait que passer; il y en a d'autres plus heu-
• Sougy, i l'extrémité ^
oi il a fait quelque séjour.
Iioridk^ouesl du diocèse, a joui de sa .présence pendant
irpifl'aemaines^ Cette paroisse et celle oTIuètre, qui sont
jëunies, ont paru recevoir ce bienfait avec reconnois-
unce. Les habitans des campagnes voisines se reiidoient
i la mission avec empressement, matin et soir, quoique
la plupart fussent assez éloignes. Ni les mauvais chemins,
ni la saison cotilrâire, ni le temps qui fut constamment
mauvais , ne purent ralentir le zèlo que Ton montroit
dans ce canton pour entendre la parole de Dieu. Le mi.«-
^onnalre, de son coté, éloit infatigable, el faisoit doux
instructions par jour. Au bout de trois semaines, il alla
donner une mission à Termini^, paroisse Toisiue, mais
jdu diocèse de Versailles, où l'cra pressera en t des fidèles
ne fut pas moins vif, malgré les mêmes obstacles du
jtemps, des chemins et de l'éloignement. Celte mission fut
.terminée par la plantation d'une croix , qui eut lieu avec
beaucoup de solennité; après quoi le missionnaire revint
à Sougy pour une pareille cérémonie. Il eût volontiers
procuré le même avantage à d'autres paroisses , mais il
étoit attendu à Fontainebleau. Ce pieux eccl^iaslique
est déjà connu dans ce diocèse par son eè]6 désintéi*essé
el par ses prédications instructives. Il donna, Tannée
(5i6)
dernière, ploiiears miMoiis dafis la partie de Blui^. La
simplicité de sa vie, aon courage, aa patience lui roii«
cilient partout le retpeet et resftime^ et prëpai*eiit I*eBtrt
de SCS discourt. Les lieux oà il a passe se fëlicileut même
des courts uiomena qu*il leur a donnés, et les payeurs
qui ont pu procurer ce bienfait à leurs troupeaux, eH
ressentent les heureux fruits. Il dissipe les prëf entions
par sa prudence et par 8<» rertus. Il rend la religion
)*espectable par i^n exemple; il seconde le selç des cin
ré%j il leur concilie les caeurs, il rend leur ministère
S lus fiicile et plus fructueux. Qui pourroit être jalodx
'un concours qui tend à la gloire de Dieu et an aalut
du prochain? Fuisse donc la mîsërioorde divine mulli«
tiplier ces ouvriei^s généreux, et puissent-ils suffire i
la f<iis aux besoins des Tilles et i ceux des campagnes,
ou tant d'ames rachetées aussi du sang de Jé&ub-Chrtst
attendent que Ton vienne remuer pour elles la piscine,
et leur rompre le pain de la parole dont elles jeûiieiit
depuis taut d*années !
NoUVXLLXa POL1TIQUK5.
Pa^kis. s. m. a présidé plusieurs fois le conseil des mînis*-
tres. Elle se porte Deaucoup mieux , et murche dans ses ap-
partenien5.
— M>'. le duc d*Or1cans est arrivé à Paris, le mardi x5 au
soir, M*", la duchesse dX>rléans, M"«. d'Orîéans, sa sœur,
et tonte sà famille. Le lendemain , le Prince et les Princesses
se sont rendus aux Tuileries pour faire leur cour au'Hoi , aux
Princes et aui^ Princesses M"^ le duc d'Orléans étoit débar*
que, le 12, k Calais, avec toute sa suite, remplissant sept
voitures.
— - Les officiers de la compagnie des gardes du cerps de
Noailles, ayant k leur tête M. le duc de Mouchy, leur capi-
taine, ont été admis, avaiTt-hier matin, au serment qu'ils
oot eu rhonneur de prêter entre les mains de S. M. On croit
( 5i7 )
a la GompanM atn loplt féorganitée pour h i**. mal proK
B , ci qo'<ittompfi»>af m Joiu^à $tmmirrimjm dmètii;
-» Mr. le doc àê^ Btrryv' inlbniil dci perlèi que la 1mU«
tap» éê VoiuKiart ont awyyfea par ht data manoiiif , vient
éf irar .aecoidèr iiA iecoiirB de 400a fir.
- :>■
KsiRavciy membrada k chambre det.df^imliflt ait
■^-canmillar d'£t«t en aarvke evlraordîffiairay et fona^
lafjnJljiiKi ilTHî «& dfpailtaieiit dc^ U jttitka.
4«^l|. 'da GkbÉÎae ea nùmmi loaa-pr^et àjontac, daiii h
Cliaiewia hiJMriedra » et M. Angelter , aooa-pîréfet à Lanion ,
m a«i■plBtoe■lan^de M^ lé soàf*prtfftt de' JLanion, aonioié à
apfia'pieiaLuiiv ciav«ifiej.
t- • . • ' ■ ■ .
-^^ V)ar tmté'des principe» d'économie «oivû par la faorer-
MBtfBt « on Vient <ie ri»br«icrr vîn^Hin ofliciers de; VélMV-
nqnr-de la première dtviston militaire, fat Crgiie ottcien de'
rilrtHwa|nr da li place de Parit.
-«- M. Esmangard , conseiller d'Etat , a été nommé rappor-
teorde la commissi<m chargée d'examiner l'a (Taire concer-
nant lesoficiers topérieurs renvoyés de la Martinique par M. Je
|oovemeur.
— L'aflbire do sieur Maubreil a été appelée, le 17, en po-
lice correctionnelle. L'accusé a parlé lui-même, e% s'est laissé
entraîner dans des divagations aussi K:onl;*aires à son intérêt
fi'aa tnis commun. Son avocat, M. Couture, a essavé d'at«
wsaer l'effet d'une si mauvaise défense , et de ■ répondre ans
fsits avancés par le ministère public. M. le substitut dn pro*
* tnreor dii Roi a répliqué. Le jugement sera prononcé le
mardi 2a.
— La eonr prevôtale instruit une affaire de fausse mon->
noie dana laquelle une famille nombreuse est impliquée. Oa
a mené les accusés k PH6tel-dea-Monnoies , et on a fait l'essai
éa pîècea fapsaes en leur présence.
'^On a commencé, le i5 avril, au tribunal de police cor-
rectionnelle, l'afiâire des sieurs Chevalier et J>entu , auteur
et imprimeur de la Première Lettre à M. k comte dt^ Cotes..
Le premier a déclaré se nommer Franfois-^CIéry Chevalier,
( 5,3 )
ei êire Itouime de leHres. Il n'a «lé lire qup cent nriMUirei
ài: ia brochure, i^ui même ii'onl jiag tous ^té ïftudu», M. V^
liinrixiil a, flans un long dUcoui^, énutuérû les jirmcipaiii
griffs tjiii ont fait Iniduîre le sieur Chevalier dn^ADt le trilw
iiïl. U l'a actusé d'avoir mantiut- de reNpect à la Charte,
d'avoir atla<|ui: l'ordoimatice du 5 S"pleiiibre cl In toi dn 21
oclubre, que, |>ar une odipiite allustun, il'appeFi^it la loi Att
susp«cls, et d'avoir lentë d'affoiblir le rrsiiect âù îi la per-
sonne du Roi et aux actes de son autorité. Le magistral S'
cité plusieurs passages de la Lrocliure qui jnilîtient ce* repro-
clies , t>t a conclu k ce tjue les sieurs Cuevalicr et Dentu fu»-
si'Tit condamnés à trois mois de prison, tSoo fr. d'amende et
inoi) fr. lie cautionnement. La cause a clé reuiîseau mardi 31,
puur etileudre I3 réponse de Clievalîer.
— M. Charles Messier, célèbre astronouie, est mortiP^
ris, à l'ége de 86 ans et plusieurs mois.
— L'arrêté de M. le préfet de la Seine, en date du 1". man
dernier, adonné lieu à diverses inlerpcétalions. Quelques per-
sonnes ont cru que, parce que l'art. 9 porte que lei déclara'
lions seront repues jusqu'au 5 avril courant, ce terme étoit
de rigueur , et que les personnes qui se scroîcnt inscrites au-
roienl seules le droit à être portées sur les listes d'électeurs.
Telle n'a pu être l'intention de M. le préfet. La lîsle des élec-
teurs se fait d'office d'après les rôles; mais comme des erreurs
peuvent être commises^ que d'ailleurs quelques coniribuabl'i I
uomicdiés !i Paris paient une quote-part d'impositions dans les {
dépnrtemens , il étoit indispensable d'ouvrir un registre de ré- '
claniatinns, et il l'ctoit aussi de fixer un terme aux inscrip-
tions, afin de les hâter de manière que les listes d'électeurs
pussent être imprimées et publiées, selon le vrru de la loi,
avant l'époque des éleclious. Ce terme ne sauroit être fatal ,
puisqu'il n'a point été assigné par la loi; et jusqu'au jour
même de la convocation des collèges, tout citoj'cn remplis-
sant les conditions exigées , peut réclamer l'exercice des droits
d'électeur; mais il ne pourra s'en prendre qu'il lui-inèmé, si,
faute de réclamalion de Sa part, son nom n est pas inscrit sur
la liste qui aura été affichée avant cette époque. U parolt que
c'est ainsi que doivent être entendues et les dispositions de la
loi et celles de l'arrèlé de M. le préfet.
(5.9)
' '*«— Seinûtle eolmiêiioenent du raoMi ontriraille h VMe
Éifcnf «t tbâteÉtt de VfcraHlIes , et aux réparations it la
dMIr dé iniri>kv,~^i étoit dans un ëtat de dégradation coinr
. — 1} est entirë sncceaiivenient dans le port de Calais plu-
ijpm liAtimèns ch^gÀ de blé.
**m^'tjg tribonal de Sarrebourg a condamné k trois mois de
le nommé LocUier, ancien capitaine de partisans,
de propos séditieux.
.««ITo nommé Blanchard , dé Bourbon-Vendée , agent d'in-
PUgiMéa pNDlitiqoes, avoit été envojé dans divers lieux', et no-
lÉmment à moulins, pour y porter la nouvelle de prétendus
camplofei «{ni dévoient éclater k jour fixe , et avoit un mommit
^^mfmmklm s6relé d'an partieulier de cette dernière ville ,
mJk dénonçant fisusseownt ;. traduit devant le tribunal de
p* c«Mn«ctionneUe de Bourbon-Vendée, sa fonrbr a été
, et il a été condamné à driq ans d'emprisonnement*
it tout le cours des débats , il a feint une imbécillité
y et a refusé de faire connoitre les principaux auteurs
'Ibfjtttngue dont il n'étoit que Fngent.
•• L'empereur de Russie vient de conférer le grade de,
haltuant-général de ses arni[pes à M. Pozzo di Borgo, son
près la cour de Frai ce.
-
' —Lord Wellington se dispose à quitter Paris , pour se trou-
m* 4 Londres le 2^ de ce mois, jour de Saint-Georges, oii le
Erégpnt tiendra une noiubreu.<ie cour. L'état-major du
rendra à Cambrai , oii sa grâce ira établir son quartier-
|ttefal.
' —Un orage affreux a éclaté à Ath , dans les Pajs-Bas, Le
iMwrre est tombé sur le clocher de l'église principale. ( Un
jbvnal dit réalise cathédrale^ il n'y a point de cathédrale à
AA). En moins de huit heures, le clocher et l'église ont été
en cendres. Le dévouement de la garnison a sauvé les
s qui entourent l'église, et préserve la ville, qui avoit
iMtt « craindre des progrès de l'incendie.
' — Les réclamations' de M"*. Krudncr, tendant à obtenir
h permissiou de prolonger sou séjour dans TEtat de Badè ,
ont été infructoeutes. Elle a été obligée de rentrer en
On dit qu'elle vient de louer une maison de campagne prêi
l^uceme, mais qa*on lui a impocé l'obligation de ne pas tenir
de réunions religieusi^t > et de ne pas prêcher en plein air. Son
parent, le baron de Krudner, chargé d'affaires k Dresde, vient
€ie donner sa démission, et s'est fait agréger, ainsi que sa
femme , k la société des hemhutes, en Lusace; c'eit mie secte
fondée » comme on sait , dans le dentier siècle , par an comte
de Zinzendorf. Quelques journaux l'ont appelée la société des
viiHisifS} il n'y a ]K)int de secte de ce nom en Allemagne,
mais bien des piétistes, qui y sont même assez répandus. Ces
piétistes , comme les hernnutês , ne sont j»as exempts dVnthou*
*iame.
t
-«i- On a donné beaucoup de versions différentes sur ce qnt
vient de se passer en Suèae. Ce qai est certain, c*eet qu'il y
a depuis Iong«4emps en Suède un parti de mécooleai qui ton-
haitoient un changement dans le gouvernement, et qui , re-
gardant le prince royal et son fils comme des étrangers , fiw^
mèrent le projet d'attenter à leurs jours. Le prinœ •royal en
fut prévenu , et prit de suite de grandes précautions, qui ont
empoché le succès de l'entreprise. On fait des recherciies ponr
en connoitre les auteurs. Deux officiers de la garde ont été
rétés; plusieurs dames de la noblesse sont compromises.
AVIS.
Cenx de nos toiiitcripteurs dont l'abonnement expirera le ta mai, «
jont nt\é% de le renouveler sans délai , afin de oe poiot éprourcr da^
retara dans IVnyoi du Journal.
Zei abonnement ne peu%^ent être reçus çue des f • modt^ i%
hre^ i^ février et i%mai.
Le prix de raboBoemcot est de a8 fr. pour Tannée, i5 fr. poar sis^
moÏK f et 8 fr. poar trois noia.
On eut prie de joindre à lontm les fK^lamatiomi, changement d*a-
drrxse ri n^aboiinemenA , itr dernirre fitiretse imprimée qoc.roa reçoit
avac le Journal. Cela ^TÎte des recherches el enipéche des errenra.
ToPTES LETTRES QVt IfÉ SER^tEIfT téS )$tfB^KCUêES SrJI
ttovs rARrieswEvr tds.
UÊKiipndi ÉOavraaif.) (N*. âSa.)
\t 1 ■ .1 1»»^
Mhciiàilens iwr tes rapports des 4ifférens ËUUs ùvec U
sààu Siège, et sur Tautorité guil exerce dans tE^
' mUsé, eximits du rapport du comité anglois.
tHOtSliMS AKTICtX*
Dtm tioire premier article sur celte matière^ tioUlft
El ratnarqutr » en parlant des documena relatifr & U
iCm^ que air John Hippisley n*a voit pas en aur notre
plillo «ccl^îastique toi^a les renseîgnemens qn^ii eftt
lift et [proourer, ou au moins qn'îl ne les a?oit pas mis
iM oaage i et noas nous ëlonnâmes ttitr'auti*es qu'il n'eik
JHW consulté les Opiucidea de Fleury, publies en 1807,
)p«r M.« Emay^ oà il auroit trouve des témoignages plus
lignes de Foi ^ et des raisoniiemens un peu plus conciuana
«(ue dans ses extraits de Pi<huO« Mois depuis nous avons
«ippris une circonstance qui rend sir iohn Hippisley
^^Botos excusable encore, et qui achève de prouver quel
^esprit a prt'sidé au choix de ses matériaux. Nous savons
'^'une manière très-sûre que ces Opuscules de Flesuy
été véritablement envoyési au baronet \ nous le t^*
de la personne même qui lui en a adi^essë un cxem«
plaire^ et qui avoit pns la peine de lui en désigner les
'passages les plus concluansé L'impaitial rapporteur n'a
Jiea-ci'u devoir faire mention d*un écrit si important $ et
comme un ^ge qui ne daigneroit pas consulter toutes
les pièces d^uu procès, et qui passeroit sous silence celles
>qui aeroîent les plus propt*es à former bon opinion , il
n^a communiqué au parlement que les documensqiji fa-
irorisent ses préventions, et il a tenu le reste caclié. Nous
laissons les Anglois apprécier la droiture^ la candeur et
la loyauté de ce procédé*
Tome XI. L'Jtmi de la lîeligian et du Rvi. X
(5m>
En poursuivant Texamen des documflhs dans le rai^
nort du coroilë relativement i chaque Etat , nous ar*
rivons à ceux qui regardent Venise. Cet article reif-
fernie Irès-peu de pièces. On y trouve deux extraits de
V Histoire dea républiques italiennes {tu moyen dge, par
IVI. Sismonde-Sismondi , et de V Histoire universelle des
Anglois; c'esl-là, c^ei^t dans des auteurs prolestans que
le rapporteur va chercher ia connois2>ance de la discipline
ecclésiastique. Les trois autres pièces de cet article soni
trois actes du sénat et du grand-conseil de Venise, datÀ
dq 3 septembre 1754, temps où Ton croit qu'il exisloil
encore quelques différends Hutre la république et le soiiv
Terain Pontife; car sir John Hippisley met beaucoup
d'empressement k recueillir ce qui a été fait dans dea
temps de troubles et de discorde. Son article manque
d^ailleurs d*oxa<5(ilude. Il dit que les patriarches de Ye*
nise et d'Aquilée étoient choisis par le sénat, et que le
dernier et oit forcé de prendre un noble Vénitien puiy*
son coadjuteur. 11 auroit du savoir que, le patriarcat
d' Aquilée n'existe plus depuis pins de soixante ans. Ce
patriarcat devoit être alternativement a la nomination
de la maison d'Autriche et de la république; .mais on
éludoit cet arrangement par Ju précaution que le pa-
triarche vénitien a voit de se donner un coadjuteur de
sa nation; ce qui amena les disputes de la république
avec Marie-Thérèse, sous Benoit XIV. Sir John Rippia-
ley ajoute quHl paroîi que les évêques n'ont pa«Ja per-
mission d'intervenir dans la collation des bénéfices pour
le clergé du second ordre. Il nous paroît plus cei^taui
que riionorable rapporteur se trompe dans cette assers
tion, dont il ne donne aucune preuve.
A l'article du royaume de Naples, il dit qu'il n*a pa
se procurer aucun renseignement oQiciel sur la nomi-
nation aux é vaches et aux emplois ecclésiastiques du
second ordre. Nous sommes surpris qu'un homtne qui
a fait tant de recherches, qui est allé en Italie, et qui
iparoit y avoir interrogé sur nos usages tant de prélats
connu J'«a^jDWf,iCJHiMt ■
is hcDieux 4i$:ppQ>oîria^
que nous ii*aVu)f» pJa^nC
la savons qulNloit^Wgp
( 3.3 )
•I <l*«crlé»i»tique*, n'ait pas connu r«aX/l!tf,iC]boM* ft
ctl t-giii'iJ. Nui» nous Iruiivi ' ~ ■ ■ ■
}ili-er û eel\ti Incune ; car, (|u
à 1 ambassadeur à Naplta, iii ^
aulrefuLS que lu Pape nomm'u dans ce rq^a^nû 1. tQt»
Ita M^gei t^piscupaux, excepld- viiigl six, qi^'eU»i^f,r«..
cunnuï (le paUuaagu Inique; il iiomniuil^ ^ff^çaiçiil à
luii:> les bt'iiélîcea du second oi dru. Soits Pl'é Vl, la eoor
de N.iples leTcndiqu» le droîl de noniui|j,ÏDin cffptn
l'u^agu ancien, et il s'ei^^uivit inte :is.seït longue ,Contai7
lalioii qui ne fiail qu'un 1790. Il tVil cuiivèiiu aloiriqiu ^
le l'ape nomtueroit à loua les Ix'iiélîcesduMcon^Pi^dré,
mais ne choiïiruil que des siijuls du iiiL Quant aux
é<rêcliét, il devoil y nommer sur une iilla de lix>isca|i-
dîdals pi-éseut<.'a par te loi , et le» si^gc< racao* Fureàt
en eBêi lemplis, en 1793 , d'upi'és ces nqureatix arran-
gement. On piOtetid (ju'il y 11 encore on ce momeut qual-
qiie discussion à ce sujet entre les deux cour*. Sïr John
Hippisley a jugé à piopos, pour grossir son article de
Naples, d'y faire entrer un extrait de Giannone, en 38
pages in-rolio; il Faut le remercier de oe paa nous en
•Tqir.dunnë davantage, cai- Gianuo'ne avoit un droit
pariicDlier i cette faveur du rapporteur. Cet historien,
«anemi déclaré des Papes, et auteur mènje de satim
ictuilre cux,étoît uneaulorilé pii!rieuse& alléguer. Mail
puiaqu'oD citoit son livre, li'auroil-il pas été juste da
fvnqarguer qu'il a été réfuté par le P, Sébastien Paoli,
■k.par San Felice, dans ses Réfiexiona morales et théo~
lanquea? N'auroît-ïl pas été convenable de parler de sa
^nidation à Turin', ep 1738 , dont on a le récit fort
tjlaiflé dans plusieurs recueils, et notamment dans lo
MftfwiUment à l'HUtoire eccléaiaatique , du P. Alexan-
pr*i L'équité permet-elle donc de faire regarder conimo
)9àe' autorité irréfragable un écrivain d'une partialité
fjfçoqnue, et que la hardiesse de ses opinions fît ren-
iray^aucceë8ivementdeplusieursEtats7et unra{)j>orteur
à ^ Fait MD dsfoir tn couscience quand il n'a priSsenlé
X a
t 524 ^
t I ■ • ■ ■
àîn.sï ()\riïn cÀl^'des o))jé)s, ioL c^ii^'I Afieclè (Te chôTsîr fo
aiiloritOVUfS plus suspectes? Le reste de râviiclç di Nàpl^
Ijréseiilc des pièbcs qui ne sont pas plus.côiicluâiiles, eii^
Ir'aiitf'ies des hieBuréà prises luir-ia cour dé Nâblés, eA
COIlI
emj]
quel te rapporteur JRaisii et prë^ente bé qiii à éli fait daui
des momens â/huméur. Vèut-oii bien là paix àUëhd Où
va fouiUer ainsi dans les archiifô de Ja di^brde? et lel
callioliques doivenl-ih de H rei'crrinbisàancè à celui f|ut
irinlerroge leur histoire que pôiir y trouver dt« iemèbcei
Ae çiierre, et qui ie^ couve et les ibmènt'c aVîïC ùii kâl
si vif? , \ \. .
L'article Ses Etats dii roi de ^aV^daigab lié %r&èhf4
aucun acte àulhëntit|uê bt ôJficieL Ûh y VôitïeuièWietii
vue rc^ponse donnée à l'ambassadeur aneFois; V&pÔfisA
pas entièrement le système dé sir 'Jphu Hîp-
^isley. Il a dû y voir Ie:s principes véritables aeTEjglisé
Catholique, que les deux puissances tirent reiir atitbrilë
de Dieu; que toutes deujt sont indépendantes; que Tau-
lorilé civile n'intervient point directement dans lés af-
faire^s ecclésiastiques, etc. On y admet la juridiclfod
de TEglise dans les matières et pour les personnes 'ec-
clésiastiques. Le souverain y a, en viertu d'un bref dé
Nicolas V, en i45i, le privilège dé nommer "iiJX évé-
chés de ses Etats; il ne prétend donc jpas que ce f)rt^
vilége soit inhérent à sa couronne. Au comôiehcenietit
du dernier siècle, il s'éleva une discussion p6\ir savoir
s\ cette concession devoit s'étendre aux domaines âcqui»
depuis par la maison de Savoie. Le Concordât du 34
mai i7'i7, accorda cette extension, ekcepté pour les
sièges de Casai , d'Acqui et d^Alexandrie , où Tûsagè étoit
de proposer trois sujets, parmi lesquels le Pape en c(iot-
•lâsoil un y usage q^ui fut maintenu. Le Concordât du 5
( 325 )
juillft 17^1 » çonfîrhia encore celle prorogative. Cm Con-
cordais rrglèreiit aussi d*uii commun accoril pliihiotirs
poÎDls reJulifs au jugement des causes ecclésiastiques,
fux bénéfices du second ordre, aux revenus dés siégeii
vaçans, olc. Oii ne voit point, il faut le dire, darw les
rapports du gouvern«inent sarde avec nome, celte ja-
lousie inquiète, et celle défiance ombrageuse que dans
(Tauti'e?! pays ôii a cherché ù exciter contre le saint Siége^
centre ue Tunité, et la juridiction de TEglise n*y est
pornl entravée. Aussi nous ne nous étonnerons pas de la
brîevf|ié avec laquelle le rapporteur a traité celte partie
ie son Âppetïdix, et du défaut de pièces authentiques
qu*oD y remarcjue. Il est probable qu^il n*a pas jugé
celte portion de la catholicité digne de fixer long-temps
set reirards, et qu*il a désespéré d\' trouver des armes
pour sa cause, et de ces exemples de chicanes qu il re«
cherche avec tant de coniplaisance.
\Jj4ppendix offre sur l'Espagne une suite assez nom-
breuse de ddcumens, dont les uns ne semblent avoir
été njis là que pour faire nombre, et dont; d^aulres ne
roulent que sur des faits peu imporlans, ou du moins
lie pi*ouvent'pas ce que le rapporteur cberclie hurtou^
& établir. Par exemple, le 19 août i8i4, Ferdinand Vif
nomma à Tévêchë de Ségovie un religieux, D. Isidore
de Celiâ, et le Pape lui donna l'institutiou, le 26 se(>C
fembre suivant. Ûavocat du roi, en examinant les bulles
d'institution, prétendit y trouver des clauses insuliles e(
contraires aux droits du prince. Il y a voit une de ces
bulles adressée aux vassaux de Tévi^ché de Ségovie. Ori
crut y voir le dessein d*empié(er sur le temporel. Le
Pape engageoU l'év^aue à établir un Mbnt-dè-Pu'té à
Bégôvie; ce soin déplut. Il étoit dit dans Ta bulle que le
( 526 ) .
Pape eût recommande h D. Cçlis de préler le serment
au saint Sic^ge, et ii dëclara que ce serment ne du^oit pas
pr(!judicier à celui que ce prélat étoit tenu de prêter an
roi, comme si ces deux ser mens iiVt oient pas également
d'usage, ou que Tun infirmai ou contredit Tautre. Ces
observations paroifisenl donc assez minutieases. Nons
trouvons ensuite dans Vjippendix des extraits du Con*
cordât de 1753, conclu entre Benoit XIV et Ferdi-
nand VI. Le Pape, y étoit-îl dit, accorde à S. M. et
& ses successeurs le droit de nommer à tous les béné-
fices. Le traité renfermoit beaucoup d^antres dispoM-
tions qui n*ont aucun rapport avec les prétentions que tir
John Hippisley paroit avoir eu Tintention d'accréditer.
Les pièces qui suivent sont une (pragmatique sanction
de Charles llf^ du 18 janvier 1762, contre la circula-
tion des bulles et rescrits qui n'auroient pas été exa-
minés par lui; des réglemens du même et de la ménae
date, par lesquels il appliquoit la même mesure aux
actes (le l'inquisition; un édil de Chai les IV, du 1*%
Juin iSo5, portant que les grâces et dispenses sollicitées
à Rome dévoient être autorisées du visa de l'ageut-gé*
néral du roi dans cette capitale; une cédule du m^œe
prince, du 7 septembre 1806, pour cpnfirmor l'édit
précédent et ordonner d*y tenir la main; u\\ç circulaire
de Ferdinand VII, du 29 novembre i8i4, tendant au
intime but. Ces dernières pièces n^out aucun trait à ce
qui fait l'objet du rapport du comité. On a encore inséré
ici un ordre du conseil, du 16 mars 1 768 , relatifau bref
contre Tinfant de Parme; sorte de documens que le rap-
orteur aiTectionne le plus. Quelques détails sur la bulle
Il cœna Domini lui ont paru ne devoir point être négli-»
gés, et il cite à ce sujet une note qu'il a reçue, dit-il, du
cardinal Ei*skine. Je ne sais si, en supposant la note au*»
thentique , le cardinal auroit approuvé l'usage qu'en fait
sir John Hippisley et la publication qu*il lui donne.
Pans le désir qii'avoil celui-ci détendre la liste de sea
documens^ il y a t'ait entrer un extrait de la constitua
i
liua espagnole, puhliéo S Cadix par loi cortèa> le 19
hian 1819. Ct:l cxirait porta Beuietnobt'qua la taligim
c&lboliqua fiât relie du la natioD , exclaiivament k tout*
auIi-«, et ijiie \es d>^puli^ dba co^èa sont tenua de jurer
de la défendre , cl Ae tr^n point admrttre d'aaire. Poîa
vient uOe cli-cu!nîio de la r^gerice espagnole aux ^?ê-
i]iies , le 1^ Avril iSiS, ao sujet dn non(n.'On «ait
qu'alors l'Espagne éloit en pi-oie h aoe guerre ^rieuak.
I^ r^euce , k's cortès , et an grand aonibre de loyaux
Espagnol! Ploient ix-rngi^ à Cadix. Lea corlës y rendi>
rent im dpcrel pojr éiahlir k U place de rÎDUui«ilioa
dos Iriltunaux pour dr^fendre la toi. Le chipUre de Cadix
s'uppoan à In p[i1)]ïcaliofl du décret dana leâ ^glûes, et
le iionre du Pape, Ms'. Pierre Grarina , arcfaevftqn*
de Nici^, aujourd'hui cardinal, qui ae trooTOÎt anaaîii
Cddi'x , en écn vîl au conseil de régetice et à quelques évt*
que», n blâinoil la mesure, et demandoît qu'on en dtf*
ïerâl l'eKëcution. La régence fut blesaée de cetle oppo-
^tîoni et il fui même quesliôn d'ordonner au uoncede
quitter TEtpagne, et de snisir son temporel. On se con*
tenta', p.ir un décret du nJ avril , de lui recommander
' ii%re' plus icirconspecl. Ce qu'il y eut de plus aingnlier
flâna cetle affhîre, c'ett que le décret ^loit signe du car-
dinal de Bout'bon , archevêque de Tolède , comme pré*
tfdent du conseil.
' Le Portugal ne pouvoit manquer d^' fournir au rap-
p>rteur des document toul-à-fait dans son sens; Le long
mmialère du marquis de Pombal, les dilKrandii qu'il
|R4Toqua avec la conr de Borne, la pruleclion qu'il
atxorda k Pereîra et i d'autres théologiens de la même
ileole, l'esprit et Ipi réformes qu'il introduisit, tout cela
Veatroit parFaiiemuht dans les vues de sir John Hîppis-
ley, et c'est en effet depuis celte époque qu'il a pris
la plupart de ses renseignemens. Ca qui s'est passé an-
férieureoiiiAt ne lui a pas paru également digne de aun
•ttention et de ses recherches. 11 indique donc comme des
■oui-cea précieuses les écrits de Perdra, eiiti'auU'es 1«
( 52$ )
^eniamtn iheologicum , où ce canoniste etsaie de pronf
ver que lorsqu'il est défendu de recourir au saipt Siëge,
les évoques sont dans le droit de pourvoir à toutes j^
dispenses réservées au Pape. Cet écrit fut attaqué datif
le temps par deux ci'ita^ues qui parurent^ l'une ji Mlidrii
sous le nom de Gabritsl Galendi, i'auhre a Bpme «009
celui du père Caraffa. fie rappoi-teur ne consoîssûit
probablement pas. ces écrits; mais ce qu^il n'a po
Ignorer, c'ebt que Pereira, courtisan assidu de Pombalp
quitta pour le servir l'habit religieux, et obtint, pour
prix de sa complaisance , des places et des faveurs qui
Yie laissèrent pas de faire juger son sièle un peu intéressé.
On peut voir dans la Biographie universelle jusau'oii
alloit son adulation pour PombaL Les extraits de thèses
rapportés dans Y ^ppendix ne prouvent absolument rieoi
oïl aui'oil pu en citer un bien plus grand nombre d'autrta
i>ù le contraire eiït été soutenu , et TuniversitédeCoimbri
n'eut pas manqué non plus d*exemples de ce genre. Il
n'y a pas lieu de s'élonner que Pumbal ait fait défen-
dre d'introduire en Portugal la bulle jiposioUcwn pae^
cendiy donnée par Clément XllI , en faveur des Jésuites,
on 1764; celui qui a voit proscrit les Jésuites, vouloitsoa^
tenir k>u ouvrage. Tous les actes de son ministère sont
empreints d'uigifur et de taquinerie contre la cour do
Borne; il saisit toutes les occ«')sions de la mortifier; il
frolda des éciivainâ contre elle; il interrompit les corn»
anunications du Portugal avec le saint Siège; il lui coq*
testa ses prérogatives. £n un mot, il lui fjt une guerre
assidue; et comme il avoit eu le mérite de donner le
signal de la destruction des Jésuites, il eut aussi celui de
préluder à ces hostilités contre te chef de l'f^lise, qui
éclatèrent ep divers £tats sur la fin du dernier sièclu*
A ce double titre, on peut être sûr que son ministère
sera toujours cher à peux qui aiment les troubles et les
)f]ouveaut&«
La Suisse, le dernier Etat catholique dont nous ayons
è parler^ ^t bien loin de nous offrir le même tablean*
( 5=9 )
Va peuple bon, simple el religieux, tris jjIoux dp. ses
droils, mais peu empre.W de les ètt'niJre-, à i^uî l'exem-
ple mime de la réforme a nppris In nécessité d'iinv
Bulorîr^; q,ui ne se laisse influcimer ni par des mioii-
trp» brouillons, ni par dos Kopliistci iiovaletii's, et qui
suit paisibiemeiU U foato dfl ia sagus^e et |I<i devoir
Tuilà Jei Suisseii. Ils ne fioiifFiiiuient point l'arbitraire,
mais ils .se aoumelient sniis rt^pugnance fl une drsci-
plitie ancienne; ils n'ont pas relie dé&artce umbragenso
tvuïoiirs en garda contre l'antorit^; il» ne sont point
liatniliés des prérogatives du père eoinmiin. Cet ^t.it de
choBeB tsl assez cunsoianl pour ceux qui s'inl^resaciit
JU repos de l'Eglise; mais il ei,l ai*ë de penser qu'il
n'offi'ira rira de pii^uanl pour quiionque aime l'agila-
tion et le bruit, Vj4ppfndix relatif à la Suisse est Jonc
■nez court, et (juuifjii'uti ail cherché visiblement A lui
doimer ta même couleur qu'aux autres parties de ca
recutiil, quoiqu'on y ail relevi^ et m^me grossi avec af-
feciation quelques fails isulëàqut enlroient dans les vues
ilti Wdacivnr , néanmoins l'aspect géoéral de l'arliclc , i\
j'osB bnrler ainsi , ronlrarie son syslCme. Ainsi il insintie
Joe fee cantons SuÎhscs catholiques ont méconnu teur^
roilssur l'élection dcsévêques eu ^e taiâsaut tuu)our» gou-
verner par des évoques étrangers au choix dcM]ue1sils no
prenuient aucune part. Il est vrai que les cantons n'a-
voient point de part à la nomination des évoques do
Cooslance ot de Baie, qui Ploient eUispar les chapitres
de ces deux sièges suivant l'ancien usage, Muis c'eat une
idée toute nouvelle et une prétenlion inconnue jusqu'à
ces temps modernes d'exiger que les liuitlesdes diocèse»
Cadrent exactement av.ec celles des Etals, Jusqu'à la
rnolittion nous avuns vu et des diocèses élrangeis qui
l'élendoiunt chez nous et des diocèses l'rançois qui n'é-
tendotent au dehors, sans que de part et d'autre on se
fit avisé qu'un tel aiTangeroenl compromelloit l'hou-
nenr, les droits ou la IrauquiUiLé de l'un ou du l'autre
bît; tA les iSui»es n'avoicnt pas plus dt] ^ujet de :>a
If
( 55o )
f)laindre de l'extension de N?êchë de Conttaiice, nr
eur lerriloire, que les Allemands ne se plaignoîenl ^e
l^extension de rëvéchë de Sirabbourg au-delà du RfifO» .
ou que nous ne nous plaignions en France decequ'iue j
f>arlie de notre teriitoire se trou voit dépendre pour '
e spirituel de Trêves , de Bftie ou do Tournay. Ce qui
prouve que les Suisses ne connoissent pas les nouveaux
-I. .-.:*„ I t 1^- • jjf. _» ■ ..
dioits que le rapporleiir anglois veut accrëdîter, c'est
^ qu'ils ont toujours laisse le saint Si^ge nommer à Vévécjiné
do Lausanne, sans eu prendre ombrage (i). Les abbëi
réguliers sont élus en Suisse par leurs monastères res-
pectifs; ils réioient de même en France jusqu'à Tépoque
de la révolution. En Suisse, le gouvernement ne se mâle
nullement de félection; en France, il étoit d'usage, au
moins dans ces derniers temps, que le Bui envoyât Dja
commissaire assister en son nom à l'élection* Quant à la
nomination aux bénéfices ecclésiastiques et cures, le rap-
port laisse croire que les cantons Suisses nomment seuls
à ces places, mais il n'en donne d'autre preuve que
l'écrit de Baithazar dont nous parlerons bientôt. Or^
de Baithazar ne jdit pas que tel soit, l'usage en Suisse.
Voici son texte : la nominalion aux bénéfices et aux
dignités ecclésiastiques est un droit exclusif de tElai.
Je no veux point examiuer ici cette assertion générale
et tranchante, à laquelle on pourroit opposer ce que j'ai
rapporté de Fleury dans le premier article. Tout ce
que je souhaite faire remarquer ici , c'est que la maxime
de Baithazar n*étoit point suivie en Suisiie, puisque
nous avons vu que le gouvernement ne se mêloil point
de IVIection des évêques ni de celle des abbés. De Bai-
thazar parle en général des bénéfices et des dignités;
le rapporteur suppose sans motif qu'il veut parler des
iiege par les protesua^.
( 5Si )
dn Mttfoi ordre et tl«t enrai. Catle petiu
Snfiilt'lii^ a ^chkppé jMr ÎDidTOfUDce i n'r John; on
m doit pas le aroir« capable d'avoir juria scîemnienl
« tiëtoiit- pour Dont tromper. Les ioiurmalions prî-
■H eti Siiiiue pir l'aïubaseadeur angloia renferment
tin pas6.ige qui Tieut A l'appnï de ce qae nuita avuna
Ht sur les dispositioni dua SuUsea i IVgard du Pape.
Le nonce du Papt qui rétide en Suiaae y a un double ca-
■racleff ; il eut à la fit» agent diphmatique de la cour de _
Rome , et est chargé de t exercice de lajuridietùm «ccU*
eia-ttiffue qui appartient au saint Siégé, et qui lui eat
tpécialement confiée ou en général, OU pour des cas
Jparticidiern , quoique sottt l'inspection du gouvernement
mà^gg^prend une oonnoiseanee préalable. Noua cîterona
^^HWrçsf auti-e pAaaage d«s iiirarmalions ettvoyi^ ^r
^^^HHttdear, M. Stràfïûrd Canning : La Suisse catho-
Ufué reconnaissant la suprématie du Pape commeckef
deVEglise, ne ae voyait jamais dans le cas de s'opposer
Û la publication des bulles , etc'est parla même raison
m'itn'yapas eude conflil de juridiction entrerle saint
of^e et ledit gouvernenitMt. A ces îiiforiDatious, l'am-
bassadeur a juiut deux ouvrages publiés ea Suisse, et c'eht
% cela guG se reluit \'j4ppendix. Ces ouvrages sont lo
Traité de M. deBallhnzar, 'it\y'\\u\é: De Helvetiorwnjuri-
lKieqircasacrat^içuhWék Zurich en i7ti8;et un ouvrage
•llemand, publié en 1816, et qui est un Essai ^analfse
^atoriquedes rapports de l'autorité civile et de l'autorité
êedéeiastique f dans la confédération Suisse. Le pre-
tnîer rolame seulement de ce dernier ouvra^je avoit vu
leiuur quand l'ambassadeuiquilta la Suisse, et il nvuue
c^a'il ne peut dire quel est le niërile de celle pi-oduc-
kioà. S'il falloit en juger par les extraits qu'en donne
YAffKndix, et par la mauière dont l'auteur y parle iw
pap«s, des nonces et des évéques, on seroit tenté de
croire que ranleur ëtuil un proleslanl. Il ne traite qu'ii-
Tec mépris le sa vaut cardinal Passionéi, qui n'a cependant
jamais passé pour un brûlot; et lee faits qu'il rapporte, ou
C 3,5? )
Josfph-Anlqiiie-^ëlix dç ^alths^var , quj r^iqplit difië^
rentes places a Lucerp^ f^a patrie, et (|qi y ipou^ut m
^810, i^vofl a({pplé I^ liberU's d^ l^église gallicane. Il
commît y à^ cet égard, la même erreur que beaucoap
d'ëlrangers qui ne les connoissent pas, et qui les étendçnt
çuiyant leur Fantaisie. La'jque et magistrat, M. de Çal-
fhazar put se tromper sur des questions qui lui étoîeot
étrangères, et mit trop de confiance en des auteurs idoqt
•i 9 *Ê. j I* a '• • ' r» ' "' J '
à des attaques qui tendoient a troubler le repos de 4a
Suisse, et à y Faire naître cette agitation inquiète dont
éloient travaillés d'autres Etats. Le livre Fut censuiré, et
f évèque dç Constance en demanda lu &uppression« Ce
p'est pas dans uu tef ouvrage, où les droits sont exagérés.
qu*il Faut cherch|sr la discipline de Téglisf? de buia^itç*
P^ous av<^n9 vu que la Suisse s'en est. tenue avec isimplll
cité fi un régipiê où I^Elat ne trouvoit pas moins soâ
avantage que TEglise. Dieu veuille qu'il en eut été ainsf
partout ailleurs!
Nous terminons ici cet examon du Rapport et de l*-^/^7
jjendix. Nous croyons avoir suffisamment montré fesprit
qui a présidé à leur rédaction. La nature des pittces citéesl
et celles des pièces omises, le choix qu'on a Fait , IfS con-
séquences qu'on en a tirées, les couleurs que l'on doun^
aux événemens, la prfFérence que Von a pour ceitaina
auteurs^ tout indique qu'on a eu l'intention , non de cher-
cher la vérité, mais de Faire prévaloir un système, Lç
rapporteur a subordonné ses recherches à son plan, au
lieu de subordonner son plan à ses recherches. Né dans
Véglise anglicane, il veut en retrouver les principes dans
noire église, et tend constamment à donner aux princes
catholiques la même suprématie ecclésiastique que les au*
I IHCiMI» t-erontloisMîtï dân» feur souV^iit. Pllôli iliiiritfl i
il ftanfoit queces-priilcip» sont Irôp côtltWlrès & Àutri
fui pour êlre aitnlt^ thçt iluUii: et riliis (âtgejil Hé tra-l
vaillei'oit pas arec aulanl ti'iiidear a élablîr un*yi(£ine
({i>iépuuvaiit«lescallKil)(}pesaiiglois, auquel iU uepra-
venL suiiscrJre eu cunsciçiice^ ni qui, loin de leuraotiiirer
la tu|i>raiice« les gxpoiit;i-uU de uuuveau aux p«i«éculionà
(JeJeurstniivuii!!. . .
,, Il i-«fteruil eiicuif^i pai-ler de i'tîrnl del'BglÏM ciHho^
liquB diius len psyft.proieblatts. Mai* ne Mjat pi'menld^
(»e«ucou{i Bouille ^ uilB, et de» ftiils moiii» iiu^iiat».
l'uui: le mutn'euL uuus avuna aaat'Z viflyeleiffi <tu4 Içoteut^
liu ce» iiiutièt'cB, et d'aulres objets appellent notr« al'
lenlHMi.
rr^^fi •<'^K>"
'PAins'. Le dfmïnièTiéïA, le pàîtrlieitil à/^U,Wi]âti }
&t']ït•'^1ern1aiu-l,^^|'lke^ru^s3Ll DviiidéMÀpAMB^M. l'abW
|^yiç!py,,iiùin<ïi)ier de S. A. B., n piéseiiléi les pain»,
qai Eloieiit au nombre de ttix , et pork's par dea gren^
4)ierf,d9l<| gai'de royale. lye,inêmc ct-i-^muuifil « étéub-
■crké à l'A^iqp.Uufj , uù M*"*. U duclieiU de fierrj^ •
rw^u le pain héaii. -.
^'^Vl. hèa'rt ■JïîàiVl-'ftoci» â ^lob'lî âaiis celle pà-
rçmt^ '^65 Mvjutiùsj Je dlhiauché à i|iié heure ytréçufi;
^.fiffue de l^u Tant- demi ère mesBe. Ih seront tiiivis de
vi'prea que Ion dira a celle heure 'pour ta comiaddil^
ilea Bdèles qui n'y peuvtnt assi-.ler .le soir. Le diman-
etitl liQ avril, beat M. iVncie'n ev^i]ue c^e ChamtWr)
^i à 'doniië lé 6ei;Vno'u.^ L^ deus diuiaoclies Aiiram»
wWa' M. l'àbbé Vàriet.
!-- bfe VftHtddi 18', vm "rnaWetfréuJi: mililliiré, âfinl
la rtiîmn éloil épat-^e, ayâiil 'éaHayè 3fe- !* ((j'erdonit Tt-
gfM' Nilrè-f>knie> oa tt purifié ht réMMUi IVgfisa lui-
A«*.
é^ti^*!!! i f nrore tnétae qii'ik ne soient portes que sar les listes Au ieh
Vicr-oitraordinâirvj '
A ces causes^ nous iitous ordonne et ordotifaons ce qui suit :
l'iue 1<«". — Des conseils de cabinet,
ArL i*'i L<»8 conseils doeaBintet sont appelles à discnicr Mir loni^f
tiUf uions de gouverniroicnl, les inatims de hante «dmiBkStnitîvm m-
Of législation qui leur s<int renvoyées par nous.
i. Les cvns«Mls de rabinet sont présidés par nous ou par le ptibidtlit
du conseil des ministres.
3. ils sont cntnposiés: |o. die t<his les ministres-secréUiîres d^Clat)
ào. de quatre tninisires d^Itat au plus^ et de deui conseillers d'Elali
ilé-signcs par uous pour chaque conseil.
4. Il n est tcnn aucun registre ni notes des délibérations dea conaèîla
Aé cahim^l. Seuircnent, toutes les fois qu'on de ses conseils sera rénfii,
ravis, pris à la majorité des Toix> uft% rédigé et certifié pat I'nd des
tiiulstres ^responsables y assistant.
Titre IL -^ Du cohsfii d'Etat,
5. Il sçra formé on siiièâie comité auprès de notre taibistt«-iec#d^
taire d''Etai au département de la guerre.
6. Tout projet de loi ou d^ordonoanre portant réglemèift d*admitiîa«
trution publique qui , conformeraient à Part, f 1 de rordonnanoe du «9
août i8i5, aura été prépaie dans Tun des mmitéfi établis prtîi de Taii
de nos rajnistrcs-scct^iaires d'Etat^ devra cnstaiie Ark délibéré an cnn-
seil d'Etat, tous les comités rénnis^ et tniis lr« rainistres-srcrriJiirrt
d'Etat ayant été conroqués. Les ordonnances portant régtiibehî ^ad-
iàinistratron f)nbliqve devroot porier dans teur \tt&Atti\itAt -cea m««i« r
Ktrtrê eofanl d^iAat eniéndm,
7. Nos sous-secrétaires d'ËUit conseillers d^'Ëiaiy et nos con^eitlrrt
d'Eiai directeurs- généraux d'une administration, .issisterontaux sëancc»
du conseil d^Etat et des ccrmités établis prés des tflinistérea doai iU
dépendent j ils y auront voix délibérative.
8. Au défaut do président de notre conseil des-mfinstrvs>mi de'votnc
garde des sceaux ministre de la jo.nice, lé conseil d^Kiat Hioni ^t^sm
toujours présidé par le plus ancien de rios'miiristres-sccrétafret'd'Kiaft
Sr^nSy et à d^ant de l'un d'eux-, par le sons-secrëtaire d^at •■
c^riemcot de la jnstice.
9. Nos Mrtis^aecrétaires d'-Elat présideront les comitéit attachés nus
fitinistéres dont ils foat<partie , toutes les fois que le ministre ne les pré-
sidera pas lui-même. Dans le cns dVmp^liement du sovs-wcrétaif*
d'Etal, ieministre poutra désigner un autre président pris parmi W»
membres du -comité.
10. Toutes les dispOskitifiis de 'nos ordonnances du i3 août et dn Hg
septembre 161 5, relatires à Torganisation du conseil d^EfaS^ et à l«
-fofmstion du con^il prrvô, sont maintenues en ce qui n'est nns con-
traire à la présente ordounance. Si^nt^, LOUIS.
Un ^tableau apneié à l'ordonnance répartit l?s conseillers d'Etat cl
'naftrcs dcs'requitcs entre les diffère as comités.
{StxmeM a6 avril 1817.) (N*. a85.)
^s
Pierre citez son curé. Brochure in-S^. d^uoe feuille
<i*iniprèssioUi
Il ne faut pa» croire que le zele qui a errante coup
sur coup uuii d'éditions nouvelles , et qui eu a fait
1 apologie dans des pamphlets si doux , si déceos et si
polis 9 soit renleruié dans l'cnce'uite de la capitale. Les
philosophes des provinces ue ie cèdent point à ceux
qui illuminent Paris do leurs doctes éluci|brations^ et
les uns et les autres travaillent avec un redoublement
d'ardeur au succès de leur cause , à la propagation de
leurs principes, et à Tavilissoment d'une ennemie qui
ne leur est guère moins odieuse qu'elle le fut naguère
à Voltaire. Ici nous avons vu M. Dcsoer redresser les
j^rands-vicaires de P;iris avec autant de mesure que
dégoût; on a travesti leur Mandement d'une; .manière
ridicule, on a épuise tout ce (|ue lo sophisme, fin-*
suite et le mensonge ont de plus ingénieux et de plus
délicat, et chaque malin, depuis quelque temps, ua
journal a soin d'assaisonner s>es tirades constitution*
uellesde quelques railleries plus ou moins fines con-«
tre la religion et les prêtres. Hier, il avoit découvert
qu'il y a plus de chariu* chez les musulmans que che^
les chrétiens; aujourd'hui , à propos de M™*, de Kru-
deoer , il décharge sa colère «ur ceux que Voltaire
appeloit aussi des hypocrites et des fanatiques. C'est
une politesse convenue entre ces messieurs quand ils
veulent parler dfe ceux qui respectent et pratiquent
la religion. Ils excusent volontiers l'exaltation d'une
Tonte XL LAmi de la Hehgion et du Rot, Y
( 538 )
dame protestante; nmis ils ne pardonnent point aa .
xèle le plus xnodero d^iin pieui citliotiquc. Ce njême
journal oppose , dans le même article^ la force d^anm
que donne la philosophie aux vagues rêveries des inut^
ginations craintives qui cherchent dans des régions
idéales l'appui qui leur manque sur la teire. Il assure
que Tune règle les mœurs ^ taudis qne le» autres ne
déterminent aucun devoir. 11 faut félIcitcT M. J. d'à-
voir acquis cette force d*ame. 11 a vu apparemmcut
beaucoup d*hommes dont la philosophie a n^lc les
mœurs , et il s*est convaincu que la Veli^Mon ne dé-
tenninoit aucun devoir. Ne seroit-n^e pas le contraire .
qu'il auroit voidu dire? car lissez d'exemples prouvent ^
la puissance de la religion pour iJSspirer des vertus^
et pour faire pratiquer les devoirs^ au lieu qu*nn est
encore à chercher les sublimes eflets de la philoso-
phie pour régler les mœurs. Quant aux plaisanteries
du Constitutionnel sur les damnés, et aux autres Face-'
fies par lesquelles il cherche à divenir ses lecteurs ,
nous avouons qu'elles nous paroîsst'ut tristes et usées ..
depuis que nous les avons vues dans les iî^nobles ha-
rangues des conventionnels, et dans les impures feuilles
du pei*e Duchesne. Nous plaignons sincèrement ceux
2ui ont besoin de celte ressource pour s amuser et se
istraire.
Mais si les beaux esprits de la capitale défen-
dent la philosophie avec tant de grâce et de can-
dcury ceui de province ne sont [>oint endormis. Un '
lettré de Bourges y Tiouteux qu'il y ait eu dans sa pa-
trie des gens assez simples pour voir dans Voltaire un
écrivain irréligieux et immoral , a écrit à ses correB-
pondans de Paris pour les prier de ne pas imputer à
tous ses compatriotes un accès de zèle qui 1 afflige.
Î( 353 f
Dmis »□ aulrc journal on <1 citû uuc lettre de
MM. O. Z. T. , membres d'une société de la même
,vïllc, (]ui rffclanient aussi pour l'IioDneiir de Bourgetî
ib prouvent, dîseDt-ib} un plaisir particulier à voir
'" ri^KUtAv Us ouvrages de ces pfùlasdpfiot télèbrvs , ouf
" ne scAndalisent que ceux qui ite tàverU ptu les Uré. Je
CHMS voloutiers, puisque cea méssietirs l'asnirentf
fjii'Us ont lin plaisir (oui partîcufier' è Voir répandre
li-> notivelles éditions; il v a aussi \ Paris des gens
qui aVn réjouissent beniioonp. MM. O. Z. T. afoil— *
tent que Ips éci-tis de Voltaire el de Roseau ne scuK '
dilïftent c^f. cfiis I jiii ne saveiiL pas lea'lîre. 3k TOudnnil
bien qii'oo tit'npprit s'il y a beinitidiip dé mauièrea àé
iHVotr lire ces mots : Ecrasez tù^bna. MM. O. Z. T>
maiappareinnumt n^iierris contre lefeé)dàl&<ipe étki
nnnrelteinciit inspirer une proToeatiM iï pca dqnw
TQ<]ue, et ils roudriint bien pardonner à' notre foi.'
Messe j qui s'efluniHclie (te ceqne-tecHde mlKenieilrf ,
wnrcrnie an premier abord de eboquaut' et de dbr.'
Personne n'atmc à être écrasé, et' les gPM qm sont ri
(arts devroiem bleu, par pllié pour lenrs freres^ Ue
pas prendre tant de plaisir à les TOir însuhef} eut et'
te(|ll'ils honorent le plus. '
Pendant qoe les philosophes dn Beny nous tnà-*
(aÎRit j noua autres pusillanimes, kvec celte accablanttf
mpëriorité, un ennemi non moins redoutable s'éle*
nit contre nous dans une autre contrée; car si le
Bernr abonde- en Indiières, lé Maine a anssi stni
flambeau ; et cote province , à laquelle les miiu—
fSn piaisans avoieni donné du renom sous d'autres
nmorls, ne peni manquer d'acqnérîr une notrvdle
îlmslralion par les nobles efforts de M. 'R.-B.', ^qui .
tient prêter mn appnï aux éditious réc^tésyet éclairer
Y 2
E&
Liieci pliilosophitjue. Il
un journal , (|ui |jorioi
de Démocrate t et les dis
puis QC furent dues qu"
pat te .conirvindre. En
Iddtîla ^elques démêlé
altUnt d adre^ que de 1
MÎbtHitL il fut »baou6 pa
uupunameilt «oïl cours d
âfu ouvra^iiDdk)ue.qiie.
1Mr<;» tOU4 '!«■ too&, «t i
iratis t)t<iob«(u« ) clair oom
que mi«ui:l« Ç^ahe^ et ;
Wiriel. On ■ Wpoi^ . ctotlbi
qu'il ,■ succemy^fot êi
jtrend pour faire oatire <
dapsleiMiiHie, lDÙ^:iI y a
tendu le voinnag« de iU V
«ntttebra aes Zëures pkÙt.
CcOiickiama poUUeue, te 2
9ès, etei ; pacsplilets que
ne pas connotlre^ parce qi
a néftiîgé d'pti f^tifier la a
k»» ' * •
tt • & « *^
\. ë • ^ •. J
KJK, t^ \ I ■
' *«■■ 1 « J c*
le eiiln.'prise à laquelle ils étoient sollicites do
•e part. (]p vieillard \('n('rable adopta pour son
e le Mandement de Paris, et en ordonna Ja
; dans les paroisses. Sa cliarité ne Ini permit
Jlcr iodifierent au danger qui meoaçoit sou
nu y et les pieux fidèles ne purent qu'«*(re re-
issans de sa sollicitude et touches de ses cou-
alerucls. Mais M. R. B. , qui a aussi une autre
ï de sollicitude, n'a point goûté celle du [irélat.
ri éclaire chaque jour le Maine de ses instruc-
philosophiques , n'a pas trouvé bon que le pre-
iteteur en ait publié de différentes, et il lui a
]ue M. de Pidoll, malgré son caractère, sa
*. et son âge, n*avoit pas le droit que lui-roémc
;e si fréquemment. Il a donc entrepris de tour-
Maudcment en ridicule, et c'est à cela qu'est
5 le pa'mphlet intitulé : Pierre cfiez son curé,
ire Inù le philosophe manceau a rassemble en
les' pages plus de niaiseries y de malice et de
Dges qu'il n'en faudroit pour décrédiler dix
v:.
( 342 )
puisqu'il a <hi T)on sens, à ce que dit M. R. B. y îl
aui oit du se féliciter d'une ignorance qui renJoil inu-
tile pour lui pcrsouDelleroeuiravis du prélat, c» luéiie
temps qu il auroit dA sentir que cet a\is poiiToit Ara
adressé fort convenablement à d'autres Itabîtau de
la paroisse dont on parle dans la même broclrait*
Mais dans ce cadre , la fiction auroit été Irop couftei
et M. R. B. n'eut pas eu le loisir de placer tes tù»
lides instructions qu*il méditoit. U suppose doncqiie
Pierre, après s'être civusé V esprit sur l'objet du Maoh
dément , va trouver son curé , et voici le portrait qu0
M. R. B. trace de ce pasteur :
{< Le curé dont il s*agit est un bon eccléstasiiqmt
il ne s'est jamais appelé sans -rémission. S<?8 roaiDS,
cousacrées an service des autels , ne se sont jaotfii
trempées dans le sang des hommes. Jamais oq ne la
vil attiser un incendie , ni se mettre à l'afRlit d^uo' Oh
non. Il porte la tête droite; il regarde les gent e*
face. La candeur est sur son front , le sourire de It
bienveillance est sur ses lèvres, el ses yeux expriincnt
toujours cette douce satisfaction qui naft de la piîs
intérieure. Il est âgé de frente-six ans».
11 est évident que tout ce portrait a été dicté par II
plus tendre bienveillance pour les prêtres. Je ne parle
])ns de co nom do sans-rémission; c'est probablement
ime plaisanterie très-fine et très -délicate. Ce qui
suit appelle toute mon attention. Quoi ! les niaios de
ce curé ne se sont jamais trempées dans le sang, des
hommes! Quel phénomène merveilleux! combien un
tel éloge est flaitcnr ! combien on doit admirer et ai"
mer im tel prêtre! un homme qui n'a jamais rais k
feu nulle P'irt, qui n'a jamais tiré le canon! QiM
M. R. B. est heureux d'avoir rencontré uo homoU
L ■
( 345 )
•î rare 9 et qu'il est bon de nous le dire! ear api*ês
une révoluiiou îl y a bien des gens dont les mains ne
•ont pas bien nettes, et qui ont attisé plus d'un in-
cendie. M. R. B. lesjity il a vu le feu de près^ et
il est croyable quand il assure que tel prêtre n'étoit
pas dans la mêlée. Enfin y il est consolant de penser
qitil y a clans le diocèse du Mans, au témoignage de
if. R. B. , un curé qui n'a jamais trempé ses mains
dans le s<in^, ni brûlé nn soûl village. Dites, après
cela , que AI. R. B. n'aime pas les prêtres. IjC reste
du portrait est moins frappant , mais pourtant a bien
anssi son méiîle. Un curé qui porte la tête droite et
qui regarde les gens en face , cela n'est pas commun.
La candeur, le sourire de la bienveillance et la paix
imièricure achèvent ce tableau. Il est visible que cm
curé n est point un révolutionnaire ; car ces geus-Ià^
dit-on , ne sont pas sujets à regaitlcr en face , la can-
deur ne brille pas sur leur front , et ils ont quelque
raison de ne pas goùier cette paix intérieure et cette
douce satisfaction dont ils parlent sans la oonnohre.
Mats venons au petit roman qu'a brodé M. R. B. , et
dont ceci n'est que le préliminaire.
Une conversation s'engage sur le Mandement entre
le cni*é , Je vicaire , M. le Comte , seigneur de la pa-
roisse; Pierre et un sieur Roquentin. I^ vicaire et
Roqnentin veulent défendre le Mandement ; les au-
tres leur répondent victorieusement par la bouche de
M. R. B. Voilà le canevas. Le vicaire commence par
HDe reniTirque assez juste ; c'est f|ue Voltaire cl Rous-
seau ont fait plus de mal à la religion qpe les mécréans
qui les ont pi*écédés. Au lieu de répondre à cette as-
sertion, Pierre trouve plus commode de demander
au vicaire s'il a lu ces écrits, comme s'il falloit ah^o^
< 544 )
lument avoir lu tous les écrits des deui philosophes
pour jug^r du mal qu'ils out fait. Le mal qu'ils onc
produit n'éclate*t-il pas assez dans la sociélér C'esl-là
qu'on peut Tobservcr à Taise. N'a-t-on pas vu leurs
principes proclamés pendant la révolution? Leurs
raisonnemens et leurs sarcasmes ne sont-ils pas en-
core répétés tous les jours par une jeunesse sé-
duite? et sans avoir lu Voltaire et Rousseau ^ ne
peut-on pas se faire aisément une idée de leur esprit
et de leur doctrine par ce qu'on en entend citer
h leurs partisans? Ainsi la question de M*. Pierre
n'atténue pas la remarque de M. le vicaire. Ce pay-
san dit ensuite : Pourquoi tant de bruit au bout dm
cinquante ans , lorsque le mal est fait et parfait ?
•Te répondrois à ce docteur qui pense et parle s\
bien, que si le mal est parfait, ce n*est pas une
raison de le continuer; que si on a laissé pervertir
une génération, ce n'est [wis une raison pour com-
muniquer le poison à toutes les autres; que s'il eiistc
vingt mille exemplaires de Voltaire dans le monde,
ce n'est pas une chose iDdifférente d'en mettre cent
Tiiille. M*. Pierre devroit bien ne parler que de ce
qu'il sait. De bobus arator.
Le Comte, qui paroit à son tour -sur la scène, csl
fôché que le zèle éi^atigélique fies grands-^vicaires de
Paris leur ait fait dépasser les bornes du respect au ils
doiifent au gouvernement du Hor; par où Ion voit
le zèle ardent de M. R. B. pour le gonvcrnem^t du
Roi. Cela est édifiant; mais que sa sollicitude roya<*
liste se calme pourtant. Le P«.oi , moins exigeant que
lui , n'a point été blessé de la domarche des grands-
vicaires. Il sait que lautoritc ecclésiastique a aussi ses
droits. Louis XVI, à qui le clergé de France lit, en
C 545 )
'1785, des représentations sur le même sujet , n'eut
•garfic tie les trouver déplacées, et Louis XIV, au-
quel un orateur avoil adressé, en chaire, des vérités
fortes , répondit à ceux qui blumoient sa bardiesse :
Il a fait son dei^oir, faisons le nôtre. Les bonnes in^
tentions de M. R. B. seront donc frustrées, et sa
dénonciation, reste de vieilles habitudes, manquera
son eflTet. Ce n*est pas tout d'avoir accusé les grands-
vicaires de Paiis de manquer de respect au gouver-
nement du Roi ; il leur reproche d'avoir attaqué la
Charte, parce que dans leur Mandement ils ont parlé
des prétendus droits du peuple . Il est certain, dit le
Comte , que les droits du peuple ont été reconnus par
le Roi ; c'est donc pour le moins une inconséquence de
tnèconnoitre ces droits, et d'avancer qu'ils n'existent
pas» Il est certain au contraire, dirai-jo à M. le Comte,
<|ue les droits du ]>euple u'ont pas été reconnus par
lo Roi. s. M. n'a parlé de druits du peuple, ni dans
la Charte, ni diins la déclaration qui la précède, ni
dans le discours cprelle prononça à la séance royale
du 4 juin i8i4- Il 11 y est fiiii mention que du vœu
des peuples , ce qui n est pas tout-à-fait la même chose
^^if ses droits, et il fut iiieuie expressément stipulé
daijsla déclaration que la Cliarie éroit une concession
cl Un octroi que le Prince faisoit à srs sujets, M. R. B. ,
tjuist niéle d'expliquer la Charte , n'en connoît proba-
Llement pas l'esprit, et il l'aura confondue avec quel-
qu'une des constitutions passées. Il y en a tant eu! et
qui éloient si bonnes et si populaires!
M. le Comte, qui fait désormais tons les frais de
la conversation , assure que Voltaire, par ces mots :
Ecrasez Vinfdme y n'a pas voulu désifjncr la religion,
mais la superstition, M. le Comte n'en croit rien,
^ • ( 346 )
)*en snl» convaincu. Je suis las, iJisioit Voltaire (c'c^t
Condorccl qui ia[>j>orle ce propos dans sa f^ie); je
suis las de leur entendre répéter que doute hommes
ont suffi pour établir le cliristianisnie , et fai envie de
leur prouver qail nen faut qu'un pour le détruire m Le
lietitonanl de {lolice , Héraiiit , lui disanl qu*iJ ne dë*-
trulroii pns la religion cliirticnuc y cest ce que nous
verrons, reprit-il vivement. Voyez dans le Semum des
Cinquante, sous quels fcrnies insnitans ei grossiers il
parle du Fils do Dieu lui-m^nier On siûl que pIu->
sieurs de ses lettres sont signées Christmoque. M. le
Comte trouve'-t-'il que cela n*est pas assez clair? Au
surplus^ il seroit seul de son avis. Qnlconqiie a lu
Voltaire, amis et ennemis, tous conviennent qu'il a
voulu détruire la religion clirétienne, et que même,
quand il se sort du mot de superstition y cVioit la re«-
lif^ion qu'il <»nlcn(loit. J^ nier, c'est contester l'évi-
dence, (leite déuc^'aiion ne peut en imposer qu'à
ceux qui sont aussi ignorans et aussi crédules que
]VP. Pierre ; mais elle annonce une insigne mauvaise
foi, c|uî ne peut tourner qu'a la honte de rapoiogiste,
lequel meut ainsi à sa conscience.
Après avoir si Lien justifié Vollaire , M. le Comte,
ou son soufllenr, apostrophe les prêtres à plusieurs
reprises : Messieurs , votre rôle politique est fini, ren*
trez dans vos églises , et ne rrtalez plus la religion à vos
petits intérêts d'ici bas. Le curé , qui a laissé le Comte
dc!)îtcr impunément tout son rôlet , mérite en effet
les éloges de M. R. B. , puisqu'il lui passe tant d'im-
]>er;inenccs; mais il joue la un fort sot personnage.
Monsieur, devroit-il dire au Comte, nous n'avons
point usurpé de rôle politique^ et nous ne sommes
point sortis de nos églises; c*cst-là que je vous ai fiiit
(547) '
f lecMm da Ifamieniem. Pourquoi htrcdèi^voii» sir»
•la rêlîgkm? Vous Tattaquez opiniâU'mieot > et
•vouapliÛKMz qu'elle trouve des défenseurs. Cest
• fODs qui nous provoques , et vous utmvei jnauvvîs
' . qtt!oa vous r^poodc. 11 seroit plus oommode ta efii*t
• de vous laisser fsire , et on s*eo est déjà sî.bten U'ouvé
^ -ifull est éloonant que Ton répugne k voir se renou-
; • wler celle épreuve» Voilà ce que diroil le euré» s^il
' liivmi parleré Mais ce boa ecclésiastiqoe , qui a tant
de cnjdeur et de bieoveillaoce^ me paroti un (>eu
- manie d.inéqie no dcu niais) heureusement qu'il est
-de la- fiiçon de li|. A. B. Je suis perauaclé qu'il Jiroti-
v^eroit dws le Maine.des gens un peu plus en état de
I. Jôà tenir tête ^ et l'en eoDDois.
. Je ne ferai pliis qu'une objiervation sur le pathos
philosophique de M. R. B. Il assure que le dogme
si consolant de rimuioinaliié de Famé n'a jamais été
mis en. doute par Voltaire et Rousseau. Je VeDga^je k
consulter les Lettres de Memmius, tome XXXII de
l'édition in-8*>. des Œuvres de Voliaire, Il jx>urra y
Jîre : Ce système y il n't à pot^t damb^ le plus liardi
et le plus étonnant de tous , est au fond le plus simple^
Quant à Rousseau 9 qu^il ouvre sa Correspondance;
il y trouvera, dans une leUrc à Voltaire, du i8 août
1756, que la raison peut douter de timmortalité de
fame^
Ce dont nous ne pouvons douter, nous, c'est qtfo
M. R. B. écrit avec bien de la légèreté, et que ses
personnages font preuve d'ignorance et de mauvaise
loi. Un curé qui se tait quand ou parle mal devant lui
de la religion et des prêtres; que i on vient consulter,
et qui se laisse faire la. leçon par un pays«in; un Comte
qui juge à lort.et à travers de ce qu'il sait le moins;
( 548 )
des Inlerloruteurs plats ou nrrofjans, uu style irlvîaf,*
le jargon révolutionnaire qui perce ù Uavers un zèle
affeclé pour la Charte, et la haine pour les prclres
qui se trahit même par les éloges ridicules prodigués
à l'un d'eux , voilà ce cpie cette brochure offre de plus
saillant. Elle donne lieu de conclure du moins que la
pInloso|>hie n'est pas Liçn en force au Mans, et que
celui qu'elle a chargé de sa défense n'est pas un athlète
bien redoutable. M. R. B. n'a pas assez réfléchi qu'on
n'apprenoit pas tout dans les clubs. Puisque Pierre
sent son ignorance et le besoin d aller consulter son
curé, je l'engage à laisser ]>arler, une auti^ fois, ce
pasteur, à écouter avec simplicité ses instructions, et
à se bien persuader que rien n'est si ridicule que cette
présomption de régenter ceux dont on devroit rece-
voir des avis, et celte envie de faire parler de soi
quand on devroit se faire oubliep-.
Nouvelles ecclésiastiques.
• Paris. M. le comte de Blacas, ambassadeur exfraor-
dir.airo de S. M. près le saint Sic^ge, e^t arrivé à Paris,
le !23, à deux benres du uiadn, ot a eu Tlioniieur de
fiuilner S. M. à son lever. 11 occupe un appaiieinenl au
châti^au. On ne doule pas que son arrivée n'ait rapport
aux afTiiires ecclésiastiques qu'il avoil à triiiter, et ou
se flatie d*appreridre hieulôl quelque résultat de négo«>
cialions, objet de tant de désirs et de vœux.
— Le jeiidi 24 , il y a eu , dans Tégiise de Saint*Louis
en l'Ile, une assemblée de charité. Après la messe,
M. l'abbé de Quélen , vicaire-général d? la grande-au-
mônerie, a prouoncé le discours. L'objet de celte réu-
nion éloit le soulagement des pauvres houleux > et, d^
( 549 )
ttùx qui, CiQle d^habillcmens convenables ) n^oMdt sd
présenter à IVglise pour y faire bénir leuri mariages*
On a fait une quête pour eux. Les reliques de saint Louia
Ploient exposées à la vénération des fidèles.
— Le 18 avril y les missionnaires de Bourges ont fdit
la cérémonie de la pldfitnlion de la croix* Unecircons*
tance particulière a ajouté à finlérêt de cet acte de re*
ligion. Trente militaires, tant de la li'gion de la Gironde
que de. la garde départementale, ont fait lenr première
communion, lis a voient été préparés^ pendant le Ca«^
lèmO) par les pieux missionnaires , qui ont fait des ina^
tructionSy plusieurs fois la semaine^ aux soldats de la
garuison , dans iVglise souterraine de la Métropole. QueU
qaes-uus de ces braves gens ignoroient jusqu'aux pre*
iiiiei*s élémens de la religion, dont tout autrefois -teu-
doit a les éloigner. CJti soldat a été baptisé, et a eu pour
parrain M. le baron de Saint-Hilaire^ son colonel. L;i
plantation de la croix a eu lieu ensuite, et a été faite
avec beaucoup d'ordre' el de pompe. Des gardes natio'*
naux, des mililairee, conduits par des chevaliers de
Saint-Louis, et divisés en quatre compagnies, se rele«
voient pour porter la croix. M. Lambert a terminé fa
cérémonie par un discours qui a fort touché ses audi-
teurs.
Nouvelles politiques.
Pakis. s. IVI. a reçu tous ces jours derniers, ou travaillé
avec ses ministres. Elle marche dans ses appârtereiens, et ou
se flauedc la voir reprendre bientôt ses promenades ordinaire.*».
— M«'. le duc d'Orléans, M"», la duchesse et leur fa-
mille, sont partis pour le chAtean de Neuilly, où ils doivent
habiter cet été. S. A. S. M*'^ d'Orléans, sœur du duc, les
nrrompagne. La veille, ils a voient rendu leurs devoirs au
Roi.
<— M. le miuiblre de rinicrieur a fait publier quelques
( S5o )
éclaircisseinens sur des ifHlicultcs qm lu! âYoicnl été sotthricci
rrlalivement aa registre et à la liste des électeurs.
— M. le duc Dalberg a Fait don de son trailcinent de che»
talier de la légion d^bonneur au plus aucien gn^iiadicr de la
garde royale.
-*- 1] j a eu 1 1c *A avril, une séance des quatre Académies.
M. le comte <le Fontanes y a déclamé une très-belle ode de
sa composition sur la violiation des tombes royales de Saint*
Denis.
-^ T^e tribunal de police correctionnelle s'est déclaré in-
>ompctent dans l'affaire du sieur Maubreil. Ou Ta reconduit
en prison. On a appelé ensuite la cause de Chevalier et Deotn,
auteur et imprimeur de In Première Lettre à M. U ccmtê
Decases. Le premier, après avoir cité l'exorde et 4a pérorai-
son de M. le substitut dans son affaire, il dit que penl-éu-e»
dans le premier moment, il se seroit laiwé aller an braoî*
d'épancher l'amertume que lui avoit inspirée celte pièce d'é«.
loquence; mais que sous un régime ou le minisire exerce
une influence sur les tribunaux, oir le magistrat demMide
haulrment une victime, et professe l'ignorance des principes
les plus sacres, un écrivain ne doit se défendre que devant
^opinion publique. Eu conséquence, il a dédaigné de par-
ler. M. Vatimesnil n'a pas cru devoir répondre à celte arr<i«'
gante déclamation. L'avocat du sieur Dentu a fait valoir son
royalisme, et a cherché à montrer que l'imprimeur ne devoil
pas cire mis sur la mcme ligne que l'auteur. ,
— Le Journal des Maires signale parmi les bruits ridi-
cules qtii se snccèdenl à Puris, la nouvelle répandue depuis
plusieurs jours d'une prochaine dissolution ae la chambre
des députés. Dans le même journal, on dément aussi le
bruit que le couycrnemenl avoit déjà disposé des troisièmes
dix millions de rente, formant le complément des trente mil-.
lions de crédit accordé par le budget , et Ton donne à espérer
que le ministère pourra annoncer aux chambres, en dcman-
ifant le crédit de ]8i8, qu'il n'a pas entièrement disposé de
cchii de 1817.
— On avoit vendu, le mois dernier, à Saint- Jean-d'ÂD-
gely, quelques couteaux sur lesquels se ti ou voit un aigle sur*
monté de ces deux mots : fin, — Avril. Ce fait avoit donné
lieu à mille conjectures, au nombre desquelles se plaçoit en
( ^'n )
prpm'uro lit^oc, et comme In plus nnlurf-lle de toul<^, ricl<'e
qu'il existoit un complot tendant à renverser le t>ouvt'rne-
Dient à la fin d'avril. Des recberche.s furent failes aussitôt , et
on obtint pour résultat que ces couteaux provenoient de l'an-
cienne fabrique jÉvril de Saint-Etienne. Le inot^ indique
U qualité de la lame. Ils ont été fabriqués avant t8i4; ce qui
ezpltqae l'empreinte du signe qu'ils portent. On les avoit es-
péclîés avant i8i4 à un marcband de la Rochelle , qui, ou-
bliant de quel si^ne proscrit ils étoient marqués, en avoit
Tendu plusieurs dans le courant du mois dernier. C'est ainsi
qu'en éclaircissanl les faits dans le silence et avec sang-froid ,
sans s'aiTÔter à de vaines apparences, on a enlevé aux esprits
aisés h s'alarmer un sujet d'inquiétude qui eût pu troubler la
tranquillité.
«-Jean Monroux, tondenr de Sedan, eut l'audace demiènN-
iDeniy en rendant le pain bénit, d'y attacher un signe deral-
lîemeal proscrit. Le tribnnal de Sedan le condamna à deux
ans de prison et 30o fr. d'amende , et enveloppa dans la sen-
tence une marchande de modes qui avoit fourni la cocarde.
Ce jugement émît nn triotnpbe pour les partisans de Mon-
roax f .qui se réiouissoient de voir une marchande de modes»
connue pour son rovaltsme , condamnée à la prison et à l'a-
mende. Sar l'appel intervenu , la marchande de modes a été
acquîtlée , et Monroux condamné à cinq ans de prison ,
aoo fr. d'amende , 3oo fr. de cautionnement et aux dépens.
— Le nommé Bajmond MorcI, sellier à Toulouse, con*
raineu d'avoir chanté une chanson séditieuse , et d'avoir af-
fecté des signes de l'usurpateur, a été condamné à Toulouse,
à un an de prison^ 5q fr. d'amende et 5oo fr. de cautTon-
aeinenL
— M. le préfet de la Haute-Garonne a reçu Tavis ofTjcîel
de la cofispiratîon tramée, en Espagne^ parle général Lascj
pour aouslraire la Catalogne ^ l'autorité de sou souverain.
Laaov a été arrêté ^dans les montagnes avec seize oflioiers
qui Taccompagnoient. Milans, son complice, est en fuite
avec trois ou quatre autres, et échappera difficilement aux
recherches. Les conjurés qui étoient du parti des libéraux
ont vu le peuple repousser de tontes parts leur tentative iu-
•ensée.
( 55!i )
AU REDACTEUR.
Paris, 3i mart-iSiJi
Vnoy ne saves peut- être pas» ^onsiear» que le Journal de Pani è
daigné sWcuper de yous, el que,. daDA »on numéro du 98 ,iDan,'il
criiif|ue la If tire itiscrée prccédrminrnt dans -votrt; journal, el daasU*
Îitclle on pro|K>soii de donner aut chevaliers de Malle, pour ré^idii^ry
orio d^Anzo di N«*tUino. V Ami de In Betiginn^ ajoule-i-U, îifi^'''*
ians doute que cette petite ifUle est une de celles oh l'air est lepha
mal sain , et que même son climat est plus dangereur ^ en quefatt
sorte , que celui des JMarais'^Pontùis, On voit que VAmi de le Mf*
lif*ion choisit singulièrement seS préseru , «f que c'eêl ùien'le cas 1/*
dire après le boh Lafontaine i 1
Rien n^csl plus dangereux qu^un ignorant anii*
J^imagine bien que tous screx peu sensible a ces plaisanSprfeSf Iftti*
au fond, {«tombent en plein sur le criiicpic lui-même ^ car. ^Mtl"^
qui, en voulant vous redresser, fuit pretive d^igiiorance. Il anrpilA^
savoir qu^Aoïium éioit un port renomme du temps des Romains. *^
que U ville èloit peuplée et orncc de bettiix édinees. Dans les èt^'
nrors biècles, plu^ieilrs Papes en 1 reprirent d'y rétablir le colDBrrc*''
Si leurs sortis n^ont pas eu lodt le siicci-s qii^oh devoit en aUradr^*
les chevaliers de Malte, qui n^auroient que cet objet en vnei seroir^^
peut-être plus heureux. Nous savons ce quMs ont fait dans Tile de RUod^
et à Malte, el nous ne douions point que lour patience et leurs irava*''
YiVussent un entier succès. Si le critique avoit lu la lettre avec aticf^
tton, il auroit vu que l'auteur v indiqu^it Pavanlage de Vivifier tôa^
ce P'ty^f et que par conséquent il savoii bien qu^on y comptoit peu <^
population. Quant au mau\ai$» air, dont le savant critique eta^a S'
(iatigri fM>ur faire briller ses connoissancts, il e&t encore en défaut si^
cv point. Porto d'Anxo bV«1 pas plus danecreux que les Marali-Pontic^
dont il e$t éloigné de quelc|Ues lieues. Plusieurs scigDcurs romains ^
ont des villa où ils vont passer la belle saison; ils n'iroienl sAremei^
pas y chercher le mauvais air par plaisir. FuBuf le Journal d% Pair'
ne stToit épargné celle dépense dVspril s'il eût su que la lettre ëto^
d'un Italien distingué ^ar son nnm et par ses coonoissance s^ ité dan
TEtat de l'Eglise, et qui a réside près de vingt ans à Rome. Il est vra^
si*niblable qu'il connolt aussi bien les locahtés que lerédactcar dnJomr^
nal de Pa'is.
Si voue vous souciez peu, pour votr^compie, d'une critique aussS
maladroite, peut-être cependant juccrez-vous à propos, Monsieur^
d'insén-r cttle réponse pour justifier 1 auteur de la lettre, pour satisfaire
vos lecteurs, el pour rcnvover au Journal de Paris le^ oomplimên^
qu'il veut bien vous faire. J'ai Thonncur d'être, **^
<A/fi,vm/i 6'5 n^ril i8i^.) (t\°. 2S4. )
Ctmidémlions sur la Divinité de Jésus- Christ , a/irfs-
tét» à MM. les éludinns de faudiloiiv de théologie
deFéglise de Genève; par Heuri- Louis EnipsvtiiEr
r Genevois.
L'hctésie aricone, qui lient une si grande place
Uni llii^tloire (le l'Kjilise Aei premiers leinps, ei (jm
uî suscita un« pcrséciiliou si longue i:t bi cruellt) \>ti*
\DÎX être encore un scandale rciiervé aux derniers ^ges^
'% aprèa avoir presque éloufll' le clirisùanisnie û soii
jereeau , elle nien^co aujoui-d'liui de le miuerj d'un?
UBllière moins (-dauiule et moins furieuse peut'élre'^
mis non moins dé»asti-cuse dans ses n'stihals. Là
iituie capital de la diviniK' de Jé&us-Christ esl ac
[«IlemeuL ni^coQDu daus des coniniuntons qui por-
bpDt encore le nom de chr^iii'unes , ei les eulkos dç
ulher et de* Calvin ont donné la main aux disciples
de Socin et de Pricstléy. Les renseï^nemens les plus
jKtsitîfs et les plus récens que l'on & ubicnus sur 1 ^tat
«les églises proiesfaiiies, prouvent à t^uel point Toria-*
iiîsme V a pénétré, et coiulneti ou s'y est éloigné de
XensrigocmeDt des preniiers réfurmaieurs. Ou a pu
,'voir à cet égard des détails Ires-circonslanciés dans
yî Histoire dos sectes religieuses, par AL l'abbé Grpgoire>
ouvrage dout nous nous proposons depuis loug-teinp9
«le parler, sans que l'abondance dus Qiaiières nous l'ait
*nCore pemûs. Il en parut des extriiils dans 1rs deitk
derniers volumes des Mélmhgcs de philosophie, publiât
7pnMi Xi. l'^tm de la lieligioR et du Roi. Z
(554) ■
chez Le Qere , en 1 8 1 1 , et depuis on en a inséré la
substance en divers endroits des Mémoires pour sentir
à t Histoire ecclési antique pendant le i8*. siècle. Ik
n'offrent que trop do preuves des ravages que le soai«
nîanisnic a faits en Allemagne et en Angleterre parmi
les chefs rneme du clergé protestant. Dans la première
de ces contrées , la défection est presque f^énërale, et
l'on voit dans V Allemagne protestante , dît M. Stap—
fer, le pasteur, le professeur qui montent en cliaire pouiT
prêcher V Evangile au peuple , et pour former des mi"^
nistres futurs y jeter dans leurs livres le doute sur fc
doctrines reçues en théologie , ou ébranler les principe
et la vérité des faits sur lesquels repose la foi chrctiemie
sans que le public y trouve rien à redire; tant est grandi
la révolution que les éciits d'Eberhard et des théolo*""^
giens de son parti ont produite , en quelques années ^m
dans les opinions des classes supérieures de la société» —
^Biographie universelle, article Ebarhard). La coutagioc^
n'est pas moins répandue en Anjilelérre , et où runi—
tarianisme, le christianisme ralionel, findifférence et^
une liberté ilKmitée de penser étouffent chaque jour^
la révélation. Une lettre que nous insérâmes derniè-
rement sur réiat de la religion dans les Etats-Unis,
îndiquoit que le désordre des opinions y étoît aussi
porté à son comble ; tant les maladies morales de
l'Europe ont aussi infecté ce nouveau monde!
Il y a déjà soixante ans que l'église de Genève
fut accusée d'avoir donné le signal de la défection.
D' Alembert , dans l'article Genève de Y Encyclopédie ,
prélendit que plusieurs dos pasteurs de cotte ville ne
croyoient plus à la divinité de Jésus-Christ , et n^a-
voient d'autre religion qu'un soclnianisme qui rejeloit
tous les mystères^ Les ministres s^assemblèrent et ré*
( 555 )
gèrent une dcclaraiîon, datée du lo février 17 58,
li ne p«nriu pas dissiper d'une manière péreniptoiro
s soupçons cnoncés'par le philosophe. Illle est si
igiie et si générale qu'exile sembla ^ au contraire,
s fortifier. Des chrétiens bien fermes dans leur foi
! fussent exprimé d'une manière nette et posidve»
es ministres, en assurant qu'ils adnieltoient les me-
ices d'une condamnation éternelle, ne spécîfioient
nnt qu'ils crussent que les peines de l'enfer n'au-
fiênt point de fin ; et le texte auquel ils se bornoieaC
ir la divinité de J<'sus-Ciirist , avoil été employé au-
efois par les ariens même, qui prélendoient Texpli-
ler conformément à leur système. Rousseau, leur
>inpatriote , peignit assez plaisamment leur embar-*
is, leurs tergiversations et l'obscurité de leurs ré-
rases, et on lit sur leur déclaration des commentaires
iii ne tournoient pas h Tavanlage de leur sincérité et
5 leur foi. Depuis d'autres renseignemens vinrent en-
>re confirmer lopinion (ju'ils avoient donnée de leurs
;utimens. Le Catéchisme de Jacoh Vemes, un de
urs pasteurs , apprit au monde chréden que ce mi-
islre ne regardoit ni la Trinité, ni la Divinité de
&sus-Christ , ni le péché ori;i;inel , ni la néc«>ssité de
révélation, ni Téiernité des peines, comme des
Dgmrs essentiels et fondamentaux ; cl M. Marron ,
résident du consistoire de Paris, a lait imprimer une
iCltre à feu M. Le Coz, oii il dit qu'il a adopté ce Ca"
thisme à Vusagc de toutes les communions chrétiennes,
t dont il a\^ou6 que c est-là, à ses yeux : le principal
érite. Sa leure, datée du 18 brumaire i8o4j ^ été
isérée, par Rabaut le jeune, dans ses DétaiU histo^
gués et Recueil de pièces sur divers projets de rcu--
ion, publiés en 1806. Les lettres des autres miois^
Z 2
( 55G )
ttvtf r.ippnniécs dans le iiii'iuc ouvragf-j :tpt'ûs cdb
de M. Atanx)!) ^ niinonccnt Ifi lut'nie Ulspfmiioil s lai»- '
)cr Je fôtû (Its (Itij^iufs ti>u(l;i;ncntuiJ\, et à uc jW J
luellie (rini]H)i*Tdii('0 ù ijiK-lqiie Jifl'ércncc tluns la lui. I
Mttis ritju nf. pcui niicni que réoril de AI. Ëmuaylei I
praaver r|uclle ost aujunixl'liiii l.i iiiauière dc^'fîuser |
(lumiuniicc paimi les cli"f» iln Ciilvïnisnic, eL surluiit I
à tionève , t\m et) lUl le borceau , cl qui eu çsï encure '
cunime 1« chef-lieu. M. Euinaviazciic-itiie foule d(l laïu ;
qui ne pcmieltent pas de noiiM'r que le ilogroc d« I» I
dixiiiilé de Jcsus-CIirlsl n'itil été i^iwinç do svaihol^ :
des tiiniîslrp,^ gt'nevois. Il le moulre par Icnr Calv» .
chîante , par leur liLurgie , par les Traités de levirs (tr<> |
fes&etirs de théologie, par la version de la Bible (In ils '
out adtJ|»U'c, par les prcdicalions des pasieursj eï
par l(-s du'.stïs piiMiqiK's, r)iic' l'on fait suuienir aux
aspiraiLsauniinii^ière. t". le Caléclii&nic ; jusque ver»
1780, les iiiinisireï faisoieuL rtcitcr, chaque dininn-
cbc , le Ciiléchisme de Calvîii , où Jésus-Lhrist est
recoiuin pom- vrai Dieu cl vrai liomme. Depuis ce
temps on a aboli cet usai,'e. Les étudiaiis se scrvoicni ,
pniir sVxtTcei- <lai)S leurs ihùnics, d(-s Catéchismes de
Supf'rvilk' Cl dOstervald, OÙ ia divinité de Jv.sus-
Ctuisl Pùl posiiivrnieiuenseijjiK'e; on u'à plus recours
aujourd'hiù à ces sources, el le Caléchisme consacre à
l'iu'iiruclion de la jeunesse) it celle de tous les (idêlcj,
{jarde actueltemeut un siieuce .ibsulu sur ce du^^nief
coiuiiienn pcni s'cu assurer en cousultantredilioudo
itii4t chez Pasclioud. 1\ou-s<^'ni('itrcui niênic îl ne
fuit pas uieDtion de ce do^nie, mais deplusîlprc&enie
Hrupleinent te Sauveur coniuie un rnvové du ciel,
conimc le preiuier né eotre loules les créatures aunuet
tUMS devoiru des seaUaivnfi dou d'adoretion, luais cïe
I tmplhBt* On y Ml tHlh qncsiioâ : f^a^ risulte^-ii île
él* dw Jtott5 nviçfmdH ëe lapersùrmis àé-'f&ùs^'Chfis^t?
4j|loo ré|)ond[ : Qtmno^s dînons être petiëti^ pou»" tat
Jkt^f^ma. Il D*y â I4èti là qui pnitoe lASHitruù iocdv
VM. M. ÉhiiMVte pohtrau
CMâÀ&me de JàMb Vémes, ëduimi de 17 769 qM
léi. piMears enseigneDt depuis environ 11^789 et an
ûÊfiMbmB rmàankê', dé J. ^. R<)usniD , ittijitînié éA
.:1K Le lwn5.de' là liturgie garde lé mSme Mleàce;^
JMtdk la lUCiiir^fe^ ou &i Jlfanîè/^ dt çéta>lr^Vè\s^rvicè
Vdi4aHs Tf^fiise dm Gen^i^V 1^07» ^^^ PasdboïKl;
l^ot^^!3irMi ny est désigné qvie Sous lès liin's de Fib
êl'ptèm, de 5«fi^eKir, de Rédempii^r, de màttt'ê, do
rer, de tégistateùr, La conression de fot faite c1\in
cotiimi:in accord par les (•glises réformées de Frnnce,
€t adoptée par les pasteui's de Genève, éuouçoit avec
])ïéGÎsion le dogtiie de la diviniié de Jésus-Christ, et
iaçofiipagoiedes pasteurs la faisoit imprimera la suite
de la Bible, des Evangiles^ des Psaumes et de ia Ji-
''vpe- Ainsi od la trouve dans les bibles de iBo5 et
tic 1 7^5; mais elle a été supprimée daus l'édiiiou dp
i8o5. Elle eàt dàus IVVIition de*' Psaumes, 17 15,
Genive , ehcR Weistein ; elle a dispam dans réflinoû
<ie 1780. Elle étoit joitne an nouveau Testament do
i&TOj'ÔQ la cbercbe en Vain daus Todition de iSoa»
thés Bladget.
^. Les |>asteuf*s , dans les cours particuliers de rc-
l^oii» et les professeurs de lauditoire de thik>loî;je^
dans leivs Traités, ne parlent plus de la divinité de
i^i*-^CIirist. F'oas saùez tous , Messieurs , dit M. Em-
JAjrUiE auK éludians en théologie , que Von y trouva
ptutÔi les noms ihSocnUe et de Piaton que fe no/h d&
tio l'i^glis^ et de l'acaÂ
Pasclioud, i8o5, i»-
le finit du i,-av.-iil flf |i
deS-iigaz, les deux Ar.
JacoL Vmict, Semicl
«'en csl, dit-on, occu
et ij y avoil lifu d'csp.
l»d(!s se SLToi.nu applit.
lude désirable. Vous d
voir lue, qu'ils oui in
soamenue. Plnsiciiis <I
de JrMis-CJirisl oui «n"
tout dimVeni dos ir;.duc
Jes tradiicifiirs Iniuvcui
de J<!s«s-Cliiist, iisue
ils cherchcni une lourr
i-endre hommage (M.nltli
sem cousianuueiil -verb,
apud Deum ,- }a parole <
Midiérdii, en p;,rl.-,„t
dominator Israël ,; rt-rcn
( 559 )
sortira le dominateur d' Isiavl ; son origine remonte jut
Tftups £KS PLUS JsciESS. Il cst clair que le mot dVfer-
aifelciir a poiu tivp fort. Saint Pierre commeoce ainsi
iit «oconii»- Rpiire : Simon Petnis, servus et apostoba
■Ï€su Chrisii , lis fui coœ^uttem tiohùam lortiti nmt
JîJcm in ju^lilid Dtinostri et sabuUoris Jcmu Chiittî.
Les ii-adiH^'v'iirs atlioliques et protesuos rendoient
am.si coiie fîii de la ^itase : La justice de notre Dieu
ft Sauveur Jésiu-Cfifirt. Ii'4iitioQ de i8o5 poiie : J9«
itfttre Dieu ET DE'ifitre Saiveur Jésus-Christ; cbaage-
Oteutdont l'ititeQtioB est assez visible. Ed plusietirk
littrcs ciidroirs on subsliluele mot deSeigneurï celai
de Dieu, rjttand il est quesiioa de Jésiu-Clirist. Je ae
paHe p».s de plusieurs autres imerprétAtioas qui teo-
deiK à nier le miracle ou le mystère. Ainsi ces mots :
Àgehalur à spiritu in desertum, sont ainsi rendus : /W
conduit ES esprit dans le désert. Et teneènefacta sunt
niper universain terram ; il y eut des ténèbres sur Totrr
te PArs. Tel est l'esprit de oetie Bible, qui n'a que
trop de rappnrL avec les interprétations et les com-
nioiilalrps publics en Allemagne depuis la fin du der-
nier sièrio, et nti on fait disparoître tout ce qui est
Mirn:iiiirel, el tout ce qui révolte une raison orgueil-
leuse (i).
(i] On poiirroit faire encore beaucoup d'observations sur
Mtie u-aduciinn , oii il n'j a pas plus d'élrgance que d'oriho-
doxîe. Ce. passage de aainl Mauhieu : Vade pott me, Satana,
■I aiosi rendu : Arrière de moi, mon enntmi. On o'y carda
lacune règle pour ]» vaut et le lu ; el dans l'endroit ou Pi taie
Sirle à Jésus-Christ, dans salnl Matthieu, on lui fait dire ;
Uf-vous te roi des Juifi? Puis deux lignes plus baa: iVen-
Imd'-lupat? On j trouve ces expressions: fJockant la tête,
itteitoU, broncher, eic, II n'éloit pas besoin de te mettre en
ù grand nombre à ce tiarail, et de s'en occuper si loog-iemps
(J6ô)
5«. Nôu8 at6n6 dté , d'après M. Ettpdjtai^ Mmniê
un nouveau moyen dt éoustater la croyance des mH
nislres de Genève ^ le^ prÀlicalîons des pasteur^. II
remarque que deux pâstenVs seulement de cette ^isé
ont rendu hommage à la divinité dé J<$sus-Christ ^
savoir : le pasteur Dejoux , dans un de ses SphuodI
imprimés y et le pasteur Moutinié^ dans un Discourt
prononce en i8iô. Maison sait, a}oute-t*il, que là
compagnie les a jugés troj^rthodoxcs sur ce point , et
qu'elle les regarde coiYime deux hommes d'une opinion
exaltée. Le dernier" doit même attribuer à ceue craiisè
là défaveur qu'il a éprouvée pour faire imprimer un'
nouvel Aiivrâge, dans lequel il établit ce dogme im-
portant d'une manière très-décidée. A rexci^ptiou de
ces deux ministres^ la collection des Sermons des pas-
teurs de Genève, imprimés depuis le milieu du siè-
cle dernier, n'offre qu'obscurité et incertitude sur la
personne du Sauveur. Le grand nombre dus prédi-
cateurs n'en a pas parlé, et les autres ne se sont ex-»
primés cfue d'une manière vagiie et socinienùe. M. £m-
paytaz s'est donné la peine de les citer en détail. On
a 17 Sermons d'Amédée Luîlin, imprimés en 1761;
5ô d'Antoine 4chard, en 1774^ SôdcLagôt, 1779;
28 de Romilly, 1780; 8 de Rochcmont , 1795; 2S
pôor (aîre un ouvrace qui n*esl pas trop chrétien , rt qui n'esl
pai même françoîs. Nous nous étions proposé de faît^ sentît
plus en détail les vices, ei même le ridicule de cette traduc^
tioD , %\ fasiueusement annoncée. Peut -être le peu que ncfrtir
ipenons de dire suffira- t-il pour apprendre combien on est m
droit de se déGer de cette production socînienne, qui ne 96
recommande d'aiUeurs, ni par la critique, ni par faôlarté,
pi par le style, et qui est quelquefois am()ou]é6, et ipielqot*
fois bas»e el triviale»
^lààton^ ijf^l t6 deH^ybât, t8ôf| iH de JW-
/kiBoi; tÇ'dèCihhitArédey i8ô5; fâdèJèail
afe , 1 8 1 S. ntutîàirs de <îes Sek-môns trnitetit <to
"ClbfM, de 0* DJii!taiiite> de M» Mitflft^tiees^ de
Mtot^rioD , «le. V aiii^m né patit éé M dïmiiié»
; VA^e ta. EinliiÉtta^, daos iQ^s^fMdoA prà»
M' nos pseiieilri deptiis pitto dw deim-i(ièeie »
i'ïïtùl oÀ Ton tfOdvé «Dé proPeftlibn de foi 8kif
iâilé dn Satî^àr } Cepèndim leji iitifeis de p)ii^
ilë céâ dîsodtirs yMttoicot nâinr^Mieot les trttk^ -
Nth ia voie d'^ parlet*^ 6i Ja ct^oyatice de èe
^ arott été dads leur anie ; et Too M>AirieDdfll
es asditairs dtt*é(ien8 awoieni fié plm édifiés
^dévèloppetneoc dès m3rstéres Ibndattiemattv dil
^on , que p»r d*(tî^ineuses dtssei^ialiotis sur la
Jii corps, sur raniahilitc chrr'lieotie , sur Fart
jjçjer les objVts dit colé favorable , siir Tari d'ex-
le bien dn mal , etc. Ce n'csi p;is daus toi es-
lè precboit Sniirin, dont les professeurs gène-»
»cônimandont ;iiijonnniui la lecture pour Fart
'e. Cl non pour le domine.
Etifîn , les dièses publirpies acWvent d'établir
on des ministres de Genève, On se rappelle
pie soutint, en 17775 Jean Lecoinie, sous la
ence du pasteur cl professeur Jacob Vemet.
pirant au minisrèré osa proclamer, en présence
inistres du saint Evan^jile , qu'il falloit bien se-
' ft égaler à Ùietk le Père ia persoftm de Jésui'^
,' quelffu excellente tju elle fût; qnellè lui éloit
^irt par sa nature , et assujettie par sa volonté et
Hssancts, Sequhur ut ostendnnut^s personam illam,
fXiMiantf minime tatnen Pûù'i iteffuipamndam
nwïd iimt nàtutti ïani voluntaté^vt obedieniid in-*
i
C 362 )
fariorem ac suhjectam (art. 214» F^* ^4)* I' ^^ '^^
jeier cette expression consacrée depuis la naissance
du chrislîanisme , Dieu le Fils, parce qu'elle seniLle
IVgîiîer à Dieu le Père (art. 49 > p- 7^ h ^^ il avança
que noiis ne devons pas rendre le même honneur.au PU$
.qu'au Père^ non eodem honoris grada colendum es$e
Patrem ac Filium (ait. 5o, p. yS). Dans l'artielc 4i
Tanloiir, résumant les titres et qualités de Jéstis-Cbrist,
disoit : Denique Jésus (ef hic est summus apex majes-
tatis ^jus^ angelis ipsis fuît superior, sumnutuèque nur
men propiùs contingnns et in Umlo gradu uni eus , prop^
tereaque dictus Filius dei uniganitus ac dilectissimus,
La compagnie des pasteurs ne réclama pas contre
cette thèse, et son silence parut. une approbation noa
éciuîvoquc. Aussi rassemblée du clergé de France de
1780 fit-elle valoir ce lait connue une preuve de la
londiincc de Téglise réformée vers les opinions nou-
velles qui minent la base même du cbristianisme. De-
puis cette é|îO<(ue, dans le grand nombre de thèses
soutenues par les protesians, il n'y en a pas eu une
seule en faveur de la divinité de Jésus-Christ, et
tandis que dans plusieurs de ces thèses on diseutoit
des questions assez oiseuses, on s'y est tu consiani-
ru'uî sur une question fondamentale, sur le dogme
qui sépare le chrétien du secialenr des autres cultes.
Je conclus en gémissant, dit M. Em|)ayla2, que le
reproche que Ton fait à la conipaguie de nos pasteurs
de ne pas professer la divinité de Jésus-Christ , n'est
malhenrcusemenl que trop fondé, il est didicile de
récuser un témoignage qui repose sur un si grand nom-
))re de faits et de documcns de notoriété publique..
D'ailleurs l'auteur est un protestant zélé, qui ne parle
qu'avec respect de l'église de Genève, et qui regarde
(565)
teame tip bodfaev ée im appartenir. CeU m^mt
aoÉaèle pour rhoDMiJir fie isetie égliae ^^ Ta cpgaf;é
It'pubKer Ms Considétniions . Il vcmdroit ramener les
miifians en théologie à dé meilleurs senti toen^^ et on
iijettt: d*autant moins contester la défection dont il re-
ndè'Ies preuves, qail la déplore sans aigreur, et qne
Éppi^le et ses plaintes n'ont rien d*amer ni d'offeU'-
lÉiC pour les pensonnes.
NOUYILLKS ECCLÉSIASTIQUES* ' '
V .B€nfB..Toos les offipes de lasemaiue-sainte ont été
.^Aëbrés dana cette capitale avec la pompe accoutumée*
Le dimanche des Rameaux , S. S. tint chapelle papale
la palais du Vatican. Le mercredi , on chanta les ténè-
brei» dans la chapelle Sixline. Le lendemain , il y eut
chapelle, et le saint Père porta le très-saint Sacrement
dans la chapelle Pauline, qui est contiguë, et qui avoit
été illuminée pour servir de tomheau. S. S. donna ett^
aiîte, de )a galerie de la busilique de Saint- Pierre, la
' bénédiction au peuple rassemblé. Elle fit, à genoux,
la lavement des pieds à treize pauvres prêtres de dt*
veraf^ nations, leur versa Teau pour le lavement des
mains, et les servit à table. Le vendredi, il y eut
paiement chapelle papale, et le souverain Pontife alla
procession nellement chercher le saint Sacremenir au se*
Clcre, et le rapporta dans la chapelle Sixtine. Après
•ténèbres, il se rendit i Saint-Pierre avec les cai^i-
aanx^ pour y adorer les reliques de la croix, de la
lance el de la sainte face de notre Seigneur. L^office du
ssmedî-saint fut aussi célébré dans la chapelle Sixline.
Le dimanche de Pâques, le saint Père chanta la messe
solennelle dans la basilique du Prince des Apôtres. Il
ilQit assisté dans ses imposantes fonctions par les cardi-
naux, prélats^ archevêques et évèques des deux rit»,
C, 564 )
ihhén mîlr^s et cheh dWdrcs qui enl dix>it d*am'uer i
ces. ci^réinonies. Après le saint sacriBce, le Papti monta à
la galerie extërieiire de ta basilique, /et y duiitia la bé>
nédictiun pcintificale. LL. MM. le roi Charie« IV et là
reine Marie-Louise; la reine Marie-Louise, leur fille;
le prince son fils el sa fille; le duc et la duchessis de
Gt^nevois, la duchesse de Chahlais, le prince Henri,
frère du roi de Prusse; le prince de Carignan, le prince
de Saxe-Gotha, el le corps diplomalique, ont assisté k.
Tiifijce. La présence do tant de princes et d'un grancL^
nombre dVlrangei*8 de 4iâtinclion ajoutoit à Téclal dti^
la C(>rémonie.
— Pendant la semainc-sainle^ le cardinal di Pictro^
gr^nd<»pénitenci(^r, a entendu les conie«sioti5 dàils le»^
trois basiliques patrinrcities.
•— n y a eu une Fête dans Téglise portugaise dé Sttinb
Anioine à l'occasion de la pix^clamaiion de S. M. trè^
lidèlo Jean VI, comme roi du Portugal, du Bvtbxl et
des AIgnrves*
— Klç*". Ltîèrdi^ archevêque d*Ep]ièse, «-t nonc* à
Vienne, e5t parti pour se rendre k sa deslinalion.
— Les Dominicains de Sainte-Marie la Neuve, de Fkh
rence, ont repris leur habit , au nombre de vingl-tr^ift^
la veille de rÂnnonciation de la B. V. M. Toute la tillè
a pris part à leur joie, et leur èf!}he \\\\ pas cessé d'être
l*emplie pondant toute la boiréc% L'arcbcvt^que de Ho*
rence y célébra la messe, et cent cinquante hobitanê
«MÎî^lèrent k la procestion , avec des fl.imbcaux. Le§i*e»
ligienx, dans la leltre oii ils rendent compte de ces faitfe «
à leur vicaire-général, le P. Gaddi, ajoutent <ju« le
gmnd duc a paru content de tout ce qui s'esl passé, ilâ
se (V-llcitent surtout de se voir rendus à leur siibordi*
n-)tion envci*s leur général , grâces à la sagesse et k U
piété du souverain <jui a levé les défenses faites pi^cé*
dommeni à cet égaixl.
— Le vendredi 1 1, TeXamen des évoques pcnir le cort-
«istoire prochain a eu lieu en présence do b. S. Le k*n*
Il , le sAÎitt Pire â teaa la chapelle pepâla àocîOttJ^
le tamedi de/la Qiêodmodo.
«!bospicede U 8«lui<^«Trîfiii^ det Pâeriiit a r^n^
ni ces juiira jie dëvolÎMO » un grand nombre d*é«
rs, auxf|uet5, inalgi*é la diflicullé dca tempa^on
Ht lout ce qoi leur éoit nëccuMiire* Son Énj. le
lal Gakffi , teci*«laire des Mëmorianx , avec lea prr*
itloi «t Belii, el un grand nombre de membceadele
rie chargea du npin de l'hospice, ifj aonl readoe
ipara dç auite, onl fait le lafen>enl det piedadea
i^p et le» ont servis à tablé.
(|S. Un ioornel annonce que le Pape est grl^veasent
a» et quM a^esl. iretiré à la campagne -pomr rëta«
aanttt, dont le inauvaii l'tal aaroît iiwloé agr lea
% morales du aaint Père. Cette nuovelle et oeedé*
ont légalement fâux. Les fournaux de Rome ne
t de rien de pareil. Le Diacio, 'dont nous avoxia
plus h'dui U1I en^trait, annonce que S. S. a assisté
les oirue:; de la leraaiue^aiiite, et qu^ellea tiffîcié
icaleniciH le jour de Pâques, 6 avril. On la voit
er, le ii, a fexamen de;^ éyëques, et le 19, a iin^
Ile. D%ui autre côt^, on assure que &V le comia
cas, qui a iail le voyage avec beaucoup de ctflé^
I rapporié que le Pape se [siorloil aussi bien que
iluine* La lettre que Ton ciloil est d^une date an-«
reau départ de M. de Blacas. Tout concourt doue
iper les alarmes que Ton avoit v«ki1u répandre,
«jouterons que les circonstances jointes à la riOu«
irincipale, la rendoieut extmnenient improbable*
ri de faux bruits à Rome comme ailleui's, et les
pondans sont souf eut plus empressÀi de mander
uveau, que de s'assurer de la yérité de ce qu'jU
Samedi 3 mat, fde de Vluvention de la s&înie
, ToIBce solennel sera cdlébi^é au Moot-Valérien ,
a lea jours de roctave il y aura les exercices et Ira
is« comme au mois de septembre dernior^ Lespa-
i de Paria iront a leur tour faire TeiBce on dee
1
( 5G6 )
jotirs de roctave. Les missionnaires sonl arrifës de BoiT
deaux pour présider aux (exercices.
— II parotl cerlain que M. le comte de Blacas a rons
pli Tobjet de son voyage à Paris. Quoique le gouve
iiemetit n'ait encore rien publié à co( égard, on pens
que ce voyage éloit relatif aux négociations pour I
affaires ecclébiastiqurs, et il est permis d'en bien augu-*
rer. M. de Blacas doit repartir, bOus quelques jours ,^
pour aller continuer sa mission.
— M6^ le duc d'Àiigoulêrae a rendu, le dimanche
27, le pain bénit h Saint-Germain-fAuxerrois.
— M. Tabbé Chariot , préfet apostolique de Tlle
de France, que les Anglois nomment aujourd'hui il9
Maurice, a écrit à un de ses amis en France, M. k»
comte de M., et le prie d*etfgnger quelques bons* ecclé-
siastiques à venir exercer leur ministère dans cette ile»
si Dieu les y appelle. L'ile est toute peuplée de catho-
liques François, et les prêtres y seroient accueillis avec
empressemt^nt. M. l'uhbé Chai lot , qui a une existence
indépendante se feroit un plaisir de leur procurer des
pinces où ils pussent saliblaiie leur Kele. On ne manque
pas de cures à rem plu*. Les habit ans souhaitent des mi-
nistres de la religion , et témoigneroient beaucoup d'es-
time et de confiance à ceux qui en inspireraient par
leur conduite. Le gouvernement même leur feroit ac-
cueil. II protège la religion, et les prêtres peuvent es-
pérer de trouver une liberté parfaite dans l'exercice de
Ieui*s fonctions, et d'être appuyés dans l'occasion. L'ile
et ses dépendances sonl entièrement dépourvues de prê-
tres. Ceux qui se scntiroicnt la vocation d'aller dans ce
pays lointain , d'y maintenir la religion , et d'y êti'e
utiles à des compatriotes, peuvent s'adresser à M. Bor-
dier, rue du Baeq , n^, i'iî3, qui leur fournira les ren-
seignemens et indications nécessaires. Nous n'avons paa
besoin d'ajouter qu'on souhaite n'avoir que des prêtres
animés de l'esprit de leur état, et étrangers à des vues
d'ambition et de cupidité. On pi^cureroit touto facilité
pour le voyage.
( 3G7 )
— MM. les vicaires-gL-iii'Taiix Je Toulouse, le sl.'ge
Vacant, onl ordoonti des piièie.^ dans loul le diotè-sc,
pour di-inaiider à Dieu la ct^alion de la sécherebïc i^ut
aiSige lus c.iuijjaguea.
NoUVBI-I.ES POLITIQUFS.
P*Bi». s. M. a entendu, le dlmnnchp a?. U messe dam
l • ch3|>etle dii châipau, où son inilispnsltîon l'avoii puip<'t:)ié
âe paroilre durant loul l'hiver. En surlaul , S. M. s'est nioo-
trée au lialcmi de In gulerie, el y a recueilli les té inoi(; nages
de joie de la Foule rassemblée sous les fenêtres du cIkW
leau. Elk y a paru irès-seasible, et csl restce plusieiut rai-
nuies su balcon.
— Madame, diicbesne d'AoROulpine, est allre à Versailles,
I a»ec LL. AA, RR, MoNsiEim et M"'. In duc île Berry. pour
y atiacltcr la cravale au drapeau de U légion de la garde na-
tionale.
— Mr. le duc d'AngonWme a fait, dAns In cour du châ-
IWu, l'iuspeclion de \a garde monlanle. On a arrélé un iit-
difidu qui sVtoit présenté avec irréTérenee devant le Prince,
— M"', It dnc d'Angoulfme el Mahame onl »isilé, le a5
*triJ, la mgnnnie des médailles
— Lt Roi a ordonné de déposer enire les mains de la fa-
mille I.a Roclifiaquelein les ilendards de l'ancienne compa-
giiie drs grenadiers ù clievat de sa garde. S. M. a même per^
mis à celle Famile d'en faire le support de ses armes, et
^ les unir par celle devise : T-'endèe , Bordeaux, Vendit,
iBn de consacrer par ce souvenir les preuves de fidélité et de
dérouemenl que celle faujitle a données au Roi,
— Le 3â avril, un conseil de cabinet a été tenu confurmé-
neoi à l'ordonnance du ig. Outre les ministres secrétaires
d'£ui, les personnes admifiça éioienl MM. le comte Barhé-
Marbftis, le comte de Lally-Toltendal , le comte Caniier
ei te dnc de Lévis , minisires d'Etal, et les conseillers d'Etal ,
M«lé et Porlol.
— S. M. a donné la grond'croii de la légion d'Honneur
à M. le comte Corvetio, miniiire des rinauces; à M. Herwir)
de Niréle, pair de France; à M. le comte Beugnol , au lieu-
(enant-gènéral Dijeon , el au contre-amiral Dumanoir.
— La deuxième légion de la garde naiinnale vient d'ef-
fectuer une collecte qui b- produit 14,636 &-. 5o cent. Elle
(^68 )
9 arréic qiie t^on dotineroit, le 3 mai, un secours 40t fmitirrtfsif
de rarrondisaeiDeni, et que lousies mois, jusqu'à la recolla i
il seroit versé une somme de looo fr. dans la caisse du bua-«
roau de < liariié.
** Les négociant de Mulhausen ont fait nar 8ansenptir»ii
lin fonds de 5o,ooo fr. pour enlrelenir, jusqu'à la nioissonj Itf^
pauvies ei les ouvriers sans travail. A Maoon, on a fait ura^i
Sotiscripiion pour des achats de grains |K>ur les pauvres. £Il€
a éié rpiiiplie en peu de lenips, et sVsi élevée à 77|000 fr.
— M"*". Regnuult de 8ainl*-Jean-d'Angeiy a été ari-Aée à
l^ancienne abbaje du Val, acquise par son mari, et oii elf^
rc-sidoit. Elle a été conduite à la Conciergerie, oh elle a iëjf*
subi un interrogatoire. Elle est toujours au secret. On <fi<
que Sun arrestation tient à de grands intérêts politiques. 17 tl
journal annonce que M. Olville, cousin de Baonapisrley &?'
employé à la manufacture des places, a aussi éti arrêté.
— La cour d'assises de Tro} es avoit rendu un arrêt conir^
deux officiers à *denii-so!de nommés Jaclas et Hilsceot. L(7^
laits flrclarés consiaus par le ]\iry U l'égard de Jaçtas éloieca^
la lectun* d'un projet de proclamalion séditieuse dans d^^
réunions secrètes, et l'émission des vceux les plus coupa ''^
hies. Juctas avoit en cooséquence été condamne à mort, ^ ^
Milscent à cinq ans de prison , coipme coupable de non ré^*
vélation. La condamnation de ce dernier a été maintenue ^
Quant au premier, la cour de cassation a jugé que les t^'tt^
qui lui sont relatifs ne présentent aucun acte extérieur, cr'
que le^ propos et écrits séditieux, n'étant pas suivis d'eflet ^
n'entraînent que le bannissement ou la déportation. Jacla^
&era renvoyé devant une autre cour d'assiseï^ qui prononcera
sur la déclaration du jury.
-— M. Corbièrcs, membre de la chambre des dépatés, ^
été nommé professeur et doyen de la facollé de droîl d^
Hennés.
«—Par jugement du tribun